17 Examinons à présent comment Freud rencontre et élabore cette question dans le Malaise.18 Le socle sur lequel repose toute la construction est ce qu'il postule comme les trois sources fondamentales à l'origine de toute la souffrance humaine. xA0;La souffrance, écrit-il, nous menace de trois c?tésxA0;: dans notre propre corps qui, destiné à la déchéance et à la dissolution, ne peut même se passer de ces signaux d'alarme que constituent la douleur et l'angoissexA0;; du c?té du monde extérieur, lequel dispose de forces invincibles et inexorables pour s'acharner contre nous et nous anéantirxA0;; la troisième menace enfin provient de nos rapports avec les autres êtres humains. La souffrance issue de cette source nous est plus dure peut-être que tout autrexA0;; nous sommes enclins à la considérer comme un accessoire en quelque sorte superflu, bien qu'elle n'appartienne pas moins à notre sort et soit aussi inévitable que celle dont l'origine est autrexA0; (1929, p.x00A0;21). Cette assignation freudienne de trois sources fondamentales à la souffrance humaine peut para?tre à première vue, arbitraire, sommaire ou réductrice. Pourtant, sous son apparente trivialité, elle isole précisément le point à propos duquel la psychanalyse est convoquée voire provoquée à une élaboration et à une élucidation. pliages longchamp soldes Ce point est spécifique au parlêtre en ceci qu'il ne concerne ni la nature dont la force et la surpuissance plongent l'homme dans la détresse et dans la déréliction 150;, ni le corps propre 150; qui est fragile et vulnérable en tant qu'il est supporté par un organisme vivant sujet aux altérations liées au temps, à la maladie et finalement à la mort 150;, mais les xA0;rapports avec les autres êtres humainsxA0;.19 Il est remarquable que Freud n'ait utilisé la notion de rapport ni s'agissant de la relation de l'homme à la nature, ni s'agissant de sa relation à son corps propre. S'y déchiffre que ce sont la nature et le corps propre en eux-mêmes et non le rapport que l'homme entretient à l'une ou à l'autre qui font d'eux des sources de souffrances pour l'homme. En revanche, ce ne sont pas les autres hommes comme tels mais les rapports de l'homme aux autres êtres humains qui constituent la troisième source de souffrance. C'est dire que cette souffrance est tout à fait spécifique.20 L'hypothèse freudienne conduirait donc à distinguer deux p?les opposésxA0;: un p?le naturel, dirons-nous, où nous pouvons inscrire le monde extérieur et le corps propre et un p?le social où s'inscriraient les relations aux autres hommes. C'est précisément entre ces deux p?les, également porteurs de menaces de souffrance, que doit être située ce que Freud appelle la Kultur, Civilisation ou Culture, et qu'il définit comme xA0;la totalité des ?uvres et organisations dont l'institution nous éloigne de l'état animal de nos ancêtres et qui servent à deux finsxA0;: la protection de l'homme contre la nature et la réglementation des hommes entre euxxA0; (1929, p. cabas vanessa bruno x00A0;37).21 La Kultur freudienne comporte d'emblée deux versants distincts voire opposés. Le premier concerne la Nature, sa domestication, devenue plus tard avec la science 150; et ses interprétations baconienne et cartésienne 150; sa dominationxA0;: c'est le versant des techniques, des ouvrages, des sciences et des arts. Le second concerne les rapports des hommes entre eux, ainsi que la symbolisation, la codification voire la sublimation de ces rapports au travers du droit, de l'éthique et de la politique. Le corps propre, préalablement situé du c?té de la nature, en tant qu'organisme vivant, passe dans cette nouvelle distribution de l'autre c?té, ne serait-ce que pour autant qu'il viendra fonctionner comme objet sexuel, force de travail ou support matériel du sujet de droit ou du sujet politique.22 Le paradoxe que relève alors Freud est le suivantxA0;: la Civilisation, que les hommes inventent pour remédier ou pour se prémunir contre les souffrances qui s'originent dans la réalité extérieure, le corps propre et les relations interhumaines, se révèle être finalement le principe de souffrances encore plus vives et peut-être plus irréductibles que celles qu'elle est destinée à combattre et à éradiquer.23 Nous le savons à présent, l'objet de Malaise dans la civilisation n'est pas la Culture 150; et c'est pourquoi il ne s'agit pas d'un essai d'anthropologie 150;, mais le malaise de l'homme dans la civilisation moderne, et au-delà dans toute civilisation. longchamp sac prix Pour rendre raison de ce malaise, Freud propose une théorie du lien social fondée sur une métaphore inaugurale et fondatrice, à savoir la substitution du droit à la force brutale. C'est dans cette perspective qu'il va introduire la notion de violence définissable dans ce cadre comme exercice non réglé de la force pour posséder, soumettre ou détruire.24 Examinons à présent comment Freud est conduit à introduire cette métaphore du Droit dont nous proposons la schématisation suivantexA0;: 25 C'est au chapitre III de son ouvrage que Freud s'interroge sur les indices auxquels se reconna?t le niveau culturel d'un pays. Il en retient, grosso modo, une série de quatrexA0;: La domination de la nature. La beauté, la propreté et l'ordre. Le prix accordé aux activités psychiques supérieures (sciences, arts, lettres, etc.) et r?le des idées (mythes, religions, idéologies, théories) dans la conduite des hommes.
Ce point est spécifique au parlêtre en ceci qu'il ne concerne ni la nature dont la force et la surpuissance plongent l'homme dans la détresse et dans la déréliction 150;, ni le corps propre 150; qui est fragile et vulnérable en tant qu'il est supporté par un organisme vivant sujet aux altérations liées au temps, à la maladie et finalement à la mort 150;, mais les xA0;rapports avec les autres êtres humainsxA0;.19 Il est remarquable que Freud n'ait utilisé la notion de rapport ni s'agissant de la relation de l'homme à la nature, ni s'agissant de sa relation à son corps propre. S'y déchiffre que ce sont la nature et le corps propre en eux-mêmes et non le rapport que l'homme entretient à l'une ou à l'autre qui font d'eux des sources de souffrances pour l'homme. En revanche, ce ne sont pas les autres hommes comme tels mais les rapports de l'homme aux autres êtres humains qui constituent la troisième source de souffrance. C'est dire que cette souffrance est tout à fait spécifique.20 L'hypothèse freudienne conduirait donc à distinguer deux p?les opposésxA0;: un p?le naturel, dirons-nous, où nous pouvons inscrire le monde extérieur et le corps propre et un p?le social où s'inscriraient les relations aux autres hommes. C'est précisément entre ces deux p?les, également porteurs de menaces de souffrance, que doit être située ce que Freud appelle la Kultur, Civilisation ou Culture, et qu'il définit comme xA0;la totalité des ?uvres et organisations dont l'institution nous éloigne de l'état animal de nos ancêtres et qui servent à deux finsxA0;: la protection de l'homme contre la nature et la réglementation des hommes entre euxxA0; (1929, p. cabas vanessa bruno x00A0;37).21 La Kultur freudienne comporte d'emblée deux versants distincts voire opposés. Le premier concerne la Nature, sa domestication, devenue plus tard avec la science 150; et ses interprétations baconienne et cartésienne 150; sa dominationxA0;: c'est le versant des techniques, des ouvrages, des sciences et des arts. Le second concerne les rapports des hommes entre eux, ainsi que la symbolisation, la codification voire la sublimation de ces rapports au travers du droit, de l'éthique et de la politique. Le corps propre, préalablement situé du c?té de la nature, en tant qu'organisme vivant, passe dans cette nouvelle distribution de l'autre c?té, ne serait-ce que pour autant qu'il viendra fonctionner comme objet sexuel, force de travail ou support matériel du sujet de droit ou du sujet politique.22 Le paradoxe que relève alors Freud est le suivantxA0;: la Civilisation, que les hommes inventent pour remédier ou pour se prémunir contre les souffrances qui s'originent dans la réalité extérieure, le corps propre et les relations interhumaines, se révèle être finalement le principe de souffrances encore plus vives et peut-être plus irréductibles que celles qu'elle est destinée à combattre et à éradiquer.23 Nous le savons à présent, l'objet de Malaise dans la civilisation n'est pas la Culture 150; et c'est pourquoi il ne s'agit pas d'un essai d'anthropologie 150;, mais le malaise de l'homme dans la civilisation moderne, et au-delà dans toute civilisation. longchamp sac prix
Pour rendre raison de ce malaise, Freud propose une théorie du lien social fondée sur une métaphore inaugurale et fondatrice, à savoir la substitution du droit à la force brutale. C'est dans cette perspective qu'il va introduire la notion de violence définissable dans ce cadre comme exercice non réglé de la force pour posséder, soumettre ou détruire.24 Examinons à présent comment Freud est conduit à introduire cette métaphore du Droit dont nous proposons la schématisation suivantexA0;: 25 C'est au chapitre III de son ouvrage que Freud s'interroge sur les indices auxquels se reconna?t le niveau culturel d'un pays. Il en retient, grosso modo, une série de quatrexA0;: La domination de la nature. La beauté, la propreté et l'ordre. Le prix accordé aux activités psychiques supérieures (sciences, arts, lettres, etc.) et r?le des idées (mythes, religions, idéologies, théories) dans la conduite des hommes.
To Top