10Il est seul, pour le moment, il a des loisirs… il regarde lesmeubles… l'un d'eux, fort curieux, et ressemblant à un coffrefort, a unetoute petite serrure… Tiens ! Tiens ! Cela l'intéresse… Comme il a sur luila petite clef de cuivre… il y pense… liaison d'idées. Il essaye la clef dansla serrure ; la porte s'ouvre… Des papiers ! Il faut que ces papiers soientbien précieux pour qu'on les ait enfermés dans un meuble aussi particulier… pour qu'on tienne tant à la clef qui ouvre ce meuble… Eh ! Eh ! celapeut toujours servir… à un petit chantage… cela l'aidera peutêtre dansses desseins amoureux… Vite, il fait un paquet de ces paperasses et va ledéposer dans le lavatory du vestibule. Entre l'expédition du pavillon etla nuit de l'assassinat du garde, Larsan a eu le temps de voir cequ'étaient ces papiers. Qu'en feraitil ? Ils sont plutôt compromettants…Cette nuitlà, il les rapporta au château… Peutêtre atil espéré du retourde ces papiers, qui représentaient vingt ans de travaux, une reconnaissance quelconque de Mlle Stangerson… Tout est possible, dans un cerveau comme celuilà ! … Enfin, quelle qu'en soit la raison, il a rapporté les papiers et il en était bien débarrassé ! Rouletabille toussa et je compris ce que signifiait cette toux. Il était évidemment embarrassé, à ce point de ses explications, par la volonté qu'ilavait de ne point donner le véritable motif de l'attitude effroyable deLarsan visàvis de Mlle Stangerson. Son raisonnement était trop incomplet pour satisfaire tout le monde, et le président lui en eut certainementfait l'observation, si, malin comme un singe, Rouletabille ne s'était écrié :« Maintenant, nous arrivons à l'explication du mystère de la ChambreJaune! » Il y eut, dans la salle, des remuements de chaises, de légères bousculades, des « chut ! » énergiques. La curiosité était poussée à son comble. Sac Longchamp Pas Cher trousse longchamp pliage pas cher« Mais, fit le président, il me semble, d'après votre hypothèse, monsieur Rouletabille, que le mystère de la «Chambre Jaune» est tout expliqué. Et c'est Frédéric Larsan qui nous l'a expliqué luimême en secontentant de tromper sur le personnage, en mettant M. Robert Darzac àsa propre place. Il est évident que la porte de la «Chambre Jaune» s'estouverte quand M. Stangerson était seul, et que le professeur a laissé passer l'homme qui sortait de la chambre de sa fille, sans l'arrêter, peutêtremême sur la prière de sa fille, pour éviter tout scandale ! … - Non, m'sieur le président, protesta avec force le jeune homme. Vousoubliez que Mlle Stangerson, assommée, ne pouvait plus faire de prière,qu'elle ne pouvait plus refermer sur elle ni le verrou ni la serrure… Vousoubliez aussi que M. Stangerson a juré sur la tête de sa fille à l'agonieque la porte ne s'était pas ouverte ! - C'est pourtant, monsieur, la seule façon d'expliquer les choses ! LaChambre Jaune était close comme un coffrefort. sac longchamp solde 2014 sac longchamp bandouliere pas cher Pour me servir de vosexpressions, il était impossible à l'assassin de s'en échapper « normalement ou anormalement ». Quand on pénètre dans la chambre, on ne letrouve pas ! Il faut bien pourtant qu'il s'échappe ! … - C'est tout à fait inutile, m'sieur le président… - Comment cela ? - Il n'avait pas besoin de s'échapper, s'il n'y était pas ! » Rumeurs dans la salle… « Comment, il n'y était pas ? - Évidemment non ! Puisqu'il ne pouvait pas y être, c'est qu'il n'y étaitpas ! Il faut toujours, m'sieur l'président, s'appuyer sur le bon bout de saraison ! - Mais toutes les traces de son passage ! protesta le président. - Ça, m'sieur le président, c'est le mauvais bout de la raison ! … Lebon bout nous indique ceci : depuis le moment où Mlle Stangerson s'estenfermée dans sa chambre jusqu'au moment où l'on a défoncé la porte, ilest impossible que l'assassin se soit échappé de cette chambre ; et,comme on ne l'y trouve pas, c'est que, depuis le moment de la fermeturede la porte jusqu'au moment où on la défonce, l'assassin n'était pas dansla chambre ! - Mais les traces ? - Eh ! m'sieur le président… Ça, c'est les marques sensibles, encoreune fois… les marques sensibles avec lesquelles on commet tantd'erreurs judiciaires parce qu'elles vous font dire ce qu'elles veulent ! Ilne faut point, je vous le répète, s'en servir pour raisonner ! Il faut raisonner d'abord ! Et voir ensuite si les marques sensibles peuvent entrer dansle cercle de votre raisonnement… J'ai un tout petit cercle de vérité incontestable : l'assassin n'était point dans la Chambre Jaune ! Pourquoi atoncru qu'il y était ? À cause des marques de son passage ! Mais il peut êtrepassé avant ! Que disje : il « doit » être passé avant. La raison me ditqu'il faut qu'il soit passé là, avant ! Examinons les marques et ce quenous savons de l'affaire, et voyons si ces marques vont à l'encontre de cepassage avant… avant que Mlle Stangerson s'enferme dans sa chambre,devant son père et le père Jacques ! « Après la publication de l'article du Matin et une conversation quej'eus dans le trajet de Paris à ÉpinaysurOrge avec le juge d'instruction,la preuve me parut faite que la «Chambre Jaune» était mathématiquement close et que, par conséquent, l'assassin en avait disparu avantl'entrée de Mlle Stangerson dans sa chambre, à minuit. « Les marques extérieures se trouvaient alors être terriblement « contrema raison ». Mlle Stangerson ne s'était pas assassinée toute seule, et cesmarques attestaient qu'il n'y avait pas eu suicide. L'assassin était doncvenu avant ! Mais comment Mlle Stangerson n'avaitelle été assassinéequ'après ? ou plutôt « ne paraissaitelle » avoir été assassinée qu'après ?Il me fallait naturellement reconstituer l'affaire en deux phases, deuxphases bien distinctes l'une de l'autre de quelques heures : la premièrephase pendant laquelle on avait réellement tenté d'assassiner Mlle Stangerson, tentative qu'elle avait dissimulée ; la seconde phase pendant laquelle, à la suite d'un cauchemar qu'elle avait eu, ceux qui étaient dans lelaboratoire avaient cru qu'on l'assassinait ! « Je n'avais pas encore, alors, pénétré dans la «Chambre Jaune». trousse longchamp pliage pas cher sac à dos longchamp pas cherQuelles étaient les blessures de Mlle Stangerson ? Des marques de strangulation et un coup formidable à la tempe… Les marques de strangulation ne me gênaient pas. Elles pouvaient avoir été faites « avant» et Mlle Stangerson les avait dissimulées sous une collerette, un boa,n'importe quoi ! Car, du moment que je créais, que j'étais obligé de diviser l'affaire en deux phases, j'étais acculé à la nécessité de me dire queMlle Stangerson avait caché tous les événements de la première phase ;elle avait des raisons, sans doute, assez puissantes pour cela, puisqu'ellen'avait rien dit à son père et qu'elle dut raconter naturellement au juged'instruction l'agression de l'assassin dont elle ne pouvait nier le passage, comme si cette agression avait eu lieu la nuit, pendant la secondephase ! Elle y était forcée, sans quoi son père lui eût dit : « Que nous astu caché là ? Que signifie « ton silence après une pareille agression » ? » « Elle avait donc dissimulé les marques de la main de l'homme à soncou. Mais il y avait le coup formidable de la tempe ! Ça, je ne le comprenais pas ! Surtout quand j'appris que l'on avait trouvé dans la chambreun os de mouton, arme du crime… Elle ne pouvait avoir dissimulé qu'onl'avait assommée, et cependant cette blessure apparaissait évidemmentcomme ayant dû être faite pendant la première phase puisqu'elle nécessitait la présence de l'assassin ! J'imaginai que cette blessure était beaucoup moins forte qu'on ne le disait - en quoi j'avais tort - et je pensai queMlle Stangerson avait caché la blessure de la tempe sous une coiffure enbandeaux ! « Quant à la marque, sur le mur, de la main de l'assassin blessée par lerevolver de Mlle Stangerson, cette marque avait été faite évidemment «avant » et l'assassin avait été nécessairement blessé pendant la premièrephase, c'estàdire pendant qu'il était là ! Toutes les traces du passage del'assassin avaient été naturellement laissées pendant la première phase :L'os de mouton, les pas noirs, le béret, le mouchoir, le sang sur le mur,sur la porte et par terre… De toute évidence, si ces traces étaient encorelà, c'est que Mlle Stangerson, qui désirait qu'on ne sût rien et qui agissaitpour qu'on ne sût rien de cette affaire, n'avait pas encore eu le temps deles faire disparaître ! Ce qui me conduisait à chercher la première phasede l'affaire dans un temps très rapproché de la seconde. Si, après la première phase, c'estàdire après que l'assassin se fût échappé, aprèsqu'ellemême eût en hâte regagné le laboratoire où son père la retrouvait, travaillant, - si elle avait pu pénétrer à nouveau un instant dans lachambre, elle aurait au moins fait disparaître, tout de suite, l'os de mouton, le béret et le mouchoir qui traînaient par terre. Mais elle ne le tentapas, son père ne l'ayant pas quittée. Après, donc, cette première phase,elle n'est entrée dans sa chambre qu'à minuit. Quelqu'un y était entré àdix heures : le père Jacques, qui fit sa besogne de tous les soirs, ferma les volets et alluma la veilleuse.
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