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Julien PIERRE

ipqeur, humain de confiance - Atelier de design Numérique - ENSCI - 0 views

  • IPQEUR propose à ces clients un certificat d'identité numérique, sous forme d'un numéro personnel : le Human Name System, un système permettant d'établir une correspondance entre une adresse IPV6 et un humain et, plus généralement, de trouver toutes informations concernant cette personne.
Julien PIERRE

Treizièmes Rencontres européennes de Luxembourg - Libertés individuelles en E... - 0 views

  • banalisation des technologies devenues partie intégrante de l’univers affectif des individus et qui ne sont pas perçues comme un moyen de contrôle
peir ric

Suis-je un document ? - Bloc-notes de Jean-Michel Salaün - 2 views

  • le document est une «Information portée par un support – information délimitée et structurée, de façon tangible ou logique selon le support qui la porte, et intelligible sous forme de mots, de sons ou d’images».
  • Ainsi, pour ces textes officiels, le document est un objet (matériel ou électronique) sur lequel est consigné une information, en anglais on dira un «record», un enregistrement.
  • Dire qu'un écrit est un document, c'est lui donner un statut, une fonction.
  • ...39 more annotations...
  • Le collectif de chercheurs Pédauque l'a signifié en proposant une définition tri-dimensionnelle : forme, contenu et médium, la troisième dimension, le médium renvoyant à la fonction sociale de mise en relation
  • Dire qu'un écrit est un document, c'est lui donner un statut, une fonction.
  • Le collectif de chercheurs Pédauque l'a signifié en proposant une définition tri-dimensionnelle : forme, contenu et médium,
  • la troisième dimension, le médium renvoyant à la fonction sociale de mise en relation
  • transmettre et prouver.
  • Prenons successivement l'une et l'autre et voyons si elles peuvent s'appliquer à ma personne.
  • un document a eu deux fonctions complémentaires
  • transmettre et prouver.
  • La transmission peut passer par les individus, c'est d'ailleurs la fonction première du professeur. Mais l'intérêt justement du processus documentaire est d'externaliser la mémoire humaine.
  • Si du point de vue de la transmission on pourrait me considérer comme un document, je serais un document à l'image de ma mémoire, disons plutôt un protodocument sans doute peu fiable et bien fragile.
  • Si du point de vue de la transmission on pourrait me considérer comme un document, je serais un document à l'image de ma mémoire, disons plutôt un protodocument sans doute peu fiable et bien fragile.
  • Ainsi l'enregistrement audiovisuel est bien un document, mais un document d'une autre nature que l'écrit qui par l'illusion visuelle et sonore produit un effet de réalité et confond le document et son objet, tout spécialement pour la personne humaine du fait de l'empathie créée.
  • En réalité, cette virtualisation de l'individu, par sa transformation en document ou peut-être faudrait-il dire en dossier documentaire, n'est pas née avec l'enregistrement de l'image et du son.
  • Ainsi l'enregistrement audiovisuel est bien un document, mais un document d'une autre nature que l'écrit qui par l'illusion visuel et sonore produit un effet de réalité et confond le document et son objet, tout spécialement pour la personne humaine du fait de l'empathie créée
  • Blogues et réseaux sociaux nous obligent à gérer aujourd'hui notre identité numérique, c'est à dire à contrôler plus ou moins laborieusement nos archives, et font de tout un chacun un auteur romantique aux petits pieds, virtuellement un document, en déplaçant les frontières entre les traces de notre vie privée et celles de notre vie publique.
  • c'est à dire à contrôler plus ou moins laborieusement nos archives, et font de tout un chacun un auteur romantique aux petits pieds, virtuellement un document, en déplaçant les frontières entre les traces de notre vie privée et celles de notre vie publique.
  • en montrant par exemple pour les auteurs l'importance grandissante accordée à leurs archives comme parties prenantes de leur œuvre
  • Pour S. Briet, tout élément qui fait office de preuve est un document, y compris les êtres vivants, s'ils ont cette fonction.
  • Dans cette perspective audiovisuelle, on peut dire que je suis virtuellement un document, par exemple sur une vidéo chargée de transmettre
  • Selon cette perspective, tout individu est potentiellement un document s'il est utile à prouver quelque chose.
  • Les hommes vivant en sociétés organisées, tous leurs faits et gestes sont potentiellement utiles pour au moins trois champs de connaissances : le savoir scientifique, le commerce, le politique,
  • La seconde fonction complémentaire de la première, celle de preuve
  • Pour S. Briet, tout élément qui fait office de preuve est un document, y compris les êtres vivants, s'ils ont cette fonction.
  • Les hommes vivant en sociétés organisées, tous leurs faits et gestes sont potentiellement utiles pour au moins trois champs de connaissances : le savoir scientifique, le commerce, le politique,
  • La médecine, les sciences humaines, les sciences sociales et bon nombre de sciences appliquées s'appuient sur l'homme comme document : sur son corps, sur la personne et ses productions, sur l'individu en société, sur les utilisateurs d'objets ou de systèmes.
  • Je suis donc potentiellement une source primaire d'information pour documenter toutes ces disciplines pour peu que je sois observé.
  • Le marketing est apparu dans les années cinquante pour documenter systématiquement le commerce. Cette documentation s'appuie sur l'observation des consommateurs. Là encore, pour peu que je sois observé je suis une source documentaire, pour le meilleur (adapter les produits à mes besoins) ou pour le pire (me forcer à acheter des produits inutiles).
  • tous les éléments présentés plus haut sont «redocumentarisés», c'est à dire reformatés, catalogués à nouveau, manuellement ou automatiquement. Ils sont, grâce aux performances informatiques qui agissent ici comme des langages documentaires sophistiqués, rangés dans des bases de données et peuvent être mis en relation, travaillés, recalculés à des échelles et selon des configurations jusqu'ici inédites.
  • Il s'est produit dans ce domaine un changement radical avec le Web. En effet, pour la première fois, les consommateurs peuvent être observés de façon massive et à leur insu par les traces de navigation qu'ils laissent. Je suis donc là encore une source documentaire, tout particulièrement pour les moteurs de recherches, les réseaux sociaux ou les sites de e-commerce.
  • J'étais documenté, je suis redocumentarisé, c'est à dire que je suis entré dans un ordre documentaire qui, combinant données et métadonnées sur ma personne, peut faire apparaître un «moi documentaire» jusqu'ici impossible à observer.
  • Pour le «document humain» cette confusion entre transmission et preuve et ces organisations documentaires inédites ne vont pas sans problème d'éthique.
  • Dès lors que la fonction de transmission et celle de preuve s'évaluent sur une grande échelle et sur une grande profondeur, les risques de manipulations des individus, petites ou grandes, ponctuelles ou planifiées, sont réels au travers de leur double documentaire virtuel.
  • N'oublions pas que les hommes ont externalisé leur mémoire pour pouvoir construire des connaissances en manipulant des objets porteurs de sens, les documents.
  • Le troisième champ est le politique, celui qui règle la vie en sociétés, petites ou grandes. Pour les individus, il s'agit des documents administratifs qui définissent notre identité (passeport, carte d'identité, etc.), nos droits et devoirs (visa, carte de sécurité sociale, feuille d'impôts), nos compétences (diplômes, certificats, permis de conduire etc.), nos jouissances (baux, propriétés, etc.), nos fonctions (contrat de travail).
  • Jusqu'à présent dans les pratiques des professions du document, les deux fonctions étaient relativement autonomes. La transmission a conduit à la bibliothéconomie, la preuve relevait plutôt de l'archivistique.
  • Avec le numérique, j'ai souvent eu l'occasion de le dire, les frontières entre les deux pratiques ont tendance à s'estomper ce qui témoigne sans doute d'une confusion de plus en plus forte entre les deux fonctions.
  • Mieux, tous les éléments présentés plus haut sont «redocumentarisés», c'est à dire reformatés, catalogués à nouveau, manuellement ou automatiquement.
  • J'étais documenté, je suis redocumentarisé, c'est à dire que je suis entré dans un ordre documentaire qui, combinant données et métadonnées sur ma personne, peut faire apparaître un «moi documentaire» jusqu'ici impossible à observer.
  • N'oublions pas que les hommes ont externalisé leur mémoire pour pouvoir construire des connaissances en manipulant des objets porteurs de sens, les documents. Michel Serres, toujours optimiste, salue l'espace nouveau laissé à la création par l'allègement de notre mémoire. Le danger serait de retourner le raisonnement en se servant de ces mêmes objets pour nous manipuler. Michel Foucault, pessimiste, y trouverait sans doute confirmation de sa réflexion sur le pouvoir (1975).
Julien PIERRE

Code is Law - Traduction française du célèbre article de Lawrence Lessig - Fr... - 1 views

  • Le code élémentaire d’Internet est constitué d’un ensemble de protocoles appelé TCP/IP. Ces protocoles permettent l’échange de données entre réseaux interconnectés. Ces échanges se produisent sans que les réseaux aient connaissance du contenu des données, et sans qu’ils sachent qui est réellement l’expéditeur de tel ou tel bloc de données. Ce code est donc neutre à l’égard des données, et ignore tout de l’utilisateur.
peir ric

L'identité dans le cyberespace, par Yann Leroux - Blog du modérateur : consei... - 0 views

  • Serge Tisseron a mis la construction de l'identité au regard du développement des dispositifs d'image : le miroir de bronze, puis le miroir argentique et enfin les images de la photographie et du cinéma ont conduit Ego à prendre de moins en moins appui sur l'autre dans la construction de certains aspects de l'image de soi
  • L'identité est au carrefour de trois éléments : le corps, le groupe et Ego
  • Finalement, on peut définir l'identité par les flux de discours conscients et inconscients tenus sur et par une personne. C'est une définition qui est suffisamment large pour prendre en compte l'identité dans ce qu'elle a de complexe et surtout qui permet d'avancer dans la compréhension de la façon dont fonctionne l'identité en ligne.
  • ...24 more annotations...
  • Le groupe est un des hauts fourneaux de l'identité. La famille, comme groupe primaire, participe bien évidement à la construction de l'identité, mais également tous les groupes auxquels Ego va appartenir : classes, clubs, groupes de travail...
  • Enfin, Ego est lui-même le lieu ou se fonde son identité. Dans la façon dont se raconte ce qui est vécu, l'identité se construit. Elle se construit également dans ce qui se tait : réserves conscientes, secrets maintenus ou dont Ego est l'objet, refoulements, cryptes inconscientes.
  • L'identité s'enracine dans le corps : le sexe, la taille, la corpulence, la carnation de la peau, la pilosité sont des éléments qui ont donné bon nombre de noms de famille.
  • Nous n'avons pas besoin de nous y présenter en un tout puisque sur Internet nos différents investissements peuvent être dissociés.
  • A chaque espace social son rôle, et à chaque rôle son espace social, telle semble être la promesse de l'Internet.
  • 1. Le niveau de dissociation et d'intégration
  • 2. La valence positive et négative.
  • 3. Le niveau de fantasme et de réalité
  • car Ego est toujours réel et ce jusque dans les identités qu'il se rêve.
  • Ce que l'on appelle identité réelle est une convention : c'est l'identité par laquelle on se fait reconnaître par l'Etat : âge, sexe, lieu d'habitation, profession.
  • 4. Le niveau de contrôle conscient.
  • 5. Le média choisi.
  • Dans le cyberespace, les canaux de communication sont des moyens d'expression pour Ego. Certains préfèrent les longs échanges des forums tandis que d'autres sont attirés par le côté électrique des messageries instantanées et des bavardoirs. Les premiers donnent le temps de la réflexion, tandis que les autres sont plus orientés vers la spontanéité et l'immédiateté. Pour Suler, ces dispositifs attireront Ego en fonction de leur style cognitif.
  • Lisa Nakamura parle même de "tourisme identitaire"
  • L'adresse IP est la moins personnelle et la plus sociale des adresses. Elle rattache l'individu à une machine
  • cette adresse donne aux jeux de cache-cache que l'on peut trouver sur l'Internet leur valeur exacte : il s'agit de positions imaginaires par lesquels se disent le rapport à la loi, à la culpabilité ou à sa propre origine.
  • L'adresse email
  • Elle s'articule de part et d'autre du signe arobase "@".
  • Le nom - ou le pseudo
  • La signature
  • a signature est le lieu de la permanence. Elle dit en effet, quelque soit le contexte, quelque soit l'humeur ou la tonalité du message que l'on vient d'écrire, que le fond des choses reste toujours identique à lui-même.
  • L'avatar signale le sujet pour les autres depuis que le Web s'est doté de dispositifs sociaux comme les forums. Il s'agit d'une image, choisie par l'utilisateur qui le représente.
  • A l'exception de l'adresse I.P. qui est donnée par un tiers, tous les autres marqueurs d'identité sont des échos de la vie imaginaire et inconsciente de l'utilisateur. Les marqueurs d'identité disent vers qui vont les idéalisations ; ils peuvent commémorer des événements heureux ou malheureux, et cette commémoration peut être privée, familiale, ou publique.
peir ric

Processus identitaire et ordre de l'interaction sur les rÉseaux socionumÉriqu... - 4 views

    • peir ric
       
      A mettre en lien bien sur avec l'apprentissage social ou faire c'est apprendre et aussi en lien avec cette affirmation, apprendre, c'est développer son identité.
    • peir ric
       
      Cela me rappelle l'idée que j'ai des blasons que nous affichons et qui fonctionnent un peu comme les blasons des arbres de connaissance de authier et levy
  • Erving Goffman
  • ...59 more annotations...
  • L’analyse des "profils" des utilisateurs offre en effet un matériau de choix pour étudier la mise en scène de soi et les processus identitaires des participants.
  • de la mise en visibilité de soi
  • de l’affichage des goûts
  • de l’ostentation de son capital social
  • de l’inclusion sociale
  • ou de l’expression et l’entretien d’une culture commune
  • Dans cet article, nous analysons comment les différentes applications disponibles sur les Rsn peuvent être envisagées comme des supports (Caradec, Martuccelli, 2004 ; Martuccelli, 2002) à l’invention de soi (Kaufmann, 2004) des adolescents et jeunes adultes.
  • toute interaction est régie par un ensemble de normes constituant ce qu’il a nommé l’ordre de l’interaction
  • c’est par nos actions que nous construisons notre être.
  • Le self (soi) y est théorisé comme le résultat d’une négociation entre les participants où l’individu ne dispose que d’une autonomie relative. Il incarne un ensemble de rôles dans la limite de ce qui est compatible avec le respect des règles et des formes ritualisées. Le jeu est donc circonscrit par les règles et les ressources cérémonielles qui, dans le même temps, rendent ce jeu possible.
  • L’individu anticipe aussi sur les situations. Il soignera donc sa face selon les enjeux qu’il perçoit des situations dans lesquelles il va se trouver.
  • Chaque interaction provoque ainsi une figuration, entendue par Goffman comme le jeu mutuel de ménagement de la face de chaque interactant, chacun ayant tout intérêt à faire en sorte que l’interaction réussisse.
  • Cette conception de l’interaction sociale accorde une large place au contexte, puisque l’individu pourra se comporter différemment selon les audiences auxquelles il est confronté
  • Martuccelli
  • Elle rappelle que le processus identitaire ne fonctionne pas ex nihilo, il a besoin d’être tenu par de nombreux supports symboliques et physiques.
  • Ces supports se révèlent particulièrement essentiels à l’invention de soi, envisagée par Kaufmann (2004) comme le travail réflexif de chacun au quotidien pour se définir et qui aboutit à ce que l'identité puisse être considérée comme "le processus par lequel tous les supports de la socialisation sont travaillés et dynamisés, y compris les plus résistants, chevillés au biologique "
  • Cette prise en compte conjointe des objets et des activités que les individus développent, coïncide avec le cadre épistémologique proposé par plusieurs auteurs
  • Il s’agit en toute occasion de comprendre comment les individus "font avec " (Certeau, 1980) des objets, discours, dispositifs en redonnant toutes leur place aux activités ordinaires du quotidien, souvent ignorées des théories explicatives du social alors qu’elles constituent la base la plus fondamentale de la réalité perçue par les individus
    • peir ric
       
      Là, on est tout à fait dans la notion de traces à mettre en paralèlle avec la notion de bricolage
  • La reconnaissance du profil comme une face que l’individu va construire et négocier avec autrui permet de soulever plusieurs points importants.
  • Un premier constat s’impose : s’il n’existe pas de profils exclusivement constitués de ce que Goffman nomme des porte-identités, des éléments hérités, stables,
  • Il convient cependant de bien identifier cette démarche non pas comme une marque d’autonomie de l’individu mais plutôt comme une manière de "faire avec" des éléments fournis, où la créativité consiste dans l’agencement différent par l’individu de ces éléments.
  • François de Singly
  • notre identité peut être vue comme un patchwork personnel réalisé avec des matériaux sociaux
  • Le processus identitaire oscille effectivement entre la nécessaire inscription dans un collectif et la volonté d’individuation de l’individu au sein de ces collectifs.
  • La thèse de Goffman selon laquelle le principe du cérémoniel autour des faces pouvait être retenu comme un phénomène anthropologique dont les traits structurants se retrouveraient dans toutes les situations se trouve ici renforcée.
  • Cependant, bien que ces principes demeurent, les dispositifs offrent aussi des potentialités originales en matière de présentation de soi, de protection de sa face ou de soustraction, temporaire et partielle, aux règles de l’interaction.
  • Les normes de ménagement de la sacralité de la face se retrouvent sur les Rsn. Un accord tacite se fait sur les sujets à ne pas aborder et sur la modération des propos. Celui-ci est extrêmement encouragé sur Facebook, dont la fonction "j’aime " illustre bien l’orientation positive des échanges.
  • On voit alors la norme sociale prendre le relais du dispositif technique puisque les participants trop vindicatifs sont dépréciés, voire exclus, par les autres intervenants.
  • À ce titre l’affichage d’une distance au rôle et la modalisation des situations où les taquineries sont clairement identifiées comme sans conséquence (notamment par l’emploi systématique des lol, mdr, ptdr et des smileys), constituent des ressources fortement mobilisées.
  • en s’essayant en ligne, ils peuvent assimiler les grandes lignes du cadre social adéquat sans avoir à gérer les difficultés liées à leur physique et en disposant de davantage de temps pour construire leurs réparties que lorsqu’ils sont en face de la personne.
  • a même évoqué à propos de Facebook la multiplication des liens faibles comme un moyen de connaître les centres d’intérêt des individus pour gagner du temps dans leurs relations quotidiennes.
  • Il s’agit donc bien d’une négociation de la mise en scène de soi.
  • On voit ici la convergence entre la norme sociale et le dispositif technique dans la création d’un espace sécurisé où développer des interactions (3).
  • On perçoit chez les enquêtés une compréhension des possibilités d’invention que recèlent ces profils mais aussi une acceptation que cette créativité demeure représentative de la personne.
  • On peut donc en conclure que nous sommes toujours dans des modalisations (Goffman, 1991) où les parts les plus affabulatrices de nos mises en scène sont tolérées.
  • Cet accord ne demeure cependant que dans la mesure où ces comportements soulignent un trait de caractère reconnu hors-ligne.
  • es Rsn restant des lieux de socialisation circonscrits à un environnement relativement proche, les utilisateurs demeurent alors contraints dans leur tentative de fabrication par le fait que leur audience les connaît plus ou moins directement.
  • Les individus font avec des porte-identités et utilisent des éléments (imaginaires comme concrets) de leur environnement pour développer leur invention de soi sans établir de rupture entre ces deux contextes.
  • Les enquêtés affirment d’ailleurs régulièrement que leur profil représente une version améliorée de soi, dont tous les traits ne se vérifient pas nécessairement hors ligne, mais qui témoignent néanmoins de leurs aspirations. Reconnaissant ce fonctionnement dans leur profil, ils le reconnaissent d’autant plus facilement aux autres.
  • Le jeu des tags pousse les autres à nous classer dans un caractère ou une pratique (pas toujours réelle, elle peut être une référence revendiquée par la personne sans qu’elle ait pour autant abouti à une pratique effective) et ramène ainsi l’idée que la face "est fonction de l’interprétation que les autres en feront, de l’interprétation que la personne fera de cette interprétation, et ainsi de suite, potentiellement au énième degré "
  • Les Rsn constituent enfin l’occasion d’observer comment les individus gèrent leurs changements de rôles.
  • Goffman souligne effectivement que ceux-ci ne posent pas de problème dans la mesure où nous agissons différemment dans des contextes différents.
  • Mais les Rsn peuvent potentiellement réunir sur une même scène les personnes avec qui l’on entre en interaction dans ces différents contextes
  • La multiplication de ces comptes constitue aussi un moyen de leurrer les observateurs non désirés comme les parents ou les enseignants, en leur fournissant un profil officiel facile à trouver et en utilisant des pseudos seulement connus des amis.
  • Les enquêtés ne pensent pas à fermer leur profil ou à exclure leurs amis inopportuns. Les règles de l’interaction rendent effectivement difficile de retirer explicitement son amitié à quelqu’un et il est moins facilement accepté que l’on prenne un "nouveau départ " passé un certain âge.
  • Le concept de distance au rôle déjà évoqué dans la manière de ménager les faces soulève aussi la question de l’acceptabilité d’une exposition des activités quotidiennes.
  • Chaque activité ordinaire d’un individu sur son profil va donner lieu à des interactions auxquelles l’auteur de l’activité choisira de participer ou pas.
  • Il ressort de l’analyse des profils que cette différence peut servir à les évaluer sur un axe allant du plus "narcissique " au plus tourné vers les autres, que nous qualifierons de "négocié " en référence aux explications de Goffman sur l’aspect interactif de la construction de la face.
  • l’individu modifiera son activité selon les retours des autres et ne parviendra jamais à imposer une image de lui que les autres ne partageraient pas.
  • De la même manière, parler de présentation de soi narcissique ne doit pas non plus faire oublier que l’ordre de l’interaction impose non seulement de construire sa face, mais aussi une image de la situation et du groupe qui y est impliqué.
  • L’individu se définit par ses appartenances.
  • L’évaluation de la tendance vers le narcissisme ou vers la négociation se fonde sur le cumul de l’orientation narcissique/négociée de chaque activité menée par l’individu.
  • C’est le cumul des manières de pratiquer chaque activité, pondéré par l’intensité de chaque pratique, qui permettra en définitive de classer le profil.
  • Ce premier axe structurant des profils retrouvés sur les Rsn peut être complété par un autre évaluant ces derniers selon le degré d’intimité qu’ils préservent.
  • Figure 4 : Cartographie des modes de présentation des profils sur les Rsn
  • On retrouve notre proposition selon laquelle le profil doit être envisagé comme une narration construisant notre identité.
  • L’analyse des processus identitaires des jeunes sur les Rsn met en évidence la dynamique individuelle, collective et sociotechnique de la mise en scène de soi sur les profils.
  • Ce travail identitaire est réalisé par les acteurs eux-mêmes, à l’aide d’outils spécifiques et avec leurs "amis".
  •  
    Les travaux ayant abordé l'engouement pour les réseaux socionumériques soulignent régulièrement à quel point ils constituent des scènes favorisant l'expression identitaire. Cet article propose d'analyser comment la mise en scène de soi qu'y effectuent les jeunes utilisateurs se fonde sur et remodèle en partie le cadre de l'ordre de l'interaction hors ligne. Il met en lumière les différents supports sociotechniques sur lesquels s'appuient les utilisateurs pour composer leur face. Il conclut en proposant une manière d'évaluer les profils selon deux axes concernant le degré de négociation de la face qui y est visible et le degré de visibilité de celui-ci.
peir ric

L'identitÉ numÉrique : de la citÉ À l'Écran. Quelques aspects de la reprÉsent... - 3 views

  • t, le net introduit quelques variables nouvelles à ce bavardage
  • plaçant le sujet parlant en situation de puissance inédite en autorisant les interactions au niveau mondial, sous forme synchrone ou asynchrone, et surtout en exposant médiatiquement aux yeux de tous les internautes le produit de ses échanges.
  • L’épouillage mutuel, ou grooming, représente en effet une activité essentielle du groupe à laquelle l’individu consacre une bonne partie de son temps et pour cause : il participe notamment au maintien de la hiérarchie et évite les conflits entre les membres, à travers un principe régulateur qui tient de "l’économie de service"
  • ...18 more annotations...
  • L’auteur fait l’hypothèse que le bavardage aurait permis à l’homme de gagner du temps en s’adonnant à d’autres activités simultanément, tout en pratiquant ces indispensables échanges sociaux.
  • le nombre de participants, et l’exposition médiatique décuplant le pouvoir du bavardage (pour un aperçu, voir Donald, 2007) ; la possibilité de clavarder avec de nombreux participants indépendamment et simultanément, en ouvrant plusieurs fenêtres de chat par exemple ; le décalage dans l’espace (à l’échelle planétaire) et dans le temps : même en cas d’interaction synchrone, les décalages horaires induisent que les interactants ne partagent pas une même référence temporelle, quand bien même ils sont connectés au "même moment".
  • Les communautés ainsi créées sur le web ont en commun de se retrouver sur des univers indépendants les uns des autres (jeux, actualité, loisirs, sphère professionnelle… déclinés en communautés d’opinions) où "chaque internaute a le sentiment d’être le point central autour duquel le reste évolue. C’est l’individualisme de réseau [qui] devient une forme de sociabilité sur Internet, et ceci n’est pas sans conséquences sur la vie concrète, réelle des individus."
  • Ces communautés localisées dans ces espaces identifiés et identifiants reposent, comme cela est le cas dans le monde réel, sur des praxis et des comportements langagiers à valeurs lectales.
  • (Dunbar estime qu’ils représentent les deux tiers de nos conversations)
  • e temps suspend son vol, mais jamais ne l’arrête. Madeleine Pastinelli (op. cité), qui a étudié de très près le comportement d’un chat québécois (le canal #amitie25-qc), souligne comment cet espace doit être occupé en permanence, quitte à parler même lorsque l’on a plus rien à dire, en guise de processus compensatoire de l’absence de coprésence physique.
  • Concrètement, sur le net et chez les observateurs, nous retrouvons cette figure du sujet : l’internaute n’a d’existence dans la communauté qu’en fonction de son activité, d’abord évaluée quantitativement (nombre de "posts", d’ "amis"…), en une "identité calculée" pour reprendre la terminologie de Fanny Georges (2009).
  • L’existence numérique est ainsi déterminée par l’exigence de la publicité de soi, qui suppose le partage d’un cadre de référence et d’un code commun de communication.
  • Patrick Chardenet (2004, p. 71)
  • L’auteur souligne ainsi que les différentes thématiques abordées dans les échanges s’effacent généralement derrière le travail de la relation. Ce travail relationnel explique également le recours à la citation des autres internautes, amplifié par le dispositif technologique qui permet de reproduire à l’identique tout ou partie d’un message.
  • La dimension interactionnelle semble donc être au cœur du dispositif avec quelques différences marquées entre bavardage et clavardage, dont la non moindre est l’absence de rencontre des corps.
  • Si les dynamiques de la communication en distance rapprochée sont ici largement amputées (odeur, contact épidermique…), celle-ci semble bien créer les conditions d’une communication proche, favorisant les registres intimistes tels qu’on peut les retrouver sur beaucoup de forums et sites (cela reste bien sûr une hypothèse).
  • la construction de l’autre dans l’espace du média est extrêmement générale et anonyme. En même temps, cet autre fait partie du quotidien : on converse tous les jours avec lui et l’on passe ensemble des heures sur le réseau. Avec les médias électroniques, il devient possible de vivre dans un monde à la fois d’abstraction et de proximité" (p. 212).
  • S’il n’est pas question de circonscrire en quelques lignes une définition de l’identité, nous pouvons toutefois rappeler sa triple dimension :
  • dimension personnelle, subjective, d’abord, résultant d’une construction visant un "effet" d’unité dans la complexe hétérogénéité de la personnalité, permettant l’identification à/de soi dans la permanence.
  • dimension interpersonnelle, ensuite, c’est-à-dire co-construite dans la relation à autrui,
  • dimension sociale, enfin, en référence aux statuts et rôles préparés dans la société.
  • Dans les lignes qui suivent, nous considérons l’identité comme le résultat de l’intime interaction de ces trois dimensions. Mais ce résultat n’est pas homogène : il dépend, par exemple, du contexte.
  •  
    Dans l'espace virtuel du web social, les dynamiques subjectives se travaillent entre identité civile et identité numérique. Cet article, après avoir explicité les grandes caractéristiques de l'interaction dans le web social, s'attache à présenter ces deux bornes du continuum identitaire sur le net. Ce cadre posé, l'auteur s'attache au personnage-écran, une forme extrême de la subjectivité numérique, construite entre liberté et contrainte du système.
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