le rapport
indique que les principaux responsables de cette razzia sur
les terres ne sont pas les gouvernements ni les pays, mais
les grandes entreprises.
Le rapport comprend un
tableau [2] qui donne un aperçu de plus de 120 structures
d'investissement, récentes pour la plupart, qui se démènent
pour acquérir des terres agricoles à l'étranger, à la suite
de la crise financière. Que leurs projets se soient déjà
matérialisés ou qu'ils en soient encore au stade d'objectif,
ces sociétés sont engagées à hauteur de dizaines de
milliards de dollars. Le tableau montre clairement que les
nouveaux propriétaires fonciers qui apparaissent aujourd'hui
sont des managers de fonds de capital risque, des opérateurs
spécialisés dans les fonds agricoles, des fonds de
couverture, des fonds de pension, des grandes banques et
autres organismes du même genre. Un nouveau lobby,
extrêmement puissant et représentant les intérêts des
grandes entreprises, est en train de se mettre en place. Il
cherche à obtenir des conditions favorables pour faciliter
et protéger les investissements agricoles. Tous ces fonds
s'intéressent presque exclusivement aux opérations
agro-industrielles à large échelle qui destinent la
production à l'exportation. Ils vont inévitablement priver
les paysans et les éleveurs mobiles de la terre, de l'eau et
des autres ressources dont ils ont besoin pour assurer la
production alimentaire locale. Comme l'affirme très
justement l'un des leaders de Synergie Paysanne au Bénin,
cet accaparement des terres n'est qu' « une façon d'exporter
l'insécurité alimentaire ».