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Hier j'expliquais à mon aîné pourquoi je ne voulais plus qu'on parle d'enfants handicapés : désigner ainsi une personne dit finalement plus de vérité sur nous que cela n'en dit d'elle. Parce que pour qu'une personne finisse par être caractérisée par ses handicaps, il faut que nous ayons érigé quelques capacités humaines - celles-là mêmes dont les personnes que nous qualifions d'handicapées sont dépourvues - en valeurs premières : des capacités essentiellement physiques et intellectuelles.
J'ai dit à mon grand : oui, ton frère est handicapé pour marcher, il est handicapé pour parler, pour manger, pour lire ou pour compter (saura-t-il seulement un jour)…
Mais regarde comme il est doué pour aimer, pour faire confiance, pour pardonner, pour consoler et pour compatir."