27 Si l'un des enjeux de ce conflit d'attribution consiste à s'arroger le droit de dire et d'appliquer le droit (en l'occurrence l'article 87 de la Constitution et l'article 681 du code de procédure pénale) ou, plus précisément, d'énoncer l'avis autorisé concernant les prérogatives du président de la République, ce débat juridique n'est que l'un des lieux où se joue cette affaire. Le député écologiste Marco Boato, ancien membre de Lotta Continua, a présenté une proposition de loi conférant la prérogative de la grace au seul président de la République, proposition qui a enflammé les débats?: le chef de groupe d'AN, Ignazio La Russa (ancien leader des jeunes militants du MSI à Milan durant les années 1970), avait posé comme condition qu'Adriano Sofri demande la grace et en était même venu aux mains dans l'hémicycle avec l'avocat Carlo Taormina (FI). Après avoir été approuvée au Sénat par une majorité ?transversale? similaire à celle qui avait adopté l'indultino (la gauche, l'UDC et Forza Italia)?[23] [23] . ?L'indultino est une forme restreinte de l'indulto?:...suite, la proposition a finalement été rejetée le 17 mars 2004 après la volte-face de la plupart des députés de l'UDC et de Forza Italia?: si les avocats berlusconiens ont voté pour, les autres élus ont majoritairement voté contre, arguant?: ?notre électorat ne veut pas la grace pour Sofri?[24] [24] . lacoste pas cher ?Cit233; in «?Sofri, bocciata la legge Boato?», in La...suite?. L'affaire a donc divisé les berlusconiens, le directeur du quotidien Il Foglio,Giuliano Ferrara, ancien porte-parole de Silvio Berlusconi, mobilisé depuis 1988 en faveur de Sofri, allant jusqu'à déplorer la ?trahison? du président du Conseil. 28 En tant qu'?affaire?, l'affaire Sofri constitue un lieu de confrontation entre acteurs issus de différents secteurs sociaux. Cette pluralité des aires de jeu et donc des acteurs et des ressources mobilisés renvoie à autant de registres discursifs, de modes d'action et de légitimation. Polo Ralph Lauren Femme Les modes d'action comprennent des recours en justice, des initiatives parlementaires, des débats publics, des pétitions, des grèves de la faim ou de la soif (Marco Pannella), des relais de je?nes collectifs (?digiuno a staffetta??lancé par le député Franco Corleone?: 30 mois de je?ne collectif avec des centaines de participants qui se relaient), des colloques, conférences et des articles de presse (en juillet 2003, l'hebdomadaire généraliste berlusconien Panorama faisait sa une sur ?Sofri libre?!? et le directeur du Corriere della Sera signait un éditorial)?[25] [25] . ?«?Peut-234;tre que personne comme Sofri n'a su lire...suite, des manifestations de rue, des spectacles et autres démonstrations, des sites Internet, des ouvrages, tel celui du journaliste du Corriere della Sera Aldo Cazzullo qui retrace une ?mobilisation d'intellectuels de sensibilités variées sans précédent dans l'histoire italienne?, campagne comparée à l'affaire Dreyfus?[26] [26] . ?Aldo Cazzullo, Il caso Sofri. Dalla condanna alla «?tregua. lacoste pas cher ..suite. En avril 2004, pour protester contre la focalisation de l'attention médiatique sur les grèves de la faim à répétition de Marco Pannella, Bruno Berardi, fils d'un militaire assassiné par les Brigades rouges en 1978, a entamé une grève de la faim et lancé un appel au vice-président du Conseil, G. Fini, réclamant des ?garanties pour les victimes du terrorisme?.29 La pluralité des arènes contraint les acteurs dans leur fa?on de calculer et d'agir, elle complique toute résolution du cas Sofri et a fortiori de la question de l'amnistie en ce qu'elle tend à inhiber les protagonistes hauts placés, qui préfèrent jouer de prudence, et le plus souvent reporter, voire annuler, toute initiative per?ue comme trop co?teuse ou risquée. Par exemple, qu'il s'agisse du ministre de la Justice, du président du Conseil ou du président de la République, chacun doit évaluer les co?ts et les bénéfices de ses prises de position en intégrant les différents sites concernés?: telle initiative qui serait saluée par la plupart des professionnels du droit pourrait être contrecarrée par une grande partie des professionnels de la politique et/ou par un grand nombre de journalistes, etc.
?Cit233; in «?Sofri, bocciata la legge Boato?», in La...suite?. L'affaire a donc divisé les berlusconiens, le directeur du quotidien Il Foglio,Giuliano Ferrara, ancien porte-parole de Silvio Berlusconi, mobilisé depuis 1988 en faveur de Sofri, allant jusqu'à déplorer la ?trahison? du président du Conseil. 28 En tant qu'?affaire?, l'affaire Sofri constitue un lieu de confrontation entre acteurs issus de différents secteurs sociaux. Cette pluralité des aires de jeu et donc des acteurs et des ressources mobilisés renvoie à autant de registres discursifs, de modes d'action et de légitimation. Polo Ralph Lauren Femme Les modes d'action comprennent des recours en justice, des initiatives parlementaires, des débats publics, des pétitions, des grèves de la faim ou de la soif (Marco Pannella), des relais de je?nes collectifs (?digiuno a staffetta??lancé par le député Franco Corleone?: 30 mois de je?ne collectif avec des centaines de participants qui se relaient), des colloques, conférences et des articles de presse (en juillet 2003, l'hebdomadaire généraliste berlusconien Panorama faisait sa une sur ?Sofri libre?!? et le directeur du Corriere della Sera signait un éditorial)?[25] [25] . ?«?Peut-234;tre que personne comme Sofri n'a su lire...suite, des manifestations de rue, des spectacles et autres démonstrations, des sites Internet, des ouvrages, tel celui du journaliste du Corriere della Sera Aldo Cazzullo qui retrace une ?mobilisation d'intellectuels de sensibilités variées sans précédent dans l'histoire italienne?, campagne comparée à l'affaire Dreyfus?[26] [26] . ?Aldo Cazzullo, Il caso Sofri. Dalla condanna alla «?tregua. lacoste pas cher
..suite. En avril 2004, pour protester contre la focalisation de l'attention médiatique sur les grèves de la faim à répétition de Marco Pannella, Bruno Berardi, fils d'un militaire assassiné par les Brigades rouges en 1978, a entamé une grève de la faim et lancé un appel au vice-président du Conseil, G. Fini, réclamant des ?garanties pour les victimes du terrorisme?.29 La pluralité des arènes contraint les acteurs dans leur fa?on de calculer et d'agir, elle complique toute résolution du cas Sofri et a fortiori de la question de l'amnistie en ce qu'elle tend à inhiber les protagonistes hauts placés, qui préfèrent jouer de prudence, et le plus souvent reporter, voire annuler, toute initiative per?ue comme trop co?teuse ou risquée. Par exemple, qu'il s'agisse du ministre de la Justice, du président du Conseil ou du président de la République, chacun doit évaluer les co?ts et les bénéfices de ses prises de position en intégrant les différents sites concernés?: telle initiative qui serait saluée par la plupart des professionnels du droit pourrait être contrecarrée par une grande partie des professionnels de la politique et/ou par un grand nombre de journalistes, etc.
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