22 Au moment où l'historiographie la plus récente renouvelle largement l'intérêt scientifique porté aux écrits du ?for privé?, cette publication vient fort justement alimenter les débats concernant ce type de sources. En effet, Nicolas Lyon-Caen a principalement composé son étude autour, d'une part, du récit autobiographique de Jacques Homassel (1656-1747) datant des années 1730-1740, d'autre part, de la ?biographie-hagiographie? de sa s?ur Michelle (1655-1702), rédigée par la fille de ce dernier, Marie-Catherine (l'un comme l'autre sont retranscrits intégralement en annexe). Mais, en bon chartiste, l'auteur a su compléter la lecture croisée de ces deux principaux documents par la collecte de sources complémentaires?: autobiographie spirituelle de Marie-Catherine, lettres provenant des archives familiales, etc. Le minutier central des notaires parisiens a aussi été largement mis à contribution. Ce corpus archivistique très riche permet donc à l'auteur de retracer avec rigueur la trajectoire ascensionnelle des Homassel, depuis le milieu du XVIIe siècle jusque dans les années 1750. En outre, les références bibliographiques, indiquées en notes, permettent d'insérer le parcours de ce lignage au sein de ces acteurs ?moyens? de la société d'Ancien Régime. En effet, l'étude de cette famille permet d'éclairer d'un jour nouveau cette ?vie de boutique? du monde des marchands d'envergure moyenne, au sein duquel les règles de la solidarité familiale jouent pleinement. chemise burberry pas cher Lorrains, les Homassel puisent leurs racines dans la région de Verdun. Les itinéraires de leurs membres les conduisent notamment dans la capitale, ville théoriquement incontournable de la mobilité sociale. Mais, comme le montre l'auteur en décryptant avec minutie l'ensemble des mécanismes sociaux à l'?uvre, cette intégration au sein des corporations se fait parfois au prix d'un certain déclassement social. En définitive, c'est la révocation de l'édit de Nantes qui permet à Jacques de prendre véritablement son envol. Alors au service du banquier protestant Jean de La Gueze, il bénéficie de la nouvelle législation pour prendre la tête de la manufacture de moquette de ce dernier, située à Abbeville. Assez rapidement, il accède donc à ce monde du patriciat qu'il avait tant de mal à intégrer dans le cas parisien. Au moment de son décès, sa succession s'élève à 200 000 livres. burberry pas cher Jacques est devenu également un propriétaire foncier et un seigneur non négligeable de la campagne picarde. Pour sa part, sa s?ur Michelle, se distingue en suivant les voies d'une piété rigoriste et d'une grande ascèse. Cette vie de sainteté fournit un témoignage précieux sur les pratiques du milieu dévot parisien en cette fin du XVIIe siècle. Au total, Nicolas Lyon-Caen offre au lecteur une belle le?on de ?fabrique de l'histoire?, en ayant recours à des sources variées, finement mises en relation.23 Stéphane GomisLe sentiment national dans l'Europe méridionale aux XVIe et XVIIe siècles (France, Espagne, Italie), études réunies et présentées par Alain Tallon, Madrid, Casa de Velázquez, ?Collection de la Casa de Velázquez?, vol. 97, 2007, 367 p.24 Ce volume rassemble les seize communications prononcées lors d'un colloque international qui s'est tenu dans la capitale espagnole les 27 et 28 septembre 2004. burberry homme pas cher Centré sur un sujet complexe nourrissant de multiples débats, l'ouvrage aborde la question du sentiment national à l'époque moderne dans un espace d'étude original?: l'Europe méridionale. Le choix de focaliser cette rencontre sur trois pays (France, Espagne et Italie), à la fois proches et très divers, favorise les comparaisons historiques, historiographiques et méthodologiques, tout en permettant à l'analyse de dépasser le cadre d'étude traditionnel réduit à l'échelle d'une seule nation. L'approche comparative cherche également à se détacher de la vision restrictive du sentiment national considéré sous le seul angle de l'expression politique. Ainsi, les sphères culturelles et religieuses apparaissent également comme des espaces privilégiés pour la défense et l'affirmation de cet affect si particulier. L'objectif de ces différentes contributions est à la fois d'élargir et d'affiner le sens d'un concept dont la définition reste aujourd'hui encore problématique. C'est d'ailleurs avec une certaine provocation que Jean-Frédéric Schaub se demande si le sentiment national est ?une catégorie pertinente pour comprendre les adhésions et les conflits sous l'Ancien Régime?, et conclut par la nécessité de ne pas calquer des questionnements trop actuels sur cette période. Cette réflexion nécessaire laisse place à un ensemble d'articles où l'affect national se mêle sans concurrence à d'autres sentiments identitaires.
started by xcute489 on 08 Nov 14
Lorrains, les Homassel puisent leurs racines dans la région de Verdun. Les itinéraires de leurs membres les conduisent notamment dans la capitale, ville théoriquement incontournable de la mobilité sociale. Mais, comme le montre l'auteur en décryptant avec minutie l'ensemble des mécanismes sociaux à l'?uvre, cette intégration au sein des corporations se fait parfois au prix d'un certain déclassement social. En définitive, c'est la révocation de l'édit de Nantes qui permet à Jacques de prendre véritablement son envol. Alors au service du banquier protestant Jean de La Gueze, il bénéficie de la nouvelle législation pour prendre la tête de la manufacture de moquette de ce dernier, située à Abbeville. Assez rapidement, il accède donc à ce monde du patriciat qu'il avait tant de mal à intégrer dans le cas parisien. Au moment de son décès, sa succession s'élève à 200 000 livres. burberry pas cher Jacques est devenu également un propriétaire foncier et un seigneur non négligeable de la campagne picarde. Pour sa part, sa s?ur Michelle, se distingue en suivant les voies d'une piété rigoriste et d'une grande ascèse. Cette vie de sainteté fournit un témoignage précieux sur les pratiques du milieu dévot parisien en cette fin du XVIIe siècle. Au total, Nicolas Lyon-Caen offre au lecteur une belle le?on de ?fabrique de l'histoire?, en ayant recours à des sources variées, finement mises en relation.23 Stéphane GomisLe sentiment national dans l'Europe méridionale aux XVIe et XVIIe siècles (France, Espagne, Italie), études réunies et présentées par Alain Tallon, Madrid, Casa de Velázquez, ?Collection de la Casa de Velázquez?, vol. 97, 2007, 367 p.24 Ce volume rassemble les seize communications prononcées lors d'un colloque international qui s'est tenu dans la capitale espagnole les 27 et 28 septembre 2004. burberry homme pas cher
Centré sur un sujet complexe nourrissant de multiples débats, l'ouvrage aborde la question du sentiment national à l'époque moderne dans un espace d'étude original?: l'Europe méridionale. Le choix de focaliser cette rencontre sur trois pays (France, Espagne et Italie), à la fois proches et très divers, favorise les comparaisons historiques, historiographiques et méthodologiques, tout en permettant à l'analyse de dépasser le cadre d'étude traditionnel réduit à l'échelle d'une seule nation. L'approche comparative cherche également à se détacher de la vision restrictive du sentiment national considéré sous le seul angle de l'expression politique. Ainsi, les sphères culturelles et religieuses apparaissent également comme des espaces privilégiés pour la défense et l'affirmation de cet affect si particulier. L'objectif de ces différentes contributions est à la fois d'élargir et d'affiner le sens d'un concept dont la définition reste aujourd'hui encore problématique. C'est d'ailleurs avec une certaine provocation que Jean-Frédéric Schaub se demande si le sentiment national est ?une catégorie pertinente pour comprendre les adhésions et les conflits sous l'Ancien Régime?, et conclut par la nécessité de ne pas calquer des questionnements trop actuels sur cette période. Cette réflexion nécessaire laisse place à un ensemble d'articles où l'affect national se mêle sans concurrence à d'autres sentiments identitaires.