Maritain est alors vivement dénoncé comme le tenant de la sécularisation honnie, voire comme un allié objectif du communisme, et une partie de la hiérarchie catholique sud-américaine, nostalgique de l'ancienne chrétienté, tente même de faire condamner ses thèses par Rome (sans succès).38 Non sans un certain paradoxe vis-à-vis des conceptions de Maritain. , dans ses échanges épistolaires avec ses contacts sud-américains (notamment dans les lettres envoyées au brésilien Alceu Amoroso Lima), de son scepticisme vis-à-vis d'une action politique de forme militante alors même qu'il penche en Mais le malentendu, nous explique Olivier Compagnon, vient de loin. Temporairement con?u comme une forme de maurrassisme, puis surtout comme une théorie philosophique de substitution permettant d'analyser et de dépasser les échecs répétés des stratégies de restauration catholique, le maritainisme, parce qu'il acceptait la réalité d'un monde démocratique et la?que, a servi de fait de philosophie pratique à une jeune génération de catholiques, fondamentalement et précocement tentés par l'action politique. Aussi hostiles que leurs a?nés à l'individualisme libéral, ils entendaient prendre désormais toute leur place au sein des mouvements chrétiens, quitte à heurter de front les partis catholiques existants, voire une hiérarchie ecclésiastique (notamment au Chili) hésitant entre le soutien à l'Action catholique et l'intransigeantisme . L'idéal maritainien de nouvelle chrétienté , bien peu politique aux yeux de son auteur sinon par les illusions qu'il dénon?ait, devenait un thème mobilisateur dans le contexte d'une redéfinition des cadres d'action politique des forces chrétiennes de certains pays d'Amérique latine au milieu du xxe siècle.39 éclairant la pensée maritainienne et les débats internes au catholicisme sud-américain, méticuleux dans son souci de replacer la réception de Maritain dans chaque contexte national et dans les rapports de forces idéologiques et générationnelles traversant les élites catholiques des différents pays, le livre d'Olivier Compagnon constitue, au-delà de son thème spécifique, une introduction bienvenue à l'histoire politique et religieuse de l'Amérique latine contemporaine. doudoune moncler femme pas cher Par le biais du destin du maritainisme, l'auteur nous fait d'ailleurs deviner les grandes ruptures intellectuelles et politiques du xxe siècle sud-américain, dont toutes n'épousent pas la chronologie du vieux continent. Certes la guerre de 1914-1918 marque ici aussi une rupture culturelle et politique majeure (qui passe d'ailleurs par un certain éloignement mental vis-à-vis d'une Europe capable d'engendrer l'hécatombe de la Première Guerre mondiale). Elle favorisera un renouveau catholique après un xixe siècle dominé par les courants la?cistes. Mais on découvre également combien la guerre d'Espagne fut, dans le monde latino-américain, une cassure essentielle (en particulier au sein des élites catholiques) et la matrice de redéploiements idéologiques dont les conséquences se firent sentir jusqu'aux années 1970 pour le moins. 2003, 226 p.40 Cet ouvrage collectif consacré à l'enquête sur les patrons du Second Empire réunit un bilan et des propositions de travail. Dans une solide introduction, Dominique Barjot rappelle quels ont été les objectifs de cette enquête lorsqu'elle a été initiée en 1978 par l'IHMC. sac longchamp pliage pas cher Il s'agissait, pour répondre à une historiographie qui propageait une image assez négative du patronat fran?ais, d'utiliser la prosopographie afin de mieux cerner les spécificités du monde de l'entreprise en France. Le questionnaire élaboré porte sur l'individu, sa vie privée et son entreprise. Les entrepreneurs sont sélectionnés en fonction de l'importance même de leur affaire, souvent mesurée par le nombre des em-ployés et la fortune personnelle de l'entrepreneur, en fonction du rang qu'ils occupent - on choisit surtout des dirigeants -, du dynamisme de leur entreprise vers 1860 et enfin de la qualité des sources exploitables.41 Cette méthode a permis d'étudier le Nord, la Normandie, le Maine et l'Anjou, la Bourgogne, la Franche-Comté, l'Alsace et les grands centres de négoce et d'industrie que sont Bordeaux, Marseille, Lyon et Paris - la capitale bénéficiant d'une approche thématique. Les premiers recoupements entre ces différentes enquêtes montrent le poids des particularismes régionaux en termes d'activité économique, l'influence des confessions religieuses et enfin le r?le des participations aux instances consulaires ou commer?antes. comme le fait Hubert Bonin avec les exemples de Marseille et Bordeaux.42 La seconde partie de l'ouvrage, qui se veut plus prospective, est assez décevante. Sac à dos longchamp pas cher Quelques régions où l'enquête est sur le point de se réaliser sont présentées: si le texte consacré à la Bretagne apporte des éléments de réflexion, on ne voit pas l'intérêt de présentations d'une ou deux pages, ni non plus celui d'une table ronde résumée et brutalement retranscrite, ni enfin celui d'une explication des utilisations de logiciels de base de données. Enfin on reste un peu sur sa faim à la lecture du tableau regroupant l'ensemble des patrons dont la biographie a été réalisée : ce tableau ne compte que 4 entrées alors qu'il est annoncé que plus de 20 sont prises en compte. Cette deuxième partie s'achève sur une conclusion synthétique mais aussi problématisée de Fran?ois Crouzet.43 Cet ouvrage permet donc de se familiariser avec les thèmes de l'enquête sur les patrons du Second Empire sans avoir à recourir à l'ensemble de la collection. Il peut donc être utile à ceux qui s'intéressent à l'histoire économique et des entreprises au xixe siècle, mais aussi à ceux qui souhaitent mieux conna?tre les possibilités offertes par la proposopographie.44 Sophie ChauveauFaire l'histoire des entreprises sous l'Occupation. Paris, CTHS, 2004, 376?p
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Par le biais du destin du maritainisme, l'auteur nous fait d'ailleurs deviner les grandes ruptures intellectuelles et politiques du xxe siècle sud-américain, dont toutes n'épousent pas la chronologie du vieux continent. Certes la guerre de 1914-1918 marque ici aussi une rupture culturelle et politique majeure (qui passe d'ailleurs par un certain éloignement mental vis-à-vis d'une Europe capable d'engendrer l'hécatombe de la Première Guerre mondiale). Elle favorisera un renouveau catholique après un xixe siècle dominé par les courants la?cistes. Mais on découvre également combien la guerre d'Espagne fut, dans le monde latino-américain, une cassure essentielle (en particulier au sein des élites catholiques) et la matrice de redéploiements idéologiques dont les conséquences se firent sentir jusqu'aux années 1970 pour le moins. 2003, 226 p.40 Cet ouvrage collectif consacré à l'enquête sur les patrons du Second Empire réunit un bilan et des propositions de travail. Dans une solide introduction, Dominique Barjot rappelle quels ont été les objectifs de cette enquête lorsqu'elle a été initiée en 1978 par l'IHMC. sac longchamp pliage pas cher Il s'agissait, pour répondre à une historiographie qui propageait une image assez négative du patronat fran?ais, d'utiliser la prosopographie afin de mieux cerner les spécificités du monde de l'entreprise en France. Le questionnaire élaboré porte sur l'individu, sa vie privée et son entreprise. Les entrepreneurs sont sélectionnés en fonction de l'importance même de leur affaire, souvent mesurée par le nombre des em-ployés et la fortune personnelle de l'entrepreneur, en fonction du rang qu'ils occupent - on choisit surtout des dirigeants -, du dynamisme de leur entreprise vers 1860 et enfin de la qualité des sources exploitables.41 Cette méthode a permis d'étudier le Nord, la Normandie, le Maine et l'Anjou, la Bourgogne, la Franche-Comté, l'Alsace et les grands centres de négoce et d'industrie que sont Bordeaux, Marseille, Lyon et Paris - la capitale bénéficiant d'une approche thématique. Les premiers recoupements entre ces différentes enquêtes montrent le poids des particularismes régionaux en termes d'activité économique, l'influence des confessions religieuses et enfin le r?le des participations aux instances consulaires ou commer?antes. comme le fait Hubert Bonin avec les exemples de Marseille et Bordeaux.42 La seconde partie de l'ouvrage, qui se veut plus prospective, est assez décevante. Sac à dos longchamp pas cher
Quelques régions où l'enquête est sur le point de se réaliser sont présentées: si le texte consacré à la Bretagne apporte des éléments de réflexion, on ne voit pas l'intérêt de présentations d'une ou deux pages, ni non plus celui d'une table ronde résumée et brutalement retranscrite, ni enfin celui d'une explication des utilisations de logiciels de base de données. Enfin on reste un peu sur sa faim à la lecture du tableau regroupant l'ensemble des patrons dont la biographie a été réalisée : ce tableau ne compte que 4 entrées alors qu'il est annoncé que plus de 20 sont prises en compte. Cette deuxième partie s'achève sur une conclusion synthétique mais aussi problématisée de Fran?ois Crouzet.43 Cet ouvrage permet donc de se familiariser avec les thèmes de l'enquête sur les patrons du Second Empire sans avoir à recourir à l'ensemble de la collection. Il peut donc être utile à ceux qui s'intéressent à l'histoire économique et des entreprises au xixe siècle, mais aussi à ceux qui souhaitent mieux conna?tre les possibilités offertes par la proposopographie.44 Sophie ChauveauFaire l'histoire des entreprises sous l'Occupation. Paris, CTHS, 2004, 376?p