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"Le synode se déroulant à huis-clos nous ignorons beaucoup (tout, ce serait sans les fuites) de ce qui s'est dit et passé, mais des éléments peuvent être recueillis à travers les documents cités précédemment et les interventions de tel ou tel participants auprès des médias. Ils peuvent nous aider à comprendre où nous en sommes et à mieux vivre ce temps synodal (de « chemin ensemble » dans l'Église). J'en ai relevé vingt."

"Pour ne pas réduire le Synode à une mise en forme juridique de certains points de morale ou à une étude pour préciser des points de doctrine, mais pour lui donner sa vraie dimension ecclésiale, il y a trois clefs de lecture à prendre en compte."

"Les Pères synodaux ont conclu leur Message aux familles, avec cette invitation : « Nous, Pères synodaux, vous demandons de cheminer avec nous vers le prochain synode ». Le Pape François, dans son discours de conclusion du 18 octobre, confiait une feuille de route pour l'intervalle entre les deux synodes : « Une année pour travailler sur la Relatio synodi ». La difficulté, c'est que pour le moment nous ne disposons pas de traduction française [vous pouvez la trouver en italien]… Il nous faut donc nous armer de patience et ne pas émettre d'avis trop tranchés en nous fondant sur ce que les médias retiennent : trois paragraphes n'ont pas obtenu les deux-tiers des suffrages nécessaires pour être validés par le Synode… Celui-là aurait-il été inutile ? Non ! D'une part la Relatio Synodi comporte de nombreux autres points importants pour la vie des familles. D'autre part ce Synode était le premier de deux et le pape en choisissant de convoquer un double Synode [Assemblée générale Extraordinaire, en octobre 2014, et Assemblée Générale Ordinaire, en octobre 2015], à une année d'intervalle, ouvrait une perspective nouvelle :"

"Comme un certain nombre de commentateurs l'avaient remarqué soit pour le déplorer, soit pour s'en réjouir, et comme chacun avait pu faire la même constatation, une expression « la loi de gradualité » avait disparu entre le Document intermédiaire et le Rapport final. Le Père Alain THOMASSET, sj, professeur de Théologie morale au Centre Sèvres [Paris] a rédigé une note à l'intention des lecteurs de ce blog, pour expliquer ce qui est en jeu dans la loi de gradualité. Je l'en remercie beaucoup. Vous trouverez son texte ci-dessous. Cette clarification peut nous aider en dehors même de notre participation à la réflexion synodale… dans les prises de décisions responsables."

"Le Message final des Pères synodaux, à la fin de l'Assemblée générale extraordinaire, à l'adresse des familles du monde entier, se concluait avec une invitation formulée clairement : « Nous, Pères synodaux, vous demandons de cheminer avec nous vers le prochain Synode » [celui d'octobre 2015]."

"Durant l'homélie de la messe d'ouverture du Synode, le pape François s'était adressé aux participants avec ces mots : « Les Assemblées synodales ne servent pas à discuter d'idées belles et originales ou à voir qui est le plus intelligent… Elles servent à cultiver la Vigne du Seigneur, pour coopérer à son rêve, à son projet d'amour sur son peuple… Nous pouvons décevoir le rêve de Dieu si nous ne nous laissons pas guider par l'Esprit Saint. Que l'Esprit nous donne la sagesse qui va au-delà de la science, pour travailler généreusement avec vraie liberté et humble créativité ». Durant toute une semaine, des échanges ont eu lieu avec comme trame de fond l'Instrumentum laboris. Si nous ignorons leur contenu [puisqu'ils se déroulent à huis-clos], des témoignages sur l'ambiance ont filtré, qualifiant « la discussion » de « libre et franche », s'orientant vers « l'adéquation pastorale à la réalité des temps actuels ». Des avis divergents ont pu/peuvent s'exprimer, mais n'est-ce pas nécessaire pour cheminer vers la vérité ? Suite à ces débats en assemblées plénières, a été publié la « Relatio post disceptationem » [le mot disceptatio, selon le Gaffiot, peut se traduire par : 1. Débat, discussion, contestation ; 2. Examen, jugement, décision], c'est-à-dire un document de travail intermédiaire. "

"Cette affirmation du pape François se trouve dans l'homélie, prononcée lors de la messe de ce dimanche 19 octobre, au cours de laquelle un de ses prédécesseurs, le pape Paul VI, a été déclaré « bienheureux ». Cette conjonction - béatification de Paul VI et conclusion du premier synode sur la famille - ne doit rien au hasard… On s'en doute. C'est Paul VI qui, dans l'encyclique Ecclesiam suam [1964], invitait l'Eglise à entrer « en dialogue avec le monde dans lequel elle vit », à se faire « message », à se faire « conversation » [cf. Ecclesiam suam, n. 67]. C'est bien ce que le Synode a vécu entre le lancement du questionnaire, l'écoute de ce que « le monde » avait à lui dire, les prises de position diverses des pères synodaux et le rapport final [la « relatio synodi »… dont , « on » nous dit qu'elle porte les traces des questions du « monde » qui ont encore à être étudiées]. C'est lui aussi, Paul VI, qui a remis à l'honneur ce lieu de parole qu'est dans l'Eglise le Synode et dont nous avons pu apprécier les évolutions… en étant les témoins d'une parole « franche et libre »."

"Nous avons déjà pu lire les réflexions proposées par la Communauté Saint-Luc à Marseille sur les première et deuxième parties du Rapport final du Synode d'octobre 2014 [Lineamenta pour celui de 2015] : Etape 1 et Etape 2 Elle a poursuivi sa lecture sur la troisième partie, elle nous la livre : voir ci-dessous. Ensuite le groupe d'échange a élaboré une contribution synthétique déjà adressée à l'Ordinaire du lieu, Mgr Pontier : Contribution Saint Luc à Marseille. Elle y reprend les éléments essentiels de ces précédents apports, tout en accentuant les interrogations qui ne devraient pas manquer d'interpeller les évêques français dans leurs travaux en vue du Synode et « nos délégués » au Synode romain. Dès maintenant, ces interrogations peuvent nous rejoindre, nous aussi, pour relire nos manières d'accueillir ceux qui participent à nos communautés, ceux qui viennent frapper à nos portes, ceux qui, n'osant pas encore entrer, nous interrogent de plus loin… Bref, tout n'est pas à attendre des instances décisionnelles. Il y a une manière de « faire Eglise » et de « faire l'Eglise » qui se situe en-deçà du « droit », du possible accordé, des restrictions imposées,… Il appartient à notre quotidien ecclésial de susciter la fraternité. Le Christ est frère de tous et fait de tous des frères… Vivons-nous de ce qu'il est pour être, nous, ses disciples,des chrétiens [des vivants de Christ] ?"