François se tait, mais un autre jésuite parle pour lui - 0 views
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Veille & Documentation on 09 Nov 15"Mercredi dernier, au cours de la catéchèse hebdomadaire qu'il a prononcée devant les personnes présentes sur la place Saint-Pierre, après avoir rappelé que les pères synodaux lui avaient remis le texte de leurs conclusions, le pape François s'est limité à dire, de manière sibylline : "Ce n'est pas maintenant qu'il faut examiner ces conclusions, à propos desquelles je dois moi-même méditer". En attendant que soit résolue l'énigme concernant ce que le pape va décider, tout ce que l'on peut faire est de se fier à un révélateur indirect mais fiable de ses intentions : le jésuite Antonio Spadaro et la revue qu'il dirige, "La Civiltà Cattolica". Pour le pape François, le père Spadaro est tout à la fois. Conseiller, interprète, confident, plume. Les textes qu'il rédige sans cesse à propos du pape ne se comptent plus : livres, articles, tweets. Pour ne rien dire de ceux des discours pontificaux dans lesquels on perçoit sa main. Voilà pourquoi on ne peut pas négliger le récit du synode que Spadaro a donné dans le plus récent numéro de "La Civiltà Cattolica", revue qui, comme toujours, n'a été publiée qu'après transmission des épreuves à la Maison Sainte-Marthe et obtention du placet émanant de l'autorité suprême. Ce texte de vingt pages présente un intérêt exceptionnel pour ceux qui souhaitent percevoir de manière anticipée non pas la forme mais bien le contenu des conclusions que François va tirer du synode qui vient de s'achever. Le théologien dominicain Thomas Michelet, dans son précédent article posté sur ce site, avait montré comment le document final du synode se prête, en ce qui concerne le problème crucial de l'accès des divorcés remariés à la communion, à deux lectures différentes, en continuité ou en rupture par rapport au magistère antérieur de l'Église :r le père Spadaro opte sans hésitation pour la seconde lecture. Il n'attache pas d'importance au fait que, d