Il y a de toutte sorte de monastères selon les vocations où Dieu nous appelle… nos Monastères et Abbayes sont tous establis à la campagne […] et quoy l'assuietissement les Religieuses aux veux perpétuelles monastiques de chasteté, pauvreté et d'obéissance, ils ne laissent pas de servire d'un milieu entre les chapitres de chanonesses et les monastères austères des villes pour servir de retraite aux filles des premières familles et maisons du Pays dont la vocation est plus fixe que celle des chanonesses et moins austère que les autres couvents… Et les cisterciennes, en riposte aux propos médisants, d'énoncer leur propre conception de la cl?ture, arguments historiques et juridiques à l'appui[21] [21] Leodiensis clausurae monialium, Li232;ge, J. - L. Milst, 1697. ...suite. veste lacoste Pas Cher Il est inouy que l'on ay iamais parlé d'aucun désordre arrivé dans aucunes de nos Abbayes ; les Religieuses ne sortent pas de leurs enclos sans la permission expresse de leurs abbesses ou supérieurs ; elles sont cloisturées et asservies aux services divins qui se sont toujours fait avec exactitude et dignité… Ce ne sont pas les grilles qui font la closture mais l'assuetissement de ne pouvoir sortir sans permission hors de nos Abbayes, qui sont toutes fermées de murailles qui font la closture ; que suivant les climats et les tempéraments des pays, les clostures sont plus ou moins fortes, qu'en Espagne l'on y grille iusques aux clochers, en France l'on se contente des parloires, mais qu'au Pays Bas, la simple volonté assuiettie par les veux de chasteté et d'obéissance suffit pour rendre plus exactes et vertueuses les religieuses que toutes les grilles d'Espagne et d'Italie. L'énoncé est audacieux pour l'époque. L'esprit de retraite ne dépendrait donc pas uniquement du degré d'étanchéité d'une cl?ture qui ne constituerait pas l'unique signe d'une parfaite régularité et d'une authentique ferveur. Bien décidées à ne rien concéder aux autorités, les cisterciennes s'inquiètent pour l'avenir : faute d'un recrutement de qualité, leurs communautés ne pourront plus répondre aux v?ux des fondateurs. Profondément attachées à l'état monastique, elles ne pourront toutefois empêcher leurs pères de songer à leur sécularisation[22] [22] Archives du Vatican, Sacr233;e Congr233;gation des Év234;ques... moncler fedor soldes suite.11 Ces derniers s'érigent en défenseurs intéressés d'une tradition qui conforte leur main-mise sur le gouvernement des monastères, véritables fiefs familiaux. Les arguments affectifs et spirituels alternent avec des considérations moins élevées. Les demoiselles, effrayées de la réclusion et de l'éloignement a tousiours de leurs parents et amis et sans raison privées de douceurs spirituels et temporels , se détourneront de leur vocation, privant ainsi les fondateurs des secours de leurs suffrages et demeur[ant] au monde… à la charge et à la ruine des familles [23] [23] Archives de l'État 224; Li232;ge, État noble, n° 20, f°...suite. écharpe burberry homme Leurs protestations se doublent d'une sérieuse menace pour l'avenir de communautés, vouées à l'extinction par défaut de recrutement, de ressources et de protections. Il est à cet égard étonnant que les autorités ecclésiastiques n'aient pas profité de l'occasion pour transférer ces communautés dans les villes, puisque l'essentiel de l'argumentation en faveur d'un assouplissement de la cl?ture reposait sur les risques encourus par des femmes seules, exposées à tous les dangers d'un pays en guerre. Mais bien plus que de leur sauvegarde, les cisterciennes se soucient de leur exemption et trouvent dans leur appartenance à l'Ordre de C?teaux une meilleure garantie de statu quo, faisant valoir la légitimité d'une relecture modérée des exigences cisterciennes et la possibilité d'une via media parmi les projets proposés aux femmes, sans mise en péril de leur honnêteté, ni même de leur salut. On ne sait quels argument pèseront le plus dans la décision de la Congrégation des évêques et Réguliers. Le 18 ao?t 1708, les cardinaux décident de suspendre l'exécution du mandement, ensuite d'une ultime requête de cisterciennes particulièrement tenaces, et sans doute en raison de son inapplicabilité[24] [24] Plurima monasteria nobilium monialium…, Rome, 1708, 6...
Il est inouy que l'on ay iamais parlé d'aucun désordre arrivé dans aucunes de nos Abbayes ; les Religieuses ne sortent pas de leurs enclos sans la permission expresse de leurs abbesses ou supérieurs ; elles sont cloisturées et asservies aux services divins qui se sont toujours fait avec exactitude et dignité… Ce ne sont pas les grilles qui font la closture mais l'assuetissement de ne pouvoir sortir sans permission hors de nos Abbayes, qui sont toutes fermées de murailles qui font la closture ; que suivant les climats et les tempéraments des pays, les clostures sont plus ou moins fortes, qu'en Espagne l'on y grille iusques aux clochers, en France l'on se contente des parloires, mais qu'au Pays Bas, la simple volonté assuiettie par les veux de chasteté et d'obéissance suffit pour rendre plus exactes et vertueuses les religieuses que toutes les grilles d'Espagne et d'Italie. L'énoncé est audacieux pour l'époque. L'esprit de retraite ne dépendrait donc pas uniquement du degré d'étanchéité d'une cl?ture qui ne constituerait pas l'unique signe d'une parfaite régularité et d'une authentique ferveur. Bien décidées à ne rien concéder aux autorités, les cisterciennes s'inquiètent pour l'avenir : faute d'un recrutement de qualité, leurs communautés ne pourront plus répondre aux v?ux des fondateurs. Profondément attachées à l'état monastique, elles ne pourront toutefois empêcher leurs pères de songer à leur sécularisation[22] [22] Archives du Vatican, Sacr233;e Congr233;gation des Év234;ques... moncler fedor soldes suite.11 Ces derniers s'érigent en défenseurs intéressés d'une tradition qui conforte leur main-mise sur le gouvernement des monastères, véritables fiefs familiaux. Les arguments affectifs et spirituels alternent avec des considérations moins élevées. Les demoiselles, effrayées de la réclusion et de l'éloignement a tousiours de leurs parents et amis et sans raison privées de douceurs spirituels et temporels , se détourneront de leur vocation, privant ainsi les fondateurs des secours de leurs suffrages et demeur[ant] au monde… à la charge et à la ruine des familles [23] [23] Archives de l'État 224; Li232;ge, État noble, n° 20, f°...suite. écharpe burberry homme
Leurs protestations se doublent d'une sérieuse menace pour l'avenir de communautés, vouées à l'extinction par défaut de recrutement, de ressources et de protections. Il est à cet égard étonnant que les autorités ecclésiastiques n'aient pas profité de l'occasion pour transférer ces communautés dans les villes, puisque l'essentiel de l'argumentation en faveur d'un assouplissement de la cl?ture reposait sur les risques encourus par des femmes seules, exposées à tous les dangers d'un pays en guerre. Mais bien plus que de leur sauvegarde, les cisterciennes se soucient de leur exemption et trouvent dans leur appartenance à l'Ordre de C?teaux une meilleure garantie de statu quo, faisant valoir la légitimité d'une relecture modérée des exigences cisterciennes et la possibilité d'une via media parmi les projets proposés aux femmes, sans mise en péril de leur honnêteté, ni même de leur salut. On ne sait quels argument pèseront le plus dans la décision de la Congrégation des évêques et Réguliers. Le 18 ao?t 1708, les cardinaux décident de suspendre l'exécution du mandement, ensuite d'une ultime requête de cisterciennes particulièrement tenaces, et sans doute en raison de son inapplicabilité[24] [24] Plurima monasteria nobilium monialium…, Rome, 1708, 6...
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