"Tirant des leçons du premier confinement, Mgr Luc Ravel, l'archevêque de Strasbourg souhaite que le second soit l'occasion de corriger certains manques constatés au printemps en mettant davantage l'accent sur la charité auprès des malades et des pauvres."
"De manière plus générale, tous les agents pastoraux se trouvent en contact régulier et fréquent avec des personnes malades ou fragiles, y compris en leur domicile, ce que me semble largement justifier qu'ils se fassent vacciner.
Je suis particulièrement sensible aux propos du pape François, qui voit dan cette vaccination une charité offerte aux autres, en particulier aux plus faibles et aux plus petits de notre société. Je ne reconnais donc aucune légitimité aux arguments qui prétendent se dispenser de la vaccination au nom d'un hypothétique danger pour la santé, que ce soit immédiat ou différé"
"Le virus fera beaucoup de dégâts mais le confinement en fera encore plus.
Après deux semaines, les psy. ont remplacé les médecins sur les plateaux des TV. Dans les journaux, les conseils au confinement arrivent en rangs serrés : prennent la parole des commandants de sous-marins, des psychologues, des philosophes etc.
On a oublié d'inviter d'anciens (ou actuels) prisonniers. Et pourtant, ceux-là aussi auraient à nous enseigner. De plus, discrètement, on nous informe qu'il y a +32% de signalements de violences conjugales en zone gendarmerie et +36% dans la zone de police, en une semaine.
Sur ce thème, je vous partage la confidence reçue récemment d'un ami médecin alors qu'il revenait de l'Institut médico-légal de Strasbourg : « Malheureusement, c'est une autre facette de ce qui nous arrive, en plus ; beaucoup de violences en famille et entre voisins ; l'alcoolisme y est pour beaucoup. C'est une autre facette invisible… Une catastrophe qui nous tombe sur la figure… »"
"Or chaque jour a sa valeur, chaque seconde son prix. Dieu, pour ceux qui y croient, n'attache pas moins de poids à ce temps-là qu'à d'autres que nous maîtrisons mieux.
IL peut s'y passer des choses sublimes ou infimes : que sait-on sur le moment, ce qu'il va générer dans le reste de notre vie et pour la vie éternelle ?
Plutôt que de subir nous pouvons ne rien perdre et structurer ce temps.
Structurer l'instant par le soin qu'on y apporte, même s'il est passé devant une bonne distraction, un bon film, un bon jeu de cartes ou autres.
Le soin ne porte pas sur le fait qu'on y a eu l'impression d'avoir posé un acte de génie susceptible de révolutionner le futur.
Le soin ne porte pas sur l'avenir de notre acte mais de notre présence à ce présent. J'y suis, j'y reste."
A l'aube de cette nouvelle année, me voici devant vous Père évêque. Compte tenu de ce que nous avons vécu en 2020, il a été choisi de demander à des acteurs de la pastorale de la santé de vous présenter leurs vœux.
Mais pourquoi moi ?
Ma raison m'a d'abord dit non, je ne suis pas rompue à ce type d'exercice. Ayant appris à laisser passer une nuit avant de donner ma réponse, mon cœur profond, lieu du discernement a fini par dire oui.
Il ne s'agissait pas de me dérober.
Là où l'Église m'a envoyée en mission en me témoignant sa confiance, j'ai sans doute à rendre témoignage de ce que nous avons traversé cette année, à exprimer ce que je perçois du monde et à vous adresser à vous notre pasteur, ce que nous vous souhaitons de bon dans votre mission.
C'est en tant que baptisée, femme laïque et aumônier des hôpitaux, qu'au nom de tous mes frères et soeurs en Christ, engagés dans leurs missions respectives dans le Haut-Rhin, que je souhaite vous adresser nos vœux pour cette année 2021
Cette année 2020 qui s'est achevée fut une année particulièrement éprouvante. Si la Pastorale de la Santé est à l'honneur en ce début 2021 c'est que la COVID 19 a été, et continu à être au centre de nos préoccupations. Beaucoup de choses pourraient en être dite. Ainsi, dans le billet de septembre 2020 de la revue Carrefour d'Alsace vous mettiez en exergue la figure du pauvre. Je souhaiterais partir de cette figure pour évoquer la mission de la Pastorale de la Santé et ses différentes facettes, en ces temps de pandémie. Ainsi, le bienheureux Charles de Foucaud, nous dit qu'en temps de bourrasque on doit réagir « par la simplicité et la fraternité ». C'est là l'ADN de notre mission.