Les actes d'insubordination, les refus de monter en position se généralisèrent. En septembre-octobre 1917, environ un million de soldats-paysans désertèrent leur unité et s'en retournèrent chez eux, se livrant en route aux actes de violence les plus divers?: pillages de magasins (et notamment des dép?ts d'alcool), attaques à main armée, viols collectifs, mise à sac de petites villes, pogroms, destructions des demeures de propriétaires fonciers et mise à mort de leurs occupants si ceux-ci n'avaient pas eu le temps de prendre la fuite. La violence des zones militaires se propagea de la zone du front vers l'arrière à mesure que l'armée, en tant qu'institution, se désagrégeait, que s'effondraient les institutions d'encadrement et d'autorité, que l'état lui-même se dissolvait. La brutalisation générée par trois années de guerre convergea avec la violence du bunt (la révolte paysanne), déserteurs et permissionnaires insufflant un élan décisif au mouvement paysan. à partir de la fin ao?t, les troubles agraires, jusqu'alors relativement limités et modérés, se transformèrent, notamment dans les régions où la faim de terres était la plus criante (provinces centrales des Terres noires, de la Volga et une partie de l'Ukraine), mais aussi dans les régions proches du front (Biélorussie, provinces de Smolensk, de Mogilev et de Vitebsk) en véritables jacqueries. Si les villageois participaient en masse à la mise à sac des domaines, les instigateurs étaient, le plus souvent, les soldats, généralement armés, revenus chez eux. Outre les destructions des ?nids de gentilhommes?, l'une des formes les plus spectaculaires des exactions commises par les déserteurs, qui se dépla?aient en bandes fortes parfois de milliers d'individus, était la mise à sac de petites villes. ceinture femme burberry pas cher Partout, la prolifération massive de déserteurs, de permissionnaires, de militaires ?auto-démobilisés? souvent sans le moindre pécule et sans possibilité de rentrer chez eux, le réseau de transport étant paralysé, se traduisit par une montée spectaculaire des violences - attaques à main armée, vols, pillages, rixes, viols - dans des villes où l'ordre public n'était plus assuré [24] [24] «?La barbarie paysanne en capotes grises a envahi les...suite. C'est dans ce climat de violences et de chaos, de déliquescence de toute autorité étatique, civile et militaire, que les bolcheviks prirent le pouvoir.La guerre civile comme matrice du régime soviétique14 Pour la société russe en révolution, la fin de la ?guerre impérialiste?, officialisée par la paix de Brest-Litovsk, en mars 1918, passa quasiment inaper?ue, les affrontements armés s'étant aussit?t poursuivis le long de fronts mouvants d'une guerre civile déjà bien engagée. La guerre civile qui commence au printemps 1918, dans le prolongement immédiat de la Grande guerre, a été bien plus qu'un affrontement militaire entre deux camps structurés, celui de la Révolution (les ?Rouges?) et celui de la Contre-Révolution (les ?Blancs?). soldes sac de voyage longchamp 2014 Elle a été, en réalité, un chevauchement, extraordinairement complexe, de conflits multiformes opposant certes ?Rouges? et ?Blancs?, mais aussi ?Verts? (paysans déserteurs fuyant la conscription et les réquisitions des deux principaux camps en présence) contre ?Rouges? et ?Blancs??; Ukrainiens contre Moskali (Moscovites), Lettons contre Russes, ruraux contre citadins, et dans d'autres espaces, notamment asiatiques, de l'immense ex-Empire tsariste, Djigits ( ?combattants de la liberté?) contre l'oppresseur colonial russe. Ces affrontements multiformes - guerres révolutionnaires, guerres paysannes, guerres nationales, guerres coloniales - étaient l'exutoire de formidables tensions, libérées durant l'année 1917, entre des forces sociales ou nationales centrifuges, qui souhaitaient poursuivre leur révolution, une révolution anti-étatique, anti-centraliste, à fort contenu localiste voire libertaire, et des forces politiques - ?Rouges?, mais aussi ?Blancs? - qui tentaient de rétablir l'état qui s'était désagrégé au cours de l'année 1917, de promouvoir la gosoudarstvennost' (le ?principe de l'état?) face à la stikhia (l'anarchie des éléments sociaux décha?nés), de réimposer le contr?le, un temps perdu, des villes sur les campagnes, de mobiliser hommes et ressources indispensables pour combattre l'adversaire. Dans cette entreprise, les bolcheviks réussirent mieux que leurs adversaires?: ils avaient un projet politique fort fondé sur le culte de l'état, sur la terreur comme instrument primitif mais efficace de construction de cet état, sur une véritable culture de guerre civile, sur une idéologie radicale et explicative qui légitimait l'emploi de la violence au service d'un modèle politico-militaire de reconquête de la société.15 Deux points seront ici développés?: la guerre civile comme prolongement de la ?guerre impérialiste? et expérience formatrice décisive où se forgèrent nombre de pratiques du nouveau régime?; l'importance du modèle militaire comme modèle d'organisation politique et sociale offrant un ?raccourci vers le communisme?.16 Dimension centrale des guerres civiles dans l'ex-Empire tsariste, la lutte contre les ?ennemis intérieurs?, à l'arrière des lignes de front très mouvantes opposant l'Armée rouge aux diverses formations ?blanches?, dégénéra souvent en une ?sale guerre? de pacification. Pour venir à bout de ?l'ennemi intérieur?, les détachements punitifs des forces spéciales de la Tcheka et de l'Armée rouge, commandés souvent par des officiers formés dans les écoles militaires tsaristes et ralliés au régime bolchevique à partir du moment où celui-ci leur apparut comme un rempart face au désordre social, utilisèrent les techniques de guerre les plus modernes, expérimentées sur les champs de bataille de la Grande guerre?: trains blindés tirant à l'arme lourde sur les paysans?; bombardements de villages par l'artillerie et l'aviation, emploi de gaz de combat pour ?nettoyer? les forêts où se réfugiaient les insurgés. Ces violences de guerre allèrent de pair avec des déportations massives de populations civiles, l'exécution d'otages, l'enfermement de centaines de milliers de personnes dans des camps de concentration [25] [25] Les premiers camps de concentration mis en place par le. polo ralph lauren promo ..suite.17 Naturellement, les bolcheviks n'avaient pas le monopole de la violence. Les ?Verts? - déserteurs et autres paysans devenus hors-la-loi pour s'être opposés aux réquisitions et avoir fui la conscription, regroupés en bandes fortes souvent de plusieurs centaines à plusieurs milliers de ?rebelles primitifs? [26] [26] Par bien des aspects, le mouvement «?vert?» rappelle...
started by owen11158 on 31 Dec 14
Partout, la prolifération massive de déserteurs, de permissionnaires, de militaires ?auto-démobilisés? souvent sans le moindre pécule et sans possibilité de rentrer chez eux, le réseau de transport étant paralysé, se traduisit par une montée spectaculaire des violences - attaques à main armée, vols, pillages, rixes, viols - dans des villes où l'ordre public n'était plus assuré [24] [24] «?La barbarie paysanne en capotes grises a envahi les...suite. C'est dans ce climat de violences et de chaos, de déliquescence de toute autorité étatique, civile et militaire, que les bolcheviks prirent le pouvoir.La guerre civile comme matrice du régime soviétique14 Pour la société russe en révolution, la fin de la ?guerre impérialiste?, officialisée par la paix de Brest-Litovsk, en mars 1918, passa quasiment inaper?ue, les affrontements armés s'étant aussit?t poursuivis le long de fronts mouvants d'une guerre civile déjà bien engagée. La guerre civile qui commence au printemps 1918, dans le prolongement immédiat de la Grande guerre, a été bien plus qu'un affrontement militaire entre deux camps structurés, celui de la Révolution (les ?Rouges?) et celui de la Contre-Révolution (les ?Blancs?). soldes sac de voyage longchamp 2014 Elle a été, en réalité, un chevauchement, extraordinairement complexe, de conflits multiformes opposant certes ?Rouges? et ?Blancs?, mais aussi ?Verts? (paysans déserteurs fuyant la conscription et les réquisitions des deux principaux camps en présence) contre ?Rouges? et ?Blancs??; Ukrainiens contre Moskali (Moscovites), Lettons contre Russes, ruraux contre citadins, et dans d'autres espaces, notamment asiatiques, de l'immense ex-Empire tsariste, Djigits ( ?combattants de la liberté?) contre l'oppresseur colonial russe. Ces affrontements multiformes - guerres révolutionnaires, guerres paysannes, guerres nationales, guerres coloniales - étaient l'exutoire de formidables tensions, libérées durant l'année 1917, entre des forces sociales ou nationales centrifuges, qui souhaitaient poursuivre leur révolution, une révolution anti-étatique, anti-centraliste, à fort contenu localiste voire libertaire, et des forces politiques - ?Rouges?, mais aussi ?Blancs? - qui tentaient de rétablir l'état qui s'était désagrégé au cours de l'année 1917, de promouvoir la gosoudarstvennost' (le ?principe de l'état?) face à la stikhia (l'anarchie des éléments sociaux décha?nés), de réimposer le contr?le, un temps perdu, des villes sur les campagnes, de mobiliser hommes et ressources indispensables pour combattre l'adversaire. Dans cette entreprise, les bolcheviks réussirent mieux que leurs adversaires?: ils avaient un projet politique fort fondé sur le culte de l'état, sur la terreur comme instrument primitif mais efficace de construction de cet état, sur une véritable culture de guerre civile, sur une idéologie radicale et explicative qui légitimait l'emploi de la violence au service d'un modèle politico-militaire de reconquête de la société.15 Deux points seront ici développés?: la guerre civile comme prolongement de la ?guerre impérialiste? et expérience formatrice décisive où se forgèrent nombre de pratiques du nouveau régime?; l'importance du modèle militaire comme modèle d'organisation politique et sociale offrant un ?raccourci vers le communisme?.16 Dimension centrale des guerres civiles dans l'ex-Empire tsariste, la lutte contre les ?ennemis intérieurs?, à l'arrière des lignes de front très mouvantes opposant l'Armée rouge aux diverses formations ?blanches?, dégénéra souvent en une ?sale guerre? de pacification. Pour venir à bout de ?l'ennemi intérieur?, les détachements punitifs des forces spéciales de la Tcheka et de l'Armée rouge, commandés souvent par des officiers formés dans les écoles militaires tsaristes et ralliés au régime bolchevique à partir du moment où celui-ci leur apparut comme un rempart face au désordre social, utilisèrent les techniques de guerre les plus modernes, expérimentées sur les champs de bataille de la Grande guerre?: trains blindés tirant à l'arme lourde sur les paysans?; bombardements de villages par l'artillerie et l'aviation, emploi de gaz de combat pour ?nettoyer? les forêts où se réfugiaient les insurgés. Ces violences de guerre allèrent de pair avec des déportations massives de populations civiles, l'exécution d'otages, l'enfermement de centaines de milliers de personnes dans des camps de concentration [25] [25] Les premiers camps de concentration mis en place par le. polo ralph lauren promo
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