C'est un débat passionnel, explique Pascal Boniface. On peut y voir une lecture parfois irritante ou même stérile, mais le but avoué n'est-il pas justement d'ouvrir le débat?? Cette nouvelle affaire Dreyfus devrait ?ne pas gacher des d?ners amicaux et familiaux?. L'ambition de l'ouvrage serait-il donc de réconcilier Zola et Drumont?? Question de géopolitique ou de droit international, l'urgence de la résolution du conflit éclaire les failles d'une société dont l'identité semble se défaire. C'est tenter de comprendre le processus d'élaboration d'un affrontement politique et idéologique à une heure où on écrit si souvent, pour le déplorer, que le politique a disparu en France.42 Si on peut regretter l'extrême concision des articles, nécessité propre à l'exercice, la lisibilité de la revue offre une compréhension plus intelligible et citoyenne du conflit et de ses implications nationales. Certains propos semblent récurrents, parfois extrêmes, d'autres plus novateurs. La question communautaire est ainsi abordée d'abord par le biais de l'angoisse communautariste (Fran?ois Bayrou, Alain Finkielkraut, élisabeth Schemla, Jean-Yves Camus), mais les postures de la communauté juive ou musulmane ne sont pas oubliées (Vincent Geisser, Marie-Georges Buffet, Michel Wieviorka). sac vanessa bruno pas cher Les définitions de l'antisémitisme éclairent son évolution contemporaine (Sylvain Attal, Olivier Gebuhrer, Me?r Waintrater, Jean-Yves Halimi, Nonna Mayer, Michèle Sibony au point de vue plus iconoclaste) vers ce que d'aucuns appellent ?l'antisémitisme par procuration?. Voir le débat suscité par la réflexion de Jean-Claude Rufin.43 A contrario, l'engagement des intellectuels en faveur du droit international et du mouvement pour la paix oppose une lecture politique du conflit à ?l'antisionisme radical? dénoncé par Sylvain Attal (Dominique Voynet, Pascal Boniface, Henri Isra?l, Richard Labévière, Denis Sieffert, Dominique Vidal, Guillaume Weill-Raynal). On comprend alors toute la difficulté de ces ?politiques? dans le sillage de Michel de L'H?pital dans leur quête désespérée d'une solution de compromis, seul vecteur de tolérance face aux contradictions de la société fran?aise (Fran?ois Hollande, Alain Bauer, Théo Klein).44 Les interviews croisées de Nissim Zvili et de Le?la Shahid, représentants officiels et tutélaires de la question israélo-palestinienne, montrent enfin les enjeux du conflit et sa traduction en France aussi bien que le chemin qui reste à parcourir sur la voie de la paix et de la réduction des fractures communautaires hexagonales.45 Jér?me BocquetDaniel BOULLET, Entreprises et envi ronnement en France de 1960 à 1990. Les chemins d'une prise de conscience, Genève- Paris, Librairie Droz, 2006, 696 p. longchamp soldes 46 La thèse de doctorat d'histoire de Daniel Boullet, préparée sous la direction du professeur Alain Plessis, est enfin publiée dans une version proche du travail soutenu en juin 1999. On ne peut que s'en féliciter car, même si le concept d'environnement ici abordé comme ?l'ont entendu les industriels? entretient des liens forts avec l'étude des risques industriels et technologiques, des pollutions et des nuisances, il s'agit d'une ?uvre largement originale qui participe à ?l'invention? dans le domaine historique d'un nouvel objet.47 L'auteur adopte une approche chronologique qui aborde successivement les ?temps pré-environnementaux? (avant 1960), puis les années 1960 qui apparaissent comme le moment d'une ?rupture réglementaire? et se concentre surtout sur la complexe période 1970-1990 scindée en trois ensembles qui prouvent si besoin était que rien n'est inéluctable ni définitif dans l'action développée?: 1970-1976/7 (irruption dynamique du thème), 1976/7-1983/4 (l'environnement à l'épreuve des difficultés socio-économiques) et après 1984 (l'environnement en passe de devenir un élément de la gestion des entreprises).48 Les acteurs font l'objet d'une analyse critique et nuancée. La place première et essentielle revient aux pouvoirs publics, qui sont intervenus de manière somme toute cohérente et continue au nom d'une tradition finalement bien établie dans le champ étudié. Cette préséance ne fait pas oublier que, au nom d'autres traditions, comme celles de l'attractivité du territoire et de la compétitivité des entreprises nationales, concertation, compréhension et tolérance ont été les clefs de l'attitude du pouvoir face aux entreprises. L'influence de l'opinion publique ressort plus tardive et inégale. L'action directe des revendications des mouvements écologistes a semblé limitée, mais elle participa probablement à la création d'un contexte favorable à la prise de conscience des entreprises industrielles. En effet, ces dernières, en première ligne pour le meilleur et pour le pire, confrontées aux incertitudes, ont évolué sous le poids de nécessités et de motivations internes disparates, voire avec la sensation de l'émergence d'un nouveau marché à saisir dont l'étude reste à mener. Le choc des mots (l'entreprise ?citoyenne et responsable? des communicants) et le poids des réalités (particularismes des établissements, des entreprises, des branches, des territoires…) attestent la dimension prométhéenne du sujet.49 Daniel Boullet conclut à une absence de ?retard fran?ais?, mettant notamment en valeur l'action impulsée par Georges Pompidou et son ministre ?chargé de la protection de la nature et de l'environnement?, Robert Poujade, repla?ant l'Hexagone dans le mouvement de prise en compte de l'environnement qui a émergé dans les pays industrialisés à la fin des années 1960 et au début des années 1970. L'auteur estime également que les résultats obtenus en trente ans ont été notables, même si leur bilan reste ambigu car il ne peut se faire qu'à l'aune des objectifs assignés, au total mesurés. Il pointe aussi les limites de sa recherche. Parmi elles, relevons une large impasse sur les archives d'entreprises, notamment les PME-PMI - remarque la plus délicate au regard du sujet - une autre sur le nucléaire civil - domaine essentiel pour l'ensemble des acteurs évoqués - et un bornage final en 1990 susceptible d'être repoussé à l'occasion de cette publication, ainsi que le laissent supposer quelques stimulantes échappées.
started by xketi156 on 15 Nov 14
Les définitions de l'antisémitisme éclairent son évolution contemporaine (Sylvain Attal, Olivier Gebuhrer, Me?r Waintrater, Jean-Yves Halimi, Nonna Mayer, Michèle Sibony au point de vue plus iconoclaste) vers ce que d'aucuns appellent ?l'antisémitisme par procuration?. Voir le débat suscité par la réflexion de Jean-Claude Rufin.43 A contrario, l'engagement des intellectuels en faveur du droit international et du mouvement pour la paix oppose une lecture politique du conflit à ?l'antisionisme radical? dénoncé par Sylvain Attal (Dominique Voynet, Pascal Boniface, Henri Isra?l, Richard Labévière, Denis Sieffert, Dominique Vidal, Guillaume Weill-Raynal). On comprend alors toute la difficulté de ces ?politiques? dans le sillage de Michel de L'H?pital dans leur quête désespérée d'une solution de compromis, seul vecteur de tolérance face aux contradictions de la société fran?aise (Fran?ois Hollande, Alain Bauer, Théo Klein).44 Les interviews croisées de Nissim Zvili et de Le?la Shahid, représentants officiels et tutélaires de la question israélo-palestinienne, montrent enfin les enjeux du conflit et sa traduction en France aussi bien que le chemin qui reste à parcourir sur la voie de la paix et de la réduction des fractures communautaires hexagonales.45 Jér?me BocquetDaniel BOULLET, Entreprises et envi ronnement en France de 1960 à 1990. Les chemins d'une prise de conscience, Genève- Paris, Librairie Droz, 2006, 696 p. longchamp soldes 46 La thèse de doctorat d'histoire de Daniel Boullet, préparée sous la direction du professeur Alain Plessis, est enfin publiée dans une version proche du travail soutenu en juin 1999. On ne peut que s'en féliciter car, même si le concept d'environnement ici abordé comme ?l'ont entendu les industriels? entretient des liens forts avec l'étude des risques industriels et technologiques, des pollutions et des nuisances, il s'agit d'une ?uvre largement originale qui participe à ?l'invention? dans le domaine historique d'un nouvel objet.47 L'auteur adopte une approche chronologique qui aborde successivement les ?temps pré-environnementaux? (avant 1960), puis les années 1960 qui apparaissent comme le moment d'une ?rupture réglementaire? et se concentre surtout sur la complexe période 1970-1990 scindée en trois ensembles qui prouvent si besoin était que rien n'est inéluctable ni définitif dans l'action développée?: 1970-1976/7 (irruption dynamique du thème), 1976/7-1983/4 (l'environnement à l'épreuve des difficultés socio-économiques) et après 1984 (l'environnement en passe de devenir un élément de la gestion des entreprises).48 Les acteurs font l'objet d'une analyse critique et nuancée. La place première et essentielle revient aux pouvoirs publics, qui sont intervenus de manière somme toute cohérente et continue au nom d'une tradition finalement bien établie dans le champ étudié. Cette préséance ne fait pas oublier que, au nom d'autres traditions, comme celles de l'attractivité du territoire et de la compétitivité des entreprises nationales, concertation, compréhension et tolérance ont été les clefs de l'attitude du pouvoir face aux entreprises. L'influence de l'opinion publique ressort plus tardive et inégale.
L'action directe des revendications des mouvements écologistes a semblé limitée, mais elle participa probablement à la création d'un contexte favorable à la prise de conscience des entreprises industrielles. En effet, ces dernières, en première ligne pour le meilleur et pour le pire, confrontées aux incertitudes, ont évolué sous le poids de nécessités et de motivations internes disparates, voire avec la sensation de l'émergence d'un nouveau marché à saisir dont l'étude reste à mener. Le choc des mots (l'entreprise ?citoyenne et responsable? des communicants) et le poids des réalités (particularismes des établissements, des entreprises, des branches, des territoires…) attestent la dimension prométhéenne du sujet.49 Daniel Boullet conclut à une absence de ?retard fran?ais?, mettant notamment en valeur l'action impulsée par Georges Pompidou et son ministre ?chargé de la protection de la nature et de l'environnement?, Robert Poujade, repla?ant l'Hexagone dans le mouvement de prise en compte de l'environnement qui a émergé dans les pays industrialisés à la fin des années 1960 et au début des années 1970. L'auteur estime également que les résultats obtenus en trente ans ont été notables, même si leur bilan reste ambigu car il ne peut se faire qu'à l'aune des objectifs assignés, au total mesurés. Il pointe aussi les limites de sa recherche. Parmi elles, relevons une large impasse sur les archives d'entreprises, notamment les PME-PMI - remarque la plus délicate au regard du sujet - une autre sur le nucléaire civil - domaine essentiel pour l'ensemble des acteurs évoqués - et un bornage final en 1990 susceptible d'être repoussé à l'occasion de cette publication, ainsi que le laissent supposer quelques stimulantes échappées.