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sac lin vanessa bruno pas cher C'est - 0 views

started by xketi156 on 24 Nov 14
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    68), xA0;nous rend une vision d'enfantxA0;… Le monde de l'enfance est tout en contre-plongée et en plan-séquence. Et c'est cela que l'on peut d'abord retenir du livre de Marc Augé où se succèdent des images d'enfance dans un monde que la guerre a renversé, que l'exode a distendu, que l'Occupation a rétréci, que la Libération de Paris va de nouveau étirer dans un court panoramique, le jeune gar?on alors juché sur les épaules de son père, et qu'une ville lointaine a exotiséxA0;: Casablanca où, accompagné de sa famille, l'oncle, le frère du père - officier sous-marinier qui allait devenir un héros de la France libre -, fut affecté dès le début des hostilités. Casablanca, un nom magique que ses parents, xA0;comme des habitués, comme de vrais coloniauxxA0; (p. 18), mais qui n'y mirent jamais les pieds, avaient raccourci en xA0;CasaxA0; quand ils en parlaient entre eux à Paris.7 En 1943, Jean-Paul Sartre avait fait imprimer sur la bande publicitaire qui annon?ait la parution de L'être et le Néant, cette phrase-cixA0;: xA0;Ce qui compte dans le vase, c'est le vide du milieuxA0;. La formule est saisissante (Jacques Lacan s'en souviendra). Mais ce qui compte aussi dans un vase, c'est que, bien évidemment, il est objet de décor avant d'être objet de penséexA0;; il se pose sur un guéridon, une commode, une table de cheminée ou au-dessus d'une armoire. Doudoune Moncler Pas Cher
    Le vide du milieu peut contenir des fleurs naturelles, des bouquets fanés ou séchésxA0;; sur ses parois généralement de verre peuvent se réfléchir, suivant l'éclairage, des éléments du décor qui, en fonction de son galbe, nous apparaissent grossis ou rapetissés, en tout cas déformés, venant ainsi recouvrir, comme le ferait un écran, le vide du milieu.8 La phrase de Sartre m'a toujours fait penser à la fameuse scène de Citizen Kane[5] [5] Citizen Kane est tourn233; et mont233; en 1940-1941, mais ne...suite, filmée en une suite de plans longs et en contre-plongée, où Charles Forster Kane, que sa femme vient de quitter, saccage avec rage la chambre de celle-ci. Tout y passexA0;: vêtements, draps, couvre-lit, meubles, étagères, fauteuils, bibelots… et vases, sauf une boule de verre posée sur un guéridon - elle est soudain cadrée en premier plan - et sur la surface de laquelle se reflète un instant, telle qu'on pourrait l'apercevoir à travers un fish eye, la dévastation de la pièce. Empoignant la boule (qu'il ne casse pas) et la retournant pour en agiter les faux flocons de neige, Kane murmurexA0;: xA0;RosebudxA0;, puis, l'empochant, s'apaise, sort de la chambre, passe devant ses domestiques médusés, enfile un long corridor où des glaces en vis-à-vis multiplient son reflet vu de profil, comme si le mot qu'il avait prononcé en saisissant la boule de verre n'avait de sens que dans cette image de lui qui se réfléchit à l'infini, et ce non pas dans la profondeur du champ mais dans ce qui est, en l'occurrence, une profondeur de champ en trompe-l'?il (on sait avec quel art et génie du montage Welles utilisera plus tard ces jeux de miroir dans la scène finale de La Dame de Shangai). sac lin vanessa bruno pas cher C'est le cinquième et dernier flash-back sur lequel le film boucle sa boucle, renvoyant à l'une de ses toutes premières séquences, celle-ci tournée en plans courts et serrésxA0;: Kane, agonisant, est seul sur son lit plongé dans la pénombre d'une chambre de son immense, vide et vaine demeure de XanaduxA0;; il lache la boule de verre qu'il tenait dans sa main, et qui se brise en mille morceaux en tombant sur le sol, non sans qu'on l'entende et le voie (gros plan sur les lèvres, l'un des rares du film) murmurer de nouveau, et pour la dernière fois avant de mourir (cinématographiquement la première)xA0;: xA0;RosebudxA0;. Mot de la fin donc, qui se révèle la fin des mots. Car, pas plus le nom que sa signification ne se trouvent sur ou dans la chose, ni ne s'échappent de ses éclatsxA0;: vidée de son contenu, de sa neige factice, la boule de verre demeure en soi vide - et vide de sens - même si elle a compté pour celui qui l'a détenue et, sans doute, y a tenu comme un enfant tient à ses vieux jouets. L'enquête du journaliste Jerry Thompson sur la signification des dernières paroles du magnat déchu et abandonné se solde donc par un constat d'échec relevant non point de l'indicible mais de ce qui pour lui comme pour ses collègues photographes qui l'accompagnent leur restera à jamais invisiblexA0;: l'image d'un tra?neau d'enfant sur le dossier duquel est brodé en grosses lettres xA0;RosebudxA0;, et que, à leur insu, des déménageurs chargés de faire place nette dans le bric-à-brac de Xanadu viennent de jeter au feu. C'est donc par et dans l'image que se dévoile le xA0;secretxA0; de la boule de verre - juste un souvenir d'enfance -, non point dans et par les paroles. Le journaliste Thompson ne le sait que trop, qui a passé son temps à interroger des proches de Kane sans en retirer le moindre renseignement sur le fabuleux xA0;RosebudxA0;, si ce n'est peut-être cette vérité (croit-il) qu'amer mais sentencieux il lance à la cantonadexA0;: xA0;Aucun mot ne peut expliquer la vie d'un hommexA0;. L'image le peut-ellexA0;? Welles nous le laisse supposer, et même nous y fait croirexA0;: xA0;RosebudxA0;, c'est aussi - sublime autant que dérisoire métaphore visuelle (un xA0;gadgetxA0; avouera Welles plus tard, mi-sérieux miironique [McBride 1985xA0;: 44]) - l'?il, l'objectif de la caméra. chemise lacoste pas cher
    9 Compte tenu de la fonction que remplit l'image, et l'image cinématographique, dans l'inspiration et la construction du livre de Marc Augé, il est tentant d'opérer un rapprochement entre son Casablanca et le xA0;RosebudxA0; de Welles, puisqu'en somme c'est là aussi dans et par l'image que se résout en partie l'énigme du xA0;CasaxA0; familialement et familièrement dit que je mentionnais plus haut. Du moins est-ce à travers des images que le mot prend tout son sens et permet à l'auteur de reconstituer un passé - son passé - dont cependant le Casablanca (le film) n'a pu être que le futur étant donné sa date de sortie en France (1947), soit près de cinq ans après son tournage, et près de huit après les principaux épisodes remémorés et narrés par Marc Augé. Mais, tout comme le xA0;RosebudxA0; de Citizen Kane, Casablanca (le film) permet les retours en arrière de Casablanca (le livre)xA0;; comme xA0;RosebudxA0;, Casablanca (le film) est un xA0;déclencheur de souvenirsxA0; (p. 27). En somme, il est moins un souvenir qu'il n'est xA0;une invitation à se souvenirxA0; (Deleuze 1985xA0;: 143).10 Et c'est là que le mot montage employé par Marc Augé dans son avertissement au lecteur fait mouche une seconde fois, en raison, d'une part, du titre qu'il emprunte expressément au film de Michael Curtiz, d'autre part, du montage de ce film qui, bien plus que le scénario dont le réalisateur et les acteurs reconnurent qu'il avait été largement improvisé au jour le jour, joua un r?le déterminant dans la réussite et la renommée de l'?uvre avec son c?té baroque, parfois expressionniste (les plansséquences du café américain de Richard xA0;RickxA0; Blaine), et le célèbre flash-back au milieu du film, censé expliquer l'attitude désabusée, voire les répliques laconiques et cyniques de Blaine (Humphrey Bogart), et le beau regard apeuré mais toujours br?lant d'Ilsa (Ingrid Bergman), lorsqu'ils se retrouvent par hasard à Casablanca, emportés une nouvelle fois par l'Histoire - celle de la guerre, de l'exode, de l'Occupation, de la Résistance - qui semble n'attendre que ce moment-là pour faire retour sur elle-même, pour que le passé se conjugue au présent (p. 33).

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