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Aurialie Jublin

L'ouverture des données publiques : un bien commun en devenir ? - 0 views

  • La mise à disposition des données publiques : une logique du don Les traitements préalables à la mise à disposition des données : un investissement de la collectivité Conditions et limites à l’ouverture des données publiques comme bien commun Les licences comme garantie de préservation de la ressource commune Les flux de données comme ressource collective Commun et ré-utilisateurs des open data : un point d’achoppement Le rôle des ré-utilisateurs dans la gouvernance des données Communs urbains et open data : le cas de Bologne
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    "Cet article interroge les données ouvertes en tant que bien commun. Le traitement préalable effectué sur les données à mettre à disposition permet de créer une ressource partagée et, à première vue, possède le potentiel pour être un bien commun. L'article relève plusieurs points d'achoppement qui nuancent cette affirmation. Le premier argument provient des licences qui n'exigent pas du fournisseur de données en temps réel une continuité du service. Le deuxième argument pointe le rôle du ré-utilisateur de la donnée qui ne participe pas à la gouvernance de la donnée. Enfin, le dernier argument souligne le fait que les collectivités impliquées dans les communs urbains ne présentent pas l'open data comme tel. Nos justifications sont le fruit d'analyses de portails de villes et d'entretiens menés auprès de ré-utilisateurs de données ouvertes."
Aurialie Jublin

Les musulmans chinois, en première ligne de la surveillance - 1 views

  • La population musulmane de la région est soumise à de nombreuses technologies de contrôle afin de mesurer le degré de croyance et de pratique religieuse des individus, notamment par le biais du big data et de la reconnaissance faciale.
  • Le quotidien de la minorité religieuse est ainsi fait de caméras statiques et de drones-colombes intelligents, ou d’agents officiels et secrets susceptibles de fouiller tout individu plusieurs fois par jours. Des fouilles corporelles ou numériquse,  soit directement par le biais du smartphone ou via les traces numériques semées sur le très surveillé réseau social WeChat.
  • En cette période de hajj, le pélerinage à La Mecque que tous les musulmans en capacité de le faire se doivent d'effectuer une fois dans sa vie, cette surveillance étouffante se poursuit pour les ressortissants chinois. Accompagnés durant tout le pèlerinage par un guide de l’Association Islamique Chinoise, dirigée par l’Etat, les pélerins sont également porteurs de « cartes intelligentes » nouées autour de leur cou et enregistrant leurs données de géolocalisation ainsi que leurs conversations.
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  • Maya Wang a signé, fin février, un rapport sur le « police cloud », un programme de police prédictive fondé sur l'analyse de données volumineuses, et déployé au Xinjiang. Il signale les personnes qui pourraient être des menaces, et celles ci peuvent être envoyées dans les « centres d'éducation politique ». « Pour la première fois, écrivait elle, nous sommes en mesure de démontrer que le recours au big data par les services de renseignements du gouvernement chinois non seulement viole de manière flagrante le droit à la vie privée, mais permet également aux autorités de détenir arbitrairement des personnes.»  
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    "Le nationalisme religieux est dans la ligne de mire du Parti Communiste chinois. Le gouvernement cible particulièrement les minorités musulmanes du Xinjiang concentrées dans une région située à l'opposé des capitales économiques et politiques chinoises. Comme le souligne un article de The Atlantic, la région fait donc office de zone de test à grande échelle pour les technologies de contrôle dernière génération et les programmes de propagande au sein de camps de rééducation."
Aurialie Jublin

affordance.info: La libellule et la muraille (Google en Chine) - 0 views

  • Nous sommes à un moment de l'histoire des technologies de l'information et du numérique qui est assez comparable à l'état du monde en 1949 c'est à dire au moment où l'autre superpuissance de l'époque (l'union soviétique) se dota également de la bombe nucléaire (voir notamment ici ou là). Ce que je veux dire par là c'est que désormais, la totalité des plateformes existantes "à l'Ouest" dispose d'équivalents "à l'Est". Et le rapport au nucléaire n'est pas seulement analogique ou symbolique comme je l'écrivais par ici :  "Le numérique est une technologie littéralement nucléaire. Une technologie de noyau. Au "cœur" fissible d’un éventail de possibles aussi prometteurs qu’angoissants et pour certains, incontrôlables."   L'analogie est également (géo)politique. Toutes les grandes plateformes vont devoir faire le choix politique de savoir dans quelle mesure elles acceptent de se censurer et donc de collaborer avec des régimes autoritaires pour conquérir un marché. Et à l'échelle des enjeux que représentent à la fois les audiences qu'elles touchent déjà et celles qu'elles visent à conquérir, chacun de ces choix est un peu plus qu'un simple choix économique ou même moral.   
  • La vraie nouveauté c'est que ce projet à suscité la colère d'une partie des salariés de Google, qui à l'image de la victoire - je pense temporaire - qu'ils avaient remporté pour obliger leur employeur à se retirer du projet militaire Maven, espèrent cette fois faire suffisamment de bruit pour que ce projet de moteur censuré n'aille pas à son terme.  La crise éthique de certains anciens cadres des GAFA qui agissent comme autant de "repentis" pour les technologies qu'ils ont contribué à créer n'est plus simplement externe mais elle s'étend désormais à l'interne et touche aussi bien Google que Facebook, Microsoft, Amazon (à propos d'un programme de reconnaissance faciale) ou Twitter (à propos du refus de Jack Dorsey de fermer le compte d'un leader de l'Alt-right complotiste). 
  • S'agissant du contrôle linguistique il opère pour l'instant uniquement au travers des dispositifs et des plateformes agréées par le gouvernement chinois ou opérant sous son autorité directe. C'est le cas par exemple du moteur de recherche Baïdu. Comme d'autres, la Chine n'échappe pas à la multiplication des terminaux de connexion. Là où il y a quelques années il suffisait de surveiller l'ordinateur familial pour capter l'ensemble des pratiques connectées de 5 ou 6 personnes, il faut aujourd'hui étendre et démultiplier les moyens de surveillance sur chaque Smartphone ou tablette. Après la surveillance "de masse" c'est la surveillance "de chacun" qui prime. D'où d'ailleurs, le renforcement du contrôle "social" et du micro-ciblage comportemental qui devient le plus petit dénominateur commun efficient dans le cadre d'une volonté politique de contrôle de la population comme dans le cadre d'une volonté marketing d'expansion commerciale. Les deux aspects finissant d'ailleurs par se rejoindre, ce qui n'est pas le moindre des problèmes que nous avons aujourd'hui à résoudre, car pour citer encore Zeynep Tufekci :  "Nous créons une dystopie simplement pour pousser les gens à cliquer sur des publicités". Il me semble que nous sommes aujourd'hui à la phase d'après. Celle où les gens ont cliqué sur suffisamment de publicités et ont, ce faisant, accepté suffisamment de technologies de traçage actif ou passif pour que les conditions d'existence d'une forme de pouvoir autoritaire soient réunies et surtout pour qu'elle soient en passe d'être acceptées comme naturelles ou, pire, comme légitimes. 
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  • La question essentielle se déplace donc : il ne s'agit plus de savoir si nous acceptons ou si nous refusons ce traçage publicitaire (débat permis et en partie résolu par le RGPD) ; il s'agit de savoir si nous acceptons ou si nous refusons cette forme de néo-fascisme documentaire propre au totalitarisme littéral des plateformes et le cadre économico-politique qui est sa condition d'existence première. Les "repentis" de la Silicon Valley l'ont dénoncé de l'extérieur. Désormais les employés de ces firmes tentent de s'y opposer de l'intérieur. Il reste aux citoyens, c'est à dire à nous-mêmes, à terminer le boulot. Et ce ne sera pas facile. Car il nous faut retrouver l'envie de le faire. Or ...
  • Le même article - à lire dans la continuité des leçons que nous propose Zeynep Tufekci - rappelle qu'à rebours du postulat d'une inéluctable émancipation dont serait porteur le numérique et ses plateformes pour des populations sous le joug de régimes autoritaires, c'est l'inverse qui est en train de se produire : c'est le modèle chinois d'un internet censuré qui est en train de s'exporter dès aujourd'hui au Vietnam, en Tanzanie ou en Ethiopie, mais également sous un autre aspect en Australie où le réveil est déjà douloureux, et probablement demain dans l'ensemble de ces pays "émergents" et politiquement instables ou non-démocratiques, les mêmes que visent également les occidentaux GAFA pour aller y puiser leur prochain milliard d'utilisateurs. Et cette guerre là n'est pas que commerciale. Elle est avant tout culturelle. Et d'un cynisme est sans égal. Car lorsque toutes les ressources naturelles auront été épuisées, lorsque le dernier gisement du dernier minerai aura été extrait et raffiné, il restera encore à tous ces états la possibilité de vendre le visage de leurs citoyens. Ils n'ont d'ailleurs pas attendu.
  • Les intérêts des GAFA et des gouvernements disons, "autoritaires", sont donc aujourd'hui peu ou prou les mêmes. Ils cherchent à exporter un modèle d'affaire qui est le prétexte à une forme renouvelée de Soft Power qui fait du risque de dystopie et de la mise en oeuvre de son architecture de surveillance un simple dégât collatéral voire un biais nécessaire. Et leurs stratégies sont également semblables par bien des aspects : là encore elles visent une anecdotisation, une discrétisation des régimes de surveillance qui leur permettent de perpétuer et de légitimer leur modèle d'affaire. Quand aux questions d'éthique et aux scrupules, là encore ... on apprenait récemment que pour que Google cesse réellement de nous géolocaliser via notre smartphone, il ne suffisait pas simplement de lui dire de cesser de nous géolocaliser.
  • l'hystérisation récente autour du "fichage" supposé de milliers de Twittos en est un symptôme qui me semble aussi explicite que malheureux, et rappelle à quel point la question des "sans papiers" ou des furtifs échappant à l'hyper-surveillance des plateformes et des états est aujourd'hui plus que jamais politiquement centrale.
  • Souvenons-nous que le démantèlement ou la nationalisation desdites plateformes ont d'abord prêté à sourire avant de finalement être envisagées même si cela ne fut que d'un point de vue purement théorique.  Comme le rappelle encore Zeynep Tufekci :  "Pour comprendre pleinement ce qui se passe, nous avons aussi besoin d'étudier comment les dynamiques des sociétés humaines, la connectivité ubiquitaire, et le modèle d'affaire des géants du numérique se combinent pour créer des environnements dans lesquels la désinformation prospère et où même une information authentique et vérifiée peut nous paralyser et nous rendre confus plutôt que de nous informer et de nous éclairer."
  • Croire que les états n'ont pas à se mêler de la stratégie d'entreprises comme Google, Facebook ou Amazon au motif que nous ne serions, justement, pas en Chine ou dans un pays communiste est aujourd'hui le triple aveu d'un dépassement, d'une impuissance et d'une incapacité à penser ce qui se joue réellement à l'échelle politique.  Et en même temps ... imaginer que des états, que nos états actuels, gouvernés par des bouffons narcissiques de la finance ou par des clowns égocentriques ivres de leur nationalisme, imaginer que ces états puissent aujourd'hui se mêler du projet politique de ces mêmes firmes n'apparaît pas davantage comme une solution souhaitable. 
  • Le drame est que nous n'avons plus confiance ni dans les murailles ni dans les libellules. Et que cette érosion totale de la confiance à l'égard du politique et de la technique (numérique) s'ajoute à l'incapacité du premier à penser la seconde alors même que les infrastructures techniques du numérique n'ont de sens que si elles servent un projet politique. 
  • S'agissant du contrôle de la sphère sociale, on se réfèrera à la littérature pléthorique sur le "Social Credit Score" qui permet d'accorder à certains des droits refusés à d'autres en fonction de comportements sociaux mesurés et scrutés en permanence par le gouvernement (voir notamment sur Wired ou dans Wikipedia). 
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    "Au coeur de l'été. Une libellule. Et une muraille. "Libellule" (en anglais "Dragonfly") c'est le nom de code du projet de Google pour retourner implanter une version censurée de son moteur de recherche en Chine d'après les révélations de The Intercept. En Chine, d'où la "muraille" du titre de ce billet. "
Aurialie Jublin

Le Crédit Social chinois et le dilemme éthique de la confiance par la notatio... - 1 views

  • Qu’est-ce que ce Crédit social ? Un système par lequel le comportement de chacun des citoyens chinois ainsi que les personnes morales sera évalué et noté. Une version béta est actuellement en test. Des entreprises, parmi lesquelles on retrouve par exemple China Rapid Finance, partenaire de Tencent (WeChat), Sésame Credit, une filiale de Alibaba et Didi Chuxing (équivalent chinois de Uber), participent à ce programme-pilote basé sur le volontariat mais qui deviendra obligatoire en 2020. Les citoyens seront ainsi notés selon cinq facteurs : leur historique de crédit, leur capacité à remplir leurs obligations contractuelles, leurs informations personnelles, mais aussi leurs comportements et préférences, et enfin leurs relations interpersonnelles.
  • Les propos tenus sur les réseaux sociaux seront ainsi analysés pour repérer les « énergies positives » : des messages favorables au gouvernement ou positifs sur l’économie du pays feront grimper le score des individus. Pour le moment les propos négatifs ne seraient pas pris en compte. Mais au-delà des paroles, les actes seront analysés. Un représentant de Sésame Crédit admet par exemple inférer des jugements sur les personnes en fonction du type de produit acheté : « quelqu’un qui joue aux jeux vidéo dix heures par jour sera considéré comme une personne inactive (ou fainéante) », alors qu’une personne qui « achète fréquemment des couches sera considérée comme un probable parent, qui par comparaison sera plus à même d’avoir le sens des responsabilités ». Rachel Botsman précise de façon pertinente que le système ne fait pas qu’analyser les comportements, mais qu’il les façonne et biaise les citoyens afin qu’ils adoptent des attitudes jugées plus vertueuses par les gouvernements.
  • Dans un autre contexte, la notion d’exemplarité en Chine atteint parfois des points qui seraient comiques, s’ils n’étaient pas attentatoires aux libertés des personnes. Un système de reconnaissance faciale et  « name and shame » a ainsi été mis en place à certains carrefours : lorsqu’une personne traverse alors qu’elle n’en a pas l’autorisation, sa photo et son nom sont projetés sur un panneau pendant quelques minutes afin de la pointer comme l’exemple à ne pas suivre.
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  • Mais pourquoi les Chinois accepteraient-ils un tel système de surveillance ? Pour le moment celui-ci se fait sur la base du volontariat. Les individus ayant choisi d’y participer ne gagnent pas seulement le droit d’être bien vus du gouvernement, mais obtiennent également des droits au crédit supplémentaires ainsi que des récompenses. Si leurs scores dépassent les 600 points (sur 950 possibles), ils auront accès à des offres de crédit à la consommation, à 650, le droit de louer une voiture sans dépôt de garantie, au-delà de 750, un billet coupe-file pour l’obtention d’un visa Schengen, etc. Des rétributions qui ne sont pas du tout symboliques. Et c’est bien là que le parallèle entre des logiques en cours dans l’économie numérique et leur appropriation par un État pose question.
  • La Chine n’a jamais eu de système de crédit institutionnalisé tel que nous les connaissons avec pour conséquence un déficit de confiance : beaucoup de contrats ne sont en effet pas honorés. Ce Social Credit system a pour vocation à y remédier, alors que la consommation de masse s’impose depuis peu, en se calant sur des standards occidentaux. Il commence néanmoins à avoir des effets négatifs sur certains citoyens dont le score est trop bas. Bien que le système ne soit pour le moment qu’en phase de test, et non déployé sur l’ensemble de la population (il le sera en 2020), on apprend dans un article de Fast Company daté du 24 avril que 11 millions de chinois ne peuvent déjà plus voyager en avion, quatre millions ne le peuvent plus en train. On touche là à des finalités qui ne sont plus le seul droit au crédit, mettant en cause les libertés fondamentales des individus. 
  • Parmi ces droits fondamentaux figurent les droits à la protection des données personnelles. Le règlement européen, en imposant notamment le principe de finalité  : les données personnelles ne peuvent être utilisées pour d’autres usages que celles pour lesquelles elles ont été collectées, sauf base légale spécifique ou nouvelle demande de consentement. Par ailleurs, dans son article 22, le RGPD interdit « la prise de décision fondée exclusivement sur un traitement automatisé […] produisant des effets juridiques la concernant ou l'affectant de manière significative de façon similaire. » A n’en pas douter, ne plus pouvoir se déplacer en train ou en avion entre dans cette catégorie.
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    "Quand la Chine travaille sur une version béta de son Social Credit System, un système de notation obligatoire des individus basé sur l'ensemble de leurs comportements, c'est le principe même de la confiance par la notation qui questionne des pratiques largement généralisées en occident. "
Aurialie Jublin

Aucun algorithme, jamais, ne pourra défendre la démocratie - Libération - 0 views

  • Comment avons-nous pu nous retrouver au début du XXIe siècle dans une situation où Mark Zuckerberg – et quelques autres patrons de plateformes numériques – se fixent comme objectif récurrent de «protéger la démocratie», principalement à grands coups «d’algorithmes» et «d’intelligence artificielle» et affirment que cela sera une de leurs principales «missions» au sein de leur entreprise et à l’échelle du monde ?
  • En 2011, deux théoriciens de l’intelligence artificielle traitant des problèmes éthiques qu’allaient poser les algorithmes écrivaient que «les algorithmes de plus en plus complexes de prise de décision sont à la fois souhaitables et inévitables, tant qu’ils restent transparents à l’inspection, prévisibles pour ceux qu’ils gouvernent, et robustes contre toute manipulation» (Bostrom et Yudowski, «The Ethics of Artificial Intelligence»).
  • Aujourd’hui, «les algorithmes» dont nous parlons se déploient au sein d’architectures techniques toxiques englobant des millions ou des milliards d’utilisateurs. Aujourd’hui, «les algorithmes» dont nous parlons reposent sur des jeux de données propriétaires et donc totalement opaques. Aujourd’hui, «les algorithmes» dont nous parlons sont explicitement développés pour se doter d’un niveau d’autonomie (ou «d’apprentissage») qui rend leur «comportement» et leurs décisions souvent imprévisibles pour leurs créateurs eux-mêmes. Aujourd’hui, «les algorithmes» dont nous parlons interagissent en permanence avec d’autres algorithmes, d’autres jeux de données et d’autres architectures techniques toxiques ; et ils le font à des échelles toujours plus vastes et dans des environnements toujours plus contraints qui augmentent encore le niveau de risque et d’incertitude.
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  • Pendant les dix dernières années, le combat principal d’activistes, de journalistes, de défenseurs des libertés numériques fut celui visant à limiter l’impact de l’empreinte algorithmique sur nos vies privées et intimes. Ce combat-là est terminé, obsolète et, pour l’essentiel, perdu. C’est un autre combat qu’il nous faut aujourd’hui mener, sur un tout autre front, avec une tout autre urgence et à une tout autre échelle. C’est le combat pour limiter l’impact de l’empreinte algorithmique décisionnelle sur notre vie publique, sur nos infrastructures sociales communes et sur notre destin collectif
  • Il est urgent et impératif que toute forme, ambition ou projet de gouvernance algorithmique, dès lors qu’il touche à des secteurs régaliens (transport, éducation, santé, justice, sécurité) soit, obligatoirement et par contrainte législative, développé sur le modèle des licences GNU GPL du logiciel libre pour garantir a minima l’auditabilité complète et pérenne des processus à l’œuvre.
  • Il est urgent et impératif que le développement d’un modèle universel de portabilité de l’ensemble de nos données (1) soit une priorité des Etats, et qu’il soit imposé à l’ensemble des acteurs du monde économique en lien avec la conservation ou le dépôt de données numériques, et ce quels qu’en soient la nature, le volume et l’usage.
  • Il est urgent et impératif que les entreprises qui captent aujourd’hui l’essentiel des données et des flux numériques (en gros les Gafam, Natu et autres Batx) soient taxées à la hauteur réelle de leur volume d’affaire et que cet impôt finance directement les actions précitées, ce processus de redistribution devant impérativement rester hors du contrôle desdites sociétés. Car le processus inverse a déjà commencé, celui dans lequel quelques entreprises omnipotentes s’arrogent le droit de défier la puissance publique et l’intérêt général dans la levée de l’impôt, comme Amazon et Starbucks en ont encore récemment fait la démonstration à Seattle.
  • L’enjeu est de savoir si nous serons capables à très court terme de construire une alternative qui, après le temps numérique de la «désintermédiation» des vingt dernières années, sera celle de formes de remédiations algorithmiques respectueuses du corps social et partant de sa partie la plus fragile, la plus pauvre, et la plus exposée. Alors peut-être, et alors seulement, les questions de gouvernance algorithmique pourront commencer d’être envisagées sereinement.
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    "Nous avons perdu la bataille contre les algorithmes en ce qui concerne la vie privée. Il faut aujourd'hui se battre pour limiter leur impact sur nos vies publiques et notre destin collectif. "
Aurialie Jublin

Gilles Babinet : «Il faut arrêter ce projet et mettre en place une concertati... - 0 views

  • Il y a aujourd’hui une compétition entre réseaux sociaux. En Chine, WeChat a intégré depuis longtemps un système de paiement, qui rencontre un grand succès. S’il ne lance pas un service équivalent, Facebook peut se mettre en danger et va avoir du mal à perdurer. Mais à la différence d’un autre réseau social, Facebook ne peut pas le faire sans concertation, à la fois pour des raisons de taille, d’historique et de gouvernance.
  • On ne peut pas lancer un système de paiement avec une échelle, à terme, de 2,5 milliards d’utilisateurs, sans une large concertation avec les parties prenantes, à commencer par les Etats, et ce pour cinq raisons. La première, c’est justement le nombre d’utilisateurs concernés. La deuxième, c’est que la conjugaison entre un réseau social avancé et un système de paiement est précisément ce qui permet les systèmes de «crédit social», comme en Chine, avec une sanction des «mauvais comportements». La troisième, c’est le risque que demain, Facebook se mette à faire du crédit, et donc de l’émission monétaire. La quatrième, c’est qu’un tel projet a, selon moi, une nature politique. Je me souviens de ce que disait Peter Thiel, qui siège toujours au conseil d’administration de Facebook, lorsqu’il a lancé PayPal : il le voyait comme un moyen de contourner les Etats… Enfin, la cinquième raison est que, par le passé, Facebook n’a pas démontré, loin s’en faut, sa capacité à avoir une gouvernance optimale dans ses projets.
  • A long terme, il y a un risque politique : celui de voir émerger une puissance monétaire en capacité, notamment, d’influencer les marchés. C’est peut-être à l’échéance de cinq ou dix ans, mais c’est un risque significatif.
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  • Je ne vois pas Facebook rencontrer un succès dans les systèmes de paiement sans vouloir aller plus loin : si vous connaissez le comportement des gens, vous êtes capable de qualifier le risque attaché à l’utilisation de l’argent, donc de créer des produits financiers sophistiqués, des produits assurantiels… Et je ne les imagine pas se limiter à un système de transaction et ne pas venir, à terme, sur l’émission monétaire.
  • Je ne suis pas sûr qu’il faille vraiment démanteler Facebook, mais je suis certain qu’il faut en changer la gouvernance. On ne peut pas avoir des gens qui débarquent dans la vie de 2,5 milliards de personnes et disent : «On a parlé avec le gouverneur de la Banque centrale d’Angleterre et avec quelques régulateurs, et on y va.» C’est inacceptable.
  • Il faut d’abord arrêter ce projet, et mettre en place une concertation avec les Etats, à commencer par le G7. Des débats citoyens seraient sans doute nécessaires : l’émission monétaire, les produits financiers, ce sont des sujets assez techniques, mais ce sont des enjeux importants. De façon plus générale, il y a une asymétrie entre les Etats qui cherchent à innover mais sont soumis à des règles, à des normes, et les innovateurs - le cas de Facebook est très emblématique - qui ont une culture de la rupture. Et cette asymétrie est très défavorable aux Etats. Il faut que nous ayons, entre les deux, la capacité à faire naître de l’innovation qui soit réellement au service du bien commun. Jusqu’à preuve du contraire, et même si c’est une plateforme fantastique, le bien commun n’est pas dans Facebook.
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    "Gilles Babinet, spécialiste des questions numériques, détaille les raisons pour lesquelles le libra présente de vrais risques à terme, et menace notamment la souveraineté des pays."
Aurialie Jublin

Le Minitel : réhabiliter un contre-modèle pour penser l'Internet d'aujourd'hu... - 0 views

  • Cette culture industrielle a été rendue possible par « les vertus de la centralisation » (Mailland et Driscoll). En effet, elle a permis la création du Kiosque, la « killer app » du Minitel : un système très simple, mis en place par l’Administration pour simplifier les transactions économiques autour des services Minitel. Kiosque reversait directement 2/3 des profits de connexion aux fournisseurs d’accès, leur évitant des démarches. Les utilisateurs, eux, ne payaient qu’à la fin du mois, en bloc, en même temps que leur facture téléphonique. Cette simplicité d’utilisation a été essentielle, en encourageant les entrepreneurs à se lancer sur le Minitel, et les utilisateurs à se connecter aux services. Cette centralisation a été largement critiquée, car elle fait dépendre le modèle économique et les connexions d’un acteur unique et ici étatique. Mais les chercheurs notent que son efficacité ne fait pas de doute, au plan économique. On retrouve une organisation similaire chez les géants du Web : l’Apple Store, par exemple, fonctionne un peu comme une version privée du Kiosque. Mais ce n’est pas tout : pour Mailland et Driscoll, Minitel offre une version publique des marchés multifaces, mettant en relation des usagers/consommateurs et des fournisseurs de services, en prélevant une rente — modèle devenu le filon des économies de plateforme comme Uber ou Air BnB.
  • Le Minitel a été un « succès domestique », qui a permis à la France de devenir un pays extrêmement connecté, et à toute une population de découvrir des activités en ligne. Il a surtout favorisé l’« émergence d’une pratique collective de la communication numérique qui a généré des systèmes de représentations variés, des formes de discours et de comportements qui apparaissent aujourd’hui comme matriciels ». Ainsi, les forums de discussion, la communication anonyme par écran interposé, l’usage de pseudonymes, l’explosion de la pornographie, les débats sur la liberté d’expression ou la censure qu’on associe souvent aux cultures numériques... ont leur origine dans le Minitel.
  • Les messageries roses en sont l’exemple le plus célèbre (et le plus lucratif) mais les usages du Minitel ne se limitaient pas à l’annuaire et aux messageries coquines. D’autres usages, éclipsés par ce folklore, se sont aussi développés dans ces années-là, préfigurant les usages numériques : achat et vente par correspondance, services bancaires, consultation d’informations (horaires de train, de spectacle — ou autres : sur le service Minitel de Libération, on peut accéder dès 12h aux infos qui seront publiées le lendemain), usages administratifs, enseignement (informations, corrigés, inscriptions...), jeux (black jack, bridges, quizz et même un 3615 PENDU)...
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  • Certains s’emparent également du Minitel pour organiser des actions politiques, préfigurant l’usage qui est fait aujourd’hui des outils numériques : en 1986, des étudiants utilisent la messagerie de Libé pour organiser l’opposition à la loi Devaquet. Ils sont imités en 1988 et 89 par des infirmières, puis en 1992 par des syndicalistes du Ministère des Finances.
  • Pour Mailland et Driscoll, la réussite du Minitel permet de repenser l’opposition simpliste entre un système public et centralisé (mal) et un système privé et décentralisé (bien). Ils soulignent que ce sont les investissements stratégiques de l’État qui ont permis l’explosion du réseau — tout comme, aux États-Unis, c’est la décision du gouvernement de privatiser le « backbone » du réseau dans les années 1990 qui a conduit au boom commercial que l’on connaît. « L’intervention d’un état dans un système en ligne ne signifie pas automatiquement une perte de liberté. Au contraire : s’ils sont bien pensés, les fonds publics peuvent encourager la créativité et le développement dans le réseau. ».
  • Les auteurs se demandent alors si « des interventions ciblées du gouvernement ne pourraient pas réintroduire de la compétition et de l’ouverture, dans des champs d’Internet où les intérêts du secteur privé et du public ont cessé depuis longtemps de coïncider. » A l’heure où les appels à la régulation du secteur des GAFA par les Etats ou les instances supra-étatiques se multiplient, le Minitel aurait donc des choses à nous apprendre. « L’histoire du Minitel, et de ses trois décennies de fonctionnement, montre la voie vers un avenir différent, marqué par l’engagement envers l’intérêt public. (...) »
  • C’est cette défense des intérêts publics qui semble peu à peu reculer, selon les auteurs : « A moins d’une intervention stratégique des gouvernements ne préserve les éléments d’ouverture et d’équilibre des pouvoirs public/privé présents dans l’Internet des débuts et qui y ont attiré tant de hackeurs, d’entrepreneurs, d’expérimentateurs et d’explorateurs... l’Internet tel que nous le connaissons depuis les années 1990 ne vivra peut-être même pas trente ans. »
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    "Suite de notre cycle sur les histoires d'Internet : reconsidérer le Minitel. Longtemps considéré comme une impasse française, l'incarnation du grand projet technocratique incapable d'évoluer, le Minitel est de plus en plus réhabilité par les historiens. Pas comme un modèle à suivre, mais comme une innovation radicale en son temps, qui fut pour les Français la première entrée dans les cultures numériques et dont le modèle dépendant des fonds publics peut nous aider à penser autrement l'Internet contemporain."
Aurialie Jublin

Éducation, gendarmerie... Ces services publics qui disent adieu à Google - 0 views

  • Dans le cadre de sa transformation numérique, l'État met "sur un pied d'égalité les logiciels libres et propriétaires au sein de l'administration" depuis septembre 2012. Et publie chaque année son socle logiciels libres, une liste préconisée pour les services de l'état et les particuliers, adaptée à chaque usage numérique : édition de documents, navigateur internet ou encore solution de stockage en ligne.
  • "Le gouvernement demande aux logiciels libres d'être une contre-offre, mais nous n'offrons pas de service de qualité professionnelle, nous aspirons à ce qu'ils utilisent nos logiciels de façon indépendante, témoigne "Pouhiou" porte-parole de l'association de logiciels libres Framasoft. L'État est engagé dans la consommation des GAFAM, pas du numérique libre."
  • Dans cette lutte contre le géant américain, une entreprise tire son épingle du jeu depuis quelques mois. Le moteur de recherche français Qwant, qui ne traque pas ses utilisateurs contrairement à Google, s'immisce un peu partout comme en témoigne le hashtag dédié #SwitchToQwant. L'éducation nationale, déjà engagée dans une démarche éthique avec l'utilisation des logiciels libres Framasoft, a adopté Qwant Junior depuis 2016 dans l'Académie de Versailles.
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    "Petit à petit, le service public s'organise contre le monopole de Google. Des outils associatifs font leur apparition sur les sites internet des collectivités comme Framasoft ou OpenStreetMap, et certaines entreprises comme Qwant investissent l'éducation nationale."
Aurialie Jublin

Uber, Deliveroo : le statut spécial voulu par le gouvernement censuré - 0 views

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    Le Conseil constitutionnel a rejeté pour des raisons de procédure l'article de la loi « Avenir professionnel » ouvrant la possibilité pour les plates-formes de conclure une charte sociale couvrant leurs travailleurs. Motif : aucun lien avec le texte initial de la loi.
Aurialie Jublin

Le Zimbabwe vend le visage de ses citoyens à la Chine en échange de caméras - 1 views

  • Tout le monde, ou presque : le consentement des citoyens n’étant pas envisagé, impossible pour eux de refuser cette divulgation de données personnelles à l’entreprise chinoise, ni d’avoir aucune information sur ce qui sera fait de ces données après usage. Mais peut-être ces problèmes sont-ils encore secondaires lorsque l’on est, comme le peuple zimbabwéen, à la veille de l’installation d’une infrastructure de surveillance mise en place par un régime autoritaire. Et étant donnée la faible importance accordée au respects des Droits de l’Homme par ce régime au cours des quatre dernières décennies, difficile de croire le discours officiel justifiant l’arrivée de ces caméras intelligentes par l’éternelle excuse sécuritaire de vouloir réduire la criminalité. Surtout quand aucune loi ne protège l’accès aux données biométriques.
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    "Le gouvernement du Zimbabwe a besoin de l'expertise chinoise en matière de surveillance. De son côté, CloudWalk Technology, start-up chinoise, a besoin d'images de visages de personnes noires pour perfectionner son logiciel de reconnaissance faciale, biaisé jusqu'ici, car reconnaissant mieux les visages blancs. L'accord, qui donne à la start-up chinoise l'accès aux informations biométriques des citoyens zimbabwéens, entrera en vigueur le 30 juillet, à la suite des élections présidentielles au Zimbabwe, raconte Foreign Policy. "
Aurialie Jublin

Vers une République des biens communs ? (vidéos) - 0 views

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    Mieux connu depuis l'attribution, en octobre 2009, du prix Nobel d'économie à Elinor Ostrom, le concept de "communs" ou de "biens communs" fait actuellement florès dans de nombreuses disciplines: économie, gestion, droit et science politique, mais aussi dans les programmes de militants et responsables politiques. Ainsi le Parlement européen a constitué un intergroupe dédié aux "services publics et biens communs". Surtout, de très nombreuses initiatives témoignent de la vitalité de nouvelles forces sociales du vivre et produire ensemble et autrement, pour promouvoir des laboratoires citoyens et économiques dans les domaines tels que l'économie collaborative, la santé, l'éducation, la transition énergétique, le domaine foncier et pour utiliser des logiques de biens communs pour une gouvernance plus démocratique de fourniture de services d'intérêt général et élargir les choix dans les partenariats publics/privés. Dans ces temps de mutations économiques, technologiques, écologiques, sociales, majeures, ce colloque est conçu comme un carrefour pluridisciplinaire de rencontres et d'échanges entre chercheurs et acteurs, venant de plusieurs pays européens, pour cerner le contenu du concept de biens communs et sa capacité à permettre la construction d'une nouvelle manière de vivre en société.
Aurialie Jublin

Transition énergétique citoyenne - Le Labo de l'économie sociale et solidaire - 1 views

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    "La transition énergétique recouvre un ensemble de modifications structurelles pour passer de l'utilisation de ressources énergétiques non renouvelables à des ressources renouvelables dans notre production et notre consommation : industrie, transports, éclairage et chauffage… La transition énergétique citoyenne est faite « avec des citoyens qui se réapproprient la gestion de l'énergie, de sa production à sa consommation en passant par sa maîtrise, dans un esprit d'intérêt général. » Depuis 2015, le Labo de l'ESS analyse les leviers de la participation citoyenne dans cette transformation de modèle à partir des expériences des acteurs de l'ESS qui apportent aujourd'hui des réponses par leurs valeurs, dont notamment la gouvernance démocratique et leur ancrage territorial."
Aurialie Jublin

Paris se dote d'une « stratégie de résilience » - 0 views

  • Pour définir ce plan, la ville s’est notamment appuyée sur le réseau « 100 Résilient Cities », une initiative de la Fondation Rockefeller pour accompagner les villes confrontées à une multiplication des menaces, tout en favorisant le partage d’expériences, les bonnes pratiques et solutions.
  • Cette stratégie de résilience, à laquelle Paris s’engage à dédier 10 % de ses investissements, se décline en 35 actions qui viennent renforcer différentes politiques déjà initiées pour adapter la ville aux évolutions du climat, améliorer sa qualité environnementale ou encore favoriser des modes de production et de consommation responsables.
  • « L’idée est de remettre de l’humain dans les grandes politiques, que tout un chacun, à son échelle, participe, se mobilise et se responsabilise par rapport aux enjeux », explique Célia Blauel, adjointe à la Maire de Paris en charge de l’environnement. La Ville va ainsi créer un « réseau de citoyens solidaires et volontaires », qui pourront renforcer les moyens d’interventions des autorités en cas de crise majeure, comme au quotidien.
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  • « Indépendamment des crises, il s’agit aussi de remettre du lien entre les gens, de renforcer la cohésion sociale. Une ville soudée et solidaire est une ville plus résiliente. Les réseaux qui se créent au quotidien sont des réseaux qui fonctionnent d’emblée le jour où l’on connaît une crise », insiste Célia Blauel
  • Plus solidaire au quotidien, Paris souhaite aussi adapter ses infrastructures. La ville veut s’inspirer de l’expérience de Rotterdam qui, face au risque d’inondation, a créé des bassins de rétention d’eau qui sont devenus de véritables espaces publics intégrés au quartier. Paris entend ainsi développer un « référentiel de voie résiliente » (matériaux adaptés aux différents risques, typologies de surfaces, mobiliers polyvalents…) avant d’aménager une ou plusieurs rues.
  • À travers sa stratégie de résilience, Paris affiche aujourd’hui sa volonté de recoudre le lien avec les territoires qui l’entourent, proches comme ruraux. Car la ville sait qu’elle ne peut pas répondre seule aux défis qui se posent à elle, qu’ils s’agissent des transports, des risques liés à la Seine, à l’alimentation, à l’énergie…
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    "La capitale veut renforcer sa capacité à faire face aux chocs prévisibles comme imprévisibles. Une stratégie qui la conduit à développer une gouvernance participative et à coopérer avec les territoires qui l'entourent."
Aurialie Jublin

Des impacts énergétiques et sociaux de ces data-centers qu'on ne voit pas - M... - 0 views

  • Côté consommation pour commencer, les études les plus pessimistes avancent que ceux-ci pourraient représenter jusqu’à 13% de l’électricité mondiale en 2030 (avec un secteur informatique qui consommerait jusqu’à 51% du total de la consommation électrique mondiale). Des chiffres qui ne font pas l’unanimité, The Shift Project prévoyant plutôt 25% pour le secteur informatique et 5% pour les data centers en 2025 (ces 5% équivaudraient tout de même à toute la consommation électrique actuelle du secteur numérique).
  • Même si l’on constate de nombreux efforts faits pour améliorer l’efficacité énergétique des infrastructures, par exemple du côté des « big tech », l’ADEME rapporte que les géants du numérique ne portent pas un véritable discours sur la « sobriété énergétique et numérique nécessaire pour rester sous la perspective d’une augmentation des températures planétaires de 1,5°.»
  • Le rapport insiste ensuite sur les déséquilibres qui résultent de certaines implantations dans les territoires. Première constatation : ces impacts sociaux sont très peu documentés. Bien souvent, les data centers arrivent sans dire leur nom, en périphérie des villes, aux Etats-Unis ou en France, à Saclay par exemple ou encore Plaine Commune. Cette furtivité des bâtiments rend d’autant plus difficile les contestations ou demandes de participation de la part des populations locales.
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  • Ils sont considérés comme de simples entrepôts par les pouvoirs publics alors même que leur consommation électrique a des répercussions à l’échelle d’un territoire tout entier.
  • Autre phénomène important : les data centers attirent les data centers, pour des questions de mutualisation d’énergie et de réseaux de télécommunication. Bien souvent, les hiérarchies urbaines en place sont renforcées par ces mécanismes. Les élus eux, peinent à lutter contre des acteurs puissants qui imposent leurs conditions « dans une négociation asymétrique qui pousse certains territoires à sur-calibrer des infrastructures énergétiques, hydrauliques et viaires pour pouvoir accueillir quelques dizaines, ou centaines d’emploi si l’on inclut les phases de construction. »
  • Aujourd’hui, c’est plutôt pour installer des hangars logistiques et des fermes de serveurs qu’on artificialise les sols. Autre effet non négligeable qui mériterait sans doute une discussion plus ample avec les populations locales : l’étalement urbain.
  • Le rapport souligne ensuite les possibles synergies entre les infrastructures numériques et le territoire. La réutilisation de la chaleur générée par les data centers  est à ce titre un cas d’usage bien connu. A Bailly-Romainvilliers, par exemple, le data center de BNP Parisbas chauffe le centre nautique voisin. Celui de Céleste à Noisy-Champs, chauffe ses propres bureaux. D’autres systèmes très chauffants comme les chaudières numériques de Stimergy chauffent une partie de l’eau de la piscine de la Butte-aux-Cailles, dans le treizième arrondissement de Paris.
  • Cependant, ces exemples restent anecdotiques. Dans l’immense majorité des cas, la chaleur n’est pas récupérée. D’abord pour des questions de coût et de rentabilité économique : les promoteurs des data-centers attendent des rendements sur des périodes courtes incompatibles avec la contractualisation pour les réseaux de chaleur (des engagements qui coulent sur 25 à 30 ans
  • Il existe aussi un frein technique : il est préférable de prévoir ces éventuels contrats dès la construction du data center car le modifier a posteriori peut représenter des risques que les promoteurs ne sont pas prêts à prendre.
  • La cinquième partie du rapport, qui m’a particulièrement plu, fait la part belle aux initiatives citoyennes, associatives et publiques des « infrastructures numériques alternatives ». Du côté des fournisseurs d’accès, de nombreux acteurs associatifs comme franciliens.net ou Aquilenet dans le Sud-Ouest sont regroupés au sein de la Fédération FFDN. Ils viennent compléter l’offre des fournisseurs principaux (Bouygues, Free, Orange et SFR). Le grand atout de ces solutions est de miser sur le social, l’éducation et la démocratie : « Ils participent d’une gouvernance partagée du commun qu’est Internet en portant des valeurs de transparence, d’inclusion, de lien social, d’apprentissage technique, et d’incitation à la participation à la vie citoyenne. »
  • La socioanthropologue des techniques Laure Dobigny affirme que quand cette gestion inclut et implique, alors les consommateurs vont vers plus de sobriété : « la mise en place de systèmes techniques de plus petite échelle ont permis, en modifiant les usages, une réduction des consommations. » La question est ensuite de savoir comment passer d’une gestion commune de réseaux à une gestion commune de data-centers.
  • Le rapport présente un certain nombre de solutions, comme le cloud de pair-à-pair : « l’idée centrale sous-tendant ces dispositifs est que les fichiers et les contenus téléchargés par les utilisateurs dans le système sont stockés, totalement ou en partie, sur un nuage de stockage composé d’une partie des disques durs de chaque utilisateur, reliés entre eux en architecture P2P. » L’idée est plutôt simple : re-décentraliser internet, réduire le besoin de grands data-centers et atténuer l’impact spatial de ces infrastructures. Les limites de ces solutions sont nombreuses bien sûr : pertes de données, erreur, taille critique non atteinte… Il existe également des data centers « de proximité » comme les chatons (« Collectif d’Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires ») ou encore SCANI dans l’Yonne et Tetaneutral à Toulouse.
  • Pour terminer, le rapport dessine trois « mondes numériques possibles ». Le premier scénario parie sur l’extrême croissance et l’ultracentralisation numérique. Pour faire simple, c’est aujourd’hui mais en pire : tout est numérisé, plateformisé, big-daté et concentré dans les mains des GAFAMS ou d’autres acteurs similaires. La ville se conforme aux modèles numériques de la smart-city, la consommation de data explose. C’est la fuite en avant, la croyance qu’un monde infini existe. Côté C02, c’est la catastrophe, la température globale monte de 2,5° en 2050. Pics de chaleur dans les villes, problèmes sociaux, etc.
  • Le deuxième scénario est en demie teinte. On stabilise le système technique numérique en permettant la coexistence de deux mondes : celui des big tech et celui, plus centralisé, des infrastructures à plus petite échelle. L’Union Européenne taxe les « Net Goinfres », ce qui modifie les comportements : on échange moins de photos de chats et on tend à les stocker sur nos terminaux personnels plutôt que dans le cloud, idem pour la musique. Côté consommation, on parvient à réduire les émissions de CO2 du secteur de 5% par an entre 2025 et 2050, ce qui nous ramène au niveau de 2013.
  • Le dernier scénario propose une forme de décentralisation ultime du numérique qui signe plus ou moins la fin des data-centers tels que nous les connaissons. Internet devient plus local et dépendant des énergies renouvelables, ce qui ne permet plus d’assurer sa continuité. Le projet Greenstar au Canada suit ces principes et accepte les intermittences du réseau (follow the wind/follow the sun), de même, le blog du Low Tech Magazine s’arrête de fonctionner quand le vent ne souffle plus (le scénario nucléaire n’est pas vraiment envisagé car l’exercice prospectif est global). Ce scénario « effondrement » se base sur des infrastructures totalement low-tech (c’est-à-dire peu coûteuses en énergie) et permet assez ironiquement un « retour aux principes fondateurs d’internet (horizontal et distribué) ». Côté service, on se contente du local et l’international devient l’exception
  • L’ADEME invite également à soutenir les FAI indépendants et à créer un « service public du numérique et des data centers publics », notamment pour améliorer l’intégration spatiale des infrastructures. Les questions énergétiques font également l’objet de propositions : sobriété, récupération de chaleur, décentralisation.
  • Le chercheur Clément Marquet cité plus haut dans l’article me rappelle que ces différents rapports (Shift, ADEME) arrivent dans un moment particulier puisque le gouvernement a voté en octobre 2018 une loi visant à réduire la fiscalité énergétique pour attirer les gros data centers. Je le cite : « il y a une tension entre le projet de souveraineté numérique par les infrastructures (et des bénéfices économiques qui iraient avec bien sûr) et celui de réduction de la consommation énergétique. »
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    "L'ADEME, via le projet Enernum, vient de publier une étude approfondie sur les impacts à la fois énergétiques et sociétaux de l'installation et du déploiement des data centers, en France et ailleurs. Ce travail vient confirmer les conclusions du Think tank The Shift Project qui alertait déjà des coûts carbone importants de ces infrastructures qui soutiennent tous nos usages numériques. Par delà les chiffres, l'ADEME replace les data-centers dans leur contexte humain et géographique et interroge la gestion de ce type d'infrastructure sur le territoire."
Aurialie Jublin

Cambridge analytica: «Le scandale a montré que les politiciens sont aussi mal... - 0 views

  • Le scandale Cambridge analytica a-t-il changé notre manière de voir la démocratie ? Le lien avec la démocratie n’est pas direct. Je ne crois pas qu’avec quelques posts finement ajustés, on a pu modifier lourdement le résultat des élections. Des gens qui cherchent à modifier le résultat des élections, c’est vieux comme Hérode, cela s’appelle des candidats. En revanche, Cambridge analytica a montré quelque chose de plus embêtant. Avec des mots crus : il y a différentes familles de margoulins qui tripatouillent les données personnelles pour faire des choses malsaines. Et je constate que les politiciens sont aussi malhonnêtes que les autres. Je trouve extrêmement embêtant qu’on retrouve dans la même classe le capitaliste qui veut faire du pognon pour vendre des produits et le politicien qui veut se faire élire à tout prix. Ce qui met en danger la démocratie, ce n’est pas tant le fait que certaines personnes font n’importe quoi avec les données personnelles, mais le fait que les politiciens trouvent normal d’avoir recours à ces méthodes.
  • Un an après, a-t-on des leviers plus efficaces pour lutter contre ces dérives ? Les leviers existent, mais on les utilise très faiblement. Le texte européen sur les données personnelles (RGPD) interdit d’utiliser les données personnelles des gens pour n’importe quoi. Les personnes doivent donner leur consentement à l’usage qu’on fait de leurs données. Pour chaque usage, il faut demander l’autorisation. A l’heure actuelle, ce n’est pas respecté, puisqu’on utilise vos données personnelles pour cibler la publicité. Je pense qu’aucun être humain sur terre n’a dit explicitement : « Oui, je souhaite que vous analysiez ma vie privée pour mieux me cibler ». C’est toujours plus ou moins implicite, plus ou moins inclus dans un contrat. Si on applique fermement le droit européen, c’est interdit. Les textes européens devraient écrire : « La publicité ciblée est interdite ». C’est écrit autrement parce qu’il y a eu un lobbying au Parlement européen pour espérer gagner quelques années, quelques exceptions, quelques passe-droits, quelques tolérances autour de certaines dérives…
  • Selon vous, Cambridge analytica n’a pas changé le cours de l’élection de Donald Trump. Pourquoi pensez-vous cela ? Donald Trump s’est fait élire avec des méthodes électorales d’une malhonnêteté fabuleuse. Au mieux Cambridge analytica a pu convaincre quelques républicains conservateurs d’aller voter alors qu’ils n’en avaient pas très envie. Je ne crois pas que Cambridge analytica a eu plus d’effet qu’un meeting électoral. Ce qui est embêtant, c’est de le faire de manière malhonnête. Le but de ces plateformes est de vous manipuler, elles gagnent leur vie de cette manière. Le client chez Facebook, c’est le publicitaire et le but de Facebook est de satisfaire ses clients. Les plateformes pourraient vous manipuler pour vous mettre dans la main des politiques. La France y travaille d’arrache pied. Quand on nous dit : « L’État va collaborer avec Facebook pour faire la chasse aux fakes news ». C’est extrêmement inquiétant. Un gouvernement décide le vrai du faux et se met d’accord avec les plus puissants manipulateurs pour vous faire admettre que le vrai gouvernemental est vrai et que le faux gouvernemental est faux. C’est de la manipulation à très grande échelle.
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  • Comment décririez-vous la démocratie de demain ? Depuis une trentaine d’années, il n’y a plus de discussion politique. Tous les gouvernements, depuis 1983, sont des partisans de l’économie libérale de marché et ils expliquent qu’ils ne font pas de politique, mais de la bonne gestion. Fondamentalement, la politique, c’est arbitrer entre des intérêts divergents dans la société. Il faut résoudre le conflit entre deux catégories qui s’opposent sur un sujet. D’un côté, il y a des gens qui voudraient protéger leur vie privée et, de l’autre, il y a Facebook qui ne voudrait pas. Les deux s’affrontent et les politiques doivent trancher. Un conflit n’est pas malsain, mais tant qu’on n’a pas posé les termes d’un conflit, on ne sait pas qui cherche à obtenir quoi, et on obtient des arbitrages implicites au lieu d’arbitrages explicites.
  • Dans le futur, la démocratie va-t-elle retrouver la discussion politique ? Je pense qu’elle va la retrouver via Internet. Pas forcément via les réseaux sociaux tels qu’on les connaît aujourd’hui, mais ce n’est pas exclu. Internet comme outil de communication qui permet à tout le monde de s’exprimer tout le temps et de former des sujets politiques. Il ne s’agit pas forcément de sujets très complexes, il s’agit d’identifier le problème et d’identifier son ennemi.
  • Sur le même rond-point, vous avez des gens dont les intérêts divergent. Ils évitent de parler d’immigration, d’impôts, de libéralisme, de gauche, de droite… Mais à un moment, ils vont se remettre à en discuter. Je pense que la démocratie du futur ressemblera à ça : on va se remettre à discuter, à identifier de qui on dépend, de qui on a besoin.
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    "Benjamin Bayart, cofondateur de la Quadrature du Net, revient sur le scandale Cambridge analytica et ouvre les portes à la démocratie du futur"
Aurialie Jublin

Mark Zuckerberg : "Quatre idées pour réguler Internet" - JDD - 0 views

  • Une idée pourrait être de confier à des organismes tiers le soin de définir des standards sur la diffusion des contenus violents et haineux, et d'évaluer les entreprises sur la base de ces standards. La régulation pourrait établir une base de référence de ce qui est interdit, et exiger des entreprises qu'elles mettent en place des moyens pour réduire au maximum les contenus violents et haineux.
  • Mais décider de ce qui relève de la publicité politique n’est pas toujours évident. Nos systèmes seraient plus performants si la régulation établissait des standards communs pour vérifier l’identité des acteurs politiques.
  • 3. Troisièmement, pour être efficace, la protection de la vie privée et des données personnelles nécessite un cadre harmonisé à l'échelle mondiale. Partout dans le monde, les gens réclament une réglementation complète en matière de protection de la vie privée en accord avec le RGPD (Règlement Européen de Protection des Données), et je suis d'accord. Je pense qu'il serait bon pour Internet que davantage de pays adoptent une réglementation telle que le RGPD comme cadre commun.
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  • 4. Enfin, la réglementation devrait garantir le principe de la portabilité des données. Si vous partagez des données avec un service, vous devriez pouvoir les transférer facilement et de manière sécurisée vers un autre service. Cela donne aux gens le choix et permet aux développeurs d'innover et d'être plus compétitifs.
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    "TRIBUNE - Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook, publie dans Le Journal du Dimanche, une longue tribune dans laquelle il dévoile quatre idées pour réguler Internet. Il indique notamment que les gouvernements doivent jouer un rôle plus important dans cette régulation. "
Aurialie Jublin

Pour une planète viable, arrêtons la 5G - 0 views

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    L'offensive de l'industrie des télécommunications pour le déploiement du réseau sans fil de cinquième génération (5G) se déroule avec l'appui des gouvernements. Les signataires de cet appel demandent d'y mettre un terme à cause des conséquences irréversibles pour la santé et l'environnement que cette technologie va provoquer.
Aurialie Jublin

Mouchards et drones à Saint-Etienne : le maire veut étouffer le débat - La Qu... - 0 views

  • Ces documents mettent en lumière les similitudes que nous commençons à percevoir entre ces différents projets : surveillance accrue et déshumanisation de l’espace public, transformation de la ville en un terrain d’expérimentation pour des sociétés privées (ici Verney-Carron, une société spécialisée dans l’armement), subventionnement public de ces nouvelles technologies sécuritaires (ici par l’intermédiaire surprenant de l’ANRU – « Agence nationale pour la rénovation urbaine »), caractère secret et volontairement opaque de leur mise en place…
  • Elle consisterait en la pose de « capteurs sonores » (le terme de micro est soigneusement évité tout au long des documents) dont l’ « intelligence » permettra de générer une alerte dès lors qu’ils détecteront certains types d’ « anormalités sonores » (la liste est impressionnante : coups de feu, cris, perceuse, meuleuse, klaxons, coups de sifflet, bombes aérosols, crépitements… – au point où on se demande quels bruits ne déclencheront pas d’événement). L’alerte sera remontée jusqu’à une plateforme centralisée à la disposition de la police qui pourra utiliser le système de vidéosurveillance et vérifier, par exemple, si le déplacement d’une patrouille est nécessaire ou non.
  • Les données collectées serviraient par ailleurs à alimenter la plateforme déjà mise en œuvre par Suez dans le cadre du projet « Digital Saint-Étienne » ; cela afin « d’expérimenter les conditions d’enregistrement et de mise en forme des évènements collectés en vue de la visualisation sur carte de ceux-ci pour constituer un outil d’aide à la décision concernant la tranquillité urbaine ».
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  • La création d’une application de dénonciation citoyenne type « Reporty » permettant aux habitants la « signalisation de problème » avait également été envisagée. Ces deux dernières idées, drones et application, ont néanmoins finies par être abandonnées (pour l’instant ?) au vu des nombreuses contraintes techniques et juridiques qui se posaient (les documents parlent d’une législation trop stricte avec nécessité d’un certificat de pilote, d’autorisation de la Préfecture et d’aléas météorologiques…)
  • « Si les freins techniques doivent justement être résolus par l’innovation, il nous revient à nous, élus, de faire lever les freins administratifs et juridiques ». Un projet qui semble être soutenu par de nombreuses villes qui, s’appuyant notamment sur les propositions d’un rapport parlementaire, exigent des dérogations de survol au Ministère de l’Intérieur et réfléchissent, à l’image du maire de Saint-Étienne, à « la création d’un interlocuteur unique de lobbying sur cette question, de format associatif, [qui] pourrait représenter un levier intéressant s’agissait des échanges avec le gouvernement ». Une nouvelle association des maires de Safe Cities ?
  • Raison pour laquelle on assiste, au long des réunions, à la recherche d’un nom de projet rassembleur et tranquillisant : on ne parle pas de sécurité mais de « tranquillité urbaine », on ne parle pas de micros et de drones mais de « S.O.F.T. : Saint-Etienne Observatoire des Fréquences du Territoire ». Raison pour laquelle il est aussi explicitement déclaré que « il n’y aura pas de communication avec le grand public. Globalement, dans un premier temps l’objectif est l’expérimentation, puis dans un second temps, une communication adaptée sera mise en place ». Raison pour laquelle le premier communiqué de presse en novembre 2018 reste très flou, mentionnant une « expérimentation visant à tester des solutions numériques pour améliorer la qualité de vie des citoyens ». Il a d’ailleurs pour sous-titre « Vers un territoire bienveillant ». La novlangue n’a plus de limite.
  • Le sujet est évoqué rapidement tout au long du projet, plus comme un de ces « freins administratifs et juridiques » que pour tenter d’évaluer lucidement la légalité du projet. Après quelques notes et demandes faites à la CNIL, il est décidé de ne pas enregistrer les bruits captés et de se limiter à « la détection d’évènements sonores » : « seules les données d’évènement comprenant le numéro du capteur, la date et l’heure de l’évènement et l’identifiant de l’évènement seront transmises ». Ce qui justifierait que CNIL ait ensuite été écartée du projet.
  • C’est là qu’est tout le problème : une fois ces micros installés, par une société privée d’armement, qui contrôlera l’usage qui en sera fait ? Qui préviendra les habitants si l’on passe en « Phase 2 » et qu’on met un route un système d’enregistrement des conversations dans la ville ? Ou qu’on ne les utilisera pas un jour pour détecter des cibles par leur signature vocale ? Ce ne serait pas la première fois que ce type d’outils de détection sonore connaîtrait des dérives liberticides.
  • Pour résumer : – On assiste à l’alliance entre élus locaux et industriels de la sécurité et de l’armement qui dépense l’argent public en s’abritant de tout débat public ; – Pour mettre nos villes et nos vies sous surveillance — vieux fantasme du contrôle social par la technologie ; – L’innovation et l’ « attractivité urbaine » servent à masquer la sur-policiarisation et la discrimination, avec le concourt de l’Agence de la rénovation urbaine ; – Tandis que des autorités, comme la CNIL, laissent faire.
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    "La Quadrature du Net publie et analyse les documents obtenus auprès de la mairie de Saint-Etienne sur son projet de « Safe City ». Micros couplés à la vidéosurveillance, drones automatisés, application de dénonciation citoyenne… Ils révèlent la ville sous-surveillance telle que fantasmée par son maire, Gaël Perdriau."
Aurialie Jublin

[Écologie] Le monde du logiciel est en train de se détruire... Manifeste pour... - 0 views

  • Tout est lent, et cela ne va pas dans le bon sens. Certaines voix s’élèvent. Je vous invite notamment à lire “Le désenchantement du logiciel”. Tout est insupportablement lent, tout est ÉNORME, tout finit par devenir obsolète… La taille des sites web explose. Un site web est aussi gros que le jeu Doom. Le phénomène ne touche pas que le Web mais aussi l’IoT, le mobile… Le saviez-vous ? Il faut 13% de CPU pour faire clignoter un curseur…
  • Tout grossit : la taille des applications, les données stockées, la taille des pages web, la mémoire des téléphones… Les téléphones ont maintenant 2 Go de mémoire, échanger une photo de 10 Mo par mail est maintenant classique… À la limite, cela ne serait peut-être pas un problème si tous les logiciels étaient utilisés, efficaces et performants… Mais cela n’est pas le cas,
  • Alors tout le monde se cale sur une lenteur. Tout est uniformément lent. On se cale sur cela et tout va bien. Être performant aujourd’hui, c’est arriver à atteindre un ressenti utilisateur qui correspond à cette lenteur uniforme. On élague les choses qui pourraient être trop visibles. Une page qui met plus de 20 secondes à se charger, c’est trop lent. Par contre, 3 secondes c’est bien. 3 secondes ? Avec les multicoeurs de nos téléphones/PC et les data centers partout dans le monde, le tout relié par des supers technologies de communication (4G, fibre…),c’est un peu bizarre non ? Si on regarde la débauche de ressources pour le résultat obtenu, 3 secondes, c’est énorme. D’autant plus que les bits circulent dans nos processeurs avec des unités de temps du niveau de la nanoseconde. Donc oui, tout est uniformément lent.
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  • Il est nécessaire de revenir à plus d’efficience, de « challenger » les besoins en matériel, de redéfinir ce qu’est la performance. Tant que l’on se satisfera de cette lenteur uniforme avec des solutions pour ne pas ralentir plus (comme l’ajout de matériel), nous n’avancerons pas. La dette technique, notion largement assimilée par les équipes de développement, n’est malheureusement pas adaptée à ce problème (on y reviendra). Nous sommes sur une dette de ressources matérielles et de mauvaise adéquation entre le besoin utilisateur et la solution technique. On parle ici d’efficience et non pas uniquement de performance. L’efficience est une histoire de mesure du gaspillage. L’ISO définie l’efficience avec comme domaine : Time behaviour, Resource utilization et Capacity. Pourquoi ne pas pousser plus ces concepts ?
  • Développez du code Java pour un serveur J2EE ou pour un téléphone Android, ce n’est pas pareil. Des structures spécifiques existent par exemple pour traiter des données en Android mais les structures classiques sont toujours utilisées. Les développeurs ont perdu le lien avec le hardware. C’est malheureux car c’est passionnant (et utile) de savoir comment fonctionne un processeur. Pourquoi : abstraction et spécialisation (nous verrons cela plus loin). Car en perdant ce lien, on perd une des forces du développement. Ce lien est important chez les hackers ou chez les développeurs d’informatique embarquée mais malheureusement de moins en moins présent chez les autres développeurs.
  • Les pratiques devops pourraient répondre à cette perte de lien. Là, c’est pareil, nous n’allons pas jusqu’au au bout : généralement le devops va se focaliser à bien gérer le déploiement d’une solution logicielle sur une infrastructure mixte (matérielle et un peu logicielle). Il faudrait aller plus loin en remontant par exemple les métriques de consommation, en discutant sur les contraintes d’exécution… plutôt que de “scaler” juste parce que c’est plus simple.
  • Certaines technologies ont une utilité mais sont maintenant systématiquement utilisées. C’est le cas par exemple des ORM qui sont devenus systématiques. Aucune réflexion n’est faite sur son intérêt en début des projets. Résultat : on a rajouté une surcouche qui consomme, qu’il faut maintenir et des développeurs qui n’ont plus l’habitude d’effectuer des requêtes natives. Cela ne serait pas un problème si chaque développeur connaissait très bien le fonctionnement des couches d’abstraction : comment fonctionne HIBERNATE par exemple ? On s’appuie hélas de façon aveugle sur ces frameworks.
  • Le besoin d’abstraction est lié à un autre défaut: nous attendons toujours des outils miracles. La silver bullet qui améliorera encore plus nos pratiques. Le langage idéal, le framework pour aller plus vite, l’outil de gestion miracle des dépendances… C’est la promesse à chaque fois d’un nouveau framework : gagner du temps en développement, être plus performant… Et on y croit, on fonce. On abandonne les frameworks sur lesquels nous avions investi, sur lesquels on avait passé du temps… et on passe au nouveau. C’est le cas actuellement des frameworks JS. L’histoire du développement est pavé de framework oubliés, non maintenus, abandonnés… Nous sommes les champions pour réinventer ce qui existe déjà. Si on le gardait suffisamment longtemps, on aurait le temps de maîtriser un framework, de l’optimiser, de le comprendre. Mais ce n’est pas le cas. Et que l’on ne me dise pas que si on n’avait pas continuellement réinventé la roue, on aurait encore des roues en pierre… Innover serait d’améliorer les frameworks existants .
  • Sur les langages, c’est la même rengaine. Attention, je ne préconise pas de rester sur l’assembleur et sur le C… C’est le cas par exemple dans le monde Android, pendant plus de 10 ans les développeurs ont pu travailler sur des outils et des frameworks Java. Et comme cela, par magie, le nouveau Langage de la communauté est Kotlin. On imagine l’impact sur les applications existantes (si elles doivent changer), il faut recréer des outils, retrouver des bonnes pratiques… Pour quel gain?
  • Sincèrement, on ne voit aucun ralentissement sur les cycles de renouvellement des technologies. C’est toujours un rythme frénétique. Nous trouverons bien le Graal un jour. Le problème est ensuite l’empilement de ses technologies. Comme aucune ne meurt vraiment et que l’on en maintient toujours des parties, on développe d’autres couches pour s’adapter et continuer à maintenir ces bouts de code ou ces librairies. Le problèmen’est pas le code legacy,, c’est la glue que l’on développe autour qui pêche.
  • Au final, on passe du temps à résoudre des problèmes techniques internes, on recherche des outils pour résoudre les problèmes que l’on ajoute, on passe son temps à s’adapter à ses nouveaux outils, on ajoute des surcouches (voir chapitre précédent…) … et on n’a pas améliorer la qualité intrinsèque du logiciel ou les besoins auxquels on doit répondre.
  • Au final, le rythme frénétique des changements ne nous permet pas de nous stabiliser sur une technologie. J’avoue qu’en tant que vieux développeur que je suis, j’ai été découragé par le changement Java vers Kotlin pour Android. C’est peut-être pour certains de véritables challenges, mais quand je repense au temps que j’ai passé sur l’apprentissage, sur la mise en place d’outils
  • Ensuite, comme aucune solution ne meurt vraiment, que de nouvelles arrivent… on se retrouve avec des projets avec des multitudes de technologies à gérer avec les compétences associées aussi… On s’étonne ensuite que le marché du recrutement de développeur soit bouché. Pas étonnant.. Il y a énormément de développeurs mais il est difficile de trouver un développeur React avec 5 ans d’expérience qui connaîsse le Go. Le marché est fractionné, comme les technologies. C’est peut-être bon pour les développeurs car cela crée de la rareté et cela fait monter les prix, mais pas pour le projet !
  • Cependant, cet apprentissage continu des technologies pose le problème d’apprentissage de domaines transverses : accessibilité, agilité, performance… En effet, qu’est-ce qui nous prouve que les outils et les langages que nous allons choisir ne vont pas changer dans 4 ans ? Rust, Go… dans 2 ans ? Rien ne tend à donner une tendance.
  • On ne se remet pas en question car on veut s’amuser. Le fun est important, car si l’on s’ennuie dans son boulot, on va déprimer. Par contre, on ne peut pas, sous prétexte de vouloir du fun tout le temps, changer nos outils continuellement. Il y a un déséquilibre entre l’expérience du développeur et l’expérience de l’utilisateur. On veut du fun, mais qu’est-ce que cela va réellement apporter à l’utilisateur ? Un produit plus « joyeux » ? Non, nous ne sommes pas des acteurs.
  • On ne se pose pas de question sur l’éthique de notre domaine, sur sa durabilité… Cela vient peut-être du fait que notre domaine n’a pas réellement de code éthique (comme par exemple les médecins ou les avocats). Mais sommes-nous en tant que développeurs réellement libres si l’on ne peut pas avoir une autocritique ? Nous sommes peut être asservis à une cause portée par d’autres personnes ? Le problème n’est pas simple mais nous avons dans tous les cas une responsabilité. Sans code éthique, c’est le plus fort et le plus malhonnête qui est le plus fort. Le buzz et les pratiques pour manipuler les utilisateurs sont de plus en plus répandus. Sans Dark Pattern ton produit ne sera rien. Les plus gros (GAFA…) n’en sont pas arrivés là pour rien.
  • Est-ce que la solution est politique ? Il faut légiférer pour mieux gouverner le monde du logiciel. On le voit avec les dernières réponses législatives aux problèmes concrets : RGPD, notification des cookies… la source du problème n’est pas résolue. Peut-être parce que les politiques ne comprennent que très mal le monde du logiciel.
  • Car si cette structuration n’est pas faite, les développeurs vont perdre la main sur ce qu’ils font. Or le manque d’éthique de la profession est critiqué à l’extérieur. Rachel Coldicutt (@rachelcoldicutt) directrice de DotEveryOne, un think tank britannique qui promeut une technologie plus responsable, encourage à former des diplômés non-informaticiens qui traiteraient de ces problèmes (Voir plus précisément dans l’article d’Internet Actu). Pour poursuivre sur ce dernier article, cela serait dans la droite ligne de l’informatique, domaine issu du monde militaire où les ingénieurs et développeurs seraient formés à suivre des décisions et des commandements.
  • Le monde du logiciel s’intègre dans un système organisationnel classique. Grands groupes, sous-traitances via des ESN, web agencies… Tous suivent les mêmes techniques de gestion des projets informatiques. Et tout le monde va « dans le mur ». Aucune analyse sérieuse n’est faite sur le coût global d’un logiciel (TCO), sur son impact sur la société, sur son bénéfice, sa qualité… C’est la rapidité de release(Time to Market), la surcharge featurale (fonctionnelle), la productivité immédiate, qui comptent. Premièrement car les gens externes à ce monde ne connaissent que trop peu la technicité du logiciel et son monde. Il est virtuel donc simple (sic). Mais ce n’est pas le cas. Les écoles de commerce et autres usines de managers n’ont pas de cours de développement. Comment peuvent-ils bien diriger et piloter des projets ?
  • On continue a vouloir chiffrer des projets informatiques comme de simples projets alors que des mouvements comme le no estimate propose des approches innovantes. Les projets continuent d’échouer : le chaos report rapporte que simplement 30% des projets réussissent bien. Et face à cette mauvaise gouvernance, les équipes techniques continuent de se battre sur les technologies. Dommages collatéraux : la qualité, l’éthique, l’environnement… et au final l’utilisateur. Cela ne serait pas si critique si le logiciel n’avait pas un impact aussi fort sur le monde. Software eats the world… et oui, on le « bouffe »…
  • Si ces décisions absurdes arrivent, ce n’est pas uniquement la faute du développeur mais bien de l’organisation. Et qui dit organisation dit management (sous-différente forme). Si l’on revient au livre de Morel, il parle de piège cognitif dans lesquels les managers et les techniciens tombent souvent. C’est le cas de la navette Challenger qui a été quand même lancée malgré la connaissance du problème d’un joint défectueux. Les managers ont sous-évalué les risques et les ingénieurs ne les ont pas prouvés. Chacun a reproché à l’autre de ne pas fournir assez de preuves scientifiques. C’est souvent ce qui se passe dans les entreprises : des warnings sont levés par certains développeurs mais le management ne les prend pas assez au sérieux.
  • En même temps, on revient aux causes précédentes (silver bullet, on s’amuse…), il est nécessaire d’avoir une vraie ingénierie et une vraie analyse des technologies. Sans cela, les équipes techniques seront toujours non-écoutées par le management. Des outils et benchmark existent mais ils sont encore trop peu connus. Par exemple, Technologie Radar qui classe les technologies en terme d’adoption.
  • Ce phénomène de décision absurde est renforcé par le tissu complexe du développement logiciel : Les sociétés historiquement hors du numérique sous-traitent à des entreprises du numérique, les ESN sous-traitent aux freelances… Le partage de responsabilité technique / management est encore plus complexe et les décisions absurdes plus nombreuses.
  • Mais cela ne s’arrête pas là. On peut aussi voir l’usage de l’open-source comme une sorte de sous-traitance. Idem pour l’usage de framework. On est juste consommateur passif, on se déleste de plein de problématiques (qui ont un impact sur les ressources, la qualité…).
  • C’est d’autant plus facile que le domaine est passionnant et que la pratique des sides-projects, du temps passé sur les projets open-source hors des horaires de bureau est chose commune… La recherche de “fun” et le temps passé bénéficient alors plus aux organisations qu’aux développeurs. Difficile dans ce cas de chiffrer le coût réel d’un projet. Et pourtant, cela ne serait pas un problème si on arrivait à des logiciels « au top ».
  • Le développeur n’est ici plus un artisan du code, mais plutôt un pion dans un système critiquable du point de vue humain. Cela n’est pas visible, tout va bien et on s’amuse. En apparence seulement, car certains domaines du développement logiciel vont plus loin et rendent beaucoup plus visible cette exploitation : Le domaine du jeux-vidéo où les heures explosent.
  • Et donc, toutes ces maladresses (logiciel trop lourd, sans qualité…) se retrouvent chez les utilisateurs. Comme on doit releaser au plus vite les logiciels, que l’on ne tente pas de résoudre les inefficiences internes, et que l’on ne met pas plus de ressource pour faire de la qualité, on arrive à des logiciels médiocres. Mais on a tellement d’outils de monitoring et de suivi des utilisateurs pour détecter ce qui se passe directement chez eux qu’au final, on pense que ce n’est pas grave. Cela serait une bonne idée si les outils étaient bien utilisés. Or la multitude d’informations récoltées (en plus des bugs remontés par les utilisateurs) n’est que faiblement utilisée. Trop d’information, difficulté de cibler la vraie source du problème… on s’y perd et au final, c’est l’utilisateur qui trinque. Tous les logiciels sont maintenant en bêta-test. A quoi bon faire de la sur-qualité, autant attendre que l’utilisateur le demande. Et on revient ainsi au premier chapitre : un logiciel uniformément lent … et médiocre.
  • Heureusement, on est sauvé par la non-sensibilisation des utilisateurs au monde du logiciel. C’est un monde effectivement virtuel et magique qu’ils ont l’habitude d’utiliser. On leur a mis en main les outils mais sans notice explicative. Comment évaluer la qualité d’un logiciel, les risques sur l’environnement, les problèmes de sécurité… si l’on n’a pas des notions d’informatique, même rudimentaires ?
  • L’informatique du 21ème siècle est ce que l’agroalimentaire était pour les consommateurs au 20ème siècle. Pour des raisons de productivité, on a poussé des solutions médiocres avec un calcul court-termiste : mise sur le marché de plus en plus rapide, profit en hausse constante… agriculture intensive, malbouffe, pesticides… avec des impacts importants sur la santé, sur l’environnement… Les consommateurs savent maintenant (de plus en plus) les conséquences désastreuses de ces dérives, l’industrie agroalimentaire doit donc se réinventer, techniquement, commercialement et éthiquement. Pour le logiciel, quand les utilisateurs comprendront les tenants et les aboutissants des choix techniques, l’industrie du logiciel devra gérer les mêmes problèmes. En effet, le retour au bon sens et aux bonnes pratiques n’est pas une chose simple pour l’agroalimentaire. Dans l’IT, on commence à le voir avec ses conséquence sur la vie privée des utilisateurs (mais nous n’en sommes qu’aux balbutiements).
  • On va dans la mauvaise direction. L’industrie de l’informatique a déjà effectué dans les années 70 des erreurs avec des impacts non-négligeables. L’exclusion des femmes de l’informatique en fait partie. Non seulement cela a été fatal pour certaines industries mais on peut se poser la question de comment on peut maintenant adresser des réponses à seulement 50% de la population informatique, avec une représentativité très faible. Le chemin est maintenant difficile à retrouver.
  • Mais l’impact du monde IT ne s’arrête pas là. La source et le modèle d’une grosse partie de l’informatique sont issus de la Silicon valley. Si l’on écarte les gagnants de la Silicon Valley, les populations locales subissent la montée des prix, le déclassement, la pauvreté…
  • Dans sa lancée vers le progrès technique, le monde du logiciel crée aussi sa dette environnementale…
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    "Le monde du logiciel va mal et si l'on n'agit pas, on risque de le regretter. Environnement, qualité, exclusion… Software Eats The World (Le logiciel mange le monde…) ? Oui un peu trop. "
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