Il y a une parenté entre la veilleuse qui veille et l’âme qui songe. Pour l’une comme pour l’autre le temps est lent. Dans le songe et la lueur se tient la même patience. Alors le temps s’approfondit ; les images et les souvenirs se rejoignent. Le rêveur de flamme unit ce qu’il voit et ce qu’il a vu. Il connaît la fusion de l’imagination et de la mémoire. Il s’ouvre alors à toutes les aventures de la rêverie ; il accepte l’aide des grands rêveurs, il entre dans le monde des poètes.
La Flamme d’une chandelle [1961], 2e édition, Paris, PUF, 1962, p. 12.