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Jon Snow

Proposition de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête su... - 0 views

  • Dès lors, une investigation apparaît nécessaire pour vérifier la fiabilité du système d'évaluation des médicaments, et singulièrement la capacité des autorités sanitaires à exercer un contrôle réel, efficace et véritablement indépendant. Ces investigations devraient être menées dans quatre directions essentielles : 1. La qualité et la transparence des pratiques d'évaluation Les essais cliniques, qui servent de référence à l'évaluation du médicament par la commission de l'AMM, sont réalisés à l'initiative exclusive des laboratoires et pour 70% d'entre eux aux Etats-Unis. Aucun organisme public indépendant n'est sollicité pour effectuer éventuellement une nouvelle expérimentation de contrôle ou une comparaison du nouveau médicament avec un traitement de référence. Une telle procédure ne serait pourtant pas superflue car « beaucoup d'essais mal conçus, biaisés, voire falsifiés » (Pr. Debré, Le Monde du 21 décembre 2004). On estime que 90% d'entre eux ne sont jamais publiés. Les prescripteurs dont l'industrie pharmaceutique finance la formation médicale continue et la presse professionnelle sont conditionnés par une information à sens unique. L'absence des agences sur ce terrain, combinée à l'inertie des autorités sanitaires rendent compte du fait que de nombreux médicaments, notamment les antidépresseurs (Observatoire National des Prescriptions, 1998) sont prescrits en dehors des indications préconisées par la commission de l'AMM. Lorsque celles-ci n'ont pas été respectées, l'AMM n'est pratiquement jamais remise en cause lors de son renouvellement obligatoire tous les cinq ans. De 1994 à 1997, sur 622 demandes formulées, 14 avis négatifs seulement ont été rendus Une tentative de remise en ordre a bien été échafaudée avec la publication en juin 2001 d'une liste de 835 médicaments à service médical rendu (SMR) insuffisant mais elle a échoué. Ces médicaments, comme par exemple les vasodilatateurs et les veinotoniques, sont toujours sur le marché et remboursés par l'assurance maladie, en violation du décret du 27 octobre 1997.
  • 2. L'indépendance des agences L'autonomie de gestion dont bénéficient les agences depuis leur création à la fin des années 90 avait pour but d'assurer leur indépendance à l'égard des laboratoires et du pouvoir politique afin de leur permettre d'accomplir leur mission de service public en dehors de toute pression susceptible de les en écarter. Mais la tendance qu'on observe actuellement à un financement industriel croissant et à une diminution concomitante du financement public est en train de ruiner cette ambition. En 2003, les ressources de l'AFSSAPS provenaient pour 83% de l'industrie pharmaceutique et pour seulement 6,4% de l'Etat. Circonstance aggravante, l'agence européenne (EMEA) qui connaît la même dépendance financière est placée sous la Direction générale « entreprise » de la Commission européenne. Comment dans ces conditions ne pas redouter que les agences ne soient devenues au fil des années les instruments dociles de ceux qui fournissent la majorité de leurs subsides alors qu'elles n'ont pas pour seule vocation de rendre un service aux industriels ? La création de la Haute Autorité de Santé n'y changera rien, ne serait-ce que parce que les modalités de financement restent les mêmes. La situation est d'autant plus préoccupante que la mondialisation a considérablement modifié la donne. Confrontés à la financiarisation de l'économie et à un essoufflement de la recherche, les groupes pharmaceutiques de plus en plus concentrés doivent se livrer à une concurrence acharnée pour préserver des marges bénéficiaires extrêmement élevées. Cette logique industrielle impitoyable accule les laboratoires au mensonge et au bluff sur le coût de la recherche, le degré de nouveauté et le prix de revient des médicaments pour accélérer les procédures de mise sur le marché afin de réduire les délais de retour sur investissement. Pour contrecarrer cette stratégie industrielle agressive, les agences disposent de moyens dérisoires, sans commune mesure avec ceux des laboratoires : en 2003, le budget de l'AFSSAPS s'élevait à 91,97 millions d'euros soit 0,3% seulement des 30 milliards qu'a représenté en France pendant la même période le produit de la vente des médicaments que cette agence a pour mission de contrôler. N'étant plus soutenue financièrement par l'Etat (4,9 millions d'euros de subvention en 2003), l'AFSSAPS n'ose plus prendre de décisions contrariant un tant soit peu les intérêts immédiats des firmes. Des médicaments considérés à tort comme majeurs sont mis ou maintenus sur le marché sans avoir fait la preuve de leur efficacité ou de leur innocuité : en 2002, sur 185 avis rendus par la commission d'AMM, 112 soit 71% du total concernaient des médicaments considérés comme importants alors qu'il s'agissait en fait de simples copies de produits innovants, déjà sur le marché. La préservation de la santé de l'industrie pharmaceutique semble ainsi passer avant celle des patients, comme si l'on ne savait plus très bien faire la distinction entre un plan industriel de santé et un plan de santé publique.
  • 3. La qualité de l'expertise et l'indépendance des experts Même la Food and Drug Administration (FDA), pourtant régulièrement citée comme modèle, n'échappe pas à ce type d'interrogations : 18% de ses experts déclaraient en 2002 avoir « subi des pressions pour approuver ou recommander l'approbation » d'un médicament « en dépit de réserves concernant la sécurité, l'efficacité et la qualité du médicament ». Les experts de l'AFSSAPS exercent bénévolement leur activité d'évaluation ; ils sont rémunérés de fait par les laboratoires pour lesquels ils effectuent des prestations. Il n'est pas rare, comme dans l'affaire Bayer que des spécialistes « sollicités » par une firme comme consultant pour un médicament donné soit ensuite utilisés comme experts auprès de l'AFSSAPS pour évaluer ce même médicament (rapport d'expertise, préc.). Quel crédit accorder à des experts parvenus à un tel degré de confusion des rôles ? Quelles garanties peut offrir l'obligation qui leur est faite de publier leurs conflits d'intérêts mineurs ou majeurs ? Comment ne pas être inquiet lorsqu'on constate comme dans le cas des traitements hormonaux substitutifs (THS) ou du vaccin contre l'hépatite B, que les autorités sanitaires incapables de fournir des réponses claires et adaptées se réfugient dans une indécision motivée qui se veut rassurante mais qui produit les effets inverses. Enfin, comment interpréter le désaveu cinglant infligé en décembre dernier aux experts de l'AFSSAPS par le ministre de la santé à propos de l'interdiction de prescrire des antidépresseurs aux mineurs de 18 ans ? 4. La réalité du contrôle des médicaments après leur mise sur le marché Il est étrange que devant ce qu'il convient bien d'appeler par son nom : une véritable épidémie d'effets secondaires dus aux médicaments, qui fait chaque année en France environ 18 000 morts et provoque 3% du nombre total des hospitalisations, rien de sérieux n'ait jamais été entrepris. La France est le pays au monde où la consommation de médicaments est la plus élevée mais nous ne possédons pas le moindre élément de leur impact réel sur la santé publique et nous avons seulement une idée très vague de la manière dont ils sont réellement consommés. Notre système national de pharmacovigilance est défaillant, l'épidémiologie d'évaluation est pratiquement inexistante puisque seule une équipe de niveau international fait de ce sujet en France son principal objet d'étude (laboratoire du Pr. Bégaud à Bordeaux). Aucune étude sérieuse ne permet aujourd'hui de vérifier que les médicaments les plus prescrits, comme par exemple les molécules anticholestérol, expérimentés sur un nombre restreint de sujets sélectionnés, pas toujours représentatifs des futurs usagers, tiennent bien leurs promesses alors que la collectivité consacre à leur remboursement des sommes vertigineuses (les anticholestérols de la famille des statines coûtent chaque année à l'assurance maladie un milliard d'euros). Pourquoi avons-nous pris tant de retard ? Actuellement une seule étude de ce type est en cours : décidée en 2002 par les autorités françaises, à la suite de la délivrance par l'agence européenne de l'AMM de Vioxx, elle n'est toujours pas achevée, quatre mois après le retrait du médicament, alors que même l'AFSSAPS continue de défendre sa mise sur le marché. On a bien essayé, à juste titre, d'intéresser le syndicat des laboratoires pharmaceutiques (LEEM) à cette démarche, avec la signature de l'accord-cadre de juin 2003, mais ceux-ci ne semblent pas encore prêts à financer des études dont le risque potentiel est de remettre en cause l'AMM pour l'obtention de laquelle ils ont mobilisé d'importants moyens financiers et humains. * * * De telles carences et de tels dysfonctionnements, graves et répétés rendent nécessaire l'intervention de la représentation nationale dans sa fonction de contrôle pour clarifier les conditions dans lesquelles sont délivrées les autorisations de mise sur le marché des médicaments et la façon dont est assuré leur suivi. Les impératifs de santé publique nous imposent d'apporter une réponse claire à la question que tout le monde se pose : peut-on encore faire confiance aux agences qui ont pour mission d'évaluer la sécurité d'emploi, l'efficacité et la qualité des produits de santé ? Telles sont les motivations qui conduisent les auteurs de la proposition de résolution à vous proposer la création d'une commission d'enquête.
Fabien Cadet

Rapport Bourdieu-Gros (8 Mars 1989) : Principes pour une réflexion sur les co... - 2 views

  • Premier principe Les programmes doivent être soumis à une remise en question périodique visant à y introduire les savoirs exigés par les progrès de la science et les changements de la société (au premier rang desquels 1'unification européenne), toute adjonction devant être compensée par des suppressions.
  • une telle réduction, opérée avec discernement, doit permettre une élévation du niveau dans la mesure (et dans la mesure seulement) où elle permet de travailler moins longtemps, mais mieux, en remplaçant l'apprentissage passif par la lecture active, qu'il s'agisse de livres ou de supports audio-visuels, par la discussion ou par l'exercice pratique, et en redonnant ainsi toute sa place à la créativité et à l'esprit d'invention.
  • Deuxième principe L'éducation doit privilégier tous les enseignements propres à offrir des modes de pensée dotés d'une validité et d'une applicabilité générales par rapport aux enseignements proposant des savoirs susceptibles d'être appris de manière aussi efficace (et parfois plus agréable) par d'autres voies.
  • ...13 more annotations...
  • Il faut résolument privilégier les enseignements qui sont chargés d'assurer l'assimilation réfléchie et critique des modes de pensée fondamentaux comme le mode de pensée déductif, le mode de pensée expérimental ou le mode de pensée historique, et aussi le mode de pensée réflexif et critique qui devrait leur être toujours associé. Dans un souci de rééquilibrage, il faudrait notamment rendre plus clairement perceptible la spécificité du mode de pensée expérimental
  • Et il faudrait enfin veiller à faire une place importante à tout un ensemble de techniques qui, quoiqu'elles soient tacitement exigées par tous les enseignements, font rarement l'objet d'une transmission méthodique : utilisation du dictionnaire, usage des abréviations, rhétorique de communication, établissement d'un fichier, création d'un index, utilisation d'un fichier signalétique ou d'une banque de données, préparation d'un manuscrit, recherche documentaire, usage des instruments informatiques, lecture de tableaux de nombres et de graphiques, etc.
  • Troisième principe Ouverts, souples, révisables, les programmes sont un cadre et non un carcan : ils doivent être de moins en moins contraignants à mesure que l'on s'élève dans la hiérarchie des ordres d'enseignement
  • Sans sacrifier à l'imitation servile des modèles étrangers, on devrait trouver une inspiration critique dans la comparaison méthodique avec les programmes en vigueur dans d'autres pays, européens notamment
  • Quatrième principe L'examen critique des contenus actuellement exigés doit toujours concilier deux variables : leur exigibilité et leur transmissibilité
  • Ce principe devrait conduire à exclure toute espèce de transmission prématurée.
  • Cinquième principe Dans le souci d'améliorer le rendement de la transmission du savoir en diversifiant les formes de la communication pédagogique
  • L’accroissement de la connaissance rend vaine l'ambition de l'encyclopédisme : on ne peut enseigner toutes les spécialités et la totalité de chaque spécialité. En outre, des spécialités sont apparues qui allient la science fondamentale et l'application technique (c'est le cas de l'informatique dans tous les ordres d'enseignement ou de la technologie au collège). Leur introduction dans l'enseignement ne peut être une simple addition : elle devrait avoir pour effet d'imposer à plus ou moins long terme une redéfinition des divisions de l'enseignement.
  • Il importe de substituer à l'enseignement actuel, encyclopédique, additif et cloisonné, un dispositif articulant des enseignements obligatoires, chargés d'assurer l'assimilation réfléchie du minimum commun de connaissances, des enseignements optionnels, directement adaptés aux orientations intellectuelles et au niveau des élèves, et des enseignements facultatifs et interdisciplinaires relevant de l'initiative des enseignants.
  • Sixième principe Le souci de renforcer la cohérence des enseignements devrait conduire à favoriser les enseignements donnés en commun par des professeurs de différentes spécialités et même à repenser les divisions en "disciplines", en soumettant à l'examen certains regroupements hérités de l'histoire et en opérant, toujours de manière progressive, certains rapprochements imposés par l'évolution de la science.
  • Septième principe La recherche de la cohérence devrait se doubler d'une recherche de l'équilibre et de l'intégration entre les différentes spécialités et, en conséquence, entre les différentes formes d'excellence. Il importerait en particulier de concilier l'universalisme inhérent à la pensée scientifique et le relativisme qu'enseignent les sciences historiques, attentives à la pluralité des modes de vie et des traditions culturelles.
  • Tout devrait être mis en oeuvre pour réduire (toutes les fois que cela parait possible et souhaitable) l'opposition entre le théorique et le technique, entre le formel et le concret, entre le pur et l'appliqué et pour réintégrer la technique à l'intérieur même des enseignements fondamentaux.
  • L’opposition entre les "lettres" et les "sciences", qui domine encore aujourd'hui l'organisation de l'enseignement et les 'mentalités' des maîtres, des élèves et des parents d'élèves, peut et doit être surmontée par un enseignement capable de professer à la fois la science et l'histoire des sciences ou l'épistémologie, d'initier aussi bien à l'art ou à la littérature qu'à la réflexion esthétique ou logique sur ces objets, d'enseigner non seulement la maîtrise de la langue et des discours littéraire, philosophique, scientifique, mais aussi la maîtrise active des procédés ou des procédures logiques ou rhétoriques qui y sont engagés.
Jon Snow

Nanotechnologies : tous cobayes de la nano-bouffe ? - Apprentis sorciers - Basta ! - 0 views

  • Certains voient les nano-aliments comme une « aubaine » pour les paysans du Sud. Leur credo ? Des nanos qui augmenteraient la productivité agricole et permettraient de lutter contre la faim. Une promesse qui rappelle celles des lobbys biotechnologiques et leurs OGM. La comparaison ne s’arrête pas là : risques sanitaires et environnementaux, privatisation du vivant ou de combinaisons d’atomes par des brevets industriels, mise sur le marché de produits dont l’innocuité n’est pas prouvée... Des nanocides (pesticides utilisant les nano-technologies) intelligents qui nécessiteraient un dosage moins important que les pesticides actuels, et ne causeraient aucun mal aux insectes ? Le fait que ce soit des firmes comme Monsanto, Bayer ou Syngenta qui les développent ne peut qu’inviter à rester très prudent sur le sujet...
  • « Dans le cas des OGM, nous avons obligé Monsanto à rendre publiques des études partielles de toxicité dissimulées au public. Des études semblables n’existent pas sur la nocivité des nanoparticules, souligne la Fondation Sciences citoyennes. Et les lanceurs d’alerte sont actuellement dissuadés par tous les moyens (poursuites en justice...) de briser la propagande officielle ». Pour Rose Frayssinet, nous sommes face à un risque encore plus grand que les OGM. « Les OGM, c’est un secteur, alors que les nanotechnologies concernent tous les secteurs. Les risques sont d’autant plus difficiles à analyser. On ne peut pas avoir une vision globale des implications ».
  • « Les données disponibles indiquent que certaines nanoparticules insolubles peuvent franchir les différentes barrières de protection, se distribuer dans le corps et s’accumuler dans plusieurs organes, essentiellement à partir d’une exposition respiratoire ou digestive », prévient une étude de l’Afsset, en 2006. Les nano-particules se diffusent dans les alvéoles pulmonaires, le sang, la barrière hémato-encéphalique qui protège le cerveau, ou le placenta.
  • ...3 more annotations...
  • Quant à l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), après avoir rappelé que des études extérieures montrent de possibles altérations de l’ADN par les nano-particules [2], elle confesse « l’impossibilité d’évaluer l’exposition du consommateur et les risques sanitaires liés à l’ingestion de nanoparticules. » Très rassurant...
  • Les instruments règlementaires sont inadaptés. Ministères et agences sanitaires sont complètement dépassés (les documents les plus récents publiés sur le site du ministère de la Santé datent de 2007). L’évaluation des risques doit être totalement repensée. Les systèmes d’autorisation de mise sur le marché reposent sur la composition chimique des produits. Pour les nanoparticules, cela ne suffit pas, car les effets dépendent aussi de l’organisation spatiale des éléments atomiques et de leur taille. Un élément non toxique peut le devenir à l’échelon nanométrique. « Le dioxyde de titane et les dioxydes d’argent n’ont pas les mêmes propriétés au niveau nanométrique et au niveau macroscopique, explique Rose Frayssinet. Ils n’ont pas les mêmes propriétés selon qu’ils mesurent 20 nano ou 60 nano. Pour étudier les risques, il faudrait donc mener des études pour toutes les échelles ».
  • Le gouvernement français a lancé en 2009 le plan Nano-Innov, qui vise à placer la France parmi les pays les plus en pointe sur les nanosciences, en encourageant la recherche fondamentale à travailler « avec les entreprises pour mettre au point des technologies, déposer des brevets, créer des produits  ». 70 millions d’euros ont été consacrés l’an dernier à ce projet. En parallèle, aucun fonds n’est dédié aux études toxicologiques et aux impacts sanitaires et environnementaux.
Jon Snow

Réchauffement climatique? par Jean-Paul Biberian - 0 views

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    C'est le texte le plus simple que j'ai lu démontrant les tenants et aboutissants de la théorie du réchauffement climatique. C'est simple: on ne sait pas à 100% ce qui en est la cause. Par contre on sait à qui ça va profiter.
Jon Snow

De peur que la France et l'Allemagne ne lâchent les États-Unis en Afghanistan... - 0 views

  • En effet, si tout va bien, c’est que « l’apathie de l’opinion publique permet aux dirigeants de ne pas se soucier de leurs mandants » sur la question de la guerre.
Jon Snow

Chomsky : L'éducation est ignorance (Extrait du livre Class Warfare -1995) pa... - 0 views

  • e simple fait que le concept « anti-américain » puisse exister – je ne parle pas de son utilisation – manifeste un côté totalitaire vraiment dramatique. Ce concept, l’anti-américanisme – sa seule véritable contrepartie est l’anti-soviétisme dans le monde moderne. Dans l’Union Soviétique, le pire crime était d’être anti-soviet. C’est la caractéristique d’une société totalitaire d’avoir des concepts tels que ceux-ci. Ici c’est considéré comme naturel. Les livres sur l’anti-américanisme, par des gens qui sont essentiellement des clones de Staline, sont hautement respectés. C’est vrai des sociétés anglo-américaines, qui sont de façon frappante les plus démocratiques. Je pense qu’il y a une corrélation… Alors que la liberté s’accroît, le besoin de forcer et de contrôler l’opinion grandit aussi si vous voulez empêcher la « grande bête » de faire quelque chose de sa liberté…
  • …Dans leurs travaux sur le système éducatif américain il y a quelques années, deux économistes, Sam Bowles et Herb Gintis, ont fait remarquer que le système est divisé en morceaux. La partie destinée aux travailleurs et à la population est en effet conçue pour imposer l’obéissance. Mais l’éducation destinée aux élites ne peut être identique. Elle doit permettre la créativité et l’indépendance, sinon ils ne pourront faire leur boulot, c’est à dire faire de l’argent. Vous trouvez la même chose dans la presse. C’est pour cela que je lis le Wall Street Journal, le Financial Times et Business Week. Ils doivent dire la vérité. C’est une contradiction dans la presse généraliste aussi. Prenez le New York Times et le Washington Post par exemple. Ils ont une double fonction et elles sont contradictoires. L’une des fonctions est de soumettre la grande bête, l’autre est de laisser leurs lecteurs, qui font partie de l’élite, se faire une image raisonnablement réaliste de ce qui se passe dans le monde. Ils ne pourront satisfaire leurs propres besoins sinon. C’est une contradiction qui se ressent jusqu’au sein du système éducatif. C’est totalement indépendant d’un autre facteur, à savoir l’intégrité professionnelle, que beaucoup de gens ont : l’honnêteté, quelles que soient les contraintes extérieures. Cela mène à diverses complexités. Si vous regardez dans le détail la façon dont les journaux fonctionnent, vous trouvez ces contradictions et ces problèmes qui se développent ensemble de manière compliquée...
Jon Snow

La vérité sur les renflouages de la Fed - 0 views

  • Selon The Nation, "le document confirme que les 700 milliards de dollars du département du Trésor consacrés au sauvetage des banques... et votés dans une loi sous l'ère du président George W. Bush en 2008, n'étaient en fait qu'un petit acompte d'un ‘sauvetage déguisé' secret qui a vu la Fed fournir environ 3 300 milliards de dollars en disponibilités de trésorerie et plus de 9 000 milliards de dollars en prêts à court terme et autres arrangements financiers".
  • Bernanke s'est violemment opposé à ces révélations... pour des raisons évidentes. En effet, celles-ci révèlent la relation trop intime entre la Fed et Wall Street. Elles mettent également en lumière une sorte d'arrogance institutionnalisée : la Federal Reserve sait ce qui est le mieux pour nous même si nous ne le savons pas nous-mêmes... ou si nous ne la croyons pas. Au cours de ces derniers mois, le président Bernanke a régulièrement et constamment affirmé le besoin de secret de la Réserve fédérale. Selon lui, la transparence compromettrait l'indépendance de la Fed. Cet argument est ridicule. Le secret facilite la corruption et les abus. La transparence permet de les éviter.
  • "Morgan Stanley a vendu à la Fed plus de 205 milliards de dollars de titres hypothécaires de janvier 2009 à juillet 2010", affirme The Huffington Post, "tandis que son plus grand rival, Goldman Sachs, en vendait pour 159 milliards de dollars. Citigroup, la troisième plus grande banque américaine en valeur d'actifs, a vendu à la Fed près de 185 milliards de dollars en bons hypothécaires. Merrill Lynch/Bank of America en a vendu près de 174 milliards de dollars. On ne sait pas clairement de combien ces sociétés ont profité mais il est évident qu'elles ont bien fait des bénéfices". Ces sauvetages d'une importance indécente, financés par les contribuables, ne sont pas seulement répréhensibles pour avoir été menés de façon secrète ; ils sont répréhensibles car ils ont dupé les contribuables, les détenteurs de dollars, les investisseurs et tous les autres individus qui méritent des marchés financiers honnêtes et transparents.
Jon Snow

http://www.criirad.org - 0 views

  • Dès le 10 juillet 2009, la CRIIRAD a adressé au Conseil d’Etat un recours pour excès de pouvoir demandant l’annulation de l’arrêté du 5 mai 2009. Afin de répondre au mémoire en défense du ministère de l’économie, des mémoires complémentaires ont été envoyés les 29 janvier et 2 février 2010. Le ministère de la santé a en effet choisi de garder le silence (malgré les relances du Conseil d’Etat) et le ministère de l’écologie a simplement indiqué qu’il reprenait à son compte les arguments du ministère de l’économie. Un constat éloquent.
  • Cette première campagne est désormais remplacée par l’appel à signer et diffuser la pétition « HALTE A LA RADIOACTIVITE » : « Je m’oppose aux ajouts de substances radioactives dans les objets et matériaux de mon environnement quotidien. Ces substances cancérigènes doivent rester dans des sites contrôlés, sans possibilité de dispersion dans le domaine public. »
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    La criirad publie un communiqué coup de gueule. On est en train de nous refaire le coup de Tchernobyl. Aucune donnée interprétable ne semble être transmise.
Jon Snow

Présence des députés en commission à l'Assemblée nationale - Session 2010 - 2... - 0 views

  • Application des sanctions : un vrai problème de transparence Le président Bernard Accoyer a déjà confirmé implicitement les résultats de notre étude : il a en effet indiqué le 5 juillet 2011 au Nouvel Obs que 30 députés étaient sanctionnés en moyenne chaque mois. Nous obtenons pour notre part une moyenne de 21, ce qui laisse suggérer que nous aurions été plus généreux envers les députés sanctionnables que la présidence. Selon nos deux études, ce sont 160 députés au total sur deux ans qui ont vu leurs indemnités réduites par ces sanctions. Il semblerait normal que les citoyens soient informés des pénalités prises à l'encontre de leurs représentants élus, dès lors que cet article avait été ajouté au règlement en vue de répondre aux critiques récurrentes d'un supposé absentéisme parlementaire. Refusant de réaliser le travail de transparence nécessaire pour permettre l'évaluation de son fonctionnement, l'Assemblée ne publie aucune liste officielle des excuses acceptées ni des sanctions appliquées. Nous avons du en conséquence réaliser ce travail nous-mêmes à partir des informations disponibles publiquement (Journal Officiel, sites de l'Assemblée et des institutions parlementaires internationales) et en sollicitant individuellement les députés durant 4 semaines pour nous enquérir des excuses qu'ils avaient pu présenter. Il est assez surprenant que l'Assemblée refuse de communiquer les éléments permettant de réaliser un tel travail d'évaluation : une institution démocratique comme le Parlement se doit d'être transparente sur l'application de son règlement ainsi que sur son fonctionnement notamment budgétaire.
  •  
    C'est qd meme dingue d'aller faire les couloirs de l'assemblée à la recherche de ses députés. Chapeau à ces internautes en tout cas.
bernadrian

Le Figaro - Conjoncture : La Grèce coûtera moins que prévu aux banques - 0 views

  • Depuis quelques semaines, en effet, les émissions à moyen et long terme se sont taries, comme cela avait été le cas en 2008 après la faillite de Lehman.
    • bernadrian
       
      Tiens donc ! On n'avait pas eu cette information capitale il me semble..
  • Mais au-delà de l'impact sur les profits, le véritable enjeu de la crise pour les banques réside dans la réouverture des marchés obligataires.
    • bernadrian
       
      à creuser : la nécessité pour les banques d'avoir face à elles des États qui s'endettent.
  • Les banques trouvaient là de bons rendements pour placer les ressources fournies à bas prix par la BCE.
Jon Snow

Le texte qui fait parler toute l'Angleterre - lesoir.be - 0 views

  • La démesure des décisions judiciaires, favorisées par le soutien du chef du gouvernement, font depuis trois jours largement débat. Plus encore, les critiques s'élèvent contre l'analyse des autorités. Le Premier Ministre a en effet accusé « la culture » des émeutiers, qui « glorifie la violence, montre un manque de respect de l'autorité et parle des droits mais jamais des responsabilités », et dont profiteraient « les gangs des rues ». Pour y répondre, il réclame « plus de disciplines dans nos écoles », « un système judiciaire criminel qui marque une claire et lourde ligne entre le bien et le mal ».
    • Jon Snow
       
      On en revient aux bons vieux classiques moraux et autoritaires.
  • La plus violente diatribe à son encontre est venue de Peter Oborne, l'éditorialiste politique en chef du quotidien de droite The Telegraph, dont l'écrit a été repris par ses concurrents et relayés massivement sur Twitter. Il estime que « la criminalité dans nos rues ne peut pas être dissociée de la désintégration morale des plus hauts rangs de la société moderne britannique. Les deux dernières décades ont vu un déclin terrifiant des standards au sein de l'élite gouvernante britannique. Il est devenu acceptable pour nos politiciens de mentir et de tricher. (.) Il n'y a pas que la jeunesse sauvage de Tottenham qui a oublié qu'elle a des devoirs aussi bien que des droits, mais aussi les riches sauvages de Chelsea et Kensington ».
  • Enfin, conclut-il, alors qu'il y a quelques semaines « le Premier Ministre excusait son erreur de jugement en embauchant l'ancien directeur de la rédaction Andrew Coulson en clamant que « tout le monde mérite une seconde chance », il était très parlant qu'il n'a pas parlé de seconde chance lorsqu'il a requis une punition exemplaire pour les émeutiers et les casseurs. « Ces doubles standards de Downing Street sont symptomatiques des doubles standards répandus au sommet de notre société. (.) Bien évidemment, ces derniers sont intelligents et assez riches pour être certains qu'ils obéissent à la loi. Cela ne peut être dit des malheureux jeunes femmes et hommes, qui sans espoir et aspiration, ont causé tellement de désordre et de chaos ces derniers jours. Mais les émeutiers ont cette défense : ils suivent tout simplement l'exemple montré par les figures plus âgées et respectées de la société ».
  •  
    Je m'en vais chercher l'original.
G Hald

Réduction du déficit : au moins 15 milliards d'économies réalisables de suite... - 0 views

  • Selon les économistes et parlementaires avisés des commissions des finances de l'Assemblée et du Sénat, il faudrait tout de suite dégager 10 milliards d'euros pour que la France conserve son "triple A" et ramène son déficit à 5,7% en 2011, puis à 4,6% en 2012. Mais pour l'instant, on n'évoque que "3 à 4 milliards d'euros" d'économies en préparant les esprits à un nouveau coup de rabot sur les niches, tandis que les plus fortunés pourraient devoir mettre la main à la poche via une taxe exceptionnelle, 100% hypocrite
  • Nous, à Actuchomage, proposons à Monsieur Fillon de récupérer immédiatement 15 milliards d'euros en supprimant, par exemple, les dispositifs suivants :• la TVA sur la restauration (3 milliards/an)• la défiscalisation des heures supplémentaires (4,5 milliards/an)• la "niche Copé" (22 milliards dilapidés sur trois ans)Les deux premières n'ont pas donné les effets escomptés, voire ont été contreproductives, et la troisième est un cadeau fiscal aux entreprises du CAC40 et aux fonds d'investissement de type LBO éminemment scandaleux.
Jon Snow

Taxer les riches ? Quelle riche idée ! - Acrimed | Action Critique Médias - 0 views

  • Disons plutôt que certains médias sont partis au coup de sifflet de Warren Buffet… et se sont emballés un peu rapidement.
    • Jon Snow
       
      oui c'est plutôt ça.
  • A l’automne 2010, à l’heure où il s’agissait de faire voter au parlement une contre-réforme des retraites, on ne croit pas avoir lu, dans Le Monde, une tribune de M. Robert Martin, smicard, pour demander que le projet soit retiré. On ne croit pas avoir entendu, au journal de 13 heures de France Inter, M. Rafik Moukine, ouvrier, dire pendant deux minutes s’il était « prêt à travailler deux années de plus ». Les responsables syndicaux, certes, ont eu la parole. Mais des centaines de milliers de manifestants qui se sont exprimés publiquement dans la rue il n’est resté sur les chaînes de télévision que quelques bénéficiaires de micro-trottoirs : quinze secondes pour chacun, et pas plus ! Il est vrai que l’idée de reporter l’âge de départ à la retraite ne venait pas des salariés mais du Medef. Il faut alors constater que, quelle que soit l’idée soumise à nos responsables politiques, les principaux médias français semblent ne s’intéresser qu’à l’avis de ceux qu’ils appellent « les décideurs ».
  • Si des journalistes en prennent prétexte pour analyser les effets possibles d’une telle taxation, les éditorialistes ont du mal à se remettre de leur stupéfaction. Ainsi celui du Monde peut courageusement titrer : « Taxer les riches, avec leur bénédiction » 
    • Jon Snow
       
      Larbins un jour...
  • ...2 more annotations...
  • Ainsi, il a fallu attendre que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel commencent à penser d’envisager de taxer les transactions financières pour que cette proposition, défendue depuis plus de dix ans par Attac (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne), émerge dans nos grands quotidiens, télévisions et radios comme une éventualité concevable. Les propositions d’Attac ont été, durant ces longues années, régulièrement tournées en dérision par nombre d’éditocrates, qui ne voyaient aucune raison de prendre au sérieux de doux rêveurs qui affirmaient qu’« un autre monde est possible ». Il faut donc, une nouvelle fois, constater le suivisme médiatique vis-à-vis des possédants, seuls à même d’imposer une question dans le débat public.
  • Ainsi émergent, du jour au lendemain, de « grandes questions », souvent dérisoires et toujours circonscrites au cercle critique constitué par les animateurs des débats et leurs partenaires, déterminé par ceux-là même qui sont tout à la fois l’objet et les animateurs du débat. Et c’est ainsi, également, que peu suggéreront que cette « taxe pour les riches » ne soit pas qu’exceptionnelle, et pas seulement destinée à « réduire le déficit », mais aussi durable et destinée à soutenir la justice sociale.
Jon Snow

Lu, vu, entendu n° 5 : « Avis de recherche d'un contre-pouvoir indépendant » ... - 0 views

  • on se prend à penser qu’Etienne Mougeotte, choisi par l’actionnaire, fera son « métier » d’intermédiaire et de « pacificateur », sans qu’il soit utile que l’actionnaire se charge directement et quotidiennement de la « ligne éditoriale du journal » .
  • S’il dit les choses de manière plus élégante, Philippe Labro, conseiller du prince Vincent Bolloré, est tout à fait d’accord avec l’ami Serge : « Les médias, c’est profondément contemporain et synonyme d’influence », confie-t-il à Télérama (Emmanuelle Anizon, « Le raz de marée Bolloré », Télérama, n°3016, 31 octobre 2007). Le prince en question, propriétaire entre autres de la chaîne Direct 8 et du journal Direct Soir, est encore plus... direct. C’est que les beaux discours sur l’indépendance des médias, c’est bon quand on est journaliste, voire même directeur. Mais quand on est LE Boss, on peut se lâcher. Toujours dans Télérama, on peut lire cet aveu : « Je ne suis pas un investisseur financier, je suis un investisseur industriel. Je dois donc avoir le contrôle de l’éditorial ». Le client, ajoute-t-il, « ce n’est plus seulement le lecteur, mais l’annonceur ».
  • Exactement l’inverse de ce que prétendait Mougeotte sur Europe 1. Quelles sont les qualités requises pour travailler au service de Bolloré ? L’une de ses anciennes salariées l’a confié à Télérama  : « Ce n’était pas désagréable de travailler avec lui, dit une ancienne salariée à Télérama. Il est très intelligent, charmant, élégant. Simplement, il faut oublier d’être journaliste ». On ose croire que cet oubli puisse gagner des salariés du Figaro et d’Europe 1…
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  • Contre les pouvoirs ou tout contre ? Au cours de l’émission "J’ai mes sources" (France Inter, lundi 22 octobre 2007, Albert Du Roy, auteur de La mort de l’information (Stock), nous en dit plus sur ce lien entre pouvoir et journalistes. Albert Du Roy est ancien directeur général adjoint de France 2 en charge de l’information, ancien rédacteur en chef du Nouvel Observateur, ex-journaliste à L’Express, Europe 1 et France Inter. On pourrait donc s’attendre de sa part à une certaine mansuétude. Et pourtant : « D’une manière générale, explique-t-il, c’est vrai qu’en France, à l’égard des pouvoirs en général, du pouvoir présidentiel en particulier et du pouvoir de ce président-ci encore plus en particulier, il y a une prudence. Le mot prudence étant un euphémisme. C’est de la déférence ou c’est de la précaution ou c’est du calcul ou c’est de la connivence (...) C’est vrai que, dans le domaine politique, il y a une endogamie entre les journalistes qui couvrent la politique et les élus qu’ils devraient traiter d’une manière distanciée, que (...) c’est grave. Moi, j’en ai fait partie de ce système et donc je peux – avec la lucidité, peut-être, que donne le retrait – je peux dire à quel point c’est quelque chose qui peut aboutir, en matière d’information, à des conséquences graves. (...) Mais c’est vrai aussi dans tous les autres secteurs de l’information. Les connexions entre industriels et journalistes, entre fabricants de produits touristiques et les journalistes, entre restaurants et les journalistes gastronomiques, les connexions sont très nombreuses ». « C’est ce système de connivence qu’il faut dénoncer, renchérit Pierre Haski, co-fondateur du site Rue89.com, invité lui aussi ce jour-là. Ce système de connivence, il est bien antérieur à l’apparition de l’internet. Il est à l’intérieur du système de l’information en France. Il y a plein d’autres exemples, dans son livre [celui d’Albert Du Roy], que tout le monde connaît. Pour essayer une voiture, on ne vous emmène pas, comme vous le racontez, dans le terrain d’essai du constructeur, on vous emmène aux Caraïbes ou au Mexique ou en Thaïlande, tous frais payés. Bon, l’objectivité du papier à l’arrivée est évidemment délicate. Et, tout ça, c’est un système qui touche l’ensemble de la chaîne de l’information. »
  • C’est ce que découvre Edwy Plenel, frappé par un éclair de lucidité. Dans un document vidéo diffusé sur le site de « Médiapart », le futur média qu’il impulse sur Internet, Plenel diagnostique : « L’actuelle révolution industrielle – celle que symbolise le Net et qui est marquée par l’avènement du média personnel –, elle fait descendre le journaliste de son piédestal. Au fond, nous nous étions appropriés un pouvoir indu. Comme si l’opinion, le jugement, l’analyse, le point de vue c’était notre privilège. Eh bien non ! Les citoyens, là, maintenant, peuvent nous rappeler que la liberté d’expression, ça appartient à tout le monde. Alors, du coup, nous sommes devant un défi : nous sommes sommés de reconquérir un continent que nous avons un peu laissé en friche : l’information ». C’est en effet assez fâcheux, pour des journalistes, d’avoir « un peu » laissé l’information en friche….
Jon Snow

La gauche dans son labyrinthe, par Anne-Cécile Robert (Le Monde diplomatique) - 0 views

  • Comme de nombreux représentants de la gauche de gouvernement, M. François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste français, considère ainsi que l’impératif de construire « l’Europe » implique de passer outre (temporairement ?) les revendications sociales de son électorat traditionnel. C’est pourquoi, dans le droit-fil des positions adoptées par son parti depuis vingt ans, il appelle ses militants à prononcer un « oui socialiste » au traité constitutionnel européen. Cependant, ce traité provoque – davantage que le traité de Maastricht en 1992 – une division manifeste tant à la base qu’au sommet du parti refondé par François Mitterrand : 42 % des militants s’y sont opposés lors du référendum du 1er décembre 2004 ainsi que certaines figures du parti tels l’ancien premier ministre Laurent Fabius ou la très fédéraliste Pervenche Béres.
  • Cette fragilité apparaît comme le produit d’une double évolution : d’une part, sa conversion progressive au libéralisme économique au cours des années 1980 et, d’autre part, une profonde perte de repères politiques qui fait de l’Europe – indépendamment de son contenu – l’idéal de substitution d’une gauche en mal de projet. Ce « grand bond en arrière (3) » – dont l’Union européenne constitue la synthèse ultime – a des causes multiples, notamment l’origine sociologique des représentants officiels du camp dit « progressiste » et la colonisation des lieux de pensée et d’influence par les libéraux (4).
  • L’Europe constitue pour elle un idéal prioritaire qui justifie des concessions, même si ces dernières frisent le tête-à-queue idéologique. Car il y a du renoncement dans cette attitude.
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  • Toute alternative au capitalisme ou au libéralisme semble condamnée par l’histoire. Dans ce champ de cadavres, l’Europe apparaît comme un idéal de rechange. Les partisans de gauche du « oui » (à Maastricht ou au traité constitutionnel) invoquent d’ailleurs davantage ce que l’Europe pourrait être que ce qu’elle est.
  • Pourtant, la construction européenne est une réalité sociale, économique, qui a des effets sociaux, économiques, politiques réellement ressentis (5), et une culture politique s’est progressivement décomposée, facilitant son acceptation telle quelle. On confond l’intégration continentale avec l’internationalisme ouvrier d’antan (6), alors même que l’Union européenne ressemble davantage à une société anonyme qu’à une expression de la solidarité transfrontière des dominés (7). On invoque Victor Hugo et son appel à créer des « Etats-Unis d’Europe » sans préciser que, pour le poète, il s’agissait d’une Europe « républicaine dont le siège serait en France »...
  • La confusion est d’autant plus grande que les représentants officiels de la gauche s’acharnent à éviter tout débat sur le contenu du projet européen. De la même manière que les choix économiques gouvernementaux ont progressivement été exclus de la confrontation idéologique, l’Europe est « dépolitisée ». Elle ne serait ni de droite ni de gauche. Toute critique devient donc une discussion sur l’Europe elle-même. Cette attitude dénie tout espace à l’argumentation et au raisonnement politiques. Elle empêche d’envisager une autre conception de l’intégration continentale. « Je ne respecte pas les défenseurs du “non” au traité constitutionnel qui se prétendent pro-européens », ne craint pas de dire M. Michel Rocard, ancien premier ministre socialiste (8).
  • la définition d’une Europe progressiste a toujours suscité la division. De prime abord, la pertinence même de l’échelon européen ne sautait pas aux yeux d’une gauche avant tout internationaliste. Malgré les conflits meurtriers qui ravageaient régulièrement le Vieux Continent, l’Europe n’émergea dans son imaginaire que lentement et par les élites.
  • Dès l’origine, les projets sont largement économiques et suscitent la méfiance à gauche. Entre les deux guerres mondiales, du Français Louis Loucheur – industriel devenu ministre de l’industrie de Georges Clemenceau – à Emile Mayrisch – patron de la sidérurgie luxembourgeoise –, on propose des cartels et des ententes dans l’acier ou le charbon (12). Dans un discours à la Société des nations (SDN), le 5 septembre 1929, le ministre français des affaires étrangères, Aristide Briand, proposa, sous le nom d’Union européenne, une association qui « agira surtout dans le domaine économique ». Il s’agissait notamment d’un désarmement douanier accompagné d’une « sorte de lien fédéral (13) ». Soutenu par les radicaux, il rencontre le scepticisme de Léon Blum – européen convaincu – et de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), hostiles aux abandons de souveraineté et inquiets du court-circuitage éventuel de la SDN.
  • Après 1945, l’idée d’Europe est à nouveau associée à la préservation de la paix et de nombreuses personnalités de gauche, marquées par la guerre et la résistance, participent au Congrès fédéraliste de La Haye en mai 1948 (14). Cependant, cette idée continue d’être diversement appréciée, d’autant plus qu’elle renaît dans le cadre de la guerre froide et sous le parapluie américain.
  • Dans le contexte idéologique ouvert dans les années 1980, la construction européenne est de plus en plus associée au libéralisme économique. L’incapacité à définir une Europe progressiste est masquée par une sorte de dogmatisme étayé par de bons sentiments. Comme on ne fait plus de politique, on donne des leçons de morale. A l’instar du premier ministre britannique Anthony Blair, qui a troqué la justice sociale contre des prêches dénonçant la pauvreté, une certaine gauche ralliée à l’« Europe » manifeste davantage de bons sentiments que de bonnes idées.
  • Ce moralisme habille le fatalisme revendiqué d’une gauche qui a perdu sa culture des rapports de forces et la mémoire de ses luttes. L’obligation de négocier entre vingt-cinq pays impliquerait notamment des concessions qui (malheureusement) vont toujours dans le même sens. L’ancien ministre socialiste des affaires européennes Pierre Moscovici qualifie ainsi le traité constitutionnel de « compromis indispensable et imparfait (16) ». Mais les négociations sont faussées, et on voit bien que ceux pour qui le « compromis » est « indispensable » ne sont pas ceux qui seront victimes de son imperfection. Car les représentants de la gauche ont oublié que, pour obtenir ce qu’ils ont, les peuples ont dû se battre et parfois payer le prix du sang. Aujourd’hui, les porte-parole du camp « progressiste » partent battus d’avance. Les négociations n’ont même pas été entamées qu’ils ont déjà renoncé à tout. L’idée de prononcer un « non », même « à l’anglaise », ne les effleure pas. Celle de mettre en place un rapport de forces entre gouvernements, avec les citoyens ou les syndicats, leur semble inimaginable.
  • En outre, le fonctionnement des instances internationales – et l’Union européenne n’échappe pas au phénomène – se révèle quelque peu anesthésiant. Isolé du reste du monde, affairé dans des bureaux où on parle plusieurs langues, on peut sincèrement éprouver le sentiment de participer à une grande aventure fraternelle. On peut se sentir grisé dans ce petit monde qui se conforte, se coopte et se congratule, loin des destinataires des décisions que l’on adopte. Naïveté pour le politologue socialiste Jacques Généreux (19), trahison pour le chercheur Raoul Marc Jennar (20), cette attitude, qui concerne aussi les députés européens et les fonctionnaires de la Commission, accroît le décalage avec les préoccupations populaires (délocalisations, chômage, etc.).
  • Le tropisme « européen » de la gauche peut aussi traduire une vision technocratique du pouvoir (21). Estimer, comme un député européen Vert, que la possibilité accordée aux citoyens de rédiger des pétitions sans aucune conséquence juridique (article I-47 du projet de traité constitutionnel) constitue « une avancée considérable de la démocratie » montre la dégradation de l’idéal démocratique d’une partie du camp progressiste 
  • Entre faillite idéologique, connivence sociale et inculture historique, l’Europe est devenue le triangle des Bermudes de la gauche. Corps et âmes, ses forces et ses représentants y disparaissent les uns après les autres. Sans doute l’animosité qui monte chez les partisans du « oui » révèle-t-elle la crainte, diffuse, qu’une éventuelle victoire du « non » ne déchire les brumes bermudiennes et ouvre une redistribution des cartes politiques.
Jon Snow

Comment les pays créanciers décident en République démocratique du Congo [Vol... - 0 views

  • S’appuyant sur le mécanisme de la dette odieuse, les Occidentaux poursuivent leur politique néo-coloniale malgré la globalisation. Ils interdisent aux Africains de choisir leurs partenaires commerciaux et aux Chinois de s’approvisionner en Afrique. Ils exigent l’exclusivité du commerce avec l’Afrique et avec la Chine.
  • Les 19 pays créanciers composant le Club de Paris [1] se sont réunis le 18 novembre pour examiner le cas de la République démocratique du Congo (RDC), après deux reports liés à la révision du très controversé contrat chinois. Ce contrat, qui hypothèque de gigantesques quantités de minerais au profit de la Chine en échange de la construction d’infrastructures en RDC, a finalement pu être révisé dans le sens souhaité par les bailleurs de fonds occidentaux représentés par le FMI 
  • Le Club de Paris prouve une fois encore qu’il est une instance gouvernée par le Nord dans laquelle les pays du Sud ne jouent qu’un rôle de figurant. Aucun membre du gouvernement congolais n’a été invité aux discussions menées à Bercy, au ministère français des Finances, où siège le Club de Paris. Ce Club se définit lui-même comme une « non-institution » n’ayant pas de personnalité juridique. L’avantage est clair : le Club de Paris n’encourt aucune responsabilité quant à ses actes et ne peut donc être poursuivi en justice puisqu’officiellement, il n’existe pas !
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  • Pourtant, ses décisions sont lourdes de conséquences pour les populations du tiers-monde car c’est en son sein qu’est décidé, de concert avec le FMI et la Banque mondiale, si un pays endetté du Sud « mérite » un rééchelonnement ou un allégement de dette. Lorsqu’il donne son feu vert, le pays concerné, toujours isolé face à ce front uni de créanciers, doit appliquer les mesures néolibérales dictées par ces bailleurs de fonds, dont les intérêts se confondent avec le secteur privé.
  • Officiellement, c’est le risque d’augmentation de la dette congolaise, lié à la garantie d’Etat initialement prévue dans le contrat chinois, qui avait justifié l’ingérence du FMI dans les affaires internes congolaises. Mais en réalité, la RDC, à l’instar d’autres pays africains regorgeant de ressources naturelles, est le théâtre d’une compétition acharnée entre les pays occidentaux et la Chine, dont l’appétit ne cesse de grandir au point d’être aujourd’hui le troisième partenaire commercial
  • C’est le trio infernal Club de Paris – FMI – Banque mondiale qui a organisé à partir de 2002 le blanchiment de la dette odieuse de la RDC en restructurant les arriérés laissés par le dictateur Mobutu. Il s’agissait à l’époque de prêter de l’argent au gouvernement pour apurer les vieilles dettes du dictateur, permettre au gouvernement de transition de s’endetter à nouveau tout en lui imposant des politiques antisociales, notamment un nouveau Code minier très favorable aux transnationales.
  • Malgré les effets d’annonce des créanciers qui promettaient une annulation de la dette congolaise, celle-ci s’élève aujourd’hui à 12,3 milliards de dollars, soit l’équivalent de la somme réclamée à la RDC au moment de la mort de Laurent Désiré Kabila en 2001… Or, cette dette est l’archétype d’une dette odieuse, nulle en droit international car elle a été contractée par une dictature, sans bénéfice pour la population et avec la complicité des créanciers. Le gouvernement congolais pourrait donc la répudier, ce qui lui permettrait de surcroît de ne plus accepter les diktats du Club de Paris.
  • La crise économique nécessite des actes forts et immédiats contre la dette, et au profit des peuples. Pour ce faire, les pays du Sud auraient tout intérêt à constituer un front uni pour le non-paiement de la dette.
Jon Snow

Des Israéliens se joignent au mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sa... - 0 views

  • C’est l’Egypte qui m’a fait basculer. J’étais enthousiasmé par les images de ces gens dans la rue qui exigeaient le changement. Et tandis que les documents « Palestinian Papers » prouvent que le gouvernement paraît déterminé à maintenir le statu quo, je connais de nombreux Israéliens qui en ont assez. Il y a les mères qui ne veulent pas envoyer leurs enfants à l’armée et des soldats mécontents de devoir protéger les colons. J’ai discuté récemment avec un homme de 44 ans – un type normal, père de deux enfants – qui me disait qu’il avait envie de casser quelque chose tellement il était en colère contre le gouvernement et inquiet pour l’avenir. Et l’Egypte fait l’objet de nombreuses conversations en ce moment en Israël. Que peut-on faire pour prolonger ses effets jusqu’en Israël ? Que peut-on faire pour encourager les Israéliens à se battre pour le changement, pour la paix, pour leur propre libération d’un conflit qui mine leur propre auto-détermination et leur propre liberté ? Le mouvement BDS a remporté nombre de victoires, et c’est l’une des raisons pour lesquelles le Knesset (Assemblée Nationale israélienne - NdT) veut faire passer une loi, connue sous le nom de Loi sur le Boycott, qui interdirait aux Israéliens de se joindre au mouvement et qui prévoit d’énormes amendes. Certains de ceux engagés dans la campagne BDS sont d’ores et déjà soumis à une intense pression de la part du gouvernement.
  • Certains s’opposent au BDS parce qu’il inclut la reconnaissance du droit au retour des Palestiniens. Ces critiques disent que le nouveau rapport démographique porterait atteinte à l’autodétermination des Juifs. Mais Barkan rétorque que « la base fondamentale (du mouvement) sont les droits de l’homme universels et le droit international  ». Il souligne que le mouvement BDS respecte les droits de l’homme à la fois des Palestiniens et des Juifs et qu’on y trouve à la fois des défenseurs d’un état bi-national et démocratique que des défenseurs d’une solution à deux états comme étant la meilleure solution au conflit. Il insiste aussi pour dire que BDS n’est ni antisémite, ni même anti-Israélien.
  • « Exactement, » répond Barkan, en ajoutant que l’appel palestinien en faveur du BDS est « un appel très raisonnable » qui « fait la différence entre les institutions et les individus et c’est clairement un boycott d’institutions criminelles et de leurs représentants. 
bernadrian

Crise budgétaire aux États-Unis : Quels enjeux ? | UnMondeLibre - 1 views

  • À l’inverse, le camp républicain prône une baisse des dépenses de l’État pour redonner une bouffée d’oxygène au secteur privé, réel moteur de la dynamique américaine. Bien sûr, cela peut avoir un effet récessif à court terme, mais à moyen et long terme les États-Unis doivent impérativement remettre de l’ordre dans leurs finances publiques qui pèsent sur leur croissance. S’ils veulent transmettre une image positive aux investisseurs, le pays se doit de maitriser sa dette et avoir enfin une vision à long terme prenant en compte les générations futures déjà terriblement endettées.
    • bernadrian
       
      Imre de Habsbourg-Lorraine, tu aurais fait un malheur au Congrès de Vienne en 1812 ! À l'époque c'était les rois contre les peuples, aujourd'hui les trusts contre les peuples. Venir à la rescousse du "camp républicain", t'as pas honte ? des WASP avec un "P" comme "protestants", par-dessus le marché ! Sic transit gloria Maisonem Autrichiam (pcc Jean Yanne).
  • Ce chiffre est symbolique,
    • bernadrian
       
      Les chiffres sont souvent symboliques. Les soldats sont souvent des militaires etc.
    • Fabien Cadet
       
      ahah j'la note celle-là.
Jon Snow

Raconter le monde après Fukushima - 0 views

  • Pardon de n’avoir rien fait. Je suis français de nationalité, mais je porte une responsabilité indélébile, car j’ai décidé de faire ma vie et de t’élever ici. Dorénavant, pendant des dizaines d’années, tu vas devoir te débattre avec nos détritus. Bien-sûr, je dis cela parce que je crois que tu vivras longtemps… Cela me rappelle que je te dis sans arrêt, comme pour tout enfant, « Range tes affaires, mets ça à la poubelle ! ». Eh bien, depuis « l’accident nucléaire », à chaque fois que je prononce ces paroles banales, j’ai un pincement au cœur. J’entends une petite voix me dire : « Et toi, l’adulte, tu les as rangées, tes affaires ? Combien de déchets mortels laisses-tu à ta fille ? »
    • Jon Snow
       
      En effet ...
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