émotion fut à son comble devant un crime que beaucoup crurent intentionnellement sacrilège, alors que seul le hasard guidait les obus meurtriers. exode du printemps et la mobilisation de tous les transports en direction du front menacé allaient augmenter encore les difficultés du ravitaillement. Au contraire de Allemagne condamnée aux restrictions, il est vrai, par le blocus allié , la France avait beaucoup tardé à prendre des mesures de rationnement. Il fallut résoudre à partir de mars . Mais c'est en février , seulement, que furent instituées les cartes que on vit reparaître en lorsque tout fut rationné : le pain ( grammes par jour, mais c'était la base de la nourriture), le sucre, le tabac, le beurre, le charbon ( kilos par mois et par foyer). La spéculation allant de pair avec les restrictions, les prix galopent. Le beurre, pour ne retenir qu'un exemple, est passé de francs le kilo à , puis à francs. sac besace longchamps pas cher soldes sac besace longchamps pas cher soldesEt les salaires n'ont pas suivi. Pour des journées de huit heures (parfois dix), les ouvriers spécialisés touchent , franc par heure, les manoeuvres, franc, les femmes, nombreuses à usine franc, et les jeunes filles de moins de ans, franc. Sans doute étaitce «mieux» que ces modestes , franc touchés comme femme de mobilisé (avec un supplément de , franc par enfant), mais les «munitionettes», scandalisées par les différences de salaires alors qu'elles effectuaient le même travail que les hommes, furent souvent à origine des mouvements de revendication et des grèves de et . On a souvent parlé des mutineries de dans armée française ; peu souvent évoqué les révoltes ouvrières. Provoquées par la misère, elles étaient également par hostilité des socialistes, dont des parlementaires avaient voté contre investiture de Clemenceau, le novembre , et par les positions «pacifistes» de syndicats dont certains dirigeants rêvaient, à exemple de ce qui venait de se passer en Russie, d'une révolution sociale conduisant à la paix avec Allemagne. En mars , au plus fort de offensive allemande, il fallut envoyer en province vingtneuf départements étant touchés par les grèves et les manifestations cinq des huit divisions de cavalerie que possédait alors armée française. A Paris, si les grandes grèves du printemps appartenaient au passé ouvriers, membres le plus souvent de la Fédération des métaux, y avaient participé , le sentiment de lassitude était général devant cette guerre qui n'en finissait pas, et dont les soldats du front, dans leurs lettres (mais la censure veillait) et plus encore au cours de leurs brèves permissions, disaient toute horreur. beaace pliage sac bandouliere longchamps beaace pliage sac bandouliere longchamps La France était devenue un pays de femmes en deuil (près de million de nos soldats sont tombés au er janvier ), un pays d'orphelins. Dans les campagnes qui ont fourni le gros des régiments de combattants et peuplé les grands cimetières, la femme s'est mise à la charrue. C'est elle, aidée des gosses, qui nourrit le pays. En tremblant de voir arriver, vêtu de son costume du dimanche, le maire du village, porteur de la terrible nouvelle : homme «est mort pour la France». Bien sûr, il y a les communiqués toujours rassurants et les «cocoricants» articles d'une presse étroitement surveillée. Il y a le Paris qui donne le change. Le Paris des profiteurs de guerre, caricaturés par Abel Faivre : «Combien en aton arrêté aujourd'hui Ne vous inquiétez pas, cher ami, seulement deux offensives allemandes. sac beaace pliage sac bandouliere longchamps pas cher sac beaace pliage sac bandouliere longchamps pas cher» Le Paris des embusqués. «Mon fils Il reçoit en ce moment plus de obus par jour. Dans Argonne A usine de Puteaux.» Le Paris des permissionnaires boueux, sans le sou et dont certains n'ont pas retrouvé la femme laissée au foyer ; le Paris des amputés (on trouve, dans Illustration, des publicités pour des jambes artificielles) ; le Paris des brillants officiers d'étatmajor des dix ou douze nations alliées ; le Paris des cabarets, des dancings, de argent facile. Mais ce Paris occulte les réalités françaises. Il est peu question des populations des régions conquises par Allemand. Condamnées par autorité occupante à la récolte des orties (douze paragraphes expliquent les méthodes de cueillette et de séchage), elles sont expulsées par la Suisse lorsqu'elles n'ont plus la force de creuser des tranchées, de travailler pour la guerre contre la France. longchamps bordeaux et blanc longchamps bordeaux et blanc A quel moment le «paysage» français changeratil Lors de arrivée des Américains. Le jeune François Mauriac, qui habite Bordeaux, port principal de débarquement, note : «Pour la première fois depuis quatre ans, une rumeur de fête emplit la ville.» Ces grands Américains à la nuque blonde et rasée, à uniforme impeccable ah ! uniforme, il en fait chavirer des coeurs apportent avec le jazz dont Cocteau écrira qu'il s'agissait d' «un cataclysme apprivoisé» automobile, puisque leur armée était déjà la plus motorisée de toutes les armées et, ce qui est mille fois plus précieux, la certitude de la victoire. On le sait peu mais, si la guerre s'était poursuivie un an encore, leurs soldats auraient été plus nombreux chez nous que les soldats français. Acclamés à Paris, ils sont adoptés dans les départements du SudOuest, où se forment et s'entraînent leurs unités. Aujourd'hui encore, des nonagénaires se souviennent avoir fleuri la tombe de jeunes Américains, morts de cette grippe espagnole qui fera périr plus d'Américains, militaires et civils, que toutes les guerres du XXe siècle n'en ont tué. Grippe appelée «espagnole» par les Français qui croyaient qu'elle était transmise dans des boîtes de conserve importées d'Espagne, et dans lesquelles des «espions» avaient introduit des microbes, cette épouvantable épidémie fit morts en France, dont soldats. longchamps bordeaux et blanc solde pas cher longchamps bordeaux et blanc solde pas cherMais elle fut engloutie dans le souvenir collectif, sous le bruit des cloches, des cris d'enthousiasme, des farandoles qui accompagnèrent annonce de armistice. On avait beaucoup tremblé. Et brusquement, depuis qu'au milieu de juillet, la dernière offensive allemande avait été brisée, «le plan incliné» de la guerre était favorable aux Alliés. Cent villes en ruines reconquises, implication toujours plus grande des EtatsUnis de Wilson et de Pershing, enfin abdication de empereur Guillaume : tout disait aux Français que la victoire était proche, même s'ils n'en devinaient pas le jour. Ce fut le lundi novembre , par un temps admirable. été de la SaintMartin ! Alors, à heures, les cloches de toutes les églises de France se mirent à carillonner, et, à Paris, ce fut le délire. Toutes les fenêtres pavoisées aux couleurs alliées, tous les ateliers, les administrations, les lycées fermés «pour cause de victoire», le peuple se jette dans la rue.
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