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xangle44556

Longchamp Taschen preiswert - 0 views

started by xangle44556 on 03 Nov 14
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    C'est l'avènement de ce que Erwin Straus a appelé l'espace géographique, fait de changements brutaux provoquant une perte des repères intermédiaires, comme le fait remarquer justement Wolfgang Schivelbusch[22] [22] Erwin Strauss, The Primary World of the Senses, New York/ London,...suite. Une telle sensation est parfaitement perceptible dans la fameuse description faite par Dickens du voyage de Dombey après la mort de son fils:16 Il ne trouvait dans la route ni plaisir ni distraction. Torturé par ces pensées, il emportait avec lui sa tristesse, au milieu de ces tableaux variés qui fuyaient devant lui, et, dans cette course rapide, qu'il faisait sans y songer, il ne voyait ni les sites pittoresques, ni les riches campagnes, mais toujours un pêle-mêle désolant de projets brisés et de pensées jalouses. La rapidité même du train semblait une raillerie cruelle de la course rapide de la vie que le jeune enfant avait passée sur la terre, entra?né par une puissance implacable vers le but fatal. Portemonnaie Longchamp
    […]Et le convoi fuyait de la ville, sifflant, grondant, mugissant, s'enfon?ant sous les demeures des hommes et faisant trembler les rues, serpentant un instant dans la plaine, disparaissant aussit?t dans les profondeurs de la terre, rugissant au milieu d'épaisses ténèbres, puis s'élan?ant de ce gouffre pour courir à la lumière et poursuivre sa marche rapide sous les rayons brillants du jour ; oui, il fuyait toujours sifflant, grondant, mugissant à travers les champs, les bois, les moissons, les prairies, le sable, la terre, l'argile, le roc, rasant mille objets que le voyageur croit saisir et qui déjà sont bien loin de lui, et s'avan?ant entouré d'un horizon trompeur qui, malgré sa fuite rapide, marche lentement à ses c?tés. Ne dirait-on pas la chasse inexorable de ce monstre au c?ur de fer, la mort ?Oui, à travers les vallées, sur les hauteurs, au milieu des bruyères, des vergers, franchissant les parcs, les jardins, les canaux, les rivières, devant les troupeaux qui paissent, les moulins qui tournent, la barque qui flotte, les morts qui reposent, les fabriques qui fument, près du torrent qui bouillonne, des hameaux qui se groupent, de la haute cathédrale qui s'isole dans les airs, près des froids marécages, où la brise et l'ouragan soufflent à leur gré, le convoi passe et fuit sifflant, grondant, mugissant, ne laissant de son passage d'autre trace qu'un peu de poussière et un peu de fumée ; ne dirait-on pas la chasse inexorable de ce monstre au c?ur de fer : la mortt ?[23] [23] « He found no pleasure or relief in the journey. Tortured...suite17 On a là une accumulation qui semble briser justement la particularité de ce qui est parcouru, donnant le sentiment d'une confusion totale. Les objets aper?us s'encha?nent tellement vite les uns après les autres qu'il est quasiment impossible de les distinguer entre eux, ou de les replacer dans un environnement précis. Doudounes CK pas cher L'espace traversé par le train est ici en quelque sorte toute l'Angleterre (bien qu'on connaisse le trajet effectué, de Leamington à Birmingham, Dickens évoque aussi bien des paysages de landes, que des vergers, des bois, des paturages ou des lieux industriels), et de ce fait ne peut être rattaché à aucun paysage particulier, à aucune région précise. Par ailleurs, dans cette énumération, les transitions sont absentes, le train les interdit. Ce n'est plus un pays unifié où l'on passe d'un paysage à un autre avec gradation et mesure, mais une succession d'éléments séparés.18 Il est assez révélateur de comparer ce texte de Dickens avec sa description d'un voyage en diligence dans Martin Chuzzlewit:19 Hue dia ! elle plante là haies, grilles et arbres; chaumières, granges et travailleurs qui rentrent chez eux ; hue dia ! elle plante là les voitures à anes garées dans le fossé, les carrioles vides aux chevaux décha?nés qui, stimulés du fouet, franchissent d'un bond le petit cours d'eau et que les charretiers doivent maintenir à grand-peine près de la barrière à cinq traverses jusqu'à ce que la diligence ait franchi le virage étroit de la route. Hue dia ! elle plante là les églises abandonnées, seules dans leur coin tranquille, au milieu de leur cimetière rustique où les tombes sont vertes et où les paquerettes dorment - car le soir tombe - sur le sein des morts. Hue dia ! elle plante là les ruisseaux où les bêtes se rafra?chissent les pattes et où poussent les joncs; les cl?tures de parcs à chevaux, les fermes et les paillers, et les meules de l'année passée, entamées, tranche après tranche, et qui, dans la lumière déclinante, prennent l'allure de pignons en ruines, bruns et anciens. Hue dia ! elle dévale la descente caillouteuse, passe à gué dans le joyeux éclaboussement et remonte au petit galop jusqu'à la route plane. Longchamp Taschen preiswert
    Hue dia ! Hue dia ![24] [24] « Yoho, past hedges, gates, and trees; past cottages and...suite20 Le mode littéraire est le même : répétition d'une formule, suivie d'éléments énumérés et accumulés. Pourtant la sensation qui se dégage de cet autre extrait n'a rien de l'angoisse et de l'oppression du premier, et cela n'est pas d? seulement aux circonstances émotionnelles bien différentes dans lesquelles sont effectués ces voyages. A mieux y regarder on se rend compte en effet qu'ici les objets évoqués le sont de manière plus précise (les adjectifs sont nombreux par exemple) ; on a accès au détail de chacun d'eux, et Dickens prend son temps pour les évoquer. Ils ne forment par ailleurs qu'un seul et même paysage qu'il est possible de reconstruire (la campagne anglaise, l'église rurale et son cimetière attenant, le cours d'eau qui passe non loin et les champs et les prés dans la lumière déclinante du soir), et non une succession informe d'endroits séparés

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