En 2002, les États-Unis ont adopté une loi, l'« American Service Member's Protection Act », permettant la mise en oeuvre de sanctions contre les pays refusant de soutenir l'impunité exigée par washington. Comme 22 autres nations, le Kenya s'est vu restreindre l'accès à l'aide militaire américaine. Voici une semaine, George W. Bush a levé une partie de ces restrictions. Vingt et un pays, dont le Kenya qui n'a pas fléchi, peuvent à nouveau bénéficier de programmes américains pour l'entraînement de leurs forces armées.LA MÈRE de mon amie Angèle mourut en 1974 sans avoir jamais su parler un mot de français. Cela paraît incroyable si l'on sait que cette femme était française de souche et de sous-couche, née en 1899 au plus vaillant de la IIIe République ; simplement, dans notre France profondément boisée, la mère d'Angèle avait toujours pratiqué la langue de ses ancêtres limousins, un occitan dérivé de celui de Bernard de Ventadour. http://www.acorpsdmoi.fr/ Les circonstances, une famille nombreuse qui nécessitait beaucoup de soins et d'assiduité de la part d'une soeur aînée, avaient fait que cette personne était demeurée monolingue dans l'isolement des forêts, contrairement aux autres mères de sa génération qui s'exprimaient à la fois en occitan et en français.Or, l'autre jour, je trouve Angèle en train de fulminer. Elle venait d'acheter un parfum pour son mari, et, comme cela se fait dans les magasins bien tenus, la vendeuse lui avait aimablement fourgué tout un paquet d'échantillons. Sauf que les étiquettes et les prospectus accompagnant ces gracieusetés étaient tous rédigés en anglais. Angèle, à son tour, ne connaît pas un mot d'anglais. Elle pestait, incapable de savoir si ces parfums étaient pour homme, pour femme, pour les mains ou les pieds - voire pour le chien ! Elle se sentait humiliée par cette insolence du commerce des cosmétiques dans les mêmes lieux précisément où sa mère a vécu une vie effacée, hors du langage dominant, ce français devenu au cours du XXe siècle celui des magasins. Ce qui irrite Angèle, c'est de se retrouver, au seuil du siècle suivant, dans une situation presque analogue à celle de sa maman : les boutiques - c'est une maladie - changent de langue encore une fois ! C'est trop forcer les gens. http://www.groupecipa.fr/ Car, si Angèle a pu, dans son enfance, passer aisément de l'occitan maternel au français obligatoire, elle ne se sent plus d'âge à opérer une seconde conversion. Elle voit donc venir le moment où, pour être pleinement citoyenne d'Europe, et comme on dit, totalement « au parfum », il lui faudrait redevenir bilingue, mais avec l'anglais cette fois ! En effet, dans l'hypothèse d'une belle longévité, elle pourra voir ses petits-enfants, aujourd'hui des chérubins adorables, travailler tout en anglais pour peu qu'ils accèdent à une profession de premier ou même de second plan dans la société internationale nouvelle... Ils auront pour elle les attentions condescendantes que l'on accordait à sa mère, indigène tenue à l'écart des principaux événements.Autrement dit, la langue française n'aura été dans nos cantons qu'une langue éphémère, une sorte de pont entre l'ancestral et la modernité. Entre la toute fin de l'occitan, langue unique sous Giscard d'Estaing - la mère d'Angèle - et le tout début de l'anglais, langue d'usage sous. Burberry Homme .. Bruxelles ? Il se sera écoulé la bagatelle de trente à cinquante ans. Un demi-siècle de français seul, à l'échelle de l'Histoire, c'est un déjeuner de soleil. Plus tard, pour nos neveux, il sera plaisant de penser qu'au moment où le français était devenu enfin la langue de toute la nation - à très grands frais, à coups de règle sur le crâne et de bottes au derrière - elle devenait en même temps socialement obsolète, et que tout était...
started by moncle rpas on 08 Aug 14
Les circonstances, une famille nombreuse qui nécessitait beaucoup de soins et d'assiduité de la part d'une soeur aînée, avaient fait que cette personne était demeurée monolingue dans l'isolement des forêts, contrairement aux autres mères de sa génération qui s'exprimaient à la fois en occitan et en français.Or, l'autre jour, je trouve Angèle en train de fulminer. Elle venait d'acheter un parfum pour son mari, et, comme cela se fait dans les magasins bien tenus, la vendeuse lui avait aimablement fourgué tout un paquet d'échantillons. Sauf que les étiquettes et les prospectus accompagnant ces gracieusetés étaient tous rédigés en anglais. Angèle, à son tour, ne connaît pas un mot d'anglais. Elle pestait, incapable de savoir si ces parfums étaient pour homme, pour femme, pour les mains ou les pieds - voire pour le chien ! Elle se sentait humiliée par cette insolence du commerce des cosmétiques dans les mêmes lieux précisément où sa mère a vécu une vie effacée, hors du langage dominant, ce français devenu au cours du XXe siècle celui des magasins. Ce qui irrite Angèle, c'est de se retrouver, au seuil du siècle suivant, dans une situation presque analogue à celle de sa maman : les boutiques - c'est une maladie - changent de langue encore une fois ! C'est trop forcer les gens. http://www.groupecipa.fr/ Car, si Angèle a pu, dans son enfance, passer aisément de l'occitan maternel au français obligatoire, elle ne se sent plus d'âge à opérer une seconde conversion. Elle voit donc venir le moment où, pour être pleinement citoyenne d'Europe, et comme on dit, totalement « au parfum », il lui faudrait redevenir bilingue, mais avec l'anglais cette fois ! En effet, dans l'hypothèse d'une belle longévité, elle pourra voir ses petits-enfants, aujourd'hui des chérubins adorables, travailler tout en anglais pour peu qu'ils accèdent à une profession de premier ou même de second plan dans la société internationale nouvelle... Ils auront pour elle les attentions condescendantes que l'on accordait à sa mère, indigène tenue à l'écart des principaux événements.Autrement dit, la langue française n'aura été dans nos cantons qu'une langue éphémère, une sorte de pont entre l'ancestral et la modernité. Entre la toute fin de l'occitan, langue unique sous Giscard d'Estaing - la mère d'Angèle - et le tout début de l'anglais, langue d'usage sous. Burberry Homme
.. Bruxelles ? Il se sera écoulé la bagatelle de trente à cinquante ans. Un demi-siècle de français seul, à l'échelle de l'Histoire, c'est un déjeuner de soleil. Plus tard, pour nos neveux, il sera plaisant de penser qu'au moment où le français était devenu enfin la langue de toute la nation - à très grands frais, à coups de règle sur le crâne et de bottes au derrière - elle devenait en même temps socialement obsolète, et que tout était...