En
particulier, l'hypothèse que les résultats obtenus chez
certains mammifères seraient applicables aux humains est non
fondée et compromet sérieusement la santé humaine.
Considérons,
par exemple, le chimpanzé, notre parent le plus proche en termes
évolutifs. Exposé au virus de l'immunodéficience
humaine (VIH), le chimpanzé ne développe pas de maladie
- chez les humains, ce virus provoque le SIDA. Si on lui injecte le
virus de l'hépatite B, un chimpanzé sur dix peut développer
une forme atténuée d'hépatite et il récupérera
rapidement - chez les humains, ce virus provoque une hépatite
chronique et parfois le cancer du foie. Et, quand on lui injecte le
virus Ebola, le chimpanzé meurt de fièvre hémorragique,
comme les humains. En d'autres termes, le meilleur modèle animal
se comporte d'une manière opposée, différente
ou identique aux humains, face à un facteur donné. Personne
ne pourrait avoir prévu ces résultats, qui ne peuvent
être obtenus qu'après observation chez les deux espèces.
Tester sur les modèles animaux est donc inutile au mieux, dangereux
au pire, parfois fatal pour les humains : le scandale français
du sang contaminé a eu lieu parce que les "experts",
notant que le chimpanzé ne présentait pas de réaction,
ont approuvé la mise sur le marché de ce sang.
Une estimation
conservatrice du nombre de morts en France, résultant de cette
méthodologie imparfaite d'évaluation de la toxicité
des médicaments et produits carcinogènes seuls, est
de 100 000 à 120 000 décès par an. En supposant
que des taux similaires per capita soient valides dans les autres
nations de l'Union européenne, quelque 600 000 à 750
000 citoyens européens mourront prématurément
année près année, à cause des effets secondaires
des médicaments et des produits carcinogènes présents
dans notre environnement.