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"Même si son geste peut s'expliquer par la fatigue, l'âge (89 ans), les cris du bébé... rien ne le justifie. On est bien clair là-dessus. Mais cela n'autorise pas un tel acharnement sur lui, une condamnation péremptoire faisant fi de ce qu'a pu être toute sa vie de prêtre. Ce prêtre a peut-être fait du bien toute sa vie, loin des caméras, loin des directs, loin des lynchages par écrans interposés. Ces fruits seront oubliés parce qu'une vidéo est devenue virale. Cette société du direct devient irrespirable écrit Mahaut Herrmann, journaliste."

"Dans notre monde ultra connecté où beaucoup de voix s'entendent, il nous faut passer le tamis du tri. Il nous faut un discernement. La journée mondiale de prière pour les vocations, célébrée ce dimanche, voudrait alors aiguiser en nous le goût de l'écoute et du discernement des voix qui nous parviennent. C'est par un tel exercice que nous pourrons entendre celui qui nous appelle à Le servir dans le prochain dans une totale donation à l'exemple de Saint Joseph. Il nous est donné pour modèle surtout en cette période où toutes sortes de questions nous assaillent. Joseph vient dire à chacun que ses questions méritent une réponse. Prier pour les vocations, en ce moment où la barque qu'est l'Eglise est remuée par des vagues contraires, peut paraitre inopportune. En effet, après les grandes blessures faites par des bergers qui se sont nourris du peuple au lieu de le nourrir, et bien d'autres contre témoignages d'hommes et de femmes d'Eglise, le "produit" vocation sacerdotale, religieuse et celui à la vie consacrée, ne semblent plus être bon marché ou du moins manquer aux étalages. Même la vocation au mariage semble souffrir aux regards des multiples divorces et des cohabitations sans engagements. Et pourtant tous et chacun selon notre état de vie, nous sommes la propriété du Dieu-Amour. A chacun, Dieu adresse une parole particulière. Il appelle, certes, tous ses enfants à être les instruments de son amour les uns auprès des autres, mais il en appelle particulièrement certains à donner leur vie pour le bien du troupeau à la suite du Bon Pasteur. Et toi mon frère, toi ma sœur où en es-tu ? Jésus a besoin de toi pour dire aux hommes et aux femmes qu'en « nul autre que lui, il n'y a pas de salut. » Ac 4,12. Avec le service des vocations ou auprès de vos prêtres et religieuses les questions que vous vous posez trouveront réponses."

"J'avais envisagé de titrer cette chronique "Des prêtres, des prêtres, oui mais des hétéros". Mais cette référence à une (très vieille) publicité pour Panzani n'est pas sérieuse, alors que le sujet l'est. Le 8 décembre, la Congrégation romaine pour le Clergé a rendu public son nouveau texte d'orientation pour la formation des séminaristes. La précédente Ratio fundamentalis sacerdotalis, terme consacré, datait quand même de 1970 et avait bénéficé d'un toilettage en 1985, on peut considérer que le monde a bien changé en 46 ans. Les jeunes candidats à la prêtrise ne sont plus les mêmes, ni les réalités qu'ils vont rencontrer durant leur formation et leur ministère. Nicolas Senèze, dans La Croix du 9 décembre (voir ici), explique que ce texte, en préparation depuis 2014, doit maintenant être repris par chaque conférence épiscopale nationale, laquelle est invitée à rédiger sa propre Ratio nationalis, avec ses particularités locales. On se félicite de cet effort de décentralisation. Quoi de neuf pour la formation des apprentis prêtres ? Pas grand-chose de révolutionnaire à lire le confrère du quotidien catholique... Il est question de formation « tout au long de la vie ». Une belle idée qui pourrait bien rester, du moins chez nous, un vœux pieu au regard de la charge de travail des prêtres."

"Il est bien peu probable que le nouveau secrétaire d'Etat du Vatican soit l'annonciateur d'une «révolution»… qui, à elle seule, ne règlerait pas grand chose ! Il aura suffi d'une phrase, prélevée dans un entretien au quotidien vénézuélien El Univeral, par le futur n°2 du Vatican pour que le monde médiatique nous ressorte le dossier du mariage des prêtres. Dans cette interview, Mgr Pietro Parolin n'avance rien qui n'ait été dit et redit des centaines de fois. «Non, (le célibat sacerdotal) n'est pas un dogme de l'Eglise et il peut être discuté parce que c'est une tradition ecclésiastique.» La seule véritable «ouverture» si l'on peut dire pourrait surgir d'une exégèse serrée de la bribe de phrase : «il peut être discuté»… selon qu'on la complète par «en principe…» ou «si nécessaire…» ce qui, on en conviendra, n'est pas la même chose. Dans le premier cas on ne dit rien de plus que ce qui a été dit précédemment ; dans le second on laisse ouverte une possibilité d'examen."

"Ils sont plus nombreux qu'on ne l'imagine à être entrés au couvent ou au séminaire puis à en être sortis. Continuité, ou rupture ? Atout, ou blessure ? Comment bien vivre ce changement de cap…"

"La réalisatrice française Anne Fontaine a joint ses forces à celles de cinéastes polonais pour créer ce qui est, à mon avis, jusqu'à présent le meilleur film de l'année 2016, un film qui devrait intéresser tous les catholiques et devrait être l'année prochaine un bon candidat pour l'Oscar du Meilleur film étranger. Les Innocentes est un soulagement bien venu après les films contre l'Eglise que Hollywood produit à la chaîne, sauf bien sûr lorsqu'il y a un démon à exorciser, auquel cas - pour emprunter le slogan d'une relance ratée de l'été - Qui allez-vous appeler ?"

"Le pape François a décidé de placer cette année sous le signe de la vie consacrée. Dans le milieu catholique, nous connaissons, ou croyons connaître, la réalité à laquelle renvoie cet état de vie. En revanche, ce dernier demeure souvent un mystère en dehors de l'Eglise. Tout le monde sait distinguer un habit religieux d'une tenue « civile », et la plupart de nos contemporains ont déjà croisé des religieuses. Nous avons tous en tête des images de cinéma où apparaissent des hommes ou des femmes de Dieu. Cependant, en dehors du cercle des cathos du « milieu », rares sont les personnes capables d'expliquer les raisons profondes qui ont poussé un tel ou une telle à entrer dans un ordre religieux (je précise au passage que la vie consacrée transcende ce qu'il est convenu d'appeler la « vie religieuse » ; on peut être consacré et rester simple laïc). Pour beaucoup, les « consacrés » ont répondu à un vague appel, venu on ne sait d'où. Reste pourtant cette interrogation : à quoi peuvent bien servir ces « appelés » au sein de l'Eglise ? Question bien embarrassante…"

"Le Pape François s'est adressé aux nombreux prêtres présents à cette messe à l'occasion de leurs 50 ans de sacerdoce : «Pour moi c'est une joie de célébrer aujourd'hui parmi vous, qui fêtez le 50e anniversaire de votre sacerdoce : 50 ans sur la voie de la lumière et du témoignage, 50 ans cherchant à être meilleurs, cherchant à apporter la lumière sur le candélabre : parfois elle tombe, mais on repart de l'avant une nouvelle fois, toujours avec cette volonté de donner la lumière, généreusement, c'est-à-dire avec le cœur magnanime. Seulement Dieu et votre mémoire savent combien de gens vous avez reçus avec magnanimité, avec une bonté de pères, de frères… À tant de gens qui avaient le cœur un peu obscur, vous avez donné la lumière, la lumière de Jésus. Merci. Merci de ce que vous avez fait dans l'Église, pour l'Église et pour Jésus.» «Que le Seigneur vous donne la joie, cette grande joie, a conclu le Pape, d'avoir bien semé, d'avoir bien illuminé et d'avoir ouvert les bras pour tous recevoir tous avec magnanimité.»"

"Sans bruit, dans notre diocèse, vivent des communautés de femmes données à Dieu. A Nevers, à Varennes-Bourg, à Corbigny, à Prémery. Des femmes données dans la vie contemplative : le Carmel, la Visitation. Des femmes données dans la vie apostolique : en quartier populaire, dans la vie rurale, dans le sanctuaire Sainte-Bernadette. Des femmes encore données dans la vie fraternelle et la prière, dans leur dernière tranche de vie terrestre. Sans bruit, elles se donnent, elles se sont données pour être sœurs de tous. « Tous frères », dit l'encyclique du pape. Eh bien elles sont toutes sœurs de tous. Dans la prière, dans la proximité quotidienne, dans des activités multiples. Sans bruit, dans notre diocèse, nous ont quittés des communautés de femmes données à Dieu. A Nevers, à Alligny-Cosne, à Saint-Benin d'Azy, à La Machine, à Lormes. Sans bruit, mais non sans larmes des personnes qui les ont connues et appréciées. Elles ont rejoint leurs lieux d'origine, elles qui avaient été appelées chez nous en mission, ou bien sont parties rejoindre une communauté de sœurs aînées, ou la Maison de notre Père. Sans bruit, dans ces communautés, réduites parfois à deux personnes, se vit l'aventure de la fraternité du Christ, l'aventure de la charité et de la fidélité dans le Christ, l'aventure du dépouillement de soi et du don à l'autre. Ce n'est pas un long fleuve tranquille, comme dans toute famille et tout groupe humain. Mais c'est un appel toujours renouvelé, un oui toujours renouvelé, au sein d'une vie toujours travaillée et émondée par Dieu."

"Oubliés ou dédaignés, les hommes d'Église font, depuis l'assassinat du père Jacques Hamel, l'objet d'une attention inédite. Jusqu'à une résurrection de leur sacerdoce ? « Ce n'est pas mourir qui me fait peur. C'est mourir de cette manière-là : égorgé, torturé ou émasculé, ou que sais-je encore. Bien sûr que je ne le montre pas à mes fidèles, mais oui, j'ai peur. » Ce prêtre anonyme, qu'on appellera le père B., le confie sans fard : la promesse d'une vie éternelle n'empêche pas quelques craintes humaines. Il troquerait bien son église actuelle, située dans une zo[...] "

"10 novembre 2018, conférence d'Anne-Marie Pelletier lors de l'Assemblée générale de la Corref"

"Le calendrier est bien fait : en plein Synode sur la famille, nous assistons dimanche 18 octobre 2015, à la première canonisation d'un couple. Celui des époux Martin, parents de sainte Thérèse de Lisieux. « Louis et Zélie ont compris qu'ils pouvaient se sanctifier non pas malgré le mariage mais à travers, dans et par le mariage, et que leurs épousailles devaient être considérées comme le point de départ d'une montée à deux », témoignait le Cardinal José Saraiva Martins à l'occasion de leur béatification, en 2008. Par le blog Cahiers libres."

"Dans le cadre du Synode, un évènement très important pour la vie de l'Église et les pèlerins français : la messe de canonisation, dimanche prochain place Saint-Pierre, des époux Martin, les parents de Sainte Thérèse de Lisieux. Il deviendront alors le premier couple non martyr dans l'histoire de l'Église à être élevés aux honneurs de autels. Cette canonisation, qui prend tout son sens en plein Synode sur la famille, avait été annoncée par le Pape lui-même fin juin lors d'une réunion du Consistoire des cardinaux. En Normandie, région du nord-ouest de la France, le diocèse de Séez, dans le département de l'Orne s'apprête à vivre un moment de grande joie, tout comme, bien sûr, les sanctuaires d'Alençon et de Lisieux qui gardent la mémoire de la famille Martin et travaillent ensemble pour faire de cette canonisation une fête. Xavier Sartre s'est rendu sur place pour rencontrer le recteur du sanctuaire d'Alençon, le père Jean-Marie Simar, prêtre de l'Œuvre de Jésus souverain prêtre, en charge depuis octobre 2014. Il revient sur ce que la ville d'Alençon a représenté pour les Martin et sur le sens de cette béatification."

"Chers frères et sœurs, Comme vous l'apprendrez par le courrier joint à ce message, une nouvelle mission m'a été confiée par le Saint-Père : je quitterai bientôt le diocèse de Limoges pour celui de Clermont. Bien que l'évêque diocésain puisse toujours être appelé à changer de siège épiscopal, je ne pensais pas quitter le diocèse de Limoges, « mon » diocèse, après sept années seulement de ministère parmi vous."

"Bien que les talents administratifs et la capacité à gérer un budget de taille industrielle peuvent être utile pour manager les multitude de personnes et de projets qui font partie des diocèses d'aujourd'hui, Ils ne figurent pas dans le description de poste d'un évêque et ne compense pas un manque de charité, d'esprit de sacrifice, de courage ou d'adaptation à l'esprit de l'époque. Ceci est spécialement important aujourd'hui car la mentalité de notre époque dans notre pays est maintenant opposée à la foi Chrétienne et à la pratique religieuse. Les puissances qui semblent avoir tendance à forcer des confrontations de force avec l'Eglise sur les sujets de la morale et de la liberté religieuse. Et c'est là que l'exemple de saint Thomas Becket se siitue. Becket le confident et chancelier de Henri ll, était intelligent, ambitieux et - jusqu'à ce qu'il devienne archevêque de Canterbury - donna peu d'indication qu'il finirait martyr pour des principes religieux."

"Le sanctuaire et le pèlerinage ont une audience régionale qui n'excède pas cinquante kilomètres à la ronde. Les pèlerins, fidèles, retraitants et touristes viennent davantage du versant auvergnat et du Puy de Dôme. Le sanctuaire est un point de repère pour les auvergnats car il propose des messes à heures fixes. En revanche, on regrette de ne pas voir beaucoup de ligériens, sauf peut-être quelques groupes du Forez et du Montbrisonnais mais quasiment aucun stéphanois. Tout cela est bien sur très dépendant des curés de paroisse."

"Le pape François a reçu le 4 août 2016 les frères dominicains réunis en chapitre général à Bologne (Italie) et qui célèbrent le huitième centenaire de leur Ordre. Le pape a remercié le maître de l'Ordre, le frère Bruno Cadoré, « pour l'apport significatif donné à l'Église et pour la collaboration avec le Siège apostolique ». Le pape a ensuite souligné « trois piliers qui garantissent le futur de l'ordre, en maintenant la fraîcheur du charisme fondateur ». C'est d'abord la prédication : « Sans une union forte avec (Dieu), la prédication pourra être totalement parfaite, bien argumentée et même admirable, mais elle ne touchera pas le cœur, qui est celui qui doit changer ». Transmettre la Parole de Dieu requiert le témoignage : « Le témoin incarne l'enseignement, il le rend tangible, attrayant, et il ne laisse personne indifférent ». Enfin, « le prédicateur et le témoin doivent l'être dans la charité. Sans elle, ils seraient discutables et suspects. (…) L'homme et la femme d'aujourd'hui sont assoiffés de Dieu. (…) Ce cri nous interpelle et doit construire l'ossature de la mission et donner vie aux structures et aux programmes pastoraux. »"

"Dans un angle de la salle Clémentine, là même où Benoît XVI avait surpris le monde en annonçant sa renonciation, un chant porté par un chœur d'enfants s'élève. Il a ouvert cette fête souhaitée par le Pape François pour les 65 ans de sacerdoce de son prédécesseur. Le Pape émérite, toujours discret et humble, fragile mais bien présent dans son habit blanc, l'a préférée modeste. Assis à droite du Pape François, sur une chaise à l'écart face aux cardinaux de la curie, quelques évêques et invités. Son frère Georg ordonné avec lui en 1951 en Bavière, dans le sud de l'Allemagne, aurait voulu être présent."

"Il a beau habiter un petit pavillon confortable niché en contrebas de l'église Notre-Dame-de-Lourdes, à Sotteville-lès-Rouen, et être âgé de 86 ans, le Père Jean de Blangermont reste un prêtre actif. Depuis qu'il a atteint l'âge canonique de la « retraite » (75 ans), ce prêtre au doux visage lisse et poli par les années exerce un ministère actif : depuis 2005, il est aumônier à l'hôpital psychiatrique de Rouen. Un établissement de six cents lits où il visite, écoute et accompagne les malades. « Ils souffrent de façon très profonde et lourde, confie-t-il. Ce ministère est une bénédiction pour moi et quelque chose de très beau. » Parallèlement, ce prêtre issu d'une vieille famille de l'Artois exerce divers ministères d'accompagnement dans le temps qui lui reste. « Je suis donc encore bien occupé et il me reste relativement peu de temps pour moi », raconte-t-il."

"Les religieux et les religieuses qui œuvrent dans notre pays font preuve d'une générosité sans limite. Parfois pourtant la bonté du cœur gagnerait à se doubler d'une meilleure intelligence des situations. Un exemple de cette difficulté apparaît à lecture de la livraison de février d'Église à Lyon, revue du diocèse de la Capitale des Gaules. Dans un panorama illustré de communautés religieuses nouvellement implantées, on trouve quelques lignes consacrées aux Servantes des pauvres, congrégation d'oblates bénédictines. Trois représentantes sont arrivées en décembre 2013 à Meyzieu, pour agir auprès des malades comme infirmières. Voici ce qu'écrit la rédactrice Nennecy du Chaffaut : « Bien que diplômées d'État, elles travaillent de façon complètement bénévole, ce qui, curieusement, n'est pas simple pour se faire accepter ». Quelle naïveté dans ces lignes, de la part de la rédactrice comme des sœurs ! Qui peut ignorer les difficultés sociales des personnels soignants, à l'hôpital comme dans le secteur libéral ? Comment accepter de voir débarquer des personnes compétentes et formées effectuant le travail sans salaire? On peut être sûr que l'Assurance maladie se frotte les mains d'accueillir ces supplétives. Davantage que les syndicats de salariés."