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  #1 opinions1 opinions1 on 13 Dec 14

   

  Son roman est celui du regard. Son stylo est une caméra. Son oeuvre est fondatrice. On y sent un calme désespoir, une élégante désillusion. À travers la boue, le sang, la mort et le mensonge, il donne sa vision de l'Amérique. C'est là son triomphe. LE TESTAMENT éditorial de Stephen Jay Gould est-il un monstre prometteur, pour user de l'expression lancée par l'évolutionniste Richard Goldschmidt ? Quiconque a suivi, même de loin, la carrière du paléontologue américain, décédé en mai 2002, et a pris dans ses mains La Structure de la théorie de l'évolution, publié quelques semaines avant sa mort et aujourd'hui traduit en français, ne peut manquer de se poser la question. vetement burberry garcon pas cher
  Monstrueux, ce livre l'est assurément. Non seulement par ses dimensions, mais aussi et surtout par son ambition : « J'ai écrit La Structure de la théorie de l'évolution parce qu'il m'a semblé que j'avais suivi une démarche suffisamment personnelle pour mettre au point une structure théorique suffisamment inédite, laquelle a ensuite conduit à un nombre suffisant de conceptions nouvelles sur des points spécifiques pour que se trouvent ainsi justifiées les nombreuses années de travail que j'y ai consacrées et la longueur peu ordinaire du moment d'attention que j'ose demander aux lecteurs » (p. 72). Combien de lecteurs iront jusqu'au bout de ces 1 900 pages ? Un de ses collègues américains avoue avoir mis plus de cinq mois pour en achever la lecture, concluant avec humour qu'il s'agissait bien d'un ouvrage sur le temps ! Œuvre du temps aussi (Gould y aurait travaillé plus de dix ans), il en décrit aussi l'une des manifestations les plus troublantes pour l'esprit humain, l'évolution, pour en réexaminer la théorie considérée aujourd'hui la plus orthodoxe : celle de Charles Darwin. « Lui seul, écrit Gould, a été capable d'élaborer la féconde structure d'une théorie totalement cohérente, radicale de forme, complète dans sa logique et ses conséquences » (p. 70-71). Après avoir exposé l'exégèse et la logique du darwinisme et l'histoire de la pensée évolutionniste, Gould en expose donc sa propre révision : une théorie hiérarchique de la sélection (qui n'agit pas au seul niveau des organismes individuels, comme le pensait Darwin, mais parcourt tous ceux décrits aujourd'hui par la biologie, du gène à la biosphère) ; l'intervention de contraintes internes (d'origine structurale aussi bien qu'historique) et de facteurs externes (la classique sélection naturelle) ; enfin, la disparité des phénomènes au cours du temps plutôt qu'une dictature de l'uniformitarisme. echarpe burberry pas cher Une originalité scientifiqueCe livre est-il prometteur ? La question pourrait sembler périmée, la critique ayant déjà fait son oeuvre à l'encontre de sa version originale. Elle mérite pourtant d'être posée : si Gould appartenait aux quatre-vingt-trois « légendes vivantes américaines » (dixit la bibliothèque du Congrès, en 2001), il était aussi l'un des biologistes de l'évolution les plus connus du public et des lecteurs francophones. À ceux-ci comme à tous les autres, il a offert une vision originale du vivant, illustrée par des exemples fameux (les étranges fossiles des schistes de Burgess) ou inédits, habitée de multiples personnalités et d'anecdotes croustillantes, enrichie par sa culture américaine et éclectique (par exemple, la référence au base-ball...). En promouvant la théorie des équilibres ponctués (la nature, expliquent Gould et son collègue Nils Eldredge à partir des années 1970), il a (re)mis en selle la question de la contingence. burberry pas cher
  Et il a fait de même avec celle du progrès, désireux de débarrasser la biologique des influences de cette notion et des excès de l'adaptationnisme. Mais, pour autant, sa vision a-t-elle un réel avenir ?Gould avait des ennemis (Edward Wilson, Richard Dawkins, sans parler des créationnistes qui ont pourtant tenté de récupérer ses idées qu'ils estimaient antidarwiniennes) ; il lui a même été reproché d'appliquer à ses travaux une idéologie marxiste. La vivacité de sa pensée scientifique et son engagement en direction du public étaient par contre reconnus par beaucoup de ses collègues, voire jalousés. Son originalité, scientifique j'entends, et donc son caractère prometteur l'étaient moins. Soit que les idées qu'il a défendues et les questions qu'il a posées pendant plus de trente ans aient peu à peu été prises en compte par la communauté évolutionniste. Soit que le progrès des connaissances ait relativisé certaines de ses intuitions. Soit enfin qu'il ait lui-même exagéré leur singularité.

   

  <div class="cArrow"> </div><div class="cContentInner">Son roman est celui du regard. Son stylo est une caméra. Son oeuvre est fondatrice. On y sent un calme désespoir, une élégante désillusion. À travers la boue, le sang, la mort et le mensonge, il donne sa vision de l'Amérique. C'est là son triomphe. LE TESTAMENT éditorial de Stephen Jay Gould est-il un monstre prometteur, pour user de l'expression lancée par l'évolutionniste Richard Goldschmidt ? Quiconque a suivi, même de loin, la carrière du paléontologue américain, décédé en mai 2002, et a pris dans ses mains La Structure de la théorie de l'évolution, publié quelques semaines avant sa mort et aujourd'hui traduit en français, ne peut manquer de se poser la question. <a title="vetement burberry garcon pas cher" rel="nofollow" href="http://www.guitarchords.fr/echarpe-burberry-pas-cher/">vetement burberry garcon pas cher</a> <br /> Monstrueux, ce livre l'est assurément. Non seulement par ses dimensions, mais aussi et surtout par son ambition : « J'ai écrit La Structure de la théorie de l'évolution parce qu'il m'a semblé que j'avais suivi une démarche suffisamment personnelle pour mettre au point une structure théorique suffisamment inédite, laquelle a ensuite conduit à un nombre suffisant de conceptions nouvelles sur des points spécifiques pour que se trouvent ainsi justifiées les nombreuses années de travail que j'y ai consacrées et la longueur peu ordinaire du moment d'attention que j'ose demander aux lecteurs » (p. 72). Combien de lecteurs iront jusqu'au bout de ces 1 900 pages ? Un de ses collègues américains avoue avoir mis plus de cinq mois pour en achever la lecture, concluant avec humour qu'il s'agissait bien d'un ouvrage sur le temps ! Œuvre du temps aussi (Gould y aurait travaillé plus de dix ans), il en décrit aussi l'une des manifestations les plus troublantes pour l'esprit humain, l'évolution, pour en réexaminer la théorie considérée aujourd'hui la plus orthodoxe : celle de Charles Darwin. « Lui seul, écrit Gould, a été capable d'élaborer la féconde structure d'une théorie totalement cohérente, radicale de forme, complète dans sa logique et ses conséquences » (p. 70-71). Après avoir exposé l'exégèse et la logique du darwinisme et l'histoire de la pensée évolutionniste, Gould en expose donc sa propre révision : une théorie hiérarchique de la sélection (qui n'agit pas au seul niveau des organismes individuels, comme le pensait Darwin, mais parcourt tous ceux décrits aujourd'hui par la biologie, du gène à la biosphère) ; l'intervention de contraintes internes (d'origine structurale aussi bien qu'historique) et de facteurs externes (la classique sélection naturelle) ; enfin, la disparité des phénomènes au cours du temps plutôt qu'une dictature de l'uniformitarisme. <a title="echarpe burberry pas cher" rel="nofollow" href="http://www.guitarchords.fr/echarpe-burberry-pas-cher/">echarpe burberry pas cher</a> Une originalité scientifiqueCe livre est-il prometteur ? La question pourrait sembler périmée, la critique ayant déjà fait son oeuvre à l'encontre de sa version originale. 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En promouvant la théorie des équilibres ponctués (la nature, expliquent Gould et son collègue Nils Eldredge à partir des années 1970), il a (re)mis en selle la question de la contingence. <a title="burberry pas cher" rel="nofollow" href="http://www.guitarchords.fr/echarpe-burberry-pas-cher/">burberry pas cher</a> <br /> Et il a fait de même avec celle du progrès, désireux de débarrasser la biologique des influences de cette notion et des excès de l'adaptationnisme. Mais, pour autant, sa vision a-t-elle un réel avenir ?Gould avait des ennemis (Edward Wilson, Richard Dawkins, sans parler des créationnistes qui ont pourtant tenté de récupérer ses idées qu'ils estimaient antidarwiniennes) ; il lui a même été reproché d'appliquer à ses travaux une idéologie marxiste. La vivacité de sa pensée scientifique et son engagement en direction du public étaient par contre reconnus par beaucoup de ses collègues, voire jalousés. Son originalité, scientifique j'entends, et donc son caractère prometteur l'étaient moins. Soit que les idées qu'il a défendues et les questions qu'il a posées pendant plus de trente ans aient peu à peu été prises en compte par la communauté évolutionniste. Soit que le progrès des connaissances ait relativisé certaines de ses intuitions. Soit enfin qu'il ait lui-même exagéré leur singularité.</div>

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