La même chose est vraie - pour prendre un exemple dans une autre partie de l'Europe - de l'assertion du prince de Bohême vers 1170, selon laquelle les Allemands étaient différents des Bohémiens par tnationt (natione) et par conséquent différents dans leur loi et coutume [8] [8] Giraldus Cambrensis, De invectionibus, W. S. Davies (233;d. ),...suite. Moncler enfant soldes 7 La société médiévale n'était donc pas étrangère aux identités nationales ou ethniques. En fait, à bien des égards, les identités médiévales étaient plus fortes que celles de la période moderne. Alors que nous interprétons les identités nationales comme des constructions sociales, culturelles et politiques, des communautés imaginées , pour reprendre l'expression de Benedict Anderson, elles étaient, pour les gens du Moyen ?ge, comme Susan Reynolds l'a bien souligné, des identités réelles et permanentes , décrétées par Dieu et rappelant les gentes de l'Ancien Testament[9] [9] Benedict Anderson, Imagined communities. Reflections on...suite. moncler fedor soldes Si nous passons à l'exemple particulier des Anglais comme communauté ethnique, nous observons clairement les différentes manières dont une identité ethnique, un peuple, une nation étaient forgés. Le terme Angleterre , qui renvoie à un territoire ou à un pays, n'appara?t pas dans les sources avant la fin du xe siècle ; mais l'idée, comme le terme d' Anglais sont beaucoup plus anciens. Ce fut en 731 que Bède le Vénérable écrivit sa célèbre histoire, et son titre même est significatif : Historia ecclesiastica gentis Anglorum. Les Anglais, gens Anglorum, avaient été inventés comme peuple et comme concept[10] [10] Patrick Wormald, « Bede, the Bretwalda and the origins...suite. survetement lacoste prix pas cher Il s'agissait là d'une notion qui allait contre les faits: les groupes de populations germaniques qui s'étaient installés en Angleterre, prenant graduellement le contr?le du pays, étaient tirés de groupes ethniques différents (et par ailleurs, sans aucun doute, comme les Francs, assimilant les populations existantes dans leurs rangs). En termes de pouvoir et d'organisation politique, ils étaient divisés en un certain nombre de royaumes (regna) dirigés par des dynasties différentes, et rien ne permettait alors de prévoir que ces royaumes seraient un jour amalgamés en une seule entité. Comment, par conséquent, les Anglais en vinrent-ils à former un peuple unique ?8 à cette question, nous pouvons suggérer au moins quatre réponses, chacune ayant, je crois, une certaine pertinence pour le problème général de la formation des peuples, ce que les anthropologues appellent l'ethnogénèse. Tout d'abord, une nouvelle religion offrait au moins la perspective d'une unité, une unité de croyance, au-dessus des divisions en royaumes et en peuples. La papauté traitait les peuples germaniques installés en Grande-Bretagne comme un seul peuple, et édicta qu'ils n'auraient qu'un seul archevêque. C'est peut-être bien Grégoire le Grand, si l'on en croit la légende, qui donna à ces peuples le nom unique d'Angli, les Anglais. Une des forces qui peut amener à la création d'un peuple est en effet l'adoption d'une idéologie ou d'une religion commune.
started by xlisa123 on 26 Dec 14
7 La société médiévale n'était donc pas étrangère aux identités nationales ou ethniques. En fait, à bien des égards, les identités médiévales étaient plus fortes que celles de la période moderne. Alors que nous interprétons les identités nationales comme des constructions sociales, culturelles et politiques, des communautés imaginées , pour reprendre l'expression de Benedict Anderson, elles étaient, pour les gens du Moyen ?ge, comme Susan Reynolds l'a bien souligné, des identités réelles et permanentes , décrétées par Dieu et rappelant les gentes de l'Ancien Testament[9] [9] Benedict Anderson, Imagined communities. Reflections on...suite. moncler fedor soldes Si nous passons à l'exemple particulier des Anglais comme communauté ethnique, nous observons clairement les différentes manières dont une identité ethnique, un peuple, une nation étaient forgés. Le terme Angleterre , qui renvoie à un territoire ou à un pays, n'appara?t pas dans les sources avant la fin du xe siècle ; mais l'idée, comme le terme d' Anglais sont beaucoup plus anciens. Ce fut en 731 que Bède le Vénérable écrivit sa célèbre histoire, et son titre même est significatif : Historia ecclesiastica gentis Anglorum. Les Anglais, gens Anglorum, avaient été inventés comme peuple et comme concept[10] [10] Patrick Wormald, « Bede, the Bretwalda and the origins...suite. survetement lacoste prix pas cher
Il s'agissait là d'une notion qui allait contre les faits: les groupes de populations germaniques qui s'étaient installés en Angleterre, prenant graduellement le contr?le du pays, étaient tirés de groupes ethniques différents (et par ailleurs, sans aucun doute, comme les Francs, assimilant les populations existantes dans leurs rangs). En termes de pouvoir et d'organisation politique, ils étaient divisés en un certain nombre de royaumes (regna) dirigés par des dynasties différentes, et rien ne permettait alors de prévoir que ces royaumes seraient un jour amalgamés en une seule entité. Comment, par conséquent, les Anglais en vinrent-ils à former un peuple unique ?8 à cette question, nous pouvons suggérer au moins quatre réponses, chacune ayant, je crois, une certaine pertinence pour le problème général de la formation des peuples, ce que les anthropologues appellent l'ethnogénèse. Tout d'abord, une nouvelle religion offrait au moins la perspective d'une unité, une unité de croyance, au-dessus des divisions en royaumes et en peuples. La papauté traitait les peuples germaniques installés en Grande-Bretagne comme un seul peuple, et édicta qu'ils n'auraient qu'un seul archevêque. C'est peut-être bien Grégoire le Grand, si l'on en croit la légende, qui donna à ces peuples le nom unique d'Angli, les Anglais. Une des forces qui peut amener à la création d'un peuple est en effet l'adoption d'une idéologie ou d'une religion commune.