Est-il difficile d'exercer le métier de journaliste dans la Russie de Vladimir Poutine ? C'est tout simplement impossible. Aujourd'hui, la recherche de la vérité et la collecte de l'information ne peuvent se faire qu'à travers un travail proche de l'espionnage, tant le système est verrouillé de l'intérieur. L'information publique est même distillée au compte-gouttes. La plupart des journalistes sont obligés d'écrire ce que leur dicte l'administration présidentielle. L'indépendance journalistique dans mon pays est donc quasiment vide de sens.Je me sens en insécurité depuis longtemps. Je me suis habituée à cette situation par la force des choses. burberry pas cherLe risque fait partie du travail du journaliste, en tout cas dans les conditions qui sont actuellement les nôtres. Il faut donc assumer ces risques de manière consciente. Si on ne veut pas prendre de risques, autant faire un autre métier. J'ai déjà pris des risques énormes pour couvrir les sales guerres de Tchétchénie. Au fil du temps, mon seuil de vigilance s'est abaissé car je me suis habituée à l'idée de ma propre mort. Mais j'ai très envie de vivre pour voir ce qui pourra sortir de positif de ce combat.Pour ce qui est de mon journal, Novaïa Gazeta, nous payons notre indépendance par une très grande fragilité économique. polo burberry pas cher L'administration présidentielle a mis en place un système de monopole du marché de la publicité dont nous sommes exclus. Nos ressources publicitaires ne couvrent donc pas les frais de publication du journal. Les espaces publicitaires se négocient avec une grande agence placée sous le contrôle de l'administration présidentielle. Pour pouvoir entrer sur la liste des journaux admis, il faut accepter des clauses politiques auxquelles nous ne voulons pas nous soumettre. Par exemple, l'administration impose de ne rien écrire sur la Tchétchénie pendant un an ou de ne pas évoquer les plans de paix ! Elle a même exigé mon propre licenciement !L'opposition existe en Russie, bien évidemment, mais le sursaut citoyen est surtout actif en dehors de Moscou. Saint-Pétersbourg est le théâtre d'un des plus importants mouvements de résistance : «La résistance civique», coalition rassemblant tous les mouvements anti-Poutine. Dans le reste du pays, des fronts citoyens se multiplient un peu partout, des périphéries au centre du pays. sac burberry pas cherSans doute vaudrait-il mieux que ces mouvements ne se transforment pas en révolution démocratique pour renverser le Kremlin. Un départ de Poutine au terme d'un dialogue avec l'opposition serait assurément préférable : une révolution russe risquerait de se transformer en bain de sang. Les révolutions ukrainiennes et géorgiennes représentent un véritable espoir pour les Russes. Pour autant, on ne saurait imaginer un scénario à l'identique. Selon moi, un conflit dans certaines régions, notamment en Ingouchie et au Bachkortostan, où la situation politique est déjà tendue, pourrait s'intensifier et gagner tout le pays. De nouveaux foyers de contestation pourraient se développer tant qu'il n'y aura pas de réponse du Kremlin. Malheureusement, l'opposition ne dispose pas encore de figure charismatique dotée d'une envergure nationale, comme c'était le cas en Ukraine ou en Géorgie.
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