Culture le Juillet Lettres françaises Le regard et le cadre J'ai découvert l'art théâtral dans un théâtre à l'italienne avec des outils d'observation venant de mes professeurs en arts plastiques. Ils m'enseignaient que le point de fuite était une institution politique et que le choix architectural présidant à cette salle était celui d'une société se regardant en train de regarder. Les questions sur le cadre, le support ou la surface devenaient nos vivacités, nos inquiétudes. Il était question avec un professeur qui s'appelait Noble, de bord, et de grain (il entretenait un écart rageur entre la réflexion et l'application nous permettant de ne jamais chercher à produire une trouvaille, c'était son enseignement politique indirect, j'en prends conscience aujourd'hui). Cela fondait une jubilation, une euphorie. Nous regardions les alentours de l'oeuvre, ses abords, ses extensions physiques et abstraites avec autant de soin que l'oeuvre ellemême. Sac Longcohamp Solde En allant au théâtre, dans la nouvelle salle construite dans la ville, je pouvais admirer l'effort de tous pour établir une égalité du regard. Sac Longchamp Travel L'hémicycle des sièges, la qualité de la courbe tendaient à ce que tout le monde voit pareil. Les alentours de la scène étaient un peu négligés, laissés à leur fonction première : un bar, un hall, un comptoir de vente, des escaliers pour rejoindre les espaces de la représentation. À cette époque je devenais figurant, et mon lieu d'observation changea. Je voyais les spectateurs en train d'assister à la représentation depuis l'intérieur du tableau. Je suivais des yeux les bords du cadre de scène. Un jour, je suivis un des acteurs important de la distribution, je devais tenir son accessoire, je crois un bouclier (le texte de Roubaud et Delay me reste, tout est dissous autour). Sac Longcohamp pas cherJe ne vois pas son regard, il est habité me disje, il est pris par son rôle. Sac Longchamp 1623 pas cher Je le vois passer le cadre, sortir de la scène puis attendre, le regard dirigé vers la réalité d'un espace concret. Il devient beau, pousse dans ce recoin une grâce cachée du public. Je me dis que les spectateurs devraient voir ça, surtout ça. L'attente entre deux cadrages est le rendezvous que je me donne avec tous les acteurs. J'en fais ma compulsion, ma manie. J'aménage un lieu d'observation de ce qui se passe quand un acteur revient de la scène et entre dans la vie. Sac Longcohamp Pliage pas cher Le passage est étroit, la peau est d'une consistance variable, puisque chacun prolonge plus ou moins la suite de son exposition aux regards des spectateurs. Sac Longchamp Cabas pas cher J'identifie la surface et le support du théâtre comme l'étendue de la zone qui sépare les deux temps que constituent l'exposition sur la scène et le retrait vers l'àcôté. Le cadre que je me fais me permet d'entendre le texte, de voir des coins de jeu, des départs de mouvements dont je ne connais pas la destination, d'assister à la séparation, de regarder les chemins de construction d'un ensemble de personnes qui jouent et ne jouent plus. C'est la position du spectateur idéal : celui qui désenchante le monde et, en même temps, se laisse emporter par le ravissement de ce qu'il devine (car làbas, sur la scène dont je ne vois qu'une partie, tout le sens est assumé et représenté, mais l'élégance est de ne pas m'assigner à cette version du monde vue). Plus je fréquente l'art du théâtre, plus l'effort concentré sur l'instant de la vision du spectacle me déçoit, me rend triste ou parfois me fatigue de tant de moyens mis à la dépense pour me convaincre. Tant d'efforts déployés pour calculer une vision commune et si peu pour réfléchir les espaces, avant, après et à côté de la représentation. L'investissement décoratif, financier, va droit dans la ligne de mire de la scène et vers le fond de sa ligne de fuite, là où convergent les regards. Sac LongcohampLe travail doit s'apprécier fini, terminé et décoré.
started by waimaobbb on 21 Aug 14
L'hémicycle des sièges, la qualité de la courbe tendaient à ce que tout le monde voit pareil. Les alentours de la scène étaient un peu négligés, laissés à leur fonction première : un bar, un hall, un comptoir de vente, des escaliers pour rejoindre les espaces de la représentation. À cette époque je devenais figurant, et mon lieu d'observation changea. Je voyais les spectateurs en train d'assister à la représentation depuis l'intérieur du tableau. Je suivais des yeux les bords du cadre de scène. Un jour, je suivis un des acteurs important de la distribution, je devais tenir son accessoire, je crois un bouclier (le texte de Roubaud et Delay me reste, tout est dissous autour). Sac Longcohamp pas cherJe ne vois pas son regard, il est habité me disje, il est pris par son rôle. Sac Longchamp 1623 pas cher Je le vois passer le cadre, sortir de la scène puis attendre, le regard dirigé vers la réalité d'un espace concret. Il devient beau, pousse dans ce recoin une grâce cachée du public. Je me dis que les spectateurs devraient voir ça, surtout ça. L'attente entre deux cadrages est le rendezvous que je me donne avec tous les acteurs. J'en fais ma compulsion, ma manie. J'aménage un lieu d'observation de ce qui se passe quand un acteur revient de la scène et entre dans la vie. Sac Longcohamp Pliage pas cher Le passage est étroit, la peau est d'une consistance variable, puisque chacun prolonge plus ou moins la suite de son exposition aux regards des spectateurs. Sac Longchamp Cabas pas cher
J'identifie la surface et le support du théâtre comme l'étendue de la zone qui sépare les deux temps que constituent l'exposition sur la scène et le retrait vers l'àcôté. Le cadre que je me fais me permet d'entendre le texte, de voir des coins de jeu, des départs de mouvements dont je ne connais pas la destination, d'assister à la séparation, de regarder les chemins de construction d'un ensemble de personnes qui jouent et ne jouent plus. C'est la position du spectateur idéal : celui qui désenchante le monde et, en même temps, se laisse emporter par le ravissement de ce qu'il devine (car làbas, sur la scène dont je ne vois qu'une partie, tout le sens est assumé et représenté, mais l'élégance est de ne pas m'assigner à cette version du monde vue). Plus je fréquente l'art du théâtre, plus l'effort concentré sur l'instant de la vision du spectacle me déçoit, me rend triste ou parfois me fatigue de tant de moyens mis à la dépense pour me convaincre. Tant d'efforts déployés pour calculer une vision commune et si peu pour réfléchir les espaces, avant, après et à côté de la représentation. L'investissement décoratif, financier, va droit dans la ligne de mire de la scène et vers le fond de sa ligne de fuite, là où convergent les regards. Sac LongcohampLe travail doit s'apprécier fini, terminé et décoré.