longchamp soldes Duveyrier resta sourd - 0 views

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  #1 xshirely445589 on 10 Dec 14

   

  20 Duveyrier ne sut pas comprendre que les Touaregs qu'il avait aimés et dont il s'était fait aimer devaient nécessairement combattre les Fran?ais qui vinrent après lui. Son ami Charles de Foucauld, auquel Casajus consacre quelques pages, fut victime de la même illusion, mais déclinée sur le mode missionnaire: la France devait apporter la civilisation aux Touaregs (quitte à les coloniser manu militari), pendant que lui, Charles de Foucauld, se faisait aimer d'eux en vue de les convertir. Foucauld paya cet aveuglement de sa vie: il fut assassiné par des Senoussistes en 1916. Le terme de xA0;SenoussistesxA0; désigne les membres d'une confrérie musulmane, la San?siyya, devenue, au début du xxe siècle, violemment anti-fran?aise. Dans les décennies précédentes, elle était inoffensive. Mais Duveyrier, dès lors qu'il fut confronté à la contradiction dont j'ai rappelé qu'elle était inhérente à la colonisation fran?aise, crut pouvoir résoudre celle-ci en chargeant les Senoussistes de toute la violence qu'il ne voulait pas attribuer aux Touaregs et dont il ne sut pas non plus reconna?tre que les Fran?ais avaient été les premiers à l'exercer. Isma?l Urbain, plus clairvoyant, lui avait pourtant dit, dès 1869, que dans ce genre de confrérie, il ne fallait pas voir l'expression d'un redoutable fanatisme religieux, mais tout simplement la résistance que le patriotisme opposait à la conquête. longchamp soldes
  Duveyrier resta sourd à cette observationxA0;: sa vision parano?aque ne fit que se renforcer avec les années. Et les Senoussistes, comme le note Casajus, finirent par devenir ce qu'il avait voulu qu'ils soient. Un complot s'opposait à la puissance chrétienne. S'il était invisible, c'était parce qu'il était caché, et par conséquent d'autant plus à craindre (le même raisonnement a repris du service il y a peuxA0;: les armes de destruction massive de Saddam Hussein demeurent introuvablesxA0;? Cela ne prouve pas leur inexistence, bien au contraire).21 Le cas de Duveyrier est exemplaire: nombreux en effet sont ceux qui, comme lui, ont tenté ou tentent encore de résoudre ce que Festinger a qualifié de xA0;dissonance cognitivexA0; par une élaboration ad hoc, tentative malheureuse de trouver une issue à un premier aveuglement grace à un second déni de réalité. Le même mécanisme psychique, aujourd'hui à l'?uvre dans la xA0;guerre contre le terrorismexA0;, était déjà observable chez les représentants du pouvoir britannique lorsqu'ils furent confrontés, en 1857, à la révolte des troupes de la Compagnie des Indes, les Cipayes. Comme William Dalrymple l'a bien montré dans son excellent ouvrage, Le Dernier Moghol[4] [4] Paris, Noir sur Blanc, 2008. femme lacoste pas cher ...suite, les Britanniques, pour maintenir leur domination tout en n'ayant pas à s'en reprocher la violence, attribuèrent la cause de la révolte à un complot islamiste. Bien qu'inexistant, ce complot n'en fut pas moins imputé à charge à un vieillard qui, officiellement souverain de Delhi, ne l'était qu'en titre, se montrait des plus tolérants en matière de religion, et n'avait aucunement été à l'origine du soulèvement.22 Fran?ois FlahaultMichel Brun, Eteroa. Mythes, légendes et traditions d'une ?le polynésienne. ralph lauren pas cher
  Préface d'Edgar Tetahiotupa, Paris, Gallimard, 2007, 294 p., bibl. (xA0;L'aube des peuplesxA0;)23 Ce livre stupéfiant, publié par une célèbre maison d'édition, plaide de bout en bout pour une origine sud-américaine non seulement des Polynésiens, mais aussi… des Japonais. Il convoque à cet effet la petite ?le de Rurutu, au sud de la Polynésie fran?aise, qui n'en demandait sans doute pas tant. Il réunit pour les deux tiers (entre un avant-propos de 23 pages et des notes sur lesquels on se doit hélas de revenir) une série de témoignages écrits de la mémoire collective datant de 1889, que xA0;l'auteurxA0; (un peu abusivement appelé comme tel) a recueilli d'un xA0;père adoptif […] natifxA0; de ce qu'il appelle xA0;la lignée royale […]xA0; (Avant-propos, p.x00A0;1). Ces témoignages sont périodisés dans ces termes: xA0;Première partie: La préhistoire, avant l'écriturexA0;; xA0;Deuxième partie: L'histoire, depuis l'arrivée de l'écriturexA0; (c'est-à-dire, depuis l'évangélisation pour ce qui concerne l'archipel tahitien), partie intégrant un xA0;Guide de Rurutu à l'attention des voyageursxA0; dans la traduction de Michel Brun, ce qui montre sans doute que le tourisme est déjà une vieille invention; enfin, une troisième partie consignant les généalogies des différents xA0;clansxA0; de Rurutu.

   

  <div class="cArrow"> </div><div class="cContentInner">20 Duveyrier ne sut pas comprendre que les Touaregs qu'il avait aimés et dont il s'était fait aimer devaient nécessairement combattre les Fran?ais qui vinrent après lui. Son ami Charles de Foucauld, auquel Casajus consacre quelques pages, fut victime de la même illusion, mais déclinée sur le mode missionnaire: la France devait apporter la civilisation aux Touaregs (quitte à les coloniser manu militari), pendant que lui, Charles de Foucauld, se faisait aimer d'eux en vue de les convertir. Foucauld paya cet aveuglement de sa vie: il fut assassiné par des Senoussistes en 1916. Le terme de xA0;SenoussistesxA0; désigne les membres d'une confrérie musulmane, la San?siyya, devenue, au début du xxe siècle, violemment anti-fran?aise. Dans les décennies précédentes, elle était inoffensive. Mais Duveyrier, dès lors qu'il fut confronté à la contradiction dont j'ai rappelé qu'elle était inhérente à la colonisation fran?aise, crut pouvoir résoudre celle-ci en chargeant les Senoussistes de toute la violence qu'il ne voulait pas attribuer aux Touaregs et dont il ne sut pas non plus reconna?tre que les Fran?ais avaient été les premiers à l'exercer. Isma?l Urbain, plus clairvoyant, lui avait pourtant dit, dès 1869, que dans ce genre de confrérie, il ne fallait pas voir l'expression d'un redoutable fanatisme religieux, mais tout simplement la résistance que le patriotisme opposait à la conquête. <a href="http://www.escadenca.fr/" rel="nofollow" title="longchamp soldes">longchamp soldes</a> <br /> Duveyrier resta sourd à cette observationxA0;: sa vision parano?aque ne fit que se renforcer avec les années. Et les Senoussistes, comme le note Casajus, finirent par devenir ce qu'il avait voulu qu'ils soient. Un complot s'opposait à la puissance chrétienne. S'il était invisible, c'était parce qu'il était caché, et par conséquent d'autant plus à craindre (le même raisonnement a repris du service il y a peuxA0;: les armes de destruction massive de Saddam Hussein demeurent introuvablesxA0;? Cela ne prouve pas leur inexistence, bien au contraire).21 Le cas de Duveyrier est exemplaire: nombreux en effet sont ceux qui, comme lui, ont tenté ou tentent encore de résoudre ce que Festinger a qualifié de xA0;dissonance cognitivexA0; par une élaboration ad hoc, tentative malheureuse de trouver une issue à un premier aveuglement grace à un second déni de réalité. Le même mécanisme psychique, aujourd'hui à l'?uvre dans la xA0;guerre contre le terrorismexA0;, était déjà observable chez les représentants du pouvoir britannique lorsqu'ils furent confrontés, en 1857, à la révolte des troupes de la Compagnie des Indes, les Cipayes. Comme William Dalrymple l'a bien montré dans son excellent ouvrage, Le Dernier Moghol[4] [4] Paris, Noir sur Blanc, 2008. <a href="http://www.cothurne.fr/" rel="nofollow" title="femme lacoste pas cher">femme lacoste pas cher</a> ...suite, les Britanniques, pour maintenir leur domination tout en n'ayant pas à s'en reprocher la violence, attribuèrent la cause de la révolte à un complot islamiste. Bien qu'inexistant, ce complot n'en fut pas moins imputé à charge à un vieillard qui, officiellement souverain de Delhi, ne l'était qu'en titre, se montrait des plus tolérants en matière de religion, et n'avait aucunement été à l'origine du soulèvement.22 Fran?ois FlahaultMichel Brun, Eteroa. Mythes, légendes et traditions d'une ?le polynésienne. <a href="http://www.animatricewebcam.fr/" rel="nofollow" title="ralph lauren pas cher">ralph lauren pas cher</a> <br /> Préface d'Edgar Tetahiotupa, Paris, Gallimard, 2007, 294 p., bibl. (xA0;L'aube des peuplesxA0;)23 Ce livre stupéfiant, publié par une célèbre maison d'édition, plaide de bout en bout pour une origine sud-américaine non seulement des Polynésiens, mais aussi… des Japonais. Il convoque à cet effet la petite ?le de Rurutu, au sud de la Polynésie fran?aise, qui n'en demandait sans doute pas tant. Il réunit pour les deux tiers (entre un avant-propos de 23 pages et des notes sur lesquels on se doit hélas de revenir) une série de témoignages écrits de la mémoire collective datant de 1889, que xA0;l'auteurxA0; (un peu abusivement appelé comme tel) a recueilli d'un xA0;père adoptif […] natifxA0; de ce qu'il appelle xA0;la lignée royale […]xA0; (Avant-propos, p.x00A0;1). Ces témoignages sont périodisés dans ces termes: xA0;Première partie: La préhistoire, avant l'écriturexA0;; xA0;Deuxième partie: L'histoire, depuis l'arrivée de l'écriturexA0; (c'est-à-dire, depuis l'évangélisation pour ce qui concerne l'archipel tahitien), partie intégrant un xA0;Guide de Rurutu à l'attention des voyageursxA0; dans la traduction de Michel Brun, ce qui montre sans doute que le tourisme est déjà une vieille invention; enfin, une troisième partie consignant les généalogies des différents xA0;clansxA0; de Rurutu.</div>

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