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Jon Snow

Au Japon, les antinucléaires se radicalisent - Les blogs du Diplo - 0 views

  • Jusqu’alors, les rares Japonais qui protestaient n’occupaient que la moitié de la rue, en maigres files de quatre à cinq personnes par rangées, s’arrêtant à chaque feu rouge pour ne pas gêner la circulation ; ils formaient un défilé avec des bannières, certes, mais découpé en tronçons, et sans le moindre excès. Au moindre geste imprévu, la police intervenait de façon musclée, bastonnait, emprisonnait. Le lendemain, on lisait, au mieux, quelques lignes en troisième page dans certains journaux – hormis bien sûr les gros titres du Drapeau rouge, le journal du Parti communiste japonais. Et rien sur d’éventuelles interventions policières. Ce qui se passe aujourd’hui tient donc du changement radical. Un bouleversement. Il est vraisemblable que cette mobilisation nouvelle, facilitée par Internet et les réseaux sociaux, soit liée à l’inscription dans la mémoire collective des expériences traumatisantes du nucléaire et de ses conséquences avec Hiroshima et Nagasaki, ainsi que de la manière dont l’Etat gère les catastrophes de contamination, avec en particulier le cas de Minamata (pollution au mercure).
  • Il a été invité par M. Masahiro Sadako, le frère de la petite Sasaki qui, jusqu’à sa mort à l’âge de 12 ans, confectionna inlassablement des grues en origami, grues devenues l’emblème de l’espoir d’un « plus jamais Hiroshima ».
  • Beaucoup, même parmi les victimes de Hiroshima, ne savaient qui blâmer après les bombardements : ceux dont ils étaient les otages ou ceux qui les ont libérés dans un bain de sang et de souffrances ? Les Japonais ont préféré regarder vers l’avenir : essayer d’obtenir des soutiens pour adoucir le quotidien des survivants et militer pour la disparition des arsenaux nucléaires. Par sa Constitution, le Japon s’interdit de mener des guerres et d’accéder à l’armement nucléaire. Et pourtant le pays est devenu une puissance nucléaire civile. Il a fallu pour cela tromper le peuple. Le fasciner par les perspectives de la croissance économique et engager des dépenses considérables de communication pour le convaincre que l’atome pour la paix proposé par les Américains était une bonne option, parfaitement sécurisée. Alors que se mettait en place le nucléaire civil, malgré des protestations passées sous silence, un certain nombre de Japonais étaient victimes de pollutions industrielles extrêmement graves, en particulier à Minamata.
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  • Dans cette petite ville du sud-ouest du Japon, à partir de l’année 1932, des rejets de mercure ont été déversés dans la mer par la firme chimique Chisso et se sont accumulés dans la faune marine, avant d’être transmis à la population par le biais des poissons dont elle se nourrissait. Cette pollution et ses conséquences sont connues dès 1956 : une partie de la population est atteinte de troubles moteurs et de déformations physiques qui s’aggravent avec le temps. Les gouvernements successifs ont laissé la firme poursuivre librement ses activités, accordant ponctuellement quelques mesures de façade. Ainsi, en 1959, un purificateur fut inauguré en grande cérémonie alors qu’il n’était pas placé sur le lieu principal des déversements. De même, le gouvernement incita Chisso à verser de l’argent – au compte-gouttes – « en sympathie » à l’égard des personnes atteintes d’intoxication et reconnues comme telles, évitant ainsi toute mise en cause de l’entreprise ou du gouvernement. Les dix années de revendication des victimes, de 1959 à 1968, n’ont abouti à rien – ce qui leur vaudra l’appellation d’ « années du silence ». Les réclamations ont également buté sur un ostracisme à l’égard de Minamata et de ses survivants.
  • Pour les Japonais, à « plus jamais Hiroshima » il faut désormais ajouter « plus jamais Fukushima ». Pour cela, mieux vaut quitter le nucléaire civil. Les discours sur la sécurité se voudront rassurants et péremptoires, comme ils l’ont été par le passé.
  • C’est avec tout cela en tête que plus de deux tiers des Japonais veulent en finir avec l’énergie d’origine nucléaire, et s’efforcent de faire entendre leur voix avec une persévérance et une ténacité qui devraient forcer les autorités à prendre en compte cette réalité. Il faudra certainement continuer et amplifier encore le mouvement pour que des décisions allant dans le sens souhaité par le peuple soient prises. Le premier ministre a promis de recevoir des représentants des manifestants – chose unique dans l’histoire du Japon – mais il a prévenu qu’il écouterait aussi ceux qui réclament la relance des centrales, campant sur ses positions. Bien que le Japon soit une démocratie, le peuple, ici non plus, n’est pas vraiment souverain
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    C'est avec tout cela en tête que plus de deux tiers des Japonais veulent en finir avec l'énergie d'origine nucléaire, et s'efforcent de faire entendre leur voix avec une persévérance et une ténacité qui devraient forcer les autorités à prendre en compte cette réalité. Il faudra certainement continuer et amplifier encore le mouvement pour que des décisions allant dans le sens souhaité par le peuple soient prises. Le premier ministre a promis de recevoir des représentants des manifestants - chose unique dans l'histoire du Japon - mais il a prévenu qu'il écouterait aussi ceux qui réclament la relance des centrales, campant sur ses positions. Bien que le Japon soit une démocratie, le peuple, ici non plus, n'est pas vraiment souverain.
Jon Snow

Le Printemps Erable - 0 views

  • On se souvient que c’est dans le berceau du néo-libéralisme thatchérien, en Angleterre, qu’un vaste mouvement étudiant avait contesté les coupes budgétaires dans le domaine de l’éducation qui se traduiraient là aussi par un renchérissement des droits d’inscription et donc un endettement massif de l’immense majorité des candidats à la fac et autant de boulots précaires sous-payés pour joindre les deux bouts. Un tel clash social ne s’était pas vu outre-Manche depuis des décennies.
  • Harald Beyer, croyant calmer le jeu (de dupe), en annonçant la création d’une agence publique qui remplacerait les multinationales bancaires pour assigner les prêts et bourses aux étudiants, vient de relancer la contestation. Pour preuve, plus de cent mille jeunes manifestants dans les rues de Santiago le 25 avril dernier.
  • En écho aux pionniers du Printemps Arabe, ils ont appellé ça Printemps Erable, avec cet adage en guise de sous-titre: «Ils pourront couper les feuilles, ils n’arrêteront pas le printemps.»
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  • Ainsi, le 4 mai, lors du rassemblement à Victoriaville, où se tenait le conseil général du Parti libéral actuellement au pouvoir, la foule, déterminée à encercler le bâtiment, a connu des charges et des gazages d’une rare violence. Le nombre de blessés, manif après manif, ne cesse de s’accroitre. Et l’obligation de reprendre les cours sous la «protection» des brigades anti-émeute devient monnaie courante. Plusieurs vidéos en témoignent, militante ou aux ordres, ici et là.
  • Parmi les gardés à vue préventifs du jour, la mascotte des derniers cortèges, un prof de philo déguisé en «Anarchopanda», selon son pseudo-profil sur Fakebook. Qui contrevient ainsi au récent projet municipal d’interdire aux manifestants le port d’un masque «sans motif raisonnable». Et ci-dessous le contrevenant, en liberté… surveillée.
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    Compte-rendu des grosses manifs québecoises!
Jon Snow

Québec : A tous ceux qui ne comprennent pas... - 0 views

  • La crise en cours est - entre autres choses, j’en suis conscient - l’ expression d’une critique radicale et pour cela inhabituelle de nos institutions, de notre société, une critique radicale que nombre de gens ignorent peu ou prou mais qui s’est articulée depuis plusieurs années et qui débouche aujourd’hui sur des revendications inédites présentées selon des modalités elles aussi inédites.
  • Voici donc. Une profonde mutation de civilisation est survenue à l’échelle planétaire vers 1970. Un de ses éléments centraux a été le démantèlement des fameux Accords de Bretton Woods, qui avaient été conclu au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale pour relancer et encadrer l’économie mondiale. Ces accords favorisaient les échanges dans l’économie réelle, mais ils mettaient aussi un frein majeur aux flux de capitaux de l’économie virtuelle, jugés dangereux pour cette économie réelle faite de biens et de services. Les flux de capitaux étaient considérés, avec raison, comme concédant un pouvoir immense et injustifiable et qu’il fallait donc refuser aux détenteurs de capitaux : ceux-ci, dès lors qu’ils pouvaient sanctionner positivement ou négativement des décisions politiques (en allant là où ils le désiraient) se seraient vu concéder ce que Keynes (il me semble que c’est lui, on me corrigera ...) appelait un « sénat virtuel », et donc un pouvoir illégitime et dangereux pour le politique, voire démocraticide : si une loi, disons de travail, devait leur déplaire, les détenteurs de capitaux auraient pu voter contre elle en retirant leurs billes.
  • Pour en donner un exemple frappant, il était fréquent, durant ces années, que des pays appliquent des taux d’imposition maximaux de 90 % environ - et les entreprises payaient leurs impôts. Pour en donner un autre exemple, l’économie durant ces années était, en gros, à 95% composée d’échanges réalisés dans l’économie réelle et à 5 % d’échanges dans l’économie virtuelle.
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  • Les échanges économiques, pour commencer, changent profondément de nature : ils deviennent, en gros, désormais virtuels à 95%. Le redouté sénat virtuel existe et il est très puissant. Les banques changent alors profondément de nature : ce ne sont plus des institutions prêteuses comme celles que nos grands-parents ont connu, mais des acteurs majeurs dans des jeux spéculatifs à haut risque, capable de perturber et même de saccager l’économie réelle. La concentration de la richesse dans le secteur financier qui en découle est proprement phénoménale. Nuisible à l’économie réelle, elle enrichit hors de tout bon sens des gens qui se livrent, au sens strict et fort du terme, à des activités antisociales et qui brisent d’innombrables vies. Et pendant ce temps, les salaires et revenus des gens ordinaires, des salariés, stagnent depuis des décennies.
  • Les entreprises se transforment elles aussi en profondeur. Dotées de droits comme si elles étaient des personnes (morales et immortelles) depuis plus d’un siècle déjà, elles échappent désormais à peu près à tout contrôle démocratique, deviennent des sortes de tyrannies privées qui pèsent lourdement sur le processus politique et qui sont en mesure de l’orienter en leur faveur à travers divers groupes de pression ou organismes qu’elles contrôlent dans de substantielles mesures (OCDE, FMI, Banque Mondiale, par exemple) : elles façonnent ainsi peu à peu ce qu’elles appelent la mondialisation de l’économie, qui signifie, sans trop caricaturer, le fait pour elles de pouvoir aller où elles veulent, pour faire ce qu’elles veulent, comme elles le veulent.
  • Nous ne sommes alors plus guère en démocratie représentative, mais dans ce qu’on peut appeler une oligarchie représentative, une alliance entre corporations et gouvernement.
  • Ce Ministre qui annonce en ce moment son intention de recourir une fois de plus à une loi spéciale pour régler un conflit de travail (cette fois, au CP) et qui déclare que son gouvernement a été élu pour être « le gardien de l’économie ». C’est proprement surréaliste ! Pensez-y. Pas du bien commun. Pas de la justice sociale. De l’économie.
  • Ce qui s’en est suivi est connu. Des sociétés et un monde profondément inégalitaires ; des crises économiques incessantes et souvent majeures et aux effets désastreux sur la majorité des gens ; des dépenses de fonds publics au profit de ces institutions dominantes, demandant par exemple, sans gêne, d’être renflouées par les fonds publics quand survient une crise et qui exigent d’être subventionnées le reste du temps ; des attaques frontales et nombreuses à l’idée de participation du public ; l’entretien de l’illusion que dette et déficits sont causés par des dépenses somptueuses de l’État pour le bien comun ; le mensonge propagé que nous ne serions plus en mesure de nous payer des routes dignes de ce nom, des soins de santé pour tous et toutes, un système d’éducation, des fonds de pension, de la sécurité sociale, un régime d’assurance chômage, des salaires décents.
  • La révolte actuelle porte contre tout cela. Elle s’exprime là où elle l’a pu : dans la rue.
  • Ce sont, au moins pour une part, des gens qui ont conscience de tout cela qui se présentent dans l’espace public en ce moment. Ils sont critiques, informés, lucides. Ils ne peuvent être amadoués par des promesses de gains personnels, ils se méfient des pouvoirs traditionnels, redoutent leurs mensonges, détectent leur propagande : leur combat est en grande partie altruiste, ce qu’ils défendent va au-delà de demandes qui pourraient être satisfaites par les offres et les promesses usuelles. Ils mettent en oeuvres des moyens inédits, pratiquent la démocratie délibérative et directe, ne sont pas leurrés par des slogans vides. Ce que ces personnes réhabilitent, et dont plusieurs avaient oublié jusqu’à l’existence, ce sont les idées de démocratie, de bien commun, et de combat politique.
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    Quebec mais aussi partout ailleurs. Un texte essentiel à envoyer à tous ces politiciens.
Jon Snow

ContreInfo :: Juste une image : les ménages européens matraqués par l'austérité - 0 views

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    les gens du FMI , de la commission européenne et des gouvernements en general ne seraient ils pas assez compétents pour faire de telles graphiques? Et les comprendre? C'est soit ça soit nous sommes dirigés par les membres de la secte du temple solaire.
Jon Snow

http://www.criirad.org - 0 views

  • Dès le 10 juillet 2009, la CRIIRAD a adressé au Conseil d’Etat un recours pour excès de pouvoir demandant l’annulation de l’arrêté du 5 mai 2009. Afin de répondre au mémoire en défense du ministère de l’économie, des mémoires complémentaires ont été envoyés les 29 janvier et 2 février 2010. Le ministère de la santé a en effet choisi de garder le silence (malgré les relances du Conseil d’Etat) et le ministère de l’écologie a simplement indiqué qu’il reprenait à son compte les arguments du ministère de l’économie. Un constat éloquent.
  • Cette première campagne est désormais remplacée par l’appel à signer et diffuser la pétition « HALTE A LA RADIOACTIVITE » : « Je m’oppose aux ajouts de substances radioactives dans les objets et matériaux de mon environnement quotidien. Ces substances cancérigènes doivent rester dans des sites contrôlés, sans possibilité de dispersion dans le domaine public. »
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    La criirad publie un communiqué coup de gueule. On est en train de nous refaire le coup de Tchernobyl. Aucune donnée interprétable ne semble être transmise.
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