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Jon Snow

GRAIN | "Against the grain" | 2009 | Un système alimentaire qui tue - 0 views

  • Cela fait des années que les experts avertissent que le développement des grandes fermes d’élevage industriel en Amérique du Nord ont créé un foyer idéal pour que puissent émerger et se répandre de nouvelles souches de grippe extrêmement virulentes. « Parce que les élevages fortement concentrés ont tendance à rassembler d’importants groupes d’animaux sur une surface réduite, ils facilitent la transmission et le mélange des virus », expliquaient des scientifiques de l’agence nationale des instituts de santé publique américaine (NIH).[2]  Trois ans plus tôt, Science Magazine avait sonné l’alarme en montrant que la taille croissante des élevages industriels  et l’usage répandu des vaccins qui y est fait accéléraient le rythme d’évolution de la grippe porcine.[3] C’est la même chose avec la grippe aviaire : l’espace surpeuplé et les conditions insalubres  qui règnent dans ces élevages permettent au virus de se recombiner et de prendre de nouvelles formes très aisément. Quand on en est à ce stade, la  centralisation inhérente à l’industrie garantit que la maladie est disséminée partout, par l’intermédiaire des matières fécales, de la nourriture animale, de l’eau ou même des bottes des ouvriers.[4] Et pourtant, si l’on en croit les centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), «  il n’existe pas de système national officiel de surveillance pour déterminer quels sont les virus les plus répandus dans la population porcine américaine.”[5] La situation est la même au Mexique.
  • Pour ce qui est des pandémies de grippe en général, nous savons que la proximité d’élevages intensifs de porcs et d’élevages de volailles augmente les risques de recombinaison virale et l’émergence de nouvelles souches virulentes de grippe.
  • Il faut noter ici que l’un des ingrédients courants de l’alimentation animale industrielle est ce qu’on appelle les «  déchets de volaille », c’est-à-dire un mélange de tout ce qu’on peut trouver sur le sol des élevages intensifs : matières fécales, plumes, litière, etc
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  • Entre temps, l’industrie pharmaceutique fait fortune avec la crise. Le gouvernement des Etats-Unis a déjà fait une exception d’urgence dans son système d’autorisation pour permettre de traiter les malades de la grippe avec des antiviraux comme Tamiflu et Relaxin plus largement que cela n’était prévu.
  • Novavax essaie de convaincre à la fois le CDC et le gouvernement mexicain qu’il est capable de fournir un vaccin contre la grippe porcine dans un délai de 12 semaines, si les règlements encadrant les tests restent souples.
  • (L’épidémie de grippe porcine a frappé Mexico, une métropole de plus de 20 millions d’habitants, précisément au moment où le gouvernement a coupé l’approvisionnement en eau d’une bonne partie de la population, en particulier les quartiers les plus pauvres.)
  • Le fait que la surveillance des épidémies soit confiée à des cabinets-conseils privés, que les gouvernements et les agences des Nations Unies puissent garder le silence et ne pas divulguer l’information, que nous soyons obligés de dépendre d’une poignées d’entreprises pharmaceutiques  pour soulager nos souffrances, avec des produits certes brevetés mais seulement à moitié testés, devraient nous indiquer que rien ne va plus. Ce n’est pas seulement de nourriture que nous avons besoin, mais de systèmes de santé publique qui aient un véritable agenda public et soient responsables devant le public.
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    Triste réalité. Notre système alimentaire est pourri. Des hommes en souffrent et en meurent quotidiennement.
Jon Snow

Lu, vu, entendu n° 5 : « Avis de recherche d'un contre-pouvoir indépendant » ... - 0 views

  • on se prend à penser qu’Etienne Mougeotte, choisi par l’actionnaire, fera son « métier » d’intermédiaire et de « pacificateur », sans qu’il soit utile que l’actionnaire se charge directement et quotidiennement de la « ligne éditoriale du journal » .
  • S’il dit les choses de manière plus élégante, Philippe Labro, conseiller du prince Vincent Bolloré, est tout à fait d’accord avec l’ami Serge : « Les médias, c’est profondément contemporain et synonyme d’influence », confie-t-il à Télérama (Emmanuelle Anizon, « Le raz de marée Bolloré », Télérama, n°3016, 31 octobre 2007). Le prince en question, propriétaire entre autres de la chaîne Direct 8 et du journal Direct Soir, est encore plus... direct. C’est que les beaux discours sur l’indépendance des médias, c’est bon quand on est journaliste, voire même directeur. Mais quand on est LE Boss, on peut se lâcher. Toujours dans Télérama, on peut lire cet aveu : « Je ne suis pas un investisseur financier, je suis un investisseur industriel. Je dois donc avoir le contrôle de l’éditorial ». Le client, ajoute-t-il, « ce n’est plus seulement le lecteur, mais l’annonceur ».
  • Exactement l’inverse de ce que prétendait Mougeotte sur Europe 1. Quelles sont les qualités requises pour travailler au service de Bolloré ? L’une de ses anciennes salariées l’a confié à Télérama  : « Ce n’était pas désagréable de travailler avec lui, dit une ancienne salariée à Télérama. Il est très intelligent, charmant, élégant. Simplement, il faut oublier d’être journaliste ». On ose croire que cet oubli puisse gagner des salariés du Figaro et d’Europe 1…
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  • Contre les pouvoirs ou tout contre ? Au cours de l’émission "J’ai mes sources" (France Inter, lundi 22 octobre 2007, Albert Du Roy, auteur de La mort de l’information (Stock), nous en dit plus sur ce lien entre pouvoir et journalistes. Albert Du Roy est ancien directeur général adjoint de France 2 en charge de l’information, ancien rédacteur en chef du Nouvel Observateur, ex-journaliste à L’Express, Europe 1 et France Inter. On pourrait donc s’attendre de sa part à une certaine mansuétude. Et pourtant : « D’une manière générale, explique-t-il, c’est vrai qu’en France, à l’égard des pouvoirs en général, du pouvoir présidentiel en particulier et du pouvoir de ce président-ci encore plus en particulier, il y a une prudence. Le mot prudence étant un euphémisme. C’est de la déférence ou c’est de la précaution ou c’est du calcul ou c’est de la connivence (...) C’est vrai que, dans le domaine politique, il y a une endogamie entre les journalistes qui couvrent la politique et les élus qu’ils devraient traiter d’une manière distanciée, que (...) c’est grave. Moi, j’en ai fait partie de ce système et donc je peux – avec la lucidité, peut-être, que donne le retrait – je peux dire à quel point c’est quelque chose qui peut aboutir, en matière d’information, à des conséquences graves. (...) Mais c’est vrai aussi dans tous les autres secteurs de l’information. Les connexions entre industriels et journalistes, entre fabricants de produits touristiques et les journalistes, entre restaurants et les journalistes gastronomiques, les connexions sont très nombreuses ». « C’est ce système de connivence qu’il faut dénoncer, renchérit Pierre Haski, co-fondateur du site Rue89.com, invité lui aussi ce jour-là. Ce système de connivence, il est bien antérieur à l’apparition de l’internet. Il est à l’intérieur du système de l’information en France. Il y a plein d’autres exemples, dans son livre [celui d’Albert Du Roy], que tout le monde connaît. Pour essayer une voiture, on ne vous emmène pas, comme vous le racontez, dans le terrain d’essai du constructeur, on vous emmène aux Caraïbes ou au Mexique ou en Thaïlande, tous frais payés. Bon, l’objectivité du papier à l’arrivée est évidemment délicate. Et, tout ça, c’est un système qui touche l’ensemble de la chaîne de l’information. »
  • C’est ce que découvre Edwy Plenel, frappé par un éclair de lucidité. Dans un document vidéo diffusé sur le site de « Médiapart », le futur média qu’il impulse sur Internet, Plenel diagnostique : « L’actuelle révolution industrielle – celle que symbolise le Net et qui est marquée par l’avènement du média personnel –, elle fait descendre le journaliste de son piédestal. Au fond, nous nous étions appropriés un pouvoir indu. Comme si l’opinion, le jugement, l’analyse, le point de vue c’était notre privilège. Eh bien non ! Les citoyens, là, maintenant, peuvent nous rappeler que la liberté d’expression, ça appartient à tout le monde. Alors, du coup, nous sommes devant un défi : nous sommes sommés de reconquérir un continent que nous avons un peu laissé en friche : l’information ». C’est en effet assez fâcheux, pour des journalistes, d’avoir « un peu » laissé l’information en friche….
Jon Snow

Ces puissantes officines qui notent les Etats, par Ibrahim Warde (Le Monde diplomatique) - 0 views

  • « Le monde de l’après-guerre froide compte deux superpuissances, les Etats-Unis et l’agence Moody’s. » Thomas Friedman, éditorialiste de politique étrangère du New York Times, explicite ainsi sa formule : si les Etats-Unis peuvent anéantir un ennemi en faisant usage de leur arsenal militaire, l’agence de notation financière Moody’s possède les moyens d’étrangler financièrement un pays en lui décernant une « mauvaise note ».
  • Une bonne note permet d’emprunter au moindre coût. Plus la note baisse, plus le taux d’intérêt augmente, car les investisseurs exigeront une prime de risque. Les obligations mal notées (ou pas notées du tout) sont considérées comme des obligations « pourries » (junk bonds), même si leurs vendeurs préfèrent l’appellation d’« obligations à haut rendement » (high yield bonds).
    • Jon Snow
       
      Tous les acheteurs sont au courant, mais c'est à qui se retirera le premier du merdier en regardant les autres sombrer...
  • Deuxième critique : les agences de notation commettent de graves erreurs. En 1975, à la veille de sa mise en cessation de paiements, la ville de New York était encore bien notée. Plus récemment, à la suite de la faillite du comté d’Orange, Standard and Poor’s a été prise en défaut de vigilance et fait l’objet de nombreuses poursuites judiciaires. Là encore, l’agence assurait les investisseurs que le comté d’Orange était en bonne santé et bien géré, alors même que 2 milliards de dollars partaient en fumée, à la suite de spéculations sur les produits dérivés (4). En octobre 1994, le bulletin de la Réserve fédérale américaine cautionna les investisseurs.
  • ...5 more annotations...
  • Moody’s est l’objet d’une enquête du ministère de la justice, pour concurrence déloyale, et d’un procès intenté par le district scolaire de Jefferson County dans l’Etat du Colorado. En 1993, cette collectivité, refusant de solliciter Moody’s, demanda à la petite agence Fitch Investors Services de noter son émission d’obligations. En réplique à l’affront, Moody’s décerna une note « non sollicitée » (ou « note sauvage »), et bien entendu mauvaise, ce qui rendit l’émission impossible. Pour l’agence de notation, il ne s’agissait pas là d’un chantage, mais d’un service rendu au public et couvert par le premier amendement de la Constitution, qui garantit le droit à la libre expression (2).
  • L’autre note dont l’annonce déclencha un long suspense fut celle de l’Egypte. En septembre 1996, après que l’agence Moody’s eut annoncé qu’elle s’apprêtait à émettre une note non sollicitée, le gouvernement décida de demander à être noté (tout en affirmant qu’il n’avait pas l’intention d’émettre des obligations). S’entourant des banques d’investissement Goldman Sachs et EFG Hermes, les dirigeants égyptiens se livrèrent à un bachotage forcené et s’empressèrent d’accéder aux exigences du Fonds monétaire international en matière d’ajustement structurel.
    • Jon Snow
       
      Pan! Rien que ça!
  • Mieux vaut coopérer, c’est-à-dire fournir tous les documents demandés et recevoir la visite d’« examinateurs », que se voir décerner une note non sollicitée. Le système renforce les inégalités et regorge d’effets pervers. Le plus spectaculaire étant celui que les Anglo-Saxons appellent « self-fulfilling prophecy » : le simple fait de prévoir, même à tort, une déconfiture amène la déconfiture.
  • C’est cependant le pouvoir de noter des Etats qui vaut aux agences l’image de superpuissance politique. En effet, depuis 1990 - la crise de la dette, l’asséchement de l’aide extérieure et des prêts bancaires, et les recettes néo-libérales des organisations internationales étant passés par là - l’essentiel du financement extérieur des Etats se fait sur les marchés obligataires. Depuis que la « loi Wriston » n’a plus cours (6), les investisseurs veulent s’assurer de la solvabilité des Etats emprunteurs... que seules les agences de notation se disent capables d’apprécier.
  • Très sourcilleuses en matière de transparence lorsqu’il s’agit des notés, les agences de notation restent elles-mêmes bien mystérieuses. Leur pouvoir exorbitant et leurs abus appellent à un contrôle plus strict de leurs pratiques ou du moins à l’adoption d’un code de déontologie. De telles initiatives sont à l’étude, mais on peut douter de leurs succès. Les agences ne peuvent en effet être contrôlées que par ces mêmes gouvernements qu’elles tiennent sous haute surveillance.
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    Février 97.
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