Le problème de Brian Hunter, c'est justement qu'il était convaincu ces derniers mois que, le changement de climat aidant, la saison des ouragans serait terrible cette année dans le Golfe du Mexique, que plusieurs plateformes gazières allaient devoir interrompre leur production, et donc que le prix du gaz s'envolerait.Il était d'autant plus convaincu de cette stratégie qu'au début de l'année, il avait misé des sommes importantes sur le marché à terme du gaz, empochant en quelques semaines, pour le plus grand bénéfice de son hedge fund, plus de 800 millions de dollars de plus-values. On comprend dans ces conditions que des investisseurs aussi aguerris que Goldman Sachs, la Deutsche Bank ou Morgan Stanley et des fonds de pension honorables aient tous voulu être de la partie en apportant des capitaux au fonds géré par Brian Hunter. Un fonds qui porte le nom coloré d'Amaranth, comme cette fleur que Rimbaud a mise en exergue dans ses poèmes. Un nom plein d'espoir puisque amarantos signifie en grec ? qui ne se fane pas ?.Le problème est que les ouragans se sont montrés, cette année, moins nombreux et moins violents. En outre, au lieu de dévaster le golfe du Mexique, ils ont, pour la plupart, pris la tangente, allant se perdre dans les eaux fra?ches de l'Atlantique-Nord. sac longchamp hobo pas cherDe fait, le prix du gaz s'est effondré. Et il y a une semaine, les comptes d'Amaranth sont devenus aussi rouges que cette fleur. ? tel point que sur les 9,2 milliards de dollars confiés au hedge fund, pas moins de 6,5 milliards s'étaient volatilisés. Les autorités monétaires américaines ont immédiatement tiré la sonnette d'alarme, s'inquiétant d'un éventuel effondrement en dominos de ce fonds. Enfin dimanche dernier, on apprenait qu'Amaranth suspendait le remboursement des capitaux aux investisseurs qui lui avaient fait confiance.<p>Quelques jours seulement après cet incident qui a sacrément ébranlé les colonnes de Wall Street, la réserve fédérale américaine - l'équivalent de notre Banque de France -, la SEC (c'est-à-dire le gendarme des marchés américains), et la FSA (c'est-à-dire la superintendante britannique de la City) ont lancé un appel en commun pour une meilleure régulation des marchés. Non pas des marchés d'actions, qui sont largement sous contr?le, mais des marchés de produits dérivés. sac longchamp besace pas cher C'est-à-dire de tous ces titres permettant d'investir sur des supports aussi différents que le gaz, l'électricité, le CAC 40, l'or ou les taux d'intérêt, et tout cela à des échéances très diverses. Or on estime que ce ne sont pas moins de 280 000 milliards de dollars d'actifs financiers qui existent aujourd'hui sous cette forme. Soit cinq fois plus qu'il y a cinq ans et représentant six fois la richesse produite en un an par la planète.Cet appel à une régulation commune est un événement majeur. Dans un domaine aussi ? souverain ? que celui des marchés, comme le montrent les querelles de clocher sur l'avenir d'Euronext, c'est la première fois que des institutions aussi importantes font un pas pour mettre sur pied des règles mutuelles. Des règles d'autant plus impérieuses que la comptabilité s'établit maintenant sous des normes communes, que les marchés sont tous interconnectés, et surtout que les investisseurs sont désormais partout les mêmes.Cette déclaration montre aussi que les trois plus grandes autorités financières au monde mesurent désormais à quel point les produits dérivés sont devenus ce que le milliardaire Warren Buffett, surnommé le sage d'Omaha, appelle ? une arme de destruction massive ?. sac longchamp besace pas cher Ces produits étant ? dérivés ?, ils sont tous liés à d'autres titres, voire les uns aux autres. Et c'est une réaction en cha?ne qui risque d'intervenir à tout moment, si un seul de ces produits trébuche. Y compris lorsque la croissance économique n'est menacée par aucun risque exogène, que le prix des matières premières repart à la baisse, et que l'indice Dow Jones retrouve son plus haut niveau.<p>Cet appel est essentiel, enfin, parce qu'il montre aux financiers qui se sont intoxiqués ces dernières années aux gains énormes et faciles sur ces produits dérivés, que l'on ne peut pas laisser en l'état une telle bo?te noire planétaire. Il va peut-être aussi calmer le jeu dans un domaine où la créativité a transformé la finance en une fin en soi alors qu'elle ne doit être qu'un moyen au service de l'économie. ? tel point que même certaines grandes banques fran?aises préfèrent aujourd'hui prêter des centaines de millions d'euros à des hedge funds sans garantie installés aux ?les Ca?mans qu'à une PME de Haute-Marne, se transformant de fait en apprentis sorciers d'un système devenu incontr?lable.<p>Si les pétales fanés du fonds Amaranth permettent une telle prise de conscience internationale, la planète finance, elle, y gagnera au moins la promesse de belles fleurs dans le futur.
To Top