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Julien Baudry poursuit son "histoire de la bande dessinée numérique française" avec cette cinquième partie consacrée au marché et aux évolutions esthétiques décisives : "Tensions entre auteurs et éditeurs sur la question des droits numériques. Tensions au sein des créateurs sur la question du standard esthétique de la bande dessinée numérique. Tension générale entre les deux faces opposées de la bande dessinée numérique : bande dessinée numérisée contre création numérique originale."

"L'un des débats qui agitent le petit cercle des amateurs et spécialistes de bande dessinée numérique est la question du « standard ». Elle intervient à un moment clé où la bande dessinée numérique donne les signes qui peuvent faire d'elle une « industrie culturelle » à l'égal de son aînée papier. La question du standard est alors fondamentale dans la mesure où elle garantit une forme de stabilité, qui contrasterait avec les quinze années qui viennent de s'écouler durant lesquelles la bande dessinée dite numérique a revêtu de multiples formes… Et en même temps, certains y voient, justement, le risque que cette forme encore neuve de récits en ligne prenne dès ses débuts le pli d'une diffusion commerciale nécessairement contraignante…"

"Auteurs, scénaristes, animateurs, développeurs, Sequencity et le Labo de l'édition vous invitent au premier Hackathon #BDnumérique : 2 jours pour créer des bandes dessinées numériques à partir du format standard ouvert ePub ! Bande dessinée animée, turbo média, récit graphique numérique, scrollable : les auteurs expérimentent la création sur le web depuis 15 ans en déstructurant la notion de page pour la penser sous forme d'écran, jouer avec le scroll ou le clic… et inventer ainsi une nouvelle narration visuelle. Aujourd'hui, avec l'émergence des technologies open-source, notamment l'ePub, auteurs, scénaristes et animateurs et développeurs peuvent collaborer ensemble à la création des œuvres de bande dessinée numérique de nouvelle génération. Participez au hackathon #BDnumérique pour inventer les bandes dessinées de demain !"

"Au premier abord, Insufferable est une bande dessinée de super-héros comme il en pleut chaque semaine sur les États-Unis. Deux justiciers masqués, père et fils, luttent pour faire respecter la loi et l'ordre. Jadis coéquipiers, ils font bande à part depuis la mort de la mère. La réception d'un message mystérieux doublée du retour synchronisé de plusieurs criminels excentriques les conduit toutefois à collaborer à nouveau. Malgré une histoire de fond qui - comme on peut le constater - ne brille pas par son originalité, Insufferable retient l'attention pour deux raisons conjointes : l'utilisation des nouvelles technologies numériques à l'intérieur comme à l'extérieur de la diégèse. [...] La bande dessinée tire également pleinement profit des possibilités de l'environnement numérique dans sa construction. Très réfléchie d'un point de vue technique, Insufferable est parfaitement adaptée à la lecture en ligne. Une interface discrète et des pages en format paysage, pensées pour épouser l'horizontalité de nos écrans, permettent de consulter l'œuvre sans avoir recours au défilement (scrolling). [...] L'innovation technique la plus remarquable d'Insufferable demeure sans doute, cependant, ce qu'on pourrait appeler un système de dévoilement dynamique. Les pages, en effet, ne conservent pas des constructions figées comme dans la bande dessinée papier mais se composent et se recomposent devant le lecteur - invitant celui-ci à sans cesse revisiter le nouvel ensemble panoptique qu'elles forment après chaque transformation."

"Plusieurs auteurs présentent leurs projets de bande dessinée numérique à Angoulême. Mutation? [...] Outre la dimension artistique de ces projets, il est aussi question, on l'a compris, de s'affranchir des éditeurs. "Ce n'est pas un projet contre les éditeurs, mais nous préférons être dans la création plutôt que dans la réaction", précise Fabien Vehlmann. Néanmoins, "nous avons été échaudés par les discussions sur la cession des droits d'auteurs pour le numérique" , se souvient le scénariste. [...] On en vient à la question à un million d'euros : le modèle économique est-il viable ? "Professeur Cyclope" proposera un abonnement à l'année de 33 euros, et un prix au numéro de 4,99 euros "ce qui est vraiment bon marché pour 100 pages de bande dessinée", estime Vehlmann. L'équipe table sur un nombre d'abonnés compris entre 1000 et 2000, la première année. Outre la vente "à la pièce", à 1,50 euro, "Mauvais esprit" propose des formules d'abonnement à 4 euros pour un mois, 9 euros pour un trimestre. "Pour le moment, les abonnements sont en dessous de nos attentes", admet James. "Mais en tant qu'auteurs issus du sérail des éditeurs indés, on sait que c'est un travail d'endurance". Franck Bourgeron constate, lui, avec satisfaction, un certain engouement pour les précommandes et les abonnements à "La revue dessinée"."

"La bande dessinée, comme d'autres domaines de l'édition, se décline sur le web. Deux formes sont à distinguer : la bande dessinée « numérique » et la bande dessinée « en ligne ». Les logiques économiques sont pour l'heure bien distinctes." Texte qui paraît bien creux et timides face aux enjeux actuels (évolution de Iznéo qui ne propose QUE du streaming temporaire, arrêt de certaines initiatives et arrivée d'initiatives d'auteurs comme La revue dessinée ou Web trip comics).

"À l'origine du projet de la Revue dessinée, avec Franck Bourgeron, Kris, Virginie Ollagnier, Sylvain Ricard et David Servenay, cette revue sera spécialisée dans le reportage et la bande dessinée documentaire. Avec ses compères, le scénariste de Lincoln inaugure un magazine d'un genre nouveau de bande dessinée de reportage et d'actualité : publication numérique et/ou papier, envoyés spéciaux, dossiers, etc. Comme tout ceci est encore très mystérieux à l'heure actuelle (et que ça donne très envie !), nous sommes allé voir Olivier Jouvray en personne, histoire d'en savoir un peu plus."

"La bande dessinée numérique existe en France depuis plus de dix ans, et le temps est venu nous apporter le recul nécessaire pour considérer ses évolutions historiques. Due à Julien Baudry, cette série d'articles entreprend de remettre en perspective l'effervescence actuelle dans un temps long, et de porter à la connaissance du public qui découvre la bande dessinée numérique en 2012 l'inventivité que déployaient certains auteurs à la fin des années 1990. Mais cette « histoire de la bande dessinée numérique » a surtout vocation à tracer de grandes lignes et à ouvrir des pistes pour la réflexion à venir. Son auteur ne la conçoit pas comme un travail achevé et définitif, mais plutôt comme une brique première mais indispensable."

" Savez-vous quels sont les ouvrages les plus empruntés dans les bibliothèques et les médiathèques ? En allant fureter sur le site Open Data Paris, nous avons trouvé quelques réponses surprenantes… et, avouons-le, très encourageantes pour l'avenir de La Revue Dessinée. [...] De très nombreuses collectivités ont du mal à définir une politique précise en matière de lecture numérique. Pourtant, le constat est unanime : les pratiques de lecture digitale font globalement progresser les pratiques traditionnelles de lecture. C'est le constat dressé par le Réseau Carel (Coopération pour l'accès aux ressources numériques en bibliothèques) dans ses recommandations pour le livre numérique en bibliothèque publique. [...] Avec sa version numérique, La Revue Dessinée veut à la fois proposer une expérience de lecture différente de celle du papier. C'est aussi une expérience économique, car le numéro digital sera beaucoup, beaucoup moins cher que l'exemplaire papier. Patience… vous découvrirez tout cela le 12 septembre, date de sortie du numéro 1." Suivi de trois questions à Marie-Christine Grangé, responsable de la BD adulte à la médiathèque de Rumilly (Haute-Savoie).

"La Revue Dessinée est un magazine trimestriel, numérique et papier, de reportages, documentaires et chroniques en bande dessinée. Tous les trois mois, ce sont 250 pages d'informations dessinées qui vous sont proposées, sur tablette ou en libraire."

"Tandis que le lancement de la Revue Dessinée a été annoncé lors de l'édition 2012 du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, la parution de son premier numéro est prévue pour septembre 2013. Chaque revue trimestrielle contiendra plus de 200 pages d'enquêtes, de reportages et de documentaires, et le tout sous la forme narrative de la bande dessinée. Hybride, la publication sera diffusée à la fois en format imprimé, via le réseau des libraires, ainsi qu'en version numérique, par une application sur l'App Store."

Journée d'étude organisée par Françoise Benhamou et Stéphanie Peltier le vendredi 10 février 2012 à la Rochelle, autour de trois tables rondes : La créativité des modèles économiques de la bande dessinée. Qu'est-ce qu'un auteur de bande dessinée aujourd'hui ? Vendre et prescrire de la bande dessinée : allons-nous vers un nouveau monde ?

"Parallèlement aux librairies en ligne généralistes, les plateformes de diffusion de bandes dessinées numériques ont eu tendance à se multiplier ces dernières années (AveComics, Sequencity, bdBuzz, digiBiDi, etc.), n'hésitant pas à miser sur une diversification des modes de consommation et de commercialisation (téléchargement, abonnement, streaming, pay-per-read). Sur ce terrain, l'américain ComiXology, porté par la simplicité de son dispositif de lecture « case-à-case » (guided view), fait figure de leader mondial et a été racheté en 2014 par Amazon. Suite à l'arrivée de ComiXology en France, la plateforme Izneo, fondée par douze maisons d'édition francophones, a passé un accord avec Numilog en 2013 afin de renforcer son catalogue et de donner accès à l'essentiel de la production numérique de langue française. Toutefois, le numérique reste marginal sur le marché de la bande dessinée et se confronte, dans un contexte où l'offre légale est limitée et parfois éclatée entre les applications et les plateformes, au développement du piratage[+] et au phénomène du scantrad[+]."

"La bande dessinée numérique existe-t-elle ? Existera-t-elle ? L'abandon de la forme livresque n'entraînera-t-il pas la transformation du « média » en autre chose que ce nous entendons aujourd'hui par bande dessinée ? Outre ces questions tendancielles, la conférences abordera des questions pragmatiques : comment publier de la bande dessinée au format électronique ?"

"Le festival international de la bande dessinée d'Angoulême fête cette année sa quarantième édition dans un contexte économique difficile où la numérisation des supports, encore balbutiante en France, constitue le grand défi à relever." Extraits : "Lutter contre l'écran en se disant que ça va passer, c'est un combat perdu d'avance. La seule difficulté qui existe c'est que la bande dessinée numérique n'a pas encore de modèle économique viable, mais ça viendra", souligne Benoît Mouchard. Les plateformes se multiplient et de plus en plus d'auteurs se tournent exclusivement vers la dématérialisation. [...] "Dans peu de temps, il y aura beaucoup de créations conçues uniquement pour l'écran. Il y a des collectifs d'auteurs qui travaillent sur cette question mais cela coûte très cher et ça ne rapporte pas assez. C'est un complément. Ce qu'il faut éviter c'est que ces BD digitales ne soient captées par les géants du numérique, Amazon ou Google, ce qui serait très dommageable", estime Benoît Mouchard."

Propositions attendues pour le 13 mai 2013. "Au sein de l'ensemble des livres et propositions éditoriales aujourd'hui présentés au public, la bande dessinée occupe une place de choix : elle cristallise nombre de réflexions intéressant des chercheurs de toutes disciplines et nous invite ce faisant à mettre en perspective nombre de travaux. Dans le champ des pratiques culturelles, la bande dessinée nous invite à considérer les transformations des goûts générationnels en même temps que les restructurations du champ éditorial. Elle nous invite également à mettre en perspective la question de la médiation. Enfin, l'idée même de « neuvième art » nous invite à questionner la forme et l'importance d'une légitimité que l'on a longtemps peiné à accorder à des productions placées au rang de « para-littérature ». Bien loin d'être exhaustives, ces trois pistes de réflexion montrent en tout cas que la bande dessinée nous invite en partie à renouveler notre approche de la lecture et du lectorat et c'est à ce chantier que nous entendons collaborer à travers un colloque consacré à ce thème."

Le jeudi 7 novembre à Lyon. "Le labo junior « Nhumérisme » (ENS Lyon) consacre sa deuxième journée d'étude à la bande dessinée à l'ère numérique et digitale, en collaboration avec le labo junior « Sciences dessinées ». Cette journée sera l'occasion de rencontrer et faire se rencontrer des communautés habituellement séparées : chercheurs, artistes (auteurs et dessinateurs de bande dessinés), éditeurs, développeurs de plateformes."

"Avec l'annonce d'un catalogue français enfin complet [sic] pour Iznéo, c'est l'avènement d'un portail complet BDComics en France pour la bande-dessinée, avec des offres d'abonnements en streaming, un mode de consommation qui rejoint les offres Deazer et Spotify dans l'univers de la musique. Pour 9,99€/mois l'amateur de bande-dessinées numériques peut retrouver l'ensemble de l'offre disponible (limitée pour l'instant à 15 titres/mois). Des modèles de location, de ventes à l'unité, des pré-publications, toutes les formules imaginables à l'instar de la presse numérique. Premier secteur éditorial à basculer de la sorte (si l'on excepte le portail Cairn dans le secteur des revues et des SHS), il inaugure un marché fractionné des offres par secteurs éditoriaux, au détriment de librairies généralistes. Même Amazon et Apple sont remis en question directement sur leurs propres modèles."

On connait la BD papier. On connait moins ce que l'on pourrait appeler le mode d'existence numérique de la bande dessinée. Or, cela fait déjà quelque temps que la BD a investi le support numérique. Est-ce pour inventer de nouvelles formes ou pour mieux conserver, paradoxalement, les anciennes ? Quels sont les acteurs en jeu, quel est le rôle des éditeurs, celui des auteurs ? Quels sont les lecteurs de la BD numérique ? Peut-on en faire l'histoire ? Que pensent les créateurs ? Voilà quelques-unes des questions qui nous ont amenés à écrire, collectivement, un livre de synthèse Bande dessinée et numérique, avec ce « et » qui, justement, marque une volonté de questionner, de problématiser tout en restant accessible. Le livre a le mérite de poser les choses, mais il n'a pas vocation à les épuiser, c'est pourquoi cette journée d'étude voudrait revenir, dans le cadre d'un dialogue entre ses auteurs mais aussi avec les participants, de manière ouverte sur ces questions.

"Actuellement, le marché français de la bande dessinée électronique connaît un démarrage difficile." Une analyse plutôt juste de la réalité : piratage de la bande dessinée, proposition des éditeurs uniquement sur de la numérisation. Il manque les initiatives d'auteurs telles que La revue dessinée, Mauvais esprit ou Professeur Cyclope.