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  #1 xowen11158 on 25 Nov 14

   

  Le déchiffrement y symbolise une rencontre conflictuelle avec l'ordre social considéré comme l'étranger. L'enfant, porteur d'une famille-bataille, vit la lecture comme une comparution qui peut mettre à nu sa différence familiale. Le langage écrit abstrait oblige, en effet à quitter le corps-bataille pour en faire un corps de pensée qui communique avec d'autres corps de pensée autrement que sur le mode du corps à corps. Vient le Collège. Le désencadrement, la prépuberté et l'adolescence poussent au défi, à l'affrontement et à la marginalisation. On sait maintenant, le travail de Marie-Danielle Pierrelée l'a montré, que dans les ?collèges-bataille? des banlieues chaudes, il suffit de 2?% de meneurs, assistés de 5?% d'aides-meneurs, pour faire atrocement souffrir les 5?% d'enfants les plus fragiles et empêcher de travailler les 83?% d'enfants catalogués comme élèves ordinaires et même les 5?% de très bons élèves qui s'accrochent. La cohabitation des enseignants entre eux n'échappe pas au piège de la ?relation-bataille??:19 ?Puis-je rester indifférent lorsqu'un collègue insulte, ou même gifle des élèves qui sont également les miens, lorsqu'un autre collègue est éthylique, lorsque le chef d'établissement n'aide pas un professeur chahuté, au bord du suicide???20 Dans les cas hard, la classe-bataille s'apparente à une famille tribale archa?que désorganisée, où chacun est, dans la confusion des identités, à la fois lui-même, l'autre et le groupe, et où tous vivent dans la tension, l'attente de la critique, la menace de l'éclatement des conflits à tout instant. sac vanessa bruno gris pas cher
  Ce qui fait que le rejet et le conflit deviennent inévitables.à propos du sens de la violence dans les classes-bataille21 L'engrenage qui vient d'être décrit présente la violence comme s'originant dès l'age du bébé dans la violence qui sévit autour de lui. Cette violence des autres entre et se dépose en lui à l'état brut, comme une intrusion inintelligible, à un moment où il est encore incapable de s'en dégager en la projetant, pour lui donner un sens dans l'espace de la parole.22 Ce n'est qu'une explication parmi d'autres. La même description laisse entendre que les noyaux de violence peuvent se former à tous les étages du développement, à chaque fois qu'il y a un insupportable vécu de cassure des liens d'appartenance, qu'il y a menace de honte sur l'image de soi, que le droit d'exister est compromis. Les entretiens avec les enfants des classes difficiles montrent qu'au-delà, soit de la résignation, soit de la révolte, ou même de la combativité constructive, il y a formation de projets de vengeance ou d'autodestruction.23 Les écrits des psychanalystes ont mis cet aspect en lumière mais n'ont peut-être pas suffisamment éclairé un point qui explique que le dialogue avec des jeunes en révolte est un dialogue de sourds. lacoste femme neuf pas cher Ce point, c'est l'intensité de la fidélité à soi-même, à la partie de soi menacée et mena?ante, et c'est aussi l'intensité de la fidélité à la ?parenté intérieure? qui accompagne cette identité (parenté intérieure différente de la parenté biologique).24 Je vais essayer d'éclairer le r?le de cette parenté intérieure par l'exemple de Mehdi.25 Il a fait régner la terreur dans l'établissement dont il vient d'être exclu. Le nouvel établissement où il est dirigé a prévu plusieurs entretiens avant de passer un contrat avec lui. à un moment donné, il est question des conséquences pénales de la violence. On lui tend le code pénal et on lui demande de recopier quelques paragraphes qui indiquent ce qu'on risque en cas de violences. Il s'exécute mais il précise, en remettant son pensum?:26 ??a ne me dérange pas d'aller en prison, mes camarades m'admireront et mon père pense qu'il ne faut pas se laisser faire dans la vie, bien que lui se soit toujours laissé faire… La société est pourrie… J'ai toujours été nul à l'école… Je n'ai rien à perdre…? et il insiste sur le point qui lui para?t essentiel?: ?L'école ne m'a jamais écouté. chemise lacoste pas cher
  ?27 à la séance suivante, il revient avec un texte qu'il a fait lui-même, qu'il a intitulé rédaction, qui constitue en quelque sorte son credo?:28 […] ?Il est nécessaire de vouloir avoir toujours raison dans toute situation, quand on n'est fière, c'est un bien-être. Savoir que l'on a tort, vous rend mal à l'aise c'est pour cela qu'il faut montrer que l'on a toujours raison. Le fait d'avoir tort serait un signe de faiblesse […]?29 On fait remarquer à Mehdi que sa logique féroce de la toute-puissance est incompatible avec la scolarité. D'autres entretiens ont lieu. Il voit de plus près les méthodes de cette école, ses éventuels futurs camarades. On lui repose alors la question?: ?Quel sens cela aurait-il, pour lui et l'école, de signer un contrat d'adhésion dans l'esprit qu'indique sa rédaction??? Il répond?: ?Je voudrais quand même être admis, parce que c'est la première fois qu'on me demande ce que j'ai dans la tête.?30 Deux phrases de Mehdi nous paraissent éclairantes pour la compréhension des conduites de violence?: ?Mes camarades m'admireront […] mon père pense que j'ai raison de ne pas me laisser faire.

   

  <div class="cArrow"> </div><div class="cContentInner">Le déchiffrement y symbolise une rencontre conflictuelle avec l'ordre social considéré comme l'étranger. L'enfant, porteur d'une famille-bataille, vit la lecture comme une comparution qui peut mettre à nu sa différence familiale. Le langage écrit abstrait oblige, en effet à quitter le corps-bataille pour en faire un corps de pensée qui communique avec d'autres corps de pensée autrement que sur le mode du corps à corps. Vient le Collège. Le désencadrement, la prépuberté et l'adolescence poussent au défi, à l'affrontement et à la marginalisation. On sait maintenant, le travail de Marie-Danielle Pierrelée l'a montré, que dans les ?collèges-bataille? des banlieues chaudes, il suffit de 2?% de meneurs, assistés de 5?% d'aides-meneurs, pour faire atrocement souffrir les 5?% d'enfants les plus fragiles et empêcher de travailler les 83?% d'enfants catalogués comme élèves ordinaires et même les 5?% de très bons élèves qui s'accrochent. La cohabitation des enseignants entre eux n'échappe pas au piège de la ?relation-bataille??:19 ?Puis-je rester indifférent lorsqu'un collègue insulte, ou même gifle des élèves qui sont également les miens, lorsqu'un autre collègue est éthylique, lorsque le chef d'établissement n'aide pas un professeur chahuté, au bord du suicide???20 Dans les cas hard, la classe-bataille s'apparente à une famille tribale archa?que désorganisée, où chacun est, dans la confusion des identités, à la fois lui-même, l'autre et le groupe, et où tous vivent dans la tension, l'attente de la critique, la menace de l'éclatement des conflits à tout instant. <a href="http://www.noar.fr/vanessa-bruno-pas-cher/" rel="nofollow" title="sac vanessa bruno gris pas cher">sac vanessa bruno gris pas cher</a> <br /> Ce qui fait que le rejet et le conflit deviennent inévitables.à propos du sens de la violence dans les classes-bataille21 L'engrenage qui vient d'être décrit présente la violence comme s'originant dès l'age du bébé dans la violence qui sévit autour de lui. Cette violence des autres entre et se dépose en lui à l'état brut, comme une intrusion inintelligible, à un moment où il est encore incapable de s'en dégager en la projetant, pour lui donner un sens dans l'espace de la parole.22 Ce n'est qu'une explication parmi d'autres. La même description laisse entendre que les noyaux de violence peuvent se former à tous les étages du développement, à chaque fois qu'il y a un insupportable vécu de cassure des liens d'appartenance, qu'il y a menace de honte sur l'image de soi, que le droit d'exister est compromis. Les entretiens avec les enfants des classes difficiles montrent qu'au-delà, soit de la résignation, soit de la révolte, ou même de la combativité constructive, il y a formation de projets de vengeance ou d'autodestruction.23 Les écrits des psychanalystes ont mis cet aspect en lumière mais n'ont peut-être pas suffisamment éclairé un point qui explique que le dialogue avec des jeunes en révolte est un dialogue de sourds. <a href="http://www.ajfr.fr/" rel="nofollow" title="lacoste femme neuf pas cher">lacoste femme neuf pas cher</a> Ce point, c'est l'intensité de la fidélité à soi-même, à la partie de soi menacée et mena?ante, et c'est aussi l'intensité de la fidélité à la ?parenté intérieure? qui accompagne cette identité (parenté intérieure différente de la parenté biologique).24 Je vais essayer d'éclairer le r?le de cette parenté intérieure par l'exemple de Mehdi.25 Il a fait régner la terreur dans l'établissement dont il vient d'être exclu. Le nouvel établissement où il est dirigé a prévu plusieurs entretiens avant de passer un contrat avec lui. à un moment donné, il est question des conséquences pénales de la violence. On lui tend le code pénal et on lui demande de recopier quelques paragraphes qui indiquent ce qu'on risque en cas de violences. 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Le fait d'avoir tort serait un signe de faiblesse […]?29 On fait remarquer à Mehdi que sa logique féroce de la toute-puissance est incompatible avec la scolarité. D'autres entretiens ont lieu. Il voit de plus près les méthodes de cette école, ses éventuels futurs camarades. On lui repose alors la question?: ?Quel sens cela aurait-il, pour lui et l'école, de signer un contrat d'adhésion dans l'esprit qu'indique sa rédaction??? Il répond?: ?Je voudrais quand même être admis, parce que c'est la première fois qu'on me demande ce que j'ai dans la tête.?30 Deux phrases de Mehdi nous paraissent éclairantes pour la compréhension des conduites de violence?: ?Mes camarades m'admireront […] mon père pense que j'ai raison de ne pas me laisser faire.</div>

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