Par son appel pour les réfugiés, le pape défie l'Europe | Vu de Rome - 0 views
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Veille & Documentation on 22 Sep 15"« Europe, où est ta vigueur ? », questionnait le pape François le 25 novembre dernier, à Strasbourg, dans un discours où il dénonçait que la Méditerranée ne soit en train de devenir « un cimetière ». En lançant dimanche un appel à toutes les paroisses et communautés religieuses d'Europe d'accueillir chacune au moins une famille de réfugiés, il adresse un défi à un Vieux continent qu'il perçoit souvent comme trop replié sur lui-même. On se souvient de son expression, pas forcément des plus heureuses, d' « Europe grand-mère ». « L'Europe est fatiguée », déplorait-il le 15 juin 2014 à Rome devant la communauté Sant'Egidio : « Nous devons l'aider à rajeunir, à trouver ses racines. C'est vrai: elle a renié ses racines. C'est vrai. Mais nous devons l'aider à les retrouver. » Comment ? « Je vois ici en outre de nombreux 'nouveaux européens', des migrants arrivés après des voyages douloureux et dangereux », poursuivait Jorge Bergoglio au cours de la même intervention : « La communauté (Sant'Egidio, ndlr.) les accueille avec sollicitude et montre que l'étranger est notre frère qu'il faut connaître et aimer. Et cela nous rajeunit. » En somme, la mobilisation des catholiques européens pour les réfugiés fuyant la guerre en Syrie ou ailleurs peut, en même temps, offrir comme une cure de rajeunissement à cette Europe « qui s'est lassée », « (qui) ne sait pas quoi faire », selon les autres descriptions du pape à notre endroit. Il n'y a pas à chercher ailleurs : son appel du 6 septembre s'adresse bien directement aux évêques de l'Europe, mot qu'il emploie trois fois dans ses quelques lignes. Des évêques qu'il trouve, selon un de ses proches, en manque de vigueur de manière générale. Si son Eglise doit être « un hôpital de campagne après une bataille », selon sa définition, l'Europe lui en offre aujourd'hui le terrain. Cette mobilisation, qui n'est pas sans ra