“Quand les financiers affirment qu’ils font le travail de Dieu en fournissant un crédit bon marché et que les pétroliers se disent des patriotes qui permettent l’indépendance énergétique du pays, personne ne les prend au sérieux : c’est une chose acquise que leur motivation est avant tout le profit. Mais quand les entrepreneurs de la technologie décrivent leurs nobles objectifs il n’y a aucun sourire ou clin d’oeil amusé.” Pour l’instant. Ce qui arrive aux bus de Google montre bien combien, contrairement aux rêves de ceux qui prétendent changer le monde, la Valley n’a pas renversé les inégalités. Au contraire. Elle les a renforcés. Sous couvert de technologie et de mérite, d’”innovation”, elle a favorisé les intérêts de certains au détriment de ceux de la société. Comme le dit Evgeny Morozov (toujours lui), “lorsque l’internet est partout, la politique n’est nulle part”. “Ce qui est à l’oeuvre, ce n’est pas une révolution technologique, mais les effets d’une politique néolibérale”