?Rossana Rossanda indiqua en effet que les BR prenaient...suite? puisse remettre en cause sa légitimité parlementaire. Aujourd'hui, cet appel à la cohésion inspire la construction de l'espace judiciaire européen qui passera sans doute par un recul sur le plan des garanties pénales et qui justifie, en raison de l'alarme sociale, la suspension de certaines garanties constitutionnelles et la création d'une zone d'ombre dans laquelle la gravité du délit légitime des entorses au droit à un juste procès.62 Le détenu politique a ainsi assumé dans le débat politique une signification symbolique qui est celui de ?l'ennemi défait? auquel s'ajoutent le mythe de la fermeté de l'état et de sa supposée unité et le refoulement collectif des événements. En Italie, au cours des vingt dernières années, l'assise institutionnelle de la représentation collective a été complètement modifiée, la perception des institutions ainsi que les rapports que les Italiens établissent avec elles, sans que l'on soit capable d'entreprendre une réflexion sérieuse sur cette période aussi déterminante que traumatisante pour la société. Ralph Lauren Pas Cher Ce que Mauro Palma?[20] [20] . ?Fondateur de la revue Antigone, puis de l'association...suite a défini comme ?l'absence d'élaboration du deuil? fut sans doute rendue possible par une transformation culturelle provoquée par la législation d'urgence. Ces lois, centrées sur la prévalence de la raison d'état sur la raison juridique, sur la priorité absolue de la sauvegarde de la République (rappelée par différentes voix au cours de la séquestration d'Aldo Moro pour repousser l'hypothèse d'une négociation avec les Brigades rouges), sur la logique de ?l'ennemi collectif?, a fini par rendre ?ordinaire? ce qui était au contraire ?exceptionnel?, en légitimant la logique de la ?normalité de l'urgence? sur laquelle se base la délégation à la magistrature de compétences impropres, parce que collatérale au politique. 63 Mais surtout, au-delà des aspects purement politiques, ce qui, en Italie, rend très difficile l'approbation d'une loi d'amnistie, c'est le quorum requis tel qu'il est défini par l'article 79 de la Constitution. trench burberry femme pas cher La loi constitutionnelle n°?1 du 6 mars 1992 introduit en effet une modification de la norme constitutionnelle en requérant la majorité des deux tiers du Sénat et de la Chambre des députés pour chaque article et pour l'approbation finale de la loi. Il s'agit d'une modification introduite au lendemain de Tangentopoli pour préserver l'opération ?Mains Propres? d'une tentative de ?restauration?, mais cela s'est révélé improductif comme on peut le voir aujourd'hui avec l'approbation d'une loi sur l'amnistie et sur la remise de peine.64 Les diverses propositions de loi pour l'amnistie des délits commis durant les ?années de plomb? ont toutes rencontré une ferme opposition politique transversale conduite par les anciens communistes (aujourd'hui démocrates de gauche) qui ont, dans les années soixante-dix, lutté avec fermeté contre le terrorisme rouge dans la crainte de se voir accusés de contigu?té politique avec la subversion d'extrême gauche. Quelques propositions correctives ont néanmoins été envisagées dans des cercles restreints de juristes concernant la disproportion des peines prononcées. Ainsi, on a pu proposer d'annuler les effets de l'article 1 de la loi Cossiga qui prévoit qu'?en ce qui concerne les délits à des fins terroristes ou ceux visant à déstabiliser l'ordre démocratique, si la peine prononcée n'est pas la perpétuité, celle-ci est augmentée de moitié?. Ceci afin de rééquilibrer le poids des sanctions.65 Quiconque est aujourd'hui amené à examiner la question des extraditions, remarquera l'aspect hautement démagogique et instrumental des discours véhiculés par les deux camps qui se dessinent autour de ces affaires. polo lacoste pas cher En mobilisant les imaginaires de la France et de l'Italie, ils visent des fins politiques?: d'un c?té l'image d'un système de répression militaire, de l'autre les raisons des parents des victimes?; d'un c?té l'exaltation de la figure révolutionnaire, de l'autre l'évocation de scénarios de déstabilisation politique dans le contexte de la guerre froide et enfin la nécessité de construire un espace judiciaire européen au détriment du principe d'amnistie comme voie de pacification sociale.""2 Nous allons montrer que la difficulté de l'amnistie tient en grande partie à cette dimension spéculaire?: la plupart des acteurs se sont persuadés, pour des motifs variés, de l'impossibilité d'une clémence collective (?les conditions politiques ne sont pas réunies?), autosuggestion qui, en retour, complique toute avancée en la matière. Ainsi, les veto entrecroisés faisant obstacle à une telle mesure tiennent grandement à ces anticipations. En effet, ce que les acteurs per?oivent comme étant le ?contexte? (?contexte? qu'ils fabriquent tout en le réifiant comme s'il s'agissait d'une force sociale extérieure sur laquelle ils n'auraient aucune prise) contribue lourdement à leurs prises de position et, partant, au ?contexte?. 3 La question de l'amnistie est per?ue et vécue comme une question polémique, voire existentielle. Parce qu'il y a une distance considérable entre les discours qu'ils tenaient du temps de la ?lutte armée? et leur rejet de cette violence passée, nombre d'anciens activistes ont d? gérer une sorte de ?fracture biographique?[2] [2] . ?Isabelle Sommier, La violence politique et son deuil.
Ce que Mauro Palma?[20] [20] . ?Fondateur de la revue Antigone, puis de l'association...suite a défini comme ?l'absence d'élaboration du deuil? fut sans doute rendue possible par une transformation culturelle provoquée par la législation d'urgence. Ces lois, centrées sur la prévalence de la raison d'état sur la raison juridique, sur la priorité absolue de la sauvegarde de la République (rappelée par différentes voix au cours de la séquestration d'Aldo Moro pour repousser l'hypothèse d'une négociation avec les Brigades rouges), sur la logique de ?l'ennemi collectif?, a fini par rendre ?ordinaire? ce qui était au contraire ?exceptionnel?, en légitimant la logique de la ?normalité de l'urgence? sur laquelle se base la délégation à la magistrature de compétences impropres, parce que collatérale au politique. 63 Mais surtout, au-delà des aspects purement politiques, ce qui, en Italie, rend très difficile l'approbation d'une loi d'amnistie, c'est le quorum requis tel qu'il est défini par l'article 79 de la Constitution. trench burberry femme pas cher La loi constitutionnelle n°?1 du 6 mars 1992 introduit en effet une modification de la norme constitutionnelle en requérant la majorité des deux tiers du Sénat et de la Chambre des députés pour chaque article et pour l'approbation finale de la loi. Il s'agit d'une modification introduite au lendemain de Tangentopoli pour préserver l'opération ?Mains Propres? d'une tentative de ?restauration?, mais cela s'est révélé improductif comme on peut le voir aujourd'hui avec l'approbation d'une loi sur l'amnistie et sur la remise de peine.64 Les diverses propositions de loi pour l'amnistie des délits commis durant les ?années de plomb? ont toutes rencontré une ferme opposition politique transversale conduite par les anciens communistes (aujourd'hui démocrates de gauche) qui ont, dans les années soixante-dix, lutté avec fermeté contre le terrorisme rouge dans la crainte de se voir accusés de contigu?té politique avec la subversion d'extrême gauche. Quelques propositions correctives ont néanmoins été envisagées dans des cercles restreints de juristes concernant la disproportion des peines prononcées. Ainsi, on a pu proposer d'annuler les effets de l'article 1 de la loi Cossiga qui prévoit qu'?en ce qui concerne les délits à des fins terroristes ou ceux visant à déstabiliser l'ordre démocratique, si la peine prononcée n'est pas la perpétuité, celle-ci est augmentée de moitié?. Ceci afin de rééquilibrer le poids des sanctions.65 Quiconque est aujourd'hui amené à examiner la question des extraditions, remarquera l'aspect hautement démagogique et instrumental des discours véhiculés par les deux camps qui se dessinent autour de ces affaires. polo lacoste pas cher
En mobilisant les imaginaires de la France et de l'Italie, ils visent des fins politiques?: d'un c?té l'image d'un système de répression militaire, de l'autre les raisons des parents des victimes?; d'un c?té l'exaltation de la figure révolutionnaire, de l'autre l'évocation de scénarios de déstabilisation politique dans le contexte de la guerre froide et enfin la nécessité de construire un espace judiciaire européen au détriment du principe d'amnistie comme voie de pacification sociale.""2 Nous allons montrer que la difficulté de l'amnistie tient en grande partie à cette dimension spéculaire?: la plupart des acteurs se sont persuadés, pour des motifs variés, de l'impossibilité d'une clémence collective (?les conditions politiques ne sont pas réunies?), autosuggestion qui, en retour, complique toute avancée en la matière. Ainsi, les veto entrecroisés faisant obstacle à une telle mesure tiennent grandement à ces anticipations. En effet, ce que les acteurs per?oivent comme étant le ?contexte? (?contexte? qu'ils fabriquent tout en le réifiant comme s'il s'agissait d'une force sociale extérieure sur laquelle ils n'auraient aucune prise) contribue lourdement à leurs prises de position et, partant, au ?contexte?. 3 La question de l'amnistie est per?ue et vécue comme une question polémique, voire existentielle. Parce qu'il y a une distance considérable entre les discours qu'ils tenaient du temps de la ?lutte armée? et leur rejet de cette violence passée, nombre d'anciens activistes ont d? gérer une sorte de ?fracture biographique?[2] [2] . ?Isabelle Sommier, La violence politique et son deuil.
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