Deux types d'écrits du quotidien ont été sélectionnés par Bruno Viard 150; qui n'explicite pas les critères adoptés 150; et éditées par Jean Viard, qui rendent ainsi l'un et l'autre hommage à leur grand-père, sous-officier d'artillerie mobilisé à 27 ans160;: d'un c?té, plus de 150 lettres ou extraits de lettres choisis parmi le courrier envoyé quasi quotidiennement, entre le 31 juillet 1914 et le 26 juin 1919,160;par Albert à sa femme Léa qui est retournée vivre chez ses parents dans son village natal des Vosges160;; de l'autre, un journal de marche écrit également à l'intention de Léa pour décrire la guerre au jour le jour entre la mobilisation et le 14 octobre 1914. Bien ma?trisée, l'orthographe d'Albert, qui semble avoir fait des études militaires comme le suggère la photo prise le jour de son mariage, a été respectée mais la ponctuation, jugée défaillante, a été 160;rétablie160;. L'ouvrage donne en effet à voir quelques photos de famille de différentes époques, ainsi que des reproductions de lettres ou cartes postales manuscrites. Les supports d'écriture sont de formats variés, l'écriture, à la plume ou au crayon, fine et serrée avec des lettres bien formées et de belles majuscules. 3 Lettres à Léa est ainsi un témoignage sur les pratiques d'écriture et les codes épistolaires. Il informe également sur les mots et les gestes pour dire l'amour et l'affection et tenter de combler l'absence de l'aimée. Si 160;Ma chère petite femme160; ouvre la conversation épistolaire, la formule finale est plus variée160;: 160;je t'embrasse de tout c?ur160;, 160;ton petit homme qui t'aime de tout son c?ur160;, 160;ton Albert qui te croque160;, 160;ton petit homme qui te gobe160;. burberry homme pas cher Albert demande à Léa de lui envoyer une photographie, de lui parler de ses toilettes, de lui faire don d'une mèche de cheveux. L'amour paternel n'est pas en reste pour le 160;petit trésor160; qu'est Jeanne 150; la fille a?née qui allait décéder en 1932 150;, et pour la 160;petite Guite160; née au début de 1918 et dont 160;la bonne frimousse160; fait vite oublier à Albert sa préférence pour un gar?on. Le 13 juin 1918, il écrit160;: 160;C'est une grosse privation pour moi d'être privé des joies si douces que nous aurions ensemble. Comme je voudrais entendre appeler papa et avoir un bon sourire en rentrant à la maison160;. 4 Jamais les Fran?ais et les Fran?aises n'ont tant écrit que durant la Grande Guerre, échangeant de nombreuses lettres et cartes postales dont l'industrie devient prospère. Les combattants disent leurs difficiles conditions de vie (160;nos misères160;) et la mort omniprésente, remercient pour les envois de la famille, demandent des nouvelles des proches, évoquent la permission à venir, donnent des consignes à leurs femmes pour tenir la ferme ou la boutique 150; ou faire acte d'autorité sur les enfants 150;, et expriment parfois leurs états d'ame. Pour tous comme pour Albert, la lettre de l'aimée permet de penser le futur et de garder courage, car 160;c'est une journée perdue quand on ne re?oit rien160; (24 avril 1918). trench burberry pas cher Mais la correspondance d'Albert, dont le lecteur sait seulement qu'il est le cinquième enfant d'un épicier vosgien monarchiste, a des tonalités particulières. Celle d'un ardent patriote qui méprise 160;les laches160;, assure sa femme qu'il fera son 160;devoir jusqu'au bout sans aucune défaillance160; (30 octobre 1914), re?oit pour son courage médailles et citations 150; et fin 1916 une formation à l'école d'application de l'Artillerie et du Génie. Celle aussi d'un fervent chrétien qui écrit que 160;l'homme propose et Dieu dispose160; (2 octobre 1917), qui demande à sa femme de prier pour lui et d'accepter à son égal les épreuves 160;en expiation des fautes160; (28 septembre 1914). S'il décrit son quotidien et aspire au bonheur des retrouvailles et du 160;petit nid tranquille160;, il ne se plaint jamais, comme le lui fait remarquer Léa. La permission tant attendue de juillet 1918 est cependant retardée par la contre-offensive alliée qui permet, selon les mots d'Albert, de 160;regagner cette belle terre de France que le boche a souillée160; (29 juillet 1918), puis suspendue pour cause de blessure. Celle-ci fait du valeureux 160;une pauvre chose meurtrie et sanglante160; (31 ao?t 1918) qui attend fiévreusement la lettre ou la visite de sa compagne, et qui pleure certains jours sur le portrait de celle-ci. Souffrant de plus en plus du manque de l'autre, les époux ne se retrouvent que l'été 1919 où Albert, militaire de carrière, est affecté à une garnison. doudoune moncler pas cher 5 Une dernière lecture mérite d'être mentionnée, l'ouvrage permettant une comparaison entre les lettres et le journal de marche qui, non soumis au contr?le postal, est plus précis sur les lieux et les opérations de guerre. L'intérêt principal de Lettres à Léa est cependant de susciter une histoire intime du conflit, à l'échelle des destins individuels.""Marie Curie, double Prix Nobel de physique et de chimie, est sans aucun doute la femme scientifique la plus connue au monde. Sa fille a?née, Irène Joliot-Curie a suivi brillamment sa trace, obtenant elle aussi un Prix Nobel de chimie. Elle a par ailleurs donné son nom à un prix qui récompense aujourd'hui le parcours remarquable de femmes scientifiques. Mais derrière la carrière exceptionnelle de ces deux femmes, derrière les découvertes scientifiques d'intérêt mondial, il y a une mère et une fille qui s'aiment tendrement et se l'écrivent. Leurs lettres, près de 1000 en tout, ont été données par la fille cadette de Marie Curie, ève Labouisse-Curie (elle-même auteure de nombreuses missives), à la Bibliothèque Nationale de France.
Albert demande à Léa de lui envoyer une photographie, de lui parler de ses toilettes, de lui faire don d'une mèche de cheveux. L'amour paternel n'est pas en reste pour le 160;petit trésor160; qu'est Jeanne 150; la fille a?née qui allait décéder en 1932 150;, et pour la 160;petite Guite160; née au début de 1918 et dont 160;la bonne frimousse160; fait vite oublier à Albert sa préférence pour un gar?on. Le 13 juin 1918, il écrit160;: 160;C'est une grosse privation pour moi d'être privé des joies si douces que nous aurions ensemble. Comme je voudrais entendre appeler papa et avoir un bon sourire en rentrant à la maison160;. 4 Jamais les Fran?ais et les Fran?aises n'ont tant écrit que durant la Grande Guerre, échangeant de nombreuses lettres et cartes postales dont l'industrie devient prospère. Les combattants disent leurs difficiles conditions de vie (160;nos misères160;) et la mort omniprésente, remercient pour les envois de la famille, demandent des nouvelles des proches, évoquent la permission à venir, donnent des consignes à leurs femmes pour tenir la ferme ou la boutique 150; ou faire acte d'autorité sur les enfants 150;, et expriment parfois leurs états d'ame. Pour tous comme pour Albert, la lettre de l'aimée permet de penser le futur et de garder courage, car 160;c'est une journée perdue quand on ne re?oit rien160; (24 avril 1918). trench burberry pas cher Mais la correspondance d'Albert, dont le lecteur sait seulement qu'il est le cinquième enfant d'un épicier vosgien monarchiste, a des tonalités particulières. Celle d'un ardent patriote qui méprise 160;les laches160;, assure sa femme qu'il fera son 160;devoir jusqu'au bout sans aucune défaillance160; (30 octobre 1914), re?oit pour son courage médailles et citations 150; et fin 1916 une formation à l'école d'application de l'Artillerie et du Génie. Celle aussi d'un fervent chrétien qui écrit que 160;l'homme propose et Dieu dispose160; (2 octobre 1917), qui demande à sa femme de prier pour lui et d'accepter à son égal les épreuves 160;en expiation des fautes160; (28 septembre 1914). S'il décrit son quotidien et aspire au bonheur des retrouvailles et du 160;petit nid tranquille160;, il ne se plaint jamais, comme le lui fait remarquer Léa. La permission tant attendue de juillet 1918 est cependant retardée par la contre-offensive alliée qui permet, selon les mots d'Albert, de 160;regagner cette belle terre de France que le boche a souillée160; (29 juillet 1918), puis suspendue pour cause de blessure. Celle-ci fait du valeureux 160;une pauvre chose meurtrie et sanglante160; (31 ao?t 1918) qui attend fiévreusement la lettre ou la visite de sa compagne, et qui pleure certains jours sur le portrait de celle-ci. Souffrant de plus en plus du manque de l'autre, les époux ne se retrouvent que l'été 1919 où Albert, militaire de carrière, est affecté à une garnison. doudoune moncler pas cher
5 Une dernière lecture mérite d'être mentionnée, l'ouvrage permettant une comparaison entre les lettres et le journal de marche qui, non soumis au contr?le postal, est plus précis sur les lieux et les opérations de guerre. L'intérêt principal de Lettres à Léa est cependant de susciter une histoire intime du conflit, à l'échelle des destins individuels.""Marie Curie, double Prix Nobel de physique et de chimie, est sans aucun doute la femme scientifique la plus connue au monde. Sa fille a?née, Irène Joliot-Curie a suivi brillamment sa trace, obtenant elle aussi un Prix Nobel de chimie. Elle a par ailleurs donné son nom à un prix qui récompense aujourd'hui le parcours remarquable de femmes scientifiques. Mais derrière la carrière exceptionnelle de ces deux femmes, derrière les découvertes scientifiques d'intérêt mondial, il y a une mère et une fille qui s'aiment tendrement et se l'écrivent. Leurs lettres, près de 1000 en tout, ont été données par la fille cadette de Marie Curie, ève Labouisse-Curie (elle-même auteure de nombreuses missives), à la Bibliothèque Nationale de France.
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