Il est important de souligner sans le critiquer et donc en l'admettant comme tout à fait normal, le fait que les enfants 150; comme les adultes d'ailleurs 150; suivent leur idée soit qu'elle n'ait pas été entendue soit qu'ils pensent qu'elle mérite d'être déployée. Cette dernière constatation est extrêmement importante car elle suppose une attitude ouverte de la part de l'enseignant qui, souvent, interprète ces entrecroisements de répliques et de sujets comme une incapacité des élèves à entrer dans la discussion, nous y reviendrons. 17 L'objectif du travail était double, nous l'avons vu, il s'agissait de dépasser les conceptions des élèves sur les Barbares, de leur apporter des informations historiques sur cette période et de travailler l'opposition barbare/civilisé. La mise en place de ces objectifs mêlait donc des préoccupations d'acquisition de connaissances historiques mais aussi de respect des différences, de décentration, ce qui rejoint le faisceau des finalités de l'histoire scolaire. 18 L'analyse des échanges oraux a largement fait évoluer nos idées de départ. En effet, dans l'échange qui suit, l'opposition gentil/méchant est très prégnante. Il serait na?f de croire que les récits historiens n'ont aucune orientation axiologique et encore plus que l'histoire scolaire ne véhicule pas fortement des valeurs puisque c'est une de ses finalités explicites. Sac imitation longchamp pas cher Cependant, mettre en place des notions spécifiques à l'histoire et comprendre des événements passés sont aussi des objectifs de l'enseignement de l'histoire scolaire qui demande de développer une attitude intellectuelle qui ne juge pas mais essaie de comprendre. Il existe d'ailleurs une tension forte entre une approche critique de l'histoire et une approche plus civique voire mémorielle (Le Roux, 2004). Or, les élèves, en particulier à cet age, cherchent un 160;gentil160; et un 160;méchant160;. Un moment de dialogue nous fait entrevoir la fa?on dont les élèves problématisent la question de la guerre, des responsabilités et aussi comment certains parviennent à changer de point de vue, de camp pourrait-on dire. Analyses croisées [10]19 L'affirmation de Vanille en 206 160;Les Barbares sont des méchants160; n'est pas, nous l'avons vu, une formulation 160;conforme160; en séquence d'histoire. Cependant, elle va permettre l'ouverture d'une authentique discussion entre élèves, permettant d'aborder la question de la responsabilité d'une guerre, des causalités en jeu. Gabriel en 212 cherche d'autres causalités que la méchanceté pour expliquer le comportement agressif des Barbares 160;ils devaient s'ennuyer…160;, il suit son raisonnement en 226xA0;: 160;C'est peut-être pour se vengerxA0;!160; et complète en 228 160;se venger des Romains160;. Moncler Pas Cher Entre les remarques de Gabriel, intervient la remarque de Volkan qui fait entrevoir un autre point de vue en exprimant le fait qu'on ne fait jamais la guerre seul et que les Romains aussi ont fait la guerrexA0;; on ne sait pas ici, s'il pense à la conquête de la Gaule que la classe a étudiée auparavant ou au fait que les Romains sont aussi par définition un peuple guerrier. et sollicite ses connaissances du passé national. De la même manière que, dans une autre partie de la séquence, les élèves avaient refusé l'idée que les Francs puissent appartenir aux peuples barbares car ils avaient donné leur nom à la France, les élèves remettent ici peu à peu en cause l'idée d'associer de manière automatique le fait de faire la guerre et celui d'être 160;méchant160;. Ils se rendent compte, au fur à mesure des échanges, qu'un certain nombre de situations invalide cette proposition, ce que résume Lauriane en 286xA0;: 160;Oui, parce que ?a voudrait dire que tout le monde qu'a fait la guerre serait méchantxA0;! C'est pas vrai.160; et Volkan en 287 appuie LaurianexA0;: 160;la preuve160; car il évoque cette fois explicitement ce qui était implicite depuis plusieurs répliques, c'est-à-dire la Seconde Guerre mondiale. 20 La posture de l'enseignante dans ses échanges consiste à donner la parole, à reformuler pour relancer le débat comme en 209xA0;: 160;je répète ce qu'ils ont dit…160;, à demander une explicitationxA0;: en 215 160;C'est-à-direxA0;?160;, à solliciter une prise de notesxA0;: en 285 160;guerre, pas forcément méchants160;. La fécondité des échanges tient à la fois au sujet qui a passionné les élèves 150; ce que nous n'avions pas vraiment anticipé 150; et à cette position en retrait de l'enseignante qui n'a pas discrédité la formulation na?ve de Camille 160;Les Barbares sont des méchants160;. sac longchamp toile pas cher 21 Dépasser l'image re?ue de Barbares non civilisés n'a pas été complètement atteint, encore qu'il soit difficile de savoir ce que signifie réellement pour les élèves un degré de civilisation car nous n'avons pas réellement abordé explicitement cette question. Le terme 160;barbare160; est fortement connoté et l'usage courant qui en est fait rendait la tache difficile. Cependant, la question a été reprise dans les séances suivantes de manière à préciser l'usage du terme par les Grecs puis les Romains et à en donner une définition historique. 22 Pour conclure, cette opposition barbare/civilisé, que nous avions voulu dépasser, nous a permis de déboucher sur la question de la méchanceté des Barbares mais non pour en faire une le?on de morale qui consisterait à faire comprendre aux élèves qu'il n'est pas très bien de hiérarchiser les cultures. Nous avons préféré isoler des questions plus historiques comme 160;la conquête160;, la 160;guerre160; et donner chair à ces notions dans le cadre du Haut Moyen ?ge. Pour aborder la question politique et morale de la guerre, nous avons organisé en dehors des séances d'histoire un débat où les élèves ont pu exprimer leurs sentiments et leurs convictions alors que la guerre en Irak était sur le point d'être déclarée. Ces choix supposent à la fois une attitude particulière de l'enseignante et la capacité à retenir des propos des élèves ce qui peut être pertinent à retravailler en histoire, en éducation civique ou plus précisément en ma?trise de la langue.
started by linda55236 on 30 Oct 14
Cependant, mettre en place des notions spécifiques à l'histoire et comprendre des événements passés sont aussi des objectifs de l'enseignement de l'histoire scolaire qui demande de développer une attitude intellectuelle qui ne juge pas mais essaie de comprendre. Il existe d'ailleurs une tension forte entre une approche critique de l'histoire et une approche plus civique voire mémorielle (Le Roux, 2004). Or, les élèves, en particulier à cet age, cherchent un 160;gentil160; et un 160;méchant160;. Un moment de dialogue nous fait entrevoir la fa?on dont les élèves problématisent la question de la guerre, des responsabilités et aussi comment certains parviennent à changer de point de vue, de camp pourrait-on dire. Analyses croisées [10]19 L'affirmation de Vanille en 206 160;Les Barbares sont des méchants160; n'est pas, nous l'avons vu, une formulation 160;conforme160; en séquence d'histoire. Cependant, elle va permettre l'ouverture d'une authentique discussion entre élèves, permettant d'aborder la question de la responsabilité d'une guerre, des causalités en jeu. Gabriel en 212 cherche d'autres causalités que la méchanceté pour expliquer le comportement agressif des Barbares 160;ils devaient s'ennuyer…160;, il suit son raisonnement en 226xA0;: 160;C'est peut-être pour se vengerxA0;!160; et complète en 228 160;se venger des Romains160;. Moncler Pas Cher Entre les remarques de Gabriel, intervient la remarque de Volkan qui fait entrevoir un autre point de vue en exprimant le fait qu'on ne fait jamais la guerre seul et que les Romains aussi ont fait la guerrexA0;; on ne sait pas ici, s'il pense à la conquête de la Gaule que la classe a étudiée auparavant ou au fait que les Romains sont aussi par définition un peuple guerrier. et sollicite ses connaissances du passé national. De la même manière que, dans une autre partie de la séquence, les élèves avaient refusé l'idée que les Francs puissent appartenir aux peuples barbares car ils avaient donné leur nom à la France, les élèves remettent ici peu à peu en cause l'idée d'associer de manière automatique le fait de faire la guerre et celui d'être 160;méchant160;. Ils se rendent compte, au fur à mesure des échanges, qu'un certain nombre de situations invalide cette proposition, ce que résume Lauriane en 286xA0;: 160;Oui, parce que ?a voudrait dire que tout le monde qu'a fait la guerre serait méchantxA0;! C'est pas vrai.160; et Volkan en 287 appuie LaurianexA0;: 160;la preuve160; car il évoque cette fois explicitement ce qui était implicite depuis plusieurs répliques, c'est-à-dire la Seconde Guerre mondiale. 20 La posture de l'enseignante dans ses échanges consiste à donner la parole, à reformuler pour relancer le débat comme en 209xA0;: 160;je répète ce qu'ils ont dit…160;, à demander une explicitationxA0;: en 215 160;C'est-à-direxA0;?160;, à solliciter une prise de notesxA0;: en 285 160;guerre, pas forcément méchants160;. La fécondité des échanges tient à la fois au sujet qui a passionné les élèves 150; ce que nous n'avions pas vraiment anticipé 150; et à cette position en retrait de l'enseignante qui n'a pas discrédité la formulation na?ve de Camille 160;Les Barbares sont des méchants160;. sac longchamp toile pas cher
21 Dépasser l'image re?ue de Barbares non civilisés n'a pas été complètement atteint, encore qu'il soit difficile de savoir ce que signifie réellement pour les élèves un degré de civilisation car nous n'avons pas réellement abordé explicitement cette question. Le terme 160;barbare160; est fortement connoté et l'usage courant qui en est fait rendait la tache difficile. Cependant, la question a été reprise dans les séances suivantes de manière à préciser l'usage du terme par les Grecs puis les Romains et à en donner une définition historique. 22 Pour conclure, cette opposition barbare/civilisé, que nous avions voulu dépasser, nous a permis de déboucher sur la question de la méchanceté des Barbares mais non pour en faire une le?on de morale qui consisterait à faire comprendre aux élèves qu'il n'est pas très bien de hiérarchiser les cultures. Nous avons préféré isoler des questions plus historiques comme 160;la conquête160;, la 160;guerre160; et donner chair à ces notions dans le cadre du Haut Moyen ?ge. Pour aborder la question politique et morale de la guerre, nous avons organisé en dehors des séances d'histoire un débat où les élèves ont pu exprimer leurs sentiments et leurs convictions alors que la guerre en Irak était sur le point d'être déclarée. Ces choix supposent à la fois une attitude particulière de l'enseignante et la capacité à retenir des propos des élèves ce qui peut être pertinent à retravailler en histoire, en éducation civique ou plus précisément en ma?trise de la langue.