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Aurialie Jublin

Le travail à vide | RH info - 0 views

  • Au-delà des formes diverses et universelles de travail à vide, l’auteur montre la diversité des causes et des contextes. Il y avait traditionnellement deux manières d’aborder la question qui expliquaient sans doute le non-dit. D’un côté les moralistes considéraient que les personnes étaient (naturellement ou non) paresseuses et qu’elles préféraient gagner de l’argent à ne rien faire plutôt qu’en travaillant. Le travail était cette torture dont il fallait échapper. La paresse étant mère de tous les vices, elle devenait moralement inacceptable et, selon les époques il fallait soit l’extirper, soit la taire pour ne pas stigmatiser les personnes. A l’opposé figuraient les tenants de la résistance : ne pas travailler au travail représentait un acte de résistance des salariés contre les conditions de travail qui leur étaient faites, les organisations qui bridaient leur autonomie et leur humanité, les entreprises et propriétaires qui volaient le fruit de leur travail.
  • Paulsen nous avoue qu’il penchait plutôt de ce côté résistant en commençant de travailler sur la question. Le terrain lui a montré que la réalité était bien différente et nuancée et que les causes et contextes du travail à vide étaient tout aussi multiples que leurs formes. Il s’est aperçu que ne rien faire au travail n’avait pas toujours un impact sur le résultat car l’efficacité d’un travail ne dépend pas toujours du temps investi. Il s’est également aperçu que les organisations ne maîtrisaient pas toujours très bien le temps nécessaire à certaines opérations et qu’il était moins évident dans le travail aujourd’hui que sur la chaîne de montage taylorienne d’hier, de mesurer les temps et d’optimiser les chaînes d’opérations. Il a dû reconnaître que le non-travail est aussi parfois nécessaire pour récupérer et se ressourcer dans des situations difficiles, voire même qu’il était une sorte de soupape de sécurité lorsque les rythmes sont trop violents. Il s’est aussi aperçu que les paresseux et les tire-au-flanc existent bien, au point que certains se fatigueraient même de ne pas suffisamment travailler, sans pour autant faire l’effort de commencer.
  • Deuxièmement, la recherche de Paulsen met l’accent une fois de plus sur le fait que le travail s’impose moins à la personne que celle-ci ne l’investit. Plutôt que de s’occuper du travail, on ferait bien de porter de l’intérêt à la personne. S’il paraît banal qu’elle se projette dans son expérience sportive ou quelques autres hobbies qui deviennent des lieux de son expression, l’approche du travail ressortit trop souvent à une approche de la domination qui sous-estime la possibilité de l’acteur de jouer avec ce qui lui serait imposé. 
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  • Troisièmement, l’étude de Paulsen devrait interroger les entreprises. Elles ne peuvent se satisfaire de vagues convictions sur le bien-être au travail ou sur la perfection technocratique de leurs organisations pour soumettre les personnes au travail. Elles devraient se demander comment chacun peut trouver de la perspective et un sens dans son travail. Mais encore faudrait-il que l’entreprise ait un sens et une vision, que ses dirigeants l’incarnent et que l’institution permette une expérience de travail valorisante.
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    "Beaucoup d'entreprises constatent que les sites les plus consultés par leurs salariés durant les heures de travail concernent la vente de particulier à particulier, le commerce en ligne, les sites de voyage, sachant le plus scabreux de l'offre internet a souvent été bloquée par la DSI. Ce n'est qu'une des formes, modernes, de ce que Paulsen[1] appelle l'empty work, c'est-à-dire tout ce que l'on fait au travail et qui ne relève pas de son travail normal. Selon certaines études citées par l'auteur, cela représenterait entre 1,5 et 3 heures par jour, c'est-à-dire près de 30% d'un horaire de travail normal pour un salarié à temps plein !"
Aurialie Jublin

Le sens du travail à l'ère numérique | Pierre-Yves Gomez - 0 views

  • Le travail professionnel, lui, est organisé dans les entreprises ou les administrations si on est salarié, ou défini par un contrat commercial si on est indépendant. Il se distingue, d’une part, par la subordination du travailleur au donneur d’ordre, d’autre part, par la rémunération monétaire de l’effort réalisé. Il représente toutefois moins de la moitié de l’ensemble des activités de travail que nous réalisons au quotidien. Le travail professionnel est donc à tort considéré comme « le » travail par excellence, au terme d’une confusion courante entre les notions de travail et d’emplo
  • La question du sens du travail n’est donc pas (seulement) de l’ordre d’une contemplation du résultat. Elle fait aussi écho au contrôle des outils utilisés. Si le travailleur doit se plier à leur rythme, leur cadence ou leurs exigences, le sens du travail est décidé, au final, par ceux qui contrôlent ces outils et les imposent dans les processus de production. Pour éviter une approche idéaliste, il est donc nécessaire de s’interroger sur le degré de maîtrise des techniques par ceux qui les utilisent, qu’il s’agisse des innombrables robots, ordinateurs, téléphones, réseaux techniques ou des machines nécessaires aussi bien pour accomplir un travail domestique, collaboratif que professionnel.
  • L’histoire du travail humain est celle d’une tension constitutive entre l’emploi des outils et leur propriété, entre ceux qui les manipulent et ceux qui en définissent les conditions d’usage, imposant la finalité du travail et réduisant les travailleurs au seul accomplissement des efforts pour produire. La tension s’est accrue au fur et à mesure que la société industrielle s’est enracinée dans un système technique complexe.
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  • Au tournant du XXe siècle, quand l’organisation du travail se veut « scientifique », le travailleur est soumis au rythme et à l’intensité des machines avec lesquelles il est mis en concurrence : « La machine n’agit pas seulement comme un concurrent dont la force supérieure est toujours sur le point de rendre le salarié superflu. […] Elle devient l’arme de guerre la plus irrésistible pour réprimer les grèves, ces révoltes périodiques du travail contre l’autocratie du capital[4]. » Le travailleur subordonné perd la capacité de définir le sens d’une activité inscrite dans les processus complexes de la production mécanisée qui sert à la fois d’étalon de productivité et de menace d’exclusion. Ceux qui contrôlent l’investissement et l’usage des machines peuvent jouer de cette menace.
  • En réaction à l’hyper-rationalisation des organisations, notamment avec la période de financiarisation, mais aussi à l’insécurité croissante de stratégies globalisées et souvent incompréhensibles, ils ont réinvesti les formes du travail « privé » pour reprendre la main sur leurs activités et y trouver une nouvelle opportunité de donner du sens à leurs efforts. Il s’en est suivi un désengagement des entreprises sous forme de « bore out » (prise de conscience que le travail professionnel est ennuyeux), de « brown out » (prise de conscience que ce travail est inutile), voire de « burn out » (travail insoutenable).
  • À l’opposé du scénario précédent, la numérisation autoriserait une décentralisation économique inédite, permettant à la fois de travailler à distance et aussi de produire et de consommer localement – voire d’auto-consommer – la plus grande partie de la production[8]. Ce scénario suppose une reconfiguration de la consommation : échapper à l’industrialisation planétaire des objets, c’est en consommer moins et choisir un mode de vie plus simple, qui pourrait compenser la perte de revenus due au déclin du travail professionnel classique, sans paupérisation des ménages. Au total, le monopole des organisations marchandes sur la définition de la finalité du travail professionnel serait fortement entamé.
  • On voit que le jeu est ouvert entre ces deux scénarios, dont l’un prétend émanciper par une hyperconsommation numérique, l’autre par une réappropriation locale du sens du travail. L’issue dépendra, notamment, de ce que nous ferons des nouvelles technologies.
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    "Hors de l'emploi, le travail est largement invisible. Il est pourtant vecteur de sens, un sens fixé par l'employeur dans le salariat. Mais dans un monde numérisé, qui maîtrisera la finalité du travail ? "
Aurialie Jublin

Que devient le travail dans l'économie digitale ? - Metis - 1 views

  • Cette économie ne peut se définir uniquement par les technologies digitales elles-mêmes mais par un ensemble de propriétés radicalement nouvelles. On en citera quelques unes qui montrent que l'on aborde des rivages nouveaux :- le rendement croissant des innovations et le coût marginal zéro. Le principe des rendements croissants, lié aux externalités de réseaux positives, fait que la valeur d'un bien ou d'un service digital est d'autant plus élevée qu'il bénéficie d'un réseau étendu. La conséquence est que les coûts de production et de distribution, quasiment indépendants du volume produit, doivent être payés dès l'investissement initial. Jusqu'ici nous avions vécu dans une économie de rendements décroissants !- des nouveaux modèles d'affaire se développent autour des plateformes en ligne générant une nouvelle forme de marché appelée marché « à deux versants ou bifaces ». Cela concerne des produits ou des services qui sont proposés simultanément à deux catégories d'utilisateurs via internet. Ces marchés induisent des types de concurrence en rupture avec les marchés traditionnels où plusieurs concurrents coexistent et sont en compétition. Là, le gagnant prend tout (the winner takes all).
  • Concernant l'impact des ruptures technologiques sur les environnements de travail, les auteurs, après avoir recensé six nouveaux champs (le cloud, les données massives, les applications mobiles, la géolocalisation, l'internet des objets, les machines apprenantes et la robotique mobile) notent bien des potentiels de transformation du travail notamment par un déplacement de la frontière entre les capacités des humains et des machines.
  • Les auteurs distinguent les nouvelles formes de travail ou d'emploi suivantes plus spécifiquement liés au développement de l'économie digitale:- les « nomades numériques » qui peuvent être des travailleurs salariés ou des indépendants. Leur activité est réalisée à l'extérieur des locaux de l'employeur ou du client. Cette forme de travail repose sur une grande autonomie et permet à des personnes exclues habituellement des emplois classiques de travailler. Mais qu'en est-il de la prise en charge de la santé et de la sécurité de ces nomades numériques ?- l' « externalisation ouverte » (crowd working) qui désigne le travail réalisé à partir de plates-formes en ligne permettant à des organisations ou des individus d'accéder, via internet, à un groupe indéfini et inconnu d'autres organisations ou individus pour résoudre des problèmes spécifiques ou fournir des services ou des produits spécifiques en échange de paiement. Ceci se traduit par le développement d'un marché orienté sur la tâche plutôt que sur l'emploi et une baisse de la qualité du travail ; on constate souvent un détournement des normes d'emploi. Certains parlent de «cybertariat » (cyber-prolétariat). D'une certaine manière, cela s'apparente à une formalisation de l'économie informelle.- le travail sur appel organisé par des plateformes. Il consiste en une relation d'emploi continu formalisée par un contrat de travail sans travail continu. Ce type de contrat repose sur le principe du travail sur appel, en fonction de la demande : c'est un travail occasionnel intermittent, une nouvelle forme d'intermédiation entre une demande de travail et des réserves de travailleurs en attente de tâches et de missions. Ces emplois sont caractérisés par un temps de travail très flexible, un salaire très variable et une disponibilité étendue : ils matérialisent un découplage entre le contrat de travail et le temps de travail, et soumettent la vie quotidienne à des horaires imprévisibles.
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  • Ces nouvelles formes de travail se caractérisent par un brouillage des frontières : recouvrement entre vie professionnelle et vie privée, ambivalence entre le statut de salarié et d'indépendant, ou parfois de collaborateur bénévole, difficultés à distinguer le producteur du consommateur, etc. D'où la conclusion provisoire : « si ces formes de travail ne sont pas entièrement neuves et si elles sont en partie porteuses d'éléments positifs pour les travailleurs, elles sont aussi accompagnées de nombreux effets qui suscitent l'inquiétude, qui bousculent les systèmes de relations sociales et qui requièrent des formes de régulation appropriées ».
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    "Le document de travail de Patricia Vendramin et Gérard Valenduc à l'origine de cet article est publié par l'Institut syndical européen (European Trade Unions Institute), un centre de recherche et de formation de la Confédération Européenne des syndicats (CES). L'Institut a demandé à deux professeurs-chercheurs de faire le point sur l'impact des technologies digitales sur le travail."
Aurialie Jublin

Travail nomade et contrats de projets: vers l'entreprise sans toit ni loi? - 3 views

  • La question de la légitimité du manager et donc du partage du pouvoir et de la démocratie dans l’entreprise sera aussi posée. Rêvons un peu : dans une entreprise construite non plus comme une pyramide hiérarchique mais comme un réseau d’associés, elle pourrait pousser jusqu’à organiser un processus d’élection des managers, voire du patron. A minima, il y aura une évaluation du management par l’ensemble des salariés, comme le suggère déjà la généralisation du 360°. Ce sera le prix à payer pour s’assurer de l’engagement des salariés, leur permettre de travailler ensemble et… les garder !
  • Si elle veut perdurer sous sa forme actuelle et s’assurer de l’engagement de ses salariés, l’entreprise devra repartir de ce qu’ils sont réellement c’est-à-dire des individus à la fois déliés et renouant sans cesse de nouveaux liens autour des projets successifs qu’elle leur proposera. C’est ce que rend possible l’arrivée massive du numérique : travailler à distance dans une sorte de nomadisme coopératif. Évidemment, cela ne concerne ni toutes les structures, ni tous les métiers. Mais c’est une tendance de fond, qui devrait à terme concerner un nombre grandissant de travailleurs, bien au-delà des professionnels et managers globalisés et hautement qualifiés dont c’est le cas aujourd’hui.
  • L’entreprise de demain sera précisément l’inverse : une unité de temps, celui d’un projet, d’un contrat, d’un marché, mais sans unité de lieu puisque les salariés embauchés pourront se trouver à des milliers de kilomètres de distance, dans des bureaux disjoints ou chez eux en télétravail etc. Cette dé-spatialisation du travail est la grande nouveauté. Travailler, ce n’est plus se retrouver avec d’autres dans un lieu construit pour cela, mais se mettre en réseau avec d’autres et organiser une sociabilité commune.
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  • Qu’on le veuille ou non, la société de l’activité, de l’autonomie individuelle ou du travail libéré sera plus que jamais une société de consommation et de travail invisible. On touche ici à l’un des paradoxes les plus secrets du processus d’individualisation : l’autonomie et l’épanouissement de l’individu dans et hors du travail se paient d’une double aliénation. L’une liée au besoin de consommer et l’autre liée à la nécessité de faire appel à un travail invisible, souvent pénible et précaire, nécessaire à cette consommation. Ce paradoxe des sociétés démocratiques ne va pas se défaire demain : le post-matérialisme, qui se lit dans l’autonomie des individus, libère totalement la figure du consommateur alors même que l’individu croit s’en affranchir en se libérant du travail.
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    "L'organisation du travail a connu depuis quarante ans des évolutions majeures, mais nous ne sommes qu'au début du chemin. Si elle veut perdurer sous sa forme actuelle et s'assurer de l'engagement de ses salariés, l'entreprise devra repartir de ce qu'ils sont réellement, c'est-à-dire des individus à la fois déliés et renouant sans cesse de nouveaux liens autour des projets successifs qu'elle leur proposera. C'est ce que rend possible l'arrivée massive du numérique : travailler à distance dans une sorte de nomadisme coopératif. La généralisation du travail en mode projet pourrait avoir pour conséquence l'avènement de « contrats de projet ». Jusqu'à ces dernières décennies, l'entreprise disposait d'une unité de lieu. L'entreprise de demain sera marquée par une unité de temps, celui d'un projet, d'un contrat, d'un marché, mais sans unité de lieu puisque les salariés pourront se trouver à des milliers de kilomètres de distance, dans des bureaux disjoints, ou chez eux en télétravail. Travailler, alors, ce n'est plus se retrouver avec d'autres dans un lieu construit pour cela, mais se mettre en réseau et organiser une sociabilité commune. L'idée même de l'entreprise y survivra-t-elle?"
Aurialie Jublin

L'encadrement en première ligne sur les conditions de travail - 0 views

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    L'Agence nationale pour l'améliorartion des conditions de travail (Anact) vient de présenter les résultats du sondage sur la place accordée à l'expression des salariés sur le travail et les conditions de travail dans l'entreprise. Les conditions de travail (environnement de l'activité, allongement de la vie au travail, santé au travail, risques psychosociaux, troubles musculo-squelettiques, organisations du travail…), on en parle de plus en plus. Entre collègues (notamment dans les petites entreprises), avec le manager de proximité mais également en dehors de la sphère professionnelle (famille, amis). Cependant, ''cette fréquence de discussion n'implique pas de mauvaises conditions de travail dans l'entreprise'' remarque l'Anact : 86% des sondés indiquent qu'elles sont bonnes ! Surprise : les mauvaises conditions perçues sont plus fréquentes dans les très grandes entreprises. Sans surprise, ce sont les plus de 50 ans qui relèvent les dégradations.
Aurialie Jublin

Les neufs paradoxes de Charles Handy // Coachs et Vous - 0 views

  • Le paradoxe du travail. Quand le travail n'est pas monétisé, tout le monde semble occupé. Par contre, au fur et à mesure que l'on donne une valeur monétaire plus importante au travail, moins de travail est réalisé à cause de son coût élevé. Ce paradoxe laisse le choix entre fixer le prix du travail à zéro ou au maximum au lieu de le fixer au milieu sous prétexte d'efficacité.
  • Le paradoxe du temps. Alors qu'en s'attendait à avoir plus de temps libre grâce à l'utilisation de nouveaux moyens de production plus efficaces, le temps libre se fait de plus en plus rare. Le paradoxe est que de plus en plus de gens ont plus d'un emploi afin d'augmenter leurs revenus, mais en même temps utilisent cette augmentation de revenu pour acheter du temps libre.
  • Le paradoxe des organisations. Les organisations sont en train de devenir des organisations organisantes au lieu d'organisations pour fins d'emploi. Le travail à temps plein se fait rare et l'organisation au sens traditionnel devient de plus en plus invisible.
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    "Nos sociétés occidentales créent un ensemble de situations paradoxales qui perturbent notre champ rationnel et éthique. Charles Handy a identifié neuf paradoxes principaux qui sont en train de marquer notre époque. Ces paradoxes, il faut les comprendre, savoir vivre avec, et les manipuler. La mise en évidence de ces paradoxes est le premier moyen de les résoudre." Parmi ces paradoxes, celui du travail :  Quand le travail n'est pas monétisé, tout le monde semble occupé. Par contre, au fur et à mesure que l'on donne une valeur monétaire plus importante au travail, moins de travail est réalisé à cause de son coût élevé. Ce paradoxe laisse le choix entre fixer le prix du travail à zéro ou au maximum au lieu de le fixer au milieu sous prétexte d'efficacité. 
Aurialie Jublin

Santé au travail, entre bien-être et bien-faire : le dilemme du manager - 0 views

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    Conclusion de Yvan Miossec: il faut soigner le travail car - quand les professionnels peuvent parler réellement de leur travail, cela leur fait du bien ; - les situations de travail peuvent se révéler moins impossibles qu'elles n'apparaissent ; - le travail peut redevenir favorable à la santé quand il permet l'initiative et l'exercice réel de ses responsabilités ; - les débats sur le travail sont aussi bons pour les directions d'entreprises qui redécouvrent la passion professionnelle des collaborateur. Concl. de V.D. Cosme: On peut contribuer à prévenir les risques psycho-sociaux en formant des managers à la gestion et au développement des gens, à la détection des changements de comportements et en leur laissant la possibilité d'activer certains leviers. La mise en place de groupes de discussion autour du travail, l'amélioration du cadre de travail des salariés ainsi que la participation des acteurs impliqués dans les évolutions organisationnelles sont également des leviers pour les entreprises et les organisations, en particulier en période de changement.
Aurialie Jublin

Libérer le travail de l'emprise du marché total | Témoignage Chrétien - 0 views

  • Prenons par exemple le modèle allemand : il valorise les communautés de travail, au niveau de l’entreprise comme à celui des branches professionnelles. À la différence de leurs homologues français, les dirigeants des grandes entreprises allemandes en ont souvent gravi les échelons. Ils ont la même culture professionnelle que les travailleurs, qui sont de leur côté associés au contrôle de la direction. En revanche, ce système accorde une moindre place aux droits des individus, ce qui explique que les réformes Hartz de 2004, créant des contrats de travail sous-payés pour une population sans emploi, n’ont pendant longtemps pas suscité de fortes réactions syndicales. Ce n’est que dix ans après, au regard de la forte croissance des inégalités qu’elles avaient générées, que le gouvernement allemand de coalition s’est résolu à instaurer le salaire minimum. 
  • Dans les conditions actuelles, il est rare qu’un autoentrepreneur puisse maintenir longtemps son activité sans s’insérer dans des réseaux de dépendance économique, soit qu’il doive diriger le travail d’autrui, soit que son travail soit dirigé par autrui. C’est l’une des leçons qui peut être tirée de la crise du modèle industriel que l’on a mis en oeuvre en agriculture dans les années 1960. La plupart des éleveurs ont été intégrés dans des liens de dépendance économique à l’égard des grandes firmes agroalimentaires, de l’Union européenne et des banques. Ils ont ainsi perdu tout contrôle sur ce qu’ils produisaient, sur la façon dont ils le produisaient et sur la fixation des prix de leurs produits. C’est particulièrement vrai des éleveurs «hors-sol» qui sont en fait des travailleurs subordonnés mais demeurent en droit des entrepreneurs indépendants.
  • Dans l’économie actuelle, beaucoup d’entreprises petites ou moyennes sont ainsi les maillons de chaînes de production où ce sont les entités les plus puissantes, celles qui contrôlent non pas les moyens de production mais les systèmes d’information, qui disposent du pouvoir et captent la majeure partie de la valeur ajoutée. Sans avoir à répondre de la sécurité économique des travailleurs. Un chauffeur remercié par Uber n’est pas licencié, il est « déconnecté ».
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  • La réalisation de la justice sociale ne dépend pas principalement du droit du travail, mais bien davantage des règles qui régissent la sphère monétaire, le commerce international et le fonctionnement des grandes entreprises. C’est là que se situent les vraies « réformes structurelles » dont nous avons besoin. Il faut sortir de la schizophrénie actuelle qui fait que d’un côté l’Europe oblige les pays les plus pauvres à démanteler leurs barrières douanières et que de l’autre elle déplore l’émigration en masse de leur jeunesse ; que d’un côté on autorise le rachat par les sociétés de leurs propres actions, c’est-à-dire l’enrichissement des actionnaires aux dépens des ressources vives de l’entreprise, et que de l’autre on déplore la chute de l’investissement ; que d’un côté on autorise le dumping social et fiscal en Europe, et que de l’autre on s’inquiète de l’endettement des États et du délabrement des services publics.
  • La mutation que vous évoquez est celle de l’ubérisation, du self-employment. Elle transforme des formes de la dépendance économique qui affecte aussi bien les salariés que les entrepreneurs. Le travail n’est plus organisé sur le modèle taylorien du travail à la chaîne, c’est-à-dire d’une obéissance mécanique aux ordres, mais sur celui de la direction par objectifs, de la programmation du travailleur. La subordination ne disparaît pas mais change de forme. Ce n’est plus le moindre de ses gestes qui est dicté et mesuré, mais sa « performance ». L’obéissance fait place à l’allégeance du travailleur à l’égard d’un donneur d’ordre qui lui assigne une tâche qu’il peut organiser avec une certaine marge d’autonomie, pourvu qu’il remplisse ses « objectifs ».
  • Le cercle vertueux de la libération dans le travail et de la créativité ne peut être tracé que si ceux qui le réalisent ne vivent pas dans la peur du chômage et peuvent peser collectivement sur son contenu et son organisation.
  • La logique des droits de tirage sociaux est d’assurer une solidarité dans l’exercice d’une liberté individuelle ; par exemple, prendre un congé sabbatique, prendre soin de ses parents malades, acquérir des connaissances ou une formation nouvelle, créer une entreprise, élever ses jeunes enfants, etc. La personne qui ferait ce choix bénéficierait de dispositifs finançant la rémunération de ces différentes activités.
  • Les droits de tirage sociaux donneraient à chacun la possibilité de combiner diverses formes de travail dans une vie et de passer de l’une à l’autre sans mettre en péril ses revenus et ses droits. Cette proposition complète la Sécurité sociale, qui assure une solidarité face aux risques indépendants de la volonté, comme la maladie, l’accident ou la vieillesse.
  • Sans réduction des inégalités, notamment entre les revenus du travail et ceux du capital, et sans interdiction du dumping social et fiscal, le « compte personnel d’activité » prévu dans la loi el-Khomri risque de devenir un moyen de renvoyer chacun à une épargne individuelle qui renforcera encore le poids de la « bancassurance ». C’est seulement sur la base d’une plus juste distribution des revenus et des charges que de nouveaux dispositifs de solidarité pourront voir le jour, qui mettront les progrès de la productivité au service du plus grand nombre et permettront à chacun de faire ainsi plus de place à des tâches librement choisies.
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    "La loi Travail de Myriam El Khomri soulève des débats passionnés. Professeur au Collège de France, Alain Supiot pose un regard aiguisé sur ce qu'ils révèlent."
Aurialie Jublin

Fiche de lecture de "Le travail, une valeur en voie de disparition" D.Meda - 1 views

  • Le mobile du profit personnel n’est pas naturel pour l’homme primitif et le gain ne joue jamais le rôle de stimulant du travail. La distribution des biens matériels est régie par des mobiles non économiques et le travail est traité comme une obligation qui n’exige pas d’être indemnisé mais fait partie des contraintes sociales.
  • Les philosophes grecs assimilent le travail à des tâches dégradantes et n’est nullement valorisé. Les activités humaines valorisées sont la pensée, la science, et les activités éthiques et politiques. Enfin le travail n’est en aucune manière au fondement du lien social.
  • A la fin du XVIII siècle avec Adam Smith, le travail humain envahit la scène de l’économie politique. Le travail est cette puissance humaine et ou "machinique" qui permet de créer de la valeur. La logique de la valeur et de la productivité est fondée.
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  • Marx construit une vaste opposition entre le vrai travail qui est l’essence de l’homme et la réalité du travail qui n’est qu’une forme aliénée. L’homme ne doit avoir de cesse d’humaniser le monde, de le modeler à son image, de réduire le naturel, y compris en lui-même. Non seulement le travail est la plus haute manifestation de mon individualité, mais il constitue également ce milieu au sein duquel se réalise la véritable sociabilité.
  • Le travail apparaît tout à la fois comme contribution de chacun au progrès de la société, fondement du lien social, et source d’épanouissement et d’équilibre personnels.
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    Pour D. Méda, le statut du travail est en lui-même une question centrale pour nos sociétés occidentales, parce qu'il constitue l'une des leurs dimensions essentielles, l'un de leurs fondements, et qu'il s'agit aujourd'hui, de connaître la nature de la crise que nous traversons, mais également de choisir le type de société dans lequel nous voulons vivre.
Aurialie Jublin

Peut-on penser le travail par le don ? La Nouvelle Revue du Travail - 1 views

  • Formulant l’hypothèse qu’à l’intérieur des entreprises se déroule toute une série d’échanges obéissant à des prescriptions archaïques, il cherche à montrer comment la triple obligation de donner, recevoir et rendre structure la coopération verticale (entre employeur et salariés) et horizontale (entre salariés). Ni la contrainte sociale, ni la recherche de l’intérêt personnel ne suffiraient à expliquer les relations qui se forment dans les organisations, les interactions qui s’y déploient, les alliances qui s’y nouent…
  • La perception du don aux collègues et plus encore à l’entreprise n’est-elle pas un masque à l’aliénation, une violence symbolique inhérente au fonctionnement même de l’aliénation : le déni de la domination et du travail pour autrui ?
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    Depuis la parution du traité de Georges Friedmann et Pierre Naville il y a cinquante ans, la sociologie du travail a toujours cherché à comprendre, sous leurs divers aspects, toutes les communautés humaines qui se constituent à l'occasion du travail.  Alain Caillé, le principal animateur du Mouvement Anti-Utilitariste en Sciences Sociales (MAUSS) et Norbert Alter, le contributeur essentiel d'inspiration maussienne pour la sociologie du travail et des organisations, reviennent dans deux textes inédits sur les vertus heuristiques de la théorie du don contre-don pour appréhender le monde du travail et ses mutations. La NRT ouvre ensuite le débat avec ces deux auteurs.
Aurialie Jublin

Homeshoring : nouvelle liberté ou poursuite de l'asservissement des salariés ... - 0 views

  • Le homeshoring est un centre d’appel à domicile. Cette organisation permet ainsi à des salariés de travailler de manière durable ou temporaire depuis chez eux ou en un lieu dédié. Ce mode de travail très en vogue aux États-Unis est apparu en France en 2005. On dénombre aujourd’hui quelques centaines d’agents employés comme télétravailleurs depuis leur domicile. Les téléopérateurs sont recrutés n’importe où en France sous réserve qu’ils possèdent une bonne connexion ADSL.
  • Pour les sociétés spécialisées, ce mode de travail présente de nombreux avantages : une économie sur les mètres carrés de bureaux à louer et une plus grande flexibilité sur les horaires de travail des employés. Le téléopérateur peut par exemple travailler 2 heures le matin et 2 heures l’après-midi. Cette planification serait difficile à mettre en place dans un call-center classique car cela obligerait le salarié à effectuer plusieurs allers et retours dans la journée.
  • Les inconvénients du homeshoring résident surtout au niveau du contrôle de la qualité et de la surveillance des employés. Bien que la communication se fasse en temps réel, il est toujours important de pouvoir constater de visu le travail de chaque téléopérateur afin de définir avec lui les points à améliorer. Un centre d’appel à domicile ne peut avoir la même performance qu’un call-center qu’à condition de trouver un moyen d’améliorer la relation avec les freelances. Pour y parvenir, nous pouvons citer JobPhoning qui enregistre chaque appel émis par les téléopérateurs et proposent un paiement au résultat, un service sur mesure et adapté aux tendances du marché.
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  • au niveau des conditions de travail. Cette méthode de travail offre plusieurs avantages pour les employés qui profitent d’un cadre de travail plus accueillant que les traditionnels plateaux des centres d’appels. Elle procure également un gain de temps et d’argent en termes de transport. On estime que le pouvoir d’achat est amélioré de 10 à 15 % rien qu’avec les économies de transport.
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    "L'émergence du homeshoring est parfaite pour illustrer une tendance de fond : la disparition des salariés au profit des freelances. Le homeshoring est le fait d'être télé-opérateur à domicile. Le homeshoring est-il l'avenir du call center ? Est-ce le dernier avatar de la transformation du salariat, si redouté par certains ? Le dernier exemple de l'avènement des freelances ? Les travailleurs indépendants représentent 34 % de la force de travail des Etats-Unis, et la tendance est à la hausse. Qu'est-ce que cela va changer d'ici 2040 ? « Le travail traditionnel est en train de mourir », et d'ici 2040, l'économie américaine sera « à peine reconnaissable », affirme la journaliste Vivian Giang qui se base sur l'étude A vision for the economy of 2040, de l'Institut Roosevelt et de la Fondation Kauffman. "
abrugiere

« Souvent, les salariés estiment passer de 20% à 30% de leur temps à quantifi... - 0 views

  • C’est un mouvement social qui affecte tous les métiers, y compris immatériels et relationnels. Le service public, depuis le passage à la LOLF (loi organique relative aux lois de finances, en 2006) expérimente ce passage au « tout quantitatif ». Chaque mission doit être déclinée en actions suivies avec des indicateurs quantifiés. Dans les hôpitaux, la « tarification à l’acte » imprime, par exemple, une logique comptable et marchande à tous les actes médicaux et de soin. Dans le travail social, arrive une logique de comptage du nombre d’entretiens réalisés, du nombre de problématiques abordées, de cases « cochées »…
  • Pourquoi, dans leur grande majorité, les salariés semblent coopérer à ce management par les chiffres ? Existe-t-il des résistances ? Dans un premier temps la quantification peut être comprise comme une promesse de reconnaissance : « Ils vont enfin se rendre compte du boulot qu’on abat ! », « Il faut savoir tout ce que l’on fait ! », entend-on. C’est une première raison de coopérer. Ensuite, la mise en concurrence sur des moyens crée une forme d’obligations à jouer le jeu, si on ne veut pas tout perdre, tout de suite. Lorsque le classement des individus, des équipes, des services ou même des pays se fait à partir de mesures, et qu’elle alimente une comparaison automatique, chacun a intérêt à produire les meilleurs chiffres possibles, même à contrecœur et à contresens. Pour contester ce management, il faudrait que tous ceux qui sont mis en compétition par ces chiffres arrêtent simultanément de les fournir.
  • Ces chiffres sont centralisés, et servent à fabriquer des tableaux de bord généraux, permettant de comparer des individus, les équipes, les organisations sur des critères quantitatifs
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  • Les travailleurs perçoivent très bien l’enjeu de faire remonter les « bons chiffres »
  • chacun va donc consacrer du temps à la fabrication de ces chiffres, à leur arrangement, de sorte qu’ils soient « bons »
  • « pour mesurer la performance, il faut commencer par la dégrader ». Car pour fabriquer un bon « reporting », il faut tordre le réel.
  • incommensurable : la compétence collective, la confiance, les routines discrètes, la qualité de l’écoute, la justesse d’un sourire
  • . Ils sont pourtant décisifs pour la performance, la santé des travailleurs et le sens du travail.
  • La quantification prétend ainsi rendre compte de situations complexes, mouvantes et plurivoques au moyen de chiffres simples, stables et univoques : ils donnent une image partielle du réel. Étonnamment, cette réduction de la réalité, et finalement son amputation, sont réputées « objectiver » la connaissance qu’il est possible d’en avoir
  • Les pratiques dites « d’évaluation » dans le management ne cherchent généralement pas à créer les cadres d’une délibération permettant de savoir « ce que vaut » ce que l’on est en train de produire et comment.
  • Pourtant, travailler, c’est aussi évaluer
  • Elles réalisent plutôt une mesure du travail
  • Or cette évaluation de la valeur du travail fourni, qui demande du temps et de la délibération, est régulièrement découragée par le management
  • ’évaluation qualitative, délibérative et contradictoire perd du terrain face à une quantification bureaucratique réputée indiscutable
  • Nous assistons à un conflit social sourd, entre ceux qui expérimentent des situations professionnelles concrètes et ceux qui la saisissent et pensent la connaître au moyen de chiffres. Les premiers disent être du côté du « réel », tandis que les seconds disent agir au nom du « réalisme économique ».
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    "Des chaînes de production aux salles de classes, des plateformes téléphoniques aux hôpitaux, le management par les chiffres, les « entretiens d'évaluation » et le reporting, ont envahi le monde du travail. Une tendance qui s'appuie sur la quête d'une traduction financière rapide et qui frappe le secteur public comme le secteur privé. Cette évaluation du travail uniquement quantitative demeure « partiale et partielle », explique la chercheuse Marie-Anne Dujarier. Et nuit à l'activité, quand elle ne dégrade pas la santé des salariés. Entretien."
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    la mesure quantitative a progressivement gagné du terrain dans les pratiques managériales, au point de devenir omniprésentes et banalisées. le salariat saisit l'activité humaine comme produit, échangé sur le marché du travail La sélection des travailleurs sur des critères physiques, sociaux et maintenant psychologiques a été progressivement étendue et rationalisée avec la mise en place de tests et d'épreuves visant à mesurer les qualités des hommes au regard des compétences attendues pour les postes.  mesurée, tracée, commentée lors « d'entretiens d'évaluation » et finalement comparée Ces quatre formes de quantification ont ouvert la voie à la comparaison, et finalement à la compétition, qu'il s'agisse des produits, du salaire, de l'accès à l'emploi, ou enfin, de la légitimité des équipes et organisations. « pour mesurer la performance, il faut commencer par la dégrader ». Car pour fabriquer un bon « reporting », il faut tordre le réel Ce qui pose problème, c'est la réduction qu'opère la quantification.  L' incommensurable : la compétence collective, la confiance, les routines discrètes, la qualité de l'écoute, la justesse d'un sourire…. Ils sont pourtant décisifs pour la performance, la santé des travailleurs et le sens du travail.
Aurialie Jublin

Mutation du travail : la preuve par la tranche de jambon ! - Metis - 1 views

  • Contrairement à la part instrumentale et subordonnée du travail que prend en compte la pensée industrialiste, un travail mesurable en joules pour l'obtention des calories via le sacrifice des cochons par exemple, le travail intellectuel et serviciel n'exige pas l'épuisement des ressources nécessaires (naturelle, animale ou humaine). Au contraire, quand le travail est œuvre, quand il est de qualité, il est espace de déploiement de ses dimensions expressives. Le travail est alors ressource et occasion de développement personnel. Il est même opérateur de santé. Il est alors permis d'imaginer que le travail subordonné pourrait un jour faire une place à un travail « de qualité » et contribuer a une démocratisation des entreprises. On touche ici la limite de l'illustration de notre propos par la tranche de jambon. Par différence avec le stake holder qu'est le cochon, pas seulement concerné mais très impliqué comme chacun le sait, il n'est pas encore question de participation de sa part aux décisions le concernant.
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    "Il n'y a pas de produit ou de service intellectuel qui n'exige des supports matériels. Il n'y a pas plus de produits tangibles qui ne soient l'objet d'un investissement en conception intellectuelle. Pour autant, l'accroissement de l'immatérialité de la production et de l'intellectualisation du travail (dont l'accroissement informationnel et la servicialisation sont deux des expressions majeures) nous confronte à un problème. Comment organiser un travail invisible au profit d'une production qui n'est ni mesurable, ni dénombrable ? La pensée industrialiste est clairement en défaut. Par habitude, on pense spontanément aux cadres, aux informaticiens, aux experts... Ce n'est qu'une dimension du sujet. Le phénomène est bien plus vaste. La tranche de jambon, par sa matérialité banale, peut nous aider à appréhender ce que nos sens ne perçoivent pas spontanément (1) s'agissant de la mutation du travail en cours."
Chamila Puylaurent

Dossier "Changer le travail" - 2 views

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    "Changer le travail - 20 pistes pour améliorer la qualité de vie au travail" Le malaise au travail touche un nombre grandissant de professionnels, de cadres, d'enseignants. À vrai dire tous les secteurs du travail, privé ou public, sont concernés par cette dégradation. Le travail fait de plus en plus mal. "
Aurialie Jublin

Du lien de subordination au lien de sub-organisation - JM RAY | L'Observatoire - 1 views

  • Exemple concret du décalage entre règles actuelles du droit du travail et réalité du terrain, le télétravail : l’examen du carnet de logs d’un télétravailleur pose très vite au juriste deux problèmes : horaires de nuit et travail dominical.  Le code du travail traite le télétravaileur comme un travailleur comme un autre. Pour un juriste classique le télétravail ne passe pas. Mais le télétravail pose surtout un souci sociétal majeur. Selon l’INSEE, il y a 3 millions de travailleurs du savoir en France qui  travaillent le dimanche. Le plus souvent pour finir le travail qui ne l’a pas été pendant la semaine. Ce qui s’opposait autrefois à l’exportation du travail à la maison ce n’était pas le droit du travail, c’était la loi de la pesanteur : impossible pour un ouvrier de rapporter sa pièce à finir à la maison!
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    "Le fondement du droit du travail classique c'est la subordination. Tout repose sur « l'autorité qui tombe d'en-haut », le management « à la petit chef ». Il existe donc aujourd'hui un décalage réel entre les règles actuelles du droit du travail et la réalité du terrain." Notamment du fait de la collaboration, co-construction, du télétravail, ...
Aurialie Jublin

Comment la fiction nous aide-t-elle à penser les futurs du travail ? - 0 views

  • Dans un article de Wired publié en 2015 et intitulé « À quoi ressembleront les entreprises en 2050 ? », le prospectiviste Stowe Boyd construit trois scénarios à partir d’une démarche inductive qu’on ne peut décrire que comme une matrice fictionnelle. Ces scénarios reposent sur la combinaison de trois facteurs déterminants pour l’avenir du travail : l’IA, mais aussi le changement climatique et les inégalités, ces deux derniers – et en particulier le changement climatique – étant pratiquement absents du débat actuel sur le travail et l’emploi.
  • Pourtant, que deviendrait la robotique dans monde où l’énergie serait rare, sans parler des matériaux nécessaires pour fabriquer les robots ? Comment le travail se transformerait-il si une forme d’effondrement contraignait la majorité des terriens à relocaliser leur activité et la réorienter vers leurs besoins de base ? Que deviendrait-il si la dynamique de notre économie globalisée, nourrie par une innovation continue, se brisait ? Si les économies développées devaient faire face à des mouvements migratoires climatiques sans commune mesure avec ceux qui les inquiètent tant aujourd’hui ?
  • Dans le scénario «  Collapseland », l’absence d’action sur le climat conduit à un effondrement qui stoppe le progrès des technologies numériques, en partie faute de ressources, en partie parce que les grandes entreprises et les pouvoirs autoritaires qui dominent ce monde-là trouvent plus intéressant de faire travailler plus pour gagner moins. La fille automate de Paolo Bacigalupi (2009) nous invite dans une usine caractéristique de ce monde
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  • Dans le scénario « Néo-Féodalistan », les entreprises mènent le combat contre le changement climatique en optant pour le tout-technologique. L’automatisation est maximale, jusqu’à la direction des entreprises, sous la supervision de petites équipes d’experts et, au-dessus d’elles, des actionnaires. ·Un revenu universel, des services publics gratuits et des biens rendus beaucoup moins coûteux grâce à l’automatisation assurent la survie (et la soumission) d’une population dont l’immense majorité n’a pas d’emploi.
  • Enfin, le scénario «  Humania » résulte de choix politiques délibérés pour lutter à la fois contre le changement climatique et les inégalités, et limiter le recours à l’automatisation au nom d’un «  droit à l’emploi ». Le monde du travail qu’il décrit ressemble à celui que vantent aujourd’hui les start-up du Net : des organisations horizontales, agiles, que l’on rejoint et quitte au gré des projets, au sein desquelles on s’organise un peu à sa guise. Les conventions qui relient entreprises et collaborateurs prennent acte du caractère temporaire de leur relation, chacun s’engageant alors à aider l’autre à se passer de lui. Un revenu universel facilite l’arbitrage permanent entre travail rémunéré et autres activités.
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    "Appelant fin mars la science-fiction à « s'emparer du thème du travail », la ministre Muriel Pénicaut s'est attiré la réplique de Norbert Merjagnan sur le site d'Usbek & Rica, ainsi que d'un collectif d'auteur·es dans ActuaLitté : « Madame la ministre, la SF ne vous a pas attendue ! » Mais comment la fiction nous aide-t-elle à penser les futurs du travail ? Illustration dans cette série de 4 articles, issue des travaux du collectif pour une « Université de la Pluralité »."
Aurialie Jublin

How Sensors and Social Data Can Improve the Office | MIT Technology Review - 2 views

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    Résumé IA : Ben Waber, auteur de "People Analytics: How Social Sensing Technology Will Transform Business", revient pour la Technology Review sur comment augmenter la réalité sociale sur nos lieux de travail. Que se passe-t-il quand l'espace de travail, les murs qui séparent les gens, voir même la machine à café sont déterminés par les données ? Il revient sur un vieux projet du MIT, Augmented Cubicle - http://fab.cba.mit.edu/classes/MIT/863.09/people/ben/project4.html - qui avait pour objet d'influencer la dynamique sociale dans le lieu de travail via une installation favorisant les échanges distants. A l'heure où les interactions sociales deviennent plus faciles à mesurer, le prochain défi est de trouver comment utiliser ce que nous apprenons des données comportementales pour influence ou améliorer les échanges entre collègues au travail. Ben Waber, à la tête de Sociometrics Solutions - http://www.sociometricsolutions.com - une spinoff du Medialab du MIT dont nous avons souvent parlé, utilise des badges pour monitorer les employés de sociétés clientes. Ces données ont ainsi montré que ceux qui mangent dans des groupes plus nombreux, ont tendance à être plus productifs. Le ton de la voix, la fluctuation de son volume, sa rapidité peut prédire combien une personne sera persuasive dans ce qu'elle dit. Sachant cela, le travail de Sociometric solutions est désormais de regarder comment peut-on indiquer à quelqu'un de moduler sa voix pour être plus persuasif ? Comment peut-on organiser des réunions afin quelles permettent de mieux mêler les gens ? Faudra-t-il imaginer demain des machine à café robot itinérantes pour permettre aux groupes de mieux se rencontrer ? Faudra-t-il imaginer demain des robots lents comme SlothBots - http://www.arch-os.com/projects/slothbots/ - qui viendront subtilement refermer une conversation d'un groupe des autres travailleurs ? Est-il éthique d'utiliser des technologies d
Aurialie Jublin

Retour vers le futur : quand le capitalisme de plate-forme nous renvoie au « ... - 0 views

  • L’histoire de la théorie des organisations est indissociable de l’essor de la firme managériale. L’un des traits communs des premières théorisations, notamment celle de Ronald Coase en 1937 dans son célèbre article sur « la nature de la firme », est d’opposer le fonctionnement interne de la firme (hiérarchique, contrôlé) à celui (plus horizontal) du marché.
  • Cette distinction fondatrice, qui sert souvent d’introduction aux manuels de théorie des organisations, n’est évidemment plus de mise lorsque l’on se penche sur des plates-formes telles qu’Uber, Airbnb, Taskrabbit ou autres Deliveroo. Ces acteurs ne possèdent pas les actifs nécessaires à la réalisation de l’activité. À l’aide d’algorithmes (qui remplacent une grande partie du travail effectué par le management intermédiaire), les plates-formes pair-à-pair mettent en relation et organisent des transactions marchandes entre offreurs et demandeurs, eux-mêmes indépendants de la plate-forme. Ces « organisations-marché » se construisent sur une hybridation qui rend caduque l’idée d’une différence de nature entre entreprise et marché.
  • Dans la théorie de l’agence, la firme n’est plus vue comme une « entité » identifiable. Au contraire, son enveloppe disparaît au profit d’une « fiction légale », support d’un processus de contractualisation dont l’unique objectif est de maximiser la valeur pour l’actionnaire. De ce point de vue, Uber ou Airbnb, semblent constituer l’incarnation pure et parfaite de la firme « nœud de contrat » : elles se réduisent à une structure centrale légère et flexible (la « fiction légale »), qui pousse la logique d’externalisation à son paroxysme pour toutes les activités productives.
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  • Le rôle des plates-formes se résume à contractualiser, mettre en œuvre des algorithmes de mis en relation et de contrôle, et investir massivement en marketing. Mais elles n’ont que très peu d’actifs, ne produisent rien, et revendiquant une position de simple intermédiaire, ne sont pas responsables de grand-chose.
  • Le changement est considérable : là où l’entreprise managériale organisait et transformait le travail, la plate-forme contractualise, externalise, et contrôle à distance. Le travail n’est pas conçu par la plate-forme qui n’en est plus responsable. Le travail est sorti de l’entreprise. Là où l’entreprise était institution, il n’y a plus qu’un marché.
  • Les plates-formes pair-à-pair ne possèdent pas les actifs productifs. C’est donc aux « travailleurs » de constituer et d’apporter le capital nécessaire à la réalisation du travail, quitte à supporter les risques associés. L’individu doit constituer et mobiliser un capital préalable (sous la forme d’un véhicule pour les VTC, d’un bien immobilier dans le cas d’Airbnb) pour exercer son activité.
  • Ce contexte précapitaliste fait écho à de nombreux éléments qui caractérisent le travail sur les plates-formes : la disparition d’un espace de travail géré par l’employeur ; l’indépendance hiérarchique (mais la dépendance économique) des travailleurs qui n’entretiennent pas un lien hiérarchique mais marchand avec l’apporteur d’affaires ; la difficulté à penser une forme d’action et de représentation collective (ou syndicale) ; la difficulté à définir une frontière claire entre les sphères domestique, productive et professionnelle ; l’existence d’un travail pluriel avec des activités d’appoint (qui rappelle les « slashers », ces actifs qui cumulent plusieurs métiers) plutôt qu’une activité unique à temps plein ; enfin l’auto-organisation individuelle (les individus déterminent eux-mêmes leur degré d’engagement sur la plate-forme).
  • Curieux monde que celui d’Uber, dans lequel les travailleurs sont des capitalistes, souvent sans pouvoir, exploités par des manageurs virtuels (les algorithmes) d’une entreprise souvent qualifiée de « sans actifs » ! Dans l’univers des plates-formes, bien plus que la possession d’un capital productif, c’est le pouvoir de marché qui est déterminant.
  • Dans cette perspective, tout actif (matériel ou immatériel) peut être vu comme une ressource dormante, dont la valeur peut et doit être maximisée. Le nouvel « homo collaborans » calcule, arbitre et intègre une éthique financiarisée dans laquelle il gère en permanence sa propre valeur.
Chamila Puylaurent

Le travail collaboratif, vecteur de mieux-être au travail - 0 views

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    "L'édition 2014 des « Rencontres : Mieux-être au travail : bienveillance, santé et collaboration » s'est déroulée le 24 juin à Lyon. Organisée par Apicil, les Cabinets Psya et PrevHom, cette manifestation a mis en évidence le lien entre travail collaboratif et qualité de vie au travail. Chercheurs, managers, consultants professionnels des ressources humaines et de la santé étaient au rendez-vous."
Chamila Puylaurent

Les quatre R de l'entreprise 2.0 - 0 views

  • En 2020, la moitié des personnes sur lesquelles une entreprise s'appuie pour développer son activité ne seront pas des salariés qui travaillent pour elle. Cette assertion un peu provocatrice figure dans l'étude annuelle 2013 du cabinet Deloitte sur les tendances RH. Elle se justifie par l'évolution d'un marché de l'emploi toujours plus ouvert et le développement de nouvelles formes du travail : modes d'organisation du travail reconçues par le numérique, extension du télétravail, externalisation, recours plus massif aux contractuels et aux talents extérieurs...
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    Economie collaborative : serons-nous nostalgiques de l'entreprise traditionnelle? "L'intrusion du numérique bouscule les business models. Au point de nous passer de la manufacture (grâce à notre imprimante 3D), de notre agence de voyage, de la détention d'une voiture. La notion même d'entreprise va-t-elle résister à cette vague déferlante ? Face à l'avenir incertain que nous prépare l'extension du numérique, devons-nous envisager de ressentir la nostalgie de l'entreprise ?"
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    "En 2020, la moitié des personnes sur lesquelles une entreprise s'appuie pour développer son activité ne seront pas des salariés qui travaillent pour elle. Cette assertion un peu provocatrice figure dans l'étude annuelle 2013 du cabinet Deloitte sur les tendances RH. Elle se justifie par l'évolution d'un marché de l'emploi toujours plus ouvert et le développement de nouvelles formes du travail : modes d'organisation du travail reconçues par le numérique, extension du télétravail, externalisation, recours plus massif aux contractuels et aux talents extérieurs... "
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