20 L'enjeu est d'importance, car depuis plusieurs années, les études ont démontré l'existence d'un lectorat féminin différent du lectorat masculin, et posé la lecture comme un lieu construit de la différence des sexes. Il s'agit donc de mesurer l'activité intellectuelle des femmes, leur implication dans la vie culturelle et dans la production littéraire, et par-delà leur savoir. Il s'avère que la lecture, même si son accès appara?t relativement réglementé du fait d'un contr?le des lectures, a été un espace de liberté et de savoir, espace souvent tenu secret, ainsi qu'un puissant vecteur de sociabilité féminine par le partage et les échanges auxquels elle a donné lieu. De plus, de lectrices, les femmes sont souvent passées à la création, mais une création qui comporte des caractères spécifiques qui sont attachés à la nature même des écrits lus. Beaucoup d'écrits féminins, jusqu'à la fin du xviiie siècle, s'adressent à des femmes et traitent de thèmes proprement féminins : éducation, récits à caractère édifiant, traité de morale, de savoir vivre, d'hygiène… La réduction de l'espace féminin de la lecture va de pair avec celui de l'écriture.21 Les 59 contributions publiées sont regroupées en trois grands thèmes : tout d'abord les pratiques de la lecture et la sociabilité, puis le passage de la lecture à l'écriture avec les différentes figures de l' auteure , enfin une dernière partie sur les lectrices, les auteurs s'attachant à décrire l'existence de tout un imaginaire autour de la lecture et de celles qui lisent. Les différents textes publiés s'appuient sur des sources variées, textes littéraires, mémoires, correspondances, traités de morale, iconographie, et mettent en scène des femmes appartenant aux catégories sociales les plus variées. homme lacoste Pas Cher La matière est donc aussi riche que diverse ; elle offre à la fois un bilan des recherches menées depuis plusieurs années, et également des pistes de recherches intéressantes.22 Scarlett BeauvaletMadeleine FOISIL, Femmes de caractère auxviiesiècle. 1600-1650, Paris, éditions de Fallois, 2004, 238 p.23 Avec ces Femmes de caractère, Madeleine Foisil nous invite à découvrir ou redécouvrir l'itinéraire de quelques femmes de la première moitié du xviie siècle qui sortent de l'ordinaire, à une époque où le statut de la femme tenait plus de la soumission à son époux que de l'émancipation. Cependant, le destin a voulu qu'elles aient leur parcours propre et qu'elles passent à la postérité à la fois pour l'originalité de leur itinéraire, son exemplarité et son aspect révélateur. Célibataires, mariées ou veuves, c'est par le pouvoir, la révolte, l'entrée en religion, l'écriture ou la culture qu'elles se sont révélées au monde.24 L'intérêt pour ces femmes des règnes de Henri IV et de Louis XIII n'est pas nouveau. echarpe lacoste homme Déjà Victor Cousin avait tracé le portrait de quelques grandes figures féminines de cette époque dans ses nouvelles études sur les femmes illustres et la société du xviie siècle , où figuraient en bonne part Jacqueline Pascal, Mme de Longueville, Mme de Chevreuse et Marie de Hautefort. Plus proche de nous, c'est Claude Dulong, avec ses Amoureuses du Grand Siècle qui s'est intéressée à ces femmes à la vie romanesque et héro?que. Madeleine Foisil, quant à elle, s'est attachée, dans ce dernier ouvrage, en gestation depuis de nombreuses années tant ses recherches l'ont familiarisé à cette période qu'elle a fait sienne, à comparer, rapprocher ou opposer, une douzaine de femmes dont le souvenir est resté à la postérité par la singularité de leur action, de leur vie.25 Ces douze femmes de caractère, ces douze femmes qui, à un moment de leur vie, ont transgressé la règle, sont sorties des cadres traditionnels de la société, Madeleine Foisil les a classées en cinq catégories, qui scandent son étude. Elle a d'abord choisi de présenter, parmi les femmes du monde, la marquise de Rambouillet, et sa fille spirituelle, Mlle de Scudéry, deux femmes de lettres qui tinrent un salon, où elles recevaient l'élite littéraire de l'époque. L'h?tel de Rambouillet et les samedis Scudéry étaient très courus, au début puis au milieu du siècle. Elle évoque ensuite deux types de femmes guerrières, qui se sont révélées à l'occasion de la Fronde, Anne-Geneviève de Bourbon-Condé, qui se consacra à la cause des parlementaires et des princes, et Catherine de la Guette, qui a bravé les interdits paternels pour faire un mariage d'amour. longchamp le pliage soldes Au chapitre central de l'étude, ce sont trois femmes consacrées que Madeleine Foisil met en exergue : il s'agit de Marie de l'Incarnation Acarie, cette épouse d'un ancien ligueur qui, avec Pierre de Bérulle a introduit le Carmel en France, Marie de l'Incarnation Guyart, missionnaire et évangélisatrice du Canada, et Jeanne des Anges, la fausse mystique, surtout connue pour avoir dénoncé Urbain Grandier dans l'affaire des possédées de Loudun. La quatrième partie, quant à elle, est une comparaison entre les trois reines-régentes de la période, que sont Catherine de Médicis, Marie de Médicis et Anne d'Autriche, toutes trois propulsées sur le devant de la scène pendant la minorité de leur fils et même dans les premières années qui font suite à la proclamation de leur majorité. L'étude se cl?t enfin avec deux femmes mémorialistes de l'entourage d'Anne d'Autriche, Mme de Motteville, sa fidèle biographe, et la Grande Mademoiselle, le plus beau parti d'Europe dont le mariage avec Lauzun se fit en cachette du roi-Soleil.26 Avec cet ouvrage, Madeleine Foisil ouvre de nouvelles perspectives sur l'histoire des femmes. Qu'elles soient femmes du monde ou femmes consacrées, chacune d'entre elles s'est imposée par-delà les règles de la société. C'est ce vécu transgressif, au-delà des normes et des contraintes, que l'auteur a voulu aborder en présentant ces femmes de caractère .27 De plus, ces femmes de l'élite intellectuelle, sociale et spirituelle ont toutes en commun, outre ce caractère qui les singularise, outre leur contemporanéité, une sensibilité religieuse exacerbée.
started by xwhite147 on 23 Dec 14
La matière est donc aussi riche que diverse ; elle offre à la fois un bilan des recherches menées depuis plusieurs années, et également des pistes de recherches intéressantes.22 Scarlett BeauvaletMadeleine FOISIL, Femmes de caractère auxviiesiècle. 1600-1650, Paris, éditions de Fallois, 2004, 238 p.23 Avec ces Femmes de caractère, Madeleine Foisil nous invite à découvrir ou redécouvrir l'itinéraire de quelques femmes de la première moitié du xviie siècle qui sortent de l'ordinaire, à une époque où le statut de la femme tenait plus de la soumission à son époux que de l'émancipation. Cependant, le destin a voulu qu'elles aient leur parcours propre et qu'elles passent à la postérité à la fois pour l'originalité de leur itinéraire, son exemplarité et son aspect révélateur. Célibataires, mariées ou veuves, c'est par le pouvoir, la révolte, l'entrée en religion, l'écriture ou la culture qu'elles se sont révélées au monde.24 L'intérêt pour ces femmes des règnes de Henri IV et de Louis XIII n'est pas nouveau. echarpe lacoste homme Déjà Victor Cousin avait tracé le portrait de quelques grandes figures féminines de cette époque dans ses nouvelles études sur les femmes illustres et la société du xviie siècle , où figuraient en bonne part Jacqueline Pascal, Mme de Longueville, Mme de Chevreuse et Marie de Hautefort. Plus proche de nous, c'est Claude Dulong, avec ses Amoureuses du Grand Siècle qui s'est intéressée à ces femmes à la vie romanesque et héro?que. Madeleine Foisil, quant à elle, s'est attachée, dans ce dernier ouvrage, en gestation depuis de nombreuses années tant ses recherches l'ont familiarisé à cette période qu'elle a fait sienne, à comparer, rapprocher ou opposer, une douzaine de femmes dont le souvenir est resté à la postérité par la singularité de leur action, de leur vie.25 Ces douze femmes de caractère, ces douze femmes qui, à un moment de leur vie, ont transgressé la règle, sont sorties des cadres traditionnels de la société, Madeleine Foisil les a classées en cinq catégories, qui scandent son étude. Elle a d'abord choisi de présenter, parmi les femmes du monde, la marquise de Rambouillet, et sa fille spirituelle, Mlle de Scudéry, deux femmes de lettres qui tinrent un salon, où elles recevaient l'élite littéraire de l'époque. L'h?tel de Rambouillet et les samedis Scudéry étaient très courus, au début puis au milieu du siècle. Elle évoque ensuite deux types de femmes guerrières, qui se sont révélées à l'occasion de la Fronde, Anne-Geneviève de Bourbon-Condé, qui se consacra à la cause des parlementaires et des princes, et Catherine de la Guette, qui a bravé les interdits paternels pour faire un mariage d'amour. longchamp le pliage soldes
Au chapitre central de l'étude, ce sont trois femmes consacrées que Madeleine Foisil met en exergue : il s'agit de Marie de l'Incarnation Acarie, cette épouse d'un ancien ligueur qui, avec Pierre de Bérulle a introduit le Carmel en France, Marie de l'Incarnation Guyart, missionnaire et évangélisatrice du Canada, et Jeanne des Anges, la fausse mystique, surtout connue pour avoir dénoncé Urbain Grandier dans l'affaire des possédées de Loudun. La quatrième partie, quant à elle, est une comparaison entre les trois reines-régentes de la période, que sont Catherine de Médicis, Marie de Médicis et Anne d'Autriche, toutes trois propulsées sur le devant de la scène pendant la minorité de leur fils et même dans les premières années qui font suite à la proclamation de leur majorité. L'étude se cl?t enfin avec deux femmes mémorialistes de l'entourage d'Anne d'Autriche, Mme de Motteville, sa fidèle biographe, et la Grande Mademoiselle, le plus beau parti d'Europe dont le mariage avec Lauzun se fit en cachette du roi-Soleil.26 Avec cet ouvrage, Madeleine Foisil ouvre de nouvelles perspectives sur l'histoire des femmes. Qu'elles soient femmes du monde ou femmes consacrées, chacune d'entre elles s'est imposée par-delà les règles de la société. C'est ce vécu transgressif, au-delà des normes et des contraintes, que l'auteur a voulu aborder en présentant ces femmes de caractère .27 De plus, ces femmes de l'élite intellectuelle, sociale et spirituelle ont toutes en commun, outre ce caractère qui les singularise, outre leur contemporanéité, une sensibilité religieuse exacerbée.