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vanessa bruno pas cher Il y avait - 0 views

started by xowen11158 on 10 Dec 14
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    En 1840, l'année même où Henri Duveyrier commen?ait son voyage d'exploration, Urbain publia L'Algérie pour les Algériens, qui attira sur lui l'attention de Napoléon III. Le titre choisi par Urbain précède donc d'un siècle la formule que forgea De Gaulle, xA0;une Algérie algériennexA0;.13 Sainte-Beuve avait lu Les Touaregs du nord dans le sillage des récits de voyages en Orient. Mais pour nous, lecteurs du xxie siècle, son exploration et le récit qu'il en fit s'inscrivent dans un contexte bien différent, celui de l'expansion coloniale. Duveyrier ne se percevait nullement comme un éclaireur des troupes fran?aises, mais comme un xA0;explorateurxA0;. Ce terme, aujourd'hui tombé en désuétude, évoquait encore dans ma jeunesse un modèle masculin proche des héros de Jules Verne, courageux, désintéressé et animé par la curiosité scientifique. La figure de l'explorateur, précisément parce qu'elle était idéalisée, était toute désignée pour couvrir et légitimer des entreprises qui, en réalité, étaient moins désintéressées, mais que la propagande coloniale s'employait à présenter aux Fran?ais comme nobles et généreuses. doudoune ralph lauren pas cher
    14 De fait, si le jeune Duveyrier s'était mis en route de sa propre initiative, il fut bient?t chargé par le gouvernement fran?ais de faire valoir aux Touaregs les avantages qu'il y aurait pour eux à faciliter la circulation des marchandises entre le Soudan et la colonie algérienne. En ce début des années 1860, les Touaregs croyaient encore que la distinction entre xA0;commercexA0; et xA0;conquêtexA0; était aussi claire dans l'esprit des Fran?ais que dans le leur. Ou peut-être plut?t voulaient-ils le croire, car certains d'entre eux avaient bien d? entendre parler des massacres qui avaient jalonné la conquête de l'Algérie, en particulier celui qui suivit la prise de Laghouat, xA0;la porte du désertxA0;, en 1852. Grace à son ouverture d'esprit et à l'amicale protection d'un chef touareg, Duveyrier effectua son voyage sans courir trop de dangers. Des rapports humains d'égal à égal étaient encore possibles, sans parler des contacts féminins dont le jeune homme garda le meilleur souvenir. Il n'est donc pas étonnant que le récit de son exploration dresse un tableau très favorable des Touaregs.15 Mais si Les Touaregs du nord séduisit ses lecteurs, ce n'était pas seulement à cause des bonnes dispositions ethnographiques dont témoignait son auteur. vanessa bruno pas cher Il y avait une autre raison sur laquelle je vais m'attarder un instant, car elle est instructive pour qui s'intéresse à l'histoire coloniale. Dans son désir de domination, le colonisateur, le conquérant, voit nécessairement dans les Arabes un peuple qu'il est justifié de dominer, notamment parce qu'eux-mêmes assujettissent leurs femmes - bref, une race inférieure. Il ne faut pas, toutefois, que cette image défavorable emplisse tout le tableau, car la présence fran?aise en Afrique ne doit pas être per?ue par ceux qui demeurent dans la métropole comme une simple domination, fut-elle justifiée, mais aussi comme une rencontre exaltante avec des cultures et des types humains xA0;intéressantsxA0;. Si les paysages exotiques font rêver - et à cet égard, le Sahara a bien rempli son r?le -, il faut aussi que certains des peuples qu'on y rencontre soient à la hauteur du rêve. C'est le r?le qui sera dévolu aux Touaregs. Duveyrier a su trouver la formule qui fait de lui, à son insu, un génie du marketing colonial: xA0;Je ne pouvais m'empêcherxA0;, écrit-il, xA0;d'admirer ces chevaliers des temps modernes.xA0; Oui, des chevaliers, avec leur bouclier et leur épée, noblement montés sur leurs dromadaires, l'un des clichés les plus durables de l'imagerie coloniale. longchamp pas cher
    Dans son journal de route, Duveyrier se déclare ému de rencontrer, xA0;en plein désert, une civilisation qui a tant d'analogies avec l'Europe chrétienne du Moyen ?gexA0; (p. 23). Les femmes touarègues, à qui les chevaliers font leur cour, chantent xA0;à la fa?on des anciens trouvèresxA0;. Piètres musulmans, les Touaregs sont peut-être, ajoutèrent d'autres esprits imaginatifs, des descendants de l'antique Afrique chrétienne, celle à qui nous devons Saint Augustin. Casajus, à juste titre, resitue l'image des Touaregs dans le cadre du xA0;mythe kabylexA0;. Pour ma part, les différences soulignées par le colonisateur fran?ais entre Arabes et Kabyles m'évoquent celles que les Belges avaient établies entre Hutus et Tutsis. Les conséquences, bien s?r, sont incomparables, mais les raisons qui ont poussé les uns et les autres à faire ce genre de distinction ne sont pas sans rapport.

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