La Sculpture casquée de Las Lomas révèle un épanouissement de ses moyens d'expression très impressionnant. Quand les Olmèques ont disparu, les Mayas créent plusieurs principautés dont les arts se caractérisent cette fois par une passion sans frein pour les pyramides et les vertigineuses et monumentales volées d'escalier. L'ensemble architectural de Monte Alban en est la manifestation la plus saisissante à l'aube de notre ère. Mais comment ne pas être fasciné par les décors géométriques des Anasazi ou aux formes zoomorphes de leurs vases ? Comment ne pas tomber en admiration devant le personnage en céramique creuse ou devant les figures fantastiques dans le style colima ? Quand on remonte le temps jusqu'à la catastrophe survenue à Tenochtilan, on est saisi par l'immense diversité des modes esthétiques des peuples amérindiens, de la sophistication baroque de la pyramide au Serpent à plumes de Xochicalco à l'étrangeté du Seigneur du monde des morts de la fin de la période classique jusqu'à la simplicité de l'Adolescent de Tamuin. Stierlin nous initie à ce monde qui a été effacé de la carte par une poignée de conquistadores dont il ne nous reste que le sentiment grâce à la belle peinture murale de Diego Rivera dans le palais national de Mexico, avec le lac de Texcoco et la pyramide double de Tlatecolco aujourd'hui exhumée, tout comme l'autel des crânes, près de la cathédrale. Gorgio Podestá commentaire La discussion est fermée : vous ne pouvez pas poster de nouveaux commentaires.Culture le Novembre Les LETTRES françaises L adieu à Germán Espinosa Germán Espinosa s'est éteint le octobre dernier, d'une pneumonie, dans une clinique du nord de Bogota. sac de voyage couleur taupe sac de voyage couleur taupeSur son blog, le jeune critique Sébastian Piñeda demande, aux internautes et aux amis, cinq minutes de silence à la mémoire du maître des lettres colombiennes. À Carthagène, la brise caribéenne a tout à coup vaincu « tous les porteurs d'orage » et se fait plus légère. Le journaliste et le biographe, le dramaturge et le traducteur, le conteur et le romancier, le diplomate et le maître à penser a rejoint « la vie impalpable et mystérieuse des songes », la « baie magique » peuplée de fantômes et de spectres errants, les fictions du réel et les rêves de la vie. De la côte caraïbe à la capitale colombienne, le mage n'a pas fini de transformer les rumeurs de la mer, d'interroger les puissances occultes, d'entrelacer les mythes, la diversité latinoaméricaine et les cultures universelles, de tisser ses trames subtiles et fascinantes saturées de fantaisies, de défendre les valeurs de l'esprit. L'auteur de plus de quarante ouvrages traduits en sept langues, dont le français, comme la Carthagénoise, « roman de cap et d'épices » composé quasiment d'un seul souffle et que l'UNESCO avait salué « comme l'une des principales oeuvres de la littérature colombienne », du Cortège du diable et du Signe du poisson, s'est passionné pour les lettres depuis l'enfance, il a gardé au profond du regard quelques pointes d'humour, la flamme de l'irrévérence : son premier poème, publié à l'âge de seize ans, au contenu fortement érotique, selon ses maîtres, lui valut l'expulsion du colegio Maya del Rosario. Prix national colombien, grand orden du ministère colombien de la Culture, Germán Espinosa avait reçu avec émotion, des mains de l'ambassadeur de France Daniel Parfait, la décoration de chevalier dans l'Ordre des arts et lettres, en . Son dernier ouvrage, Atiana, présenté à la Foire du livre de Bogota en septembre dernier, est un bel hommage à l'épouse à qui il est dédié , l'artiste plasticienne Joséfina Torrés, disparue il y a deux ans, son « âme jumelle », dont « les lèvres avaient la douceur du pétale ». sac de voyage couleur taupe longchamp pas cher sac de voyage couleur taupe longchamp pas cher Un roman en partie autobiographique traversé de vents contraires, de forces adverses, de magie noire qu'exerce avec talent Armando Garcia, sorcier de son état, dont le rire « est congelé dans la bouche », un roman où le narrateur incompris vit les délires et les souffrances de la maladie. Une grande tristesse m'envahit au souvenir de notre dernière et belle rencontre, il y a un an à peine, avant mon départ de Colombie, dans son modeste appartement de la tour Jimenes de Quesada, dans le centreville. Il avait généreusement accepté mon invitation à préfacer un petit ouvrage sur les droits de l'enfant. Il me disait, une fois de plus, combien il aimait la langue et la culture françaises dont il avait grande connaissance. Nous écoutions Debussy et Satie. Il avait toujours ce port altier, ce regard profond et bienveillant. Hasta luego Maestro, adieu l'ami. sac longchamps pliage epaule pas cher sac longchamps pliage epaule pas cherLes oeuvres de Germán Espinosa ont été publiées en français par les Éditions de la Différence. Marc Sagaert commentaire La discussion est fermée : vous ne pouvez pas poster de nouveaux commentaires.Culture le Novembre Les LETTRES françaises Deux plans et une seule vie Après l'Arrièrepays () et la Chatte à deux têtes (), de Jacques Nolot rejoue sa vie au cinéma dans Avant que j'oublie, dernier volet de sa trilogie autofictionnelle. On peut aimer un film in extremis, pour deux plans seulement ; deux plans inquiets où Pierre (Jacques Nolot), travesti en femme, s'arrête dans le hall d'une salle de Pigalle, fume nerveusement une dernière cigarette avant d'entrer en scène, alors que derrière lui la rue nocturne palpite d'une vie insolente. ; deux plans de fin sublimés par l'irruption de la e Symphonie de Gustav Mahler ; deux plans comme deux larmes qui, avant qu'on oublie et que le film s'oublie en basculant dans le noir, perlent sur l'écran enfin maquillé d'un cinéma jusquelà trop tenu et conscient de luimême ; deux plans rimmel à la grandiloquence muette et impure qui laissent s'écouler la vérité blessée sur un corps mis à nu dans une longue robe noire et un visage défait sous les mèches brunes d'une perruque ; deux plans comme l'épure d'un fantasme, comme un mémento. Avant ces deux plans, il y a eu la vie de Pierre, malade, filmé dans tous ses états ; une vie désertée faite de commerces sexuels, d'échanges de tous ordres, de moments de solitude dépensés pour rien à chercher à écrire et à tenir la mort à distance ; une vie que Jacques Nolot passe à la caisse enregistreuse de sa caméra pour apurer ses comptes et, dans une économie du désir qui tourne à vide, investir à la bourse des souvenirs. Une vie et deux beaux plans. sac longchamps pliage epaule soldes sac longchamps pliage epaule soldes , dans le cinéma comme il va, c'est déjà ça. José Moure commentaire La discussion est fermée : vous ne pouvez pas poster de nouveaux commentaires.Culture le Novembre Les LETTRES françaises Labyrinthe : un archétype décliné depuis des millénaires Hervé Brunon «Profond est le puits du passé. Ne devraiton pas dire qu'il est insondable ? » Le mot de Thomas Mann peut s'appliquer à l'origine immémoriale du labyrinthe, qui plonge dans la pénombre du Néolithique ou, tout au moins, de l'Âge du bronze, à l'époque où ce motif primordial, sous la forme d'un itinéraire unique portant irrémédiablement et fatalement au centre à l'issue de sept circuits spiralés concentriques le fameux « type crétois » , fut tracé sur des pétroglyphes ou gravé sur cette tablette d'argile mycénienne de Pylos, qui en constitue la plus ancienne représentation pouvant être datée avec certitude ( avant J.C.). Cependant, la présence de symboles analogues ailleurs que dans le monde méditerranéen, depuis l'Inde jusqu'à l'Amérique précolombienne, suggère qu'il corresponde probablement à une structure archétypale, à caractère anthropologique universel, dont les interprétations n'ont en tout cas pas cessé d'être déclinées jusqu'à nos jours. sacpaschersolde, sac pas cher solde sacpaschersolde, sac pas cher soldeLa signification initiale du labyrinthe mot dont même l'étymologie demeure mystérieuse serait en Occident, suivant l'hypothèse avancée par l'historien des religions Karl Kerényi, d'ordre hiératique, liée à des cérémonies chorégraphiques : Homère s'en souvient à propos du choeur des compagnons d'Ariane figuré sur le bouclier d'Achille. Le branle de la grue (geranos), qu'exécutèrent Thésée et ses compagnons à Délos, après leur victoire sur le Minotaure, selon Plutarque, reproduisait le mouvement des corps célestes, nous assure le grammairien Marius Victorinus au Ve siècle après J.C. : un ballet astral auquel Milton fera écho en évoquant les « danses mystiques (des Anges) que la sphère étoilée des planètes et des étoiles fixes, dans toutes ses révolutions, imite de plus près par ses labyrinthes tortueux, excentriques, entrelacés, jamais plus réguliers que quand ils paraissent le plus irréguliers », comme le traduit Chateaubriand. Les manoeuvres compliquées du carrousel troyen (lusus Troiae), durant les jeux funèbres chantés dans l'Énéide, renvoient quant à elles aux rites de fondation des cités. Car ce symbole sacré, qu'ont pu inspirer les méandres des cavernes et les sinuosités des viscères intestinaux ou cérébraux, nous parle aussi des liens de la vie et de la mort. Si Virgile place l'image de l'édifice de Dédale près de l'entrée des Enfers, dont son héros réussira à ressortir, c'est que l'épreuve initiatique du labyrinthe s'apparente à une traversée des ténèbres chthoniennes, débouchant sur une nouvelle naissance.
sac de voyage couleur taupeSur son blog, le jeune critique Sébastian Piñeda demande, aux internautes et aux amis, cinq minutes de silence à la mémoire du maître des lettres colombiennes. À Carthagène, la brise caribéenne a tout à coup vaincu « tous les porteurs d'orage » et se fait plus légère. Le journaliste et le biographe, le dramaturge et le traducteur, le conteur et le romancier, le diplomate et le maître à penser a rejoint « la vie impalpable et mystérieuse des songes », la « baie magique » peuplée de fantômes et de spectres errants, les fictions du réel et les rêves de la vie. De la côte caraïbe à la capitale colombienne, le mage n'a pas fini de transformer les rumeurs de la mer, d'interroger les puissances occultes, d'entrelacer les mythes, la diversité latinoaméricaine et les cultures universelles, de tisser ses trames subtiles et fascinantes saturées de fantaisies, de défendre les valeurs de l'esprit. L'auteur de plus de quarante ouvrages traduits en sept langues, dont le français, comme la Carthagénoise, « roman de cap et d'épices » composé quasiment d'un seul souffle et que l'UNESCO avait salué « comme l'une des principales oeuvres de la littérature colombienne », du Cortège du diable et du Signe du poisson, s'est passionné pour les lettres depuis l'enfance, il a gardé au profond du regard quelques pointes d'humour, la flamme de l'irrévérence : son premier poème, publié à l'âge de seize ans, au contenu fortement érotique, selon ses maîtres, lui valut l'expulsion du colegio Maya del Rosario. Prix national colombien, grand orden du ministère colombien de la Culture, Germán Espinosa avait reçu avec émotion, des mains de l'ambassadeur de France Daniel Parfait, la décoration de chevalier dans l'Ordre des arts et lettres, en . Son dernier ouvrage, Atiana, présenté à la Foire du livre de Bogota en septembre dernier, est un bel hommage à l'épouse à qui il est dédié , l'artiste plasticienne Joséfina Torrés, disparue il y a deux ans, son « âme jumelle », dont « les lèvres avaient la douceur du pétale ». sac de voyage couleur taupe longchamp pas cher sac de voyage couleur taupe longchamp pas cher Un roman en partie autobiographique traversé de vents contraires, de forces adverses, de magie noire qu'exerce avec talent Armando Garcia, sorcier de son état, dont le rire « est congelé dans la bouche », un roman où le narrateur incompris vit les délires et les souffrances de la maladie. Une grande tristesse m'envahit au souvenir de notre dernière et belle rencontre, il y a un an à peine, avant mon départ de Colombie, dans son modeste appartement de la tour Jimenes de Quesada, dans le centreville. Il avait généreusement accepté mon invitation à préfacer un petit ouvrage sur les droits de l'enfant. Il me disait, une fois de plus, combien il aimait la langue et la culture françaises dont il avait grande connaissance. Nous écoutions Debussy et Satie. Il avait toujours ce port altier, ce regard profond et bienveillant. Hasta luego Maestro, adieu l'ami. sac longchamps pliage epaule pas cher
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