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G Hald

L'autogouvernement zapatiste à la recherche d'une réunification des temps de ... - 0 views

  • un principe de contrôle déterminant est mis en œuvre sous la bannière de la célèbre et répétée formule zapatiste “Commander en obéissant” – “Mandar obedeciendo”. Les mandats des délégués tendent à être impératifs, la révocabilité est permanente et les gouver-nants sont sans cesse contrôlés par un comité ayant l’interdiction de prendre part au gouvernement civil. L’absence de rétribution financière liée aux charges politiques, les techniques de recherche du consensus, et la priorité donnée à l’inclusion des minorités [7], sont d’autres exemples des procédés de contrôle mis en œuvre par l’autogouvernement zapatiste.
  • Nous nous trouvons ainsi en face d’un projet politique qui se propose de repenser fondamentalement le lien entre théorie et pratique politique. La première n’est pas plus l’apanage des architectes du social – même au service de la classe prolétarienne – que des rois philosophes, mais se trouve intrinsèquement liée à la seconde et se construit dans un rapport dynamique à celle-ci. On comprend mieux ainsi la forme d’indétermination revendiquée par les zapatistes et exprimée au travers de leur formule “Marcher en questionnant” – “ [9]”. Contre les dérives rationalistes du léninisme explicitées dans le Que faire ?, il ne s’agit plus de laisser l’organisation de la transformation sociale aux mains de ceux qui maîtrisent la “science de l’Histoire”, mais de permettre aux objets de ce projet – la classe opprimée – d’en devenir les sujets, les “subjectivités agissantes” pour reprendre l’expression de John Hol-loway
  • Moyen de lutte présent et laboratoire du futur, ces organes se voient en effet assignés à la double tâche de détruire la contradiction qui oxyde les relations sociales existantes, tout en expérimentant et construisant des formes de relations sociales qu’il s’agirait de faire advenir demain. Comme l’a très bien identifié Jérôme Baschet, la pratique de l’autogouvernement incarne donc la volonté de fusionner les deux étapes de transformation sociale qui ont presque toujours été séparées : prendre le pouvoir d’une part, et transformer les relations sociales existantes d’autre part. Dans le cas des institutions zapatistes, comme dans le cas des conseils, il s’agirait de concilier pour les mêmes organes les fonctions de lutte et de reconstruction.
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  • Lénine repris clairement dans Que faire ? les thèses de Kautsky selon lesquelles la lutte sociale et la conscience de classe étaient strictement séparées [15] . En d’autres termes, le théoricien du parti bolchevique considérait que par leurs luttes locales, économiques et partielles, les ouvriers ne pouvaient tendre « naturellement » vers une conscience de classe globale, politique et révolutionnaire, mais tout au plus vers une « conscience trade-unioniste ». L’élément politique conscient ne peut selon ses vues être introduit que de l’extérieur, par l’intervention de militants politiques formant l’avant-garde
  • La question du pouvoir, l’asymétrie fondamentale entre gouvernant et gouverné, ou entre dirigeant et exécutant est évidemment le premier, et celui qui est au cœur de la question de l’autonomie. De cette question découle celle de l’articulation traditionnelle entre théorie et pratique politique, qui est là aussi mise en cause par l’autogouvernement. Enfin, c’est la question de la relation entre la fin et les moyens de la transformation sociale qui est retravaillée par la pensée et la pratique de l’autonomie. Il nous semble que c’est autour de chacun de ces trois axes que se développent simultanément l’ensemble des critiques de la politique envisagée comme activité technique (critique de la professionnalisation, des formes de représentation, du consentement et de la soumission) et les propositions qui émanent de l’autonomie comme auto-institution du social (praxis politique non déterministe, rôle et place de l’organisation politique, stratégie de transformation sociale).
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    "Au lendemain de la chute de l'Union Soviétique, symbole de la prétendue défaite du marxisme, en pleine vague de "fin de l'histoire", le zapatisme avait suscité un vaste élan de sympathie. Mais qu'a-t-il réactivé, exactement ? Quelque chose d'entièrement nouveau ? Yohan Dubigeon montre ici ce que le zapatisme a de commun avec des mouvements d'émancipation plus anciens, mais aussi ce qu'il a d'original. Marx n'est toujours pas enterré."
G Hald

Eribon: "La dérive droitière du PS a même atteint la gauche radicale" | Rue89 - 1 views

  • Didier Eribon est un intellectuel engagé, professeur de philosophie à l'université de Berkeley aux Etats-Unis. Auteur d'une célèbre biographie de Michel Foucault, il a publié cet hiver D'une révolution conservatrice et de ses effets sur la gauche française, aux éditions Leo Scheer. Dans ce petit livre, il revient sur l'impasse idéologique et politique dans laquelle s'est, selon lui, fourvoyée la gauche. Nous lui avons demandé de commenter ces derniers mois de la vie politique française. Entretien.
  • Qu'on n'imagine pas en effet que la gauche aurait été seulement victime d'évolutions auxquelles elle ne pouvait pas s'opposer ! Elle a été activement partie prenante de ces phénomènes. Un certain nombre d'idéologues ont travaillé à démolir la pensée de gauche, et le plus surprenant, c'est que ces gens se sont souvent présentés comme des » rénovateurs » de la gauche, alors même qu'ils ne faisaient rien d'autre que recycler tout le répertoire et je dirai même toutes les obsessions de la pensée de droite telle qu'elle s'est façonnée en France depuis les années 1950. Nous avons véritablement assisté, dans les années 1980 et 1990, à un phénomène de « contre-révolution » dans le domaine intellectuel, qui s'est donné pour tâche d'annuler tout ce que les années 1960 et 1970 avaient apporté et transformé dans la pensée de gauche. Et le Parti socialiste –tout comme les journaux de gauche– aura été un des principaux réceptacles, un des principaux vecteurs mais aussi un des principaux acteurs de cette contre-révolution idéologique. Il suffit de voir qui est invité aux colloques socialistes, quels thèmes y sont discutés… C'est édifiant !
  • Et il a suffi à la droite classique de reprendre à son compte, de façon explicite, les thématiques de l'extrême droite pour récupérer une bonne partie de ces votes. On pourrait résumer la situation : le Parti socialiste a installé la force du Front national, puis a droitisé son discours pour récupérer les voix qu'il renvoyait lui-même au Front national par les politiques qu'il menait, et cette droitisation généralisée, l'emprise sur les consciences des visions de droite, des schèmes de perception de droite, a profité… à la droite.
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    "Didier Eribon est un intellectuel engagé, professeur de philosophie à l'université de Berkeley aux Etats-Unis. Auteur d'une célèbre biographie de Michel Foucault, il a publié cet hiver D'une révolution conservatrice et de ses effets sur la gauche française, aux éditions Leo Scheer.\n\nDans ce petit livre, il revient sur l'impasse idéologique et politique dans laquelle s'est, selon lui, fourvoyée la gauche. Nous lui avons demandé de commenter ces derniers mois de la vie politique française. Entretien."
G Hald

« Ne rougissez pas de vouloir la lune : il nous la faut », par Serge Halimi (... - 0 views

  • Loin d’être folles, les politiques mises en œuvre sont rationnelles. Et, pour l’essentiel, elles atteignent leur objectif. Seulement, celui-ci n’est pas de mettre un terme à la crise économique et financière, mais d’en recueillir les fruits, incroyablement juteux. Une crise qui permet de supprimer des centaines de milliers de postes de fonctionnaires (en Grèce, neuf départs à la retraite sur dix ne seront pas remplacés), d’amputer leurs traitements et la durée de leurs congés payés, de brader des pans entiers de l’économie au profit d’intérêts privés, de remettre en cause le droit du travail, d’augmenter les impôts indirects (les plus inégalitaires), de relever les tarifs des services publics, de réduire le remboursement des soins de santé, d’exaucer en somme le rêve d’une société de marché — cette crise-là constitue la providence des libéraux.
  • « L’échelle des rémunérations pour les nouveaux salariés a baissé d’environ 25 % ces dernières années, note l’IBEC. Ce qui montre que le marché du travail répond [sic] à une crise économique et au chômage (1). » Ainsi, le levier de la dette souveraine procure à l’UE et au FMI les moyens de faire régner à Dublin l’ordre dont rêve le patronat irlandais.
  • Quand un prêt souscrit avec un intérêt annuel de 5 % est remboursé avec une monnaie qui fond tous les ans de 10 %, ce qu’on appelle le « taux d’intérêt réel » devient négatif — et c’est le débiteur qui gagne. Justement, de 1945 à 1980, le taux d’intérêt réel fut négatif presque chaque année dans la plupart des pays occidentaux. Résultat, « les épargnants déposaient leur argent dans des banques qui prêtaient aux Etats à des taux inférieurs à celui de l’inflation (7) ». La dette publique se dégonflait alors sans grand effort : aux Etats-Unis, des taux d’intérêt réels négatifs rapportèrent au Trésor américain un montant égal à 6,3 % du PIB par an pendant toute la décennie 1945-1955
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  •  Jean-Claude Trichet, président de la BCE, imagine déjà que « les autorités européennes aient un droit de veto sur certaines décisions de politique économique nationale (12) ».
  • Le Honduras a créé des zones franches où la souveraineté de l’Etat ne s’applique pas (13). L’Europe institue à présent des « sujets francs » (économie, social) à propos desquels le débat entre partis politiques s’évanouit, puisqu’il s’agit de domaines de souveraineté limitée ou nulle. La discussion se concentre alors sur les « thèmes de société » : burqa, légalisation du cannabis, radars sur les autoroutes, polémique du jour à propos de la phrase malencontreuse, du geste impatient, du juron d’un homme politique étourdi ou d’un artiste qui a trop bu. Ce tableau d’ensemble confirme une tendance déjà perceptible depuis deux décennies : la délocalisation du pouvoir politique réel vers des lieux d’apesanteur démocratique. Jusqu’au jour où l’indignation éclate. Nous y sommes.
  • Les solutions — tourner le dos aux politiques monétaristes et déflationnistes qui aggravent la « crise », annuler tout ou partie de la dette, saisir les banques, dompter la finance, démondialiser, récupérer les centaines de milliards d’euros que l’Etat a perdus sous forme de baisses d’impôts privilégiant les riches (70 milliards rien qu’en France depuis dix ans) — sont connues
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    La crise de la dette qui balaie certains pays européens prend une tournure inédite : née du choix des Etats d'emprunter pour sauver les banques, elle place des pouvoirs publics exsangues sous la tutelle d'institutions soustraites au suffrage universel. Le destin des peuples de la Grèce, du Portugal et de l'Irlande ne se forge plus dans les Parlements, mais dans les bureaux de la Banque centrale, de la Commission européenne et du Fonds monétaire international. En attendant une convergence des mouvements sociaux ? Par Serge Halim
G Hald

Faillite bancaire : des Indignés traînent en justice financiers et politiques... - 0 views

  • Leur intention est claire : mettre derrière les barreaux toutes les personnes qui, au sein du conseil d’administration de Bankia, sont présumées coupables de la faillite de la quatrième plus grande banque espagnole. Ils sont avocats, juristes ou journalistes, et travaillent d’arrache-pied sur le dossier Bankia en dehors de leurs heures de travail.
  • Bankia, c’est ce conglomérat bancaire qui vient d’être nationalisé, et dont la faillite menace le fragile équilibre financier espagnol. Constituée en juin 2010 sous l’égide du Parti populaire (la droite espagnole), Bankia est la fusion de plusieurs banques en difficulté. Deux ans plus tard, tout bascule. En l’espace de trois mois, Bankia, qui assurait avoir réalisé 309 millions d’euros de bénéfices nets en 2011, se retrouve avec des pertes de 3,3 milliards d’euros ! Un gouffre financier dissimulé lors de la présentation des comptes à la Commission nationale du marché des valeurs (CNMV), sans le rapport d’audit obligatoire…
  • Ce mensonge a ouvert la boîte de Pandore, forçant son PDG, Rodrigo Rato, à démissionner le 7 mai dernier. Précisons que Rodrigo Rato n’est autre que l’ancien directeur général du FMI (de 2004 à 2007) et l’ancien ministre de l’Économie espagnol et bras droit de José María Aznar pendant le précédent gouvernement de droite (1996-2004). Il est depuis passé par les bureaux de la banque Lazard et par ceux de la banque Santander, la plus puissante banque espagnole (vous avez dit oligarchie ?).
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  • La plateforme a donc lancé une initiative de « crowdfunding » ce 6 juin. Succès immédiat. En moins de 24 heures, plus de 19 000 euros ont été collectés. Une cinquantaine d’actionnaires de Bankia se disent prêts à témoigner et plus d’une dizaine de témoins internes offrent spontanément leur aide aux enquêteurs anonymes. 11 000 citoyens déclarent se joindre à la plainte contre Bankia. Cette réaction citoyenne crée des remous… Le parquet espagnol finit par reconnaître les soupçons de délit et annonce l’ouverture d’une enquête préliminaire sur Bankia. En cause : sa création et son entrée en Bourse en juillet 2011.
  • La députée Rosa Diez – Unión Progreso y Democracia (UPyD) — annonce que son parti va également porter plainte contre Bankia. Depuis le 29 mai dernier, l’UPyD et la Gauche unie (Izquierda Unida, qui rassemble la gauche radicale) réclament une commission d’enquête parlementaire sur Bankia, ce qu’ont refusé les deux principaux partis, le Parti populaire, au pouvoir, comme le Parti socialiste espagnol (PSOE).
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    Par Nathalie Pédestarres (13 juin 2012) C'est peut-être un tournant dans la bataille qui oppose les citoyens, frappés par les plans d'austérité, aux responsables des faillites bancaires, sauvés par l'argent public en toute impunité. En Espagne, une plateforme réunissant avocats, juristes et journalistes s'est donné pour mission d'enquêter sur les responsabilités des politiques et des banquiers dans la crise financière. Une première action en justice devrait être lancée contre l'ancien PDG de Bankia, grâce au soutien de milliers de citoyens.
G Hald

Le gouvernement des banques, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique) - 0 views

  • Dans ce pays, l’un des hommes les plus riches de la planète a non pas rejoint un parti avec l’espoir de l’influencer, mais créé le sien, Forza Italia, pour défendre ses intérêts d’affaires. Le 23 novembre 2009, La Repubblica a d’ailleurs établi la liste des dix-huit lois ayant favorisé l’empire commercial de M. Silvio Berlusconi depuis 1994, ou qui ont permis à ce dernier d’échapper à des poursuites judiciaires
  • De son côté, le ministre de la justice du Costa Rica, M. Francisco Dall’Anase, met déjà en garde contre une étape ultérieure. Celle qui verra dans certains pays l’Etat se mettre au service non plus seulement des banques, mais de groupes criminels : « Les cartels de la drogue vont s’emparer des partis politiques, financer des campagnes électorales, et ensuite prendre le contrôle de l’exécutif (5). »
  • Le mois qui suivit son départ de la Maison Blanche, M. Clinton gagna autant d’argent qu’au cours de ses cinquante-trois années de vie antérieures. Goldman Sachs le rétribua 650 000 dollars pour quatre discours. Un autre, prononcé en France, lui rapporta 250 000 dollars ; cette fois, c’est Citigroup qui paya. Pour la dernière année du mandat de M. Clinton, le couple avait déclaré 357 000 dollars de revenus ; entre 2001 et 2007, il totalisa 109 millions de dollars.
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  • « Aucun état d’âme » en revanche pour M. Yves Galland, ancien ministre français du commerce, devenu président-directeur général de Boeing France, une entreprise concurrente d’Airbus. Pas d’états d’âme non plus pour Mme Clara Gaymard, épouse de M. Hervé Gaymard, ancien ministre de l’économie, des finances et de l’industrie : après avoir été fonctionnaire à Bercy, puis ambassadrice itinérante déléguée aux investissements internationaux, elle est devenue présidente de General Electric France. Conscience tranquille également pour Mme Christine Albanel qui, durant trois ans, occupa le ministère de la culture et de la communication. Depuis avril 2010, elle dirige toujours la communication... mais celle de France Télécom.
  • La moitié des anciens sénateurs américains deviennent des lobbyistes, souvent au service des entreprises qu’ils ont réglementées. Ce fut également le cas de deux cent quatre-vingt-trois ex-membres de l’administration Clinton et de trois cent dix anciens de l’administration Bush.
  • « Dans les sociétés modernes, résume M. Alain Minc, ancien énarque, conseiller (bénévole) de M. Sarkozy et (stipendié) de plusieurs grands patrons français, l’intérêt général peut être servi ailleurs que dans l’Etat, il peut être servi dans les entreprises (8). »
  • « Une haute bourgeoisie s’est renouvelée, expliquait en 2006 M. François Hollande, alors premier secrétaire du Parti socialiste français, au moment où la gauche arrivait aux responsabilités, en 1981. (...) C’est l’appareil d’Etat qui a fourni au capitalisme ses nouveaux dirigeants. (...) Venus d’une culture du service public, ils ont accédé au statut de nouveaux riches, parlant en maîtres aux politiques qui les avaient nommés (9). »
  • 58 % des Américains ont un investissement direct ou indirect dans les marchés financiers, contre 44 % il y a six ans.
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    "L'insolence des spéculateurs suscite une vive opposition populaire et contraint les gouvernements à prendre quelques distances avec la finance. Le 20 mai, le président Barack Obama a qualifié de « hordes de lobbyistes » les banquiers qui s'opposaient à son projet de réglementation de Wall Street. Ceux qui signent les chèques vont-ils continuer à écrire les lois ? Par Serge Halimi"
G Hald

Le FMI, DSK, la réforme des retraites et le gel des salaires - Austérité - Ba... - 0 views

  • . « Pour préserver la viabilité budgétaire sans compromettre la reprise, les efforts d’ajustement doivent être concentrés sur les mesures qui nuiront le moins à l’activité économique, à savoir la réforme des prestations des systèmes de retraite et de santé. »
  • Le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, ne s’y est pas trompé : « Le PS vient de se prendre un camouflet à travers le rapport du FMI, dirigé par Dominique Strauss-Kahn, qui rend hommage à la politique du gouvernement contre la crise et critique indirectement la critique permanente (sic) de Martine Aubry et du PS. », écrivaient ses petites mains, début août, sur la page facebook de l’ex député.
  • « Pour accroître la compétitivité de l’économie française et mettre à profit l’expansion du commerce international, il faut de nouveau privilégier les mesures propres à modérer la croissance des coûts salariaux, intensifier la concurrence et promouvoir l’innovation », poursuit le FMI
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  • la modération du salaire minimum devrait être poursuivie afin d’établir progressivement une échelle des salaires incitative pour les jeunes et les travailleurs peu qualifié. »
  • « Pour soutenir l’emploi des travailleurs plus âgés, il convient d’améliorer les incitations à continuer de travailler, notamment par la mise en œuvre effective d’exigences en matière de recherche d’emploi, parallèlement à la réforme du système de retraite. »
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    Par Ivan du Roy, Nadia Djabali (21 septembre 2010) Discrètement, le FMI distille ses conseils à la France en matière de politique économique et sociale. À lire sa prose, on se croirait revenu trente ans en arrière, à la grande époque des plans d'ajustement structurel qui ont saigné à blanc nombre de pays « en développement ». Suppression des systèmes de protection sociale, baisse du salaire minimum, privatisation des services (encore) publics… Telle serait la potion magique pour sortir la France et l'Europe de la crise.
G Hald

CIP-IDF > Dette et austérité, le modèle allemand du plein emploi précaire - 0 views

  • On estime à 6,6 Millions de personnes - dont 1,7 millions d’enfants - les bénéficiaires de l’aide sociale d’Hartz IV. Les 4,9 millions d’adultes sont en réalité des travailleurs pauvres employés moins de 15 heures par semaine. En mai 2011, les statistiques officielles faisaient désormais état de 5 millions de Minijobs, avec une augmentation de 47,7% devancé par un boom de l’intérim qui atteint 134%. Ces formes de contrats sont également très répandues chez les retraités : 660 000 d’entre eux combinent leurs pensions à un Minijob [8]. Une partie importante de la population, 21,7 %, est employée à temps partiel en 2010.
  • En outre, 2 millions d’employés gagnent Outre-Rhin moins de 6 euros de l’heure et en ex-RDA, ils sont nombreux à vivre avec moins de 4 euros par heure, c’est-à-dire moins de 720 euros par mois pour un temps complet. Résultat, les travailleurs pauvres représentent près de 20 % des employés allemands.
  • L’espérance de vie des plus pauvres – ceux qui ne disposent que des trois-quarts du revenu moyen – recule en Allemagne ; pour les personnes à bas revenus, elle est tombée de 77,5 ans en 2001 à 75,5 ans en 2011 selon les chiffres officiels ; dans les Lander de l’Est du pays, c’est pire, l’espérance de vie est passée de 77,9 ans à 74,1 ans.
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  • Il faut dire un mot de Peter Hartz, qui est à l’origine des lois sur l’assurance chômage et l’aide sociale. Sa condamnation à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 576 000 euros, est un exemple de la « corruption » consubstantielle au modèle néo–libéral. Peter Hartz, ancien directeur des ressources humaines de Volkswagen et grand moralisateur des « Anspruchdenker » (des « profiteurs du système »), a reconnu avoir versé à Klaus Volkert, syndicaliste de l’IG Metall et ancien président du comité d’entreprise du constructeur automobile, diverses primes, pour payer des prostituées et des voyages exotiques.
  • Le RSA français, produire le "travailleur assisté"
  • A simplement considérer la hausse phénoménale du nombre de "chômeurs en activité à temps réduit" (près de 40% des chômeurs indemnisés par l’assurance chômage, par exemple), c’est à dire inscrits comme chômeurs, indemnisés à ce titre par tel et ou tel dispositif et employés par une ou des entreprise, la dislocation de ce dualisme et de ses frontières était déjà amplement manifeste. Pour sa part, le RSA institue un nouveau statut pérenne du travailleur assisté où se cumulent salaires d’activité et une fraction du revenu de « solidarité ». Poursuivant le brouillage entre les figures du « salarié » et de l’« assisté », rendant caduques les frontières entre emploi, chômage et aide sociale, ou entre droit du travail et droit de la sécurité sociale, le RSA conditionne un énième segment du marché de l’emploi, une nouvelle norme du sous–emploi et du sous–salaire.
  • Le contrat d’insertion est un hybride de la « loi » et du « contrat » qui, selon Alain Supiot, ne signifie pas l’égalité et l’autonomie des contractants mais l’affirmation d’une asymétrie de pouvoir : « Leur objet (du contrat d’insertion) n’est pas d’échanger des biens déterminés, ni de sceller une alliance entre égaux, mais de légitimer l’exercice d’un pouvoir », puisque le contractant est obligé de signer pour obtenir que l’allocation lui soit versée. On passe d’une logique de droits qui institue un « ayant droit » à un dispositif qui conditionne l’allocation à un engagement subjectif dont la première épreuve est constituée par un « travail sur soi » à fournir pour « être disponible » aux sous emplois et aux sous–salaires.
  • A l’orée du XXIe siècle, l’Allemagne était dans une situation similaire. La croissance du PIB allemand entre 2000 et 2006 a été de 354 milliards d’euros. Mais si on la compare aux chiffres de la dette sur la même période (342 milliards) on peut aisément constater que le résultat réel est une « croissance zéro ».
  • Il ne faut pas chercher les raisons de l’impasse du modèle néo-libéral seulement dans les contradictions économiques, pourtant très réelles, mais aussi et surtout dans ce que Guattari appelle une « crise de la production de subjectivité » [15].
  • la crise financière ouvre une nouvelle phase politique où le capital ne peut plus compter sur une « promesse de richesse future » pour tous comme dans les années 80. Il n’a plus à disposition les miroirs aux alouettes de la « liberté » et de l’ « indépendance » du capital humain, ni ceux de la société de l’information ou du capitalisme cognitif. Pour parler comme Marx il ne peut compter que sur une extension et un approfondissement de la [« plus value absolue » [16], c’est-à-dire sur un allongement du temps de travail, une augmentation du travail non rémunéré, des bas salaires, des coupes dans tous les services, des conditions de vie et d’emploi précaire, la diminution de l’espérance de vie.
  • L’austérité, les sacrifices, la fabrication de la figure subjective du débiteur, ne constituent pas un mauvais moment à passer en vue d’une « nouvelle croissance » mais bien des techniques de pouvoir. Un autoritarisme qui n’a plus rien de « libéral » peut seul garantir la reproduction de rapports de pouvoir. Le gouvernement du plein emploi précaire et la rançon du payement de la dette nécessitent l’intégration de pans entiers du programme de l’extrême droite dans le système politique démocratique. La résistance passive qui n’a pas intégré le programme néo–libéral s’est, depuis 2007, diversement engagée et représente le seul espoir d’échapper aux techniques de pouvoir des gouvernements par la dette. Face à la foire aux horreurs des plans d’austérité imposée à la Grèce, chacun devrait bien admettre que, d’une façon ou d’une autre, « de te fabula narratur » ! (c’est bien de toi dont on parle).
  • On peut écouter à ce propos : Sonore : La fabrique de l’homme endetté, essai sur la condition néolibérale. [14] La personne devient une entreprise, note sur le travail de production de soi, André Gorz. [15] Voir De la production de subjectivité, de Félix Guattari. [16] Voir Le Capital - Livre premier, Le développement de la production capitaliste, III° section : la production de la plus-value absolue, K. Marx.
G Hald

La Grèce et la faillite du capitalisme européen - La Riposte - 0 views

  • Entre septembre 2008 et septembre 2009, la production industrielle a chuté de 24,5%. Fin 2009, le ministre du Travail, Andreas Lomverdos, a même prédit devant le Parlement que la Grèce connaîtrait une baisse de ses investissements de l’ordre de 20%, en 2010. Le chômage augmente rapidement. En 2009, 186 000 emplois ont été supprimés, sur une population de 11 millions d’habitants. Le même ministre a annoncé que le chômage pourrait rapidement atteindre la barre des 20%, comme c’est le cas en Espagne.
  •  67,5% des recettes fiscales de l’année 2009 ont été reversées principalement dans les coffres des banques nationales et internationales, et plus généralement vers les détenteurs d’obligations d’Etat et de bons du Trésor, qui ont « prêté » de l’argent à l’Etat à des taux très juteux.  L’enveloppe de « sauvetage » des banques s’est élevée à 28 milliards d’euros, soit 12,4% de la dette publique. Cela aurait suffi à racheter ces mêmes banques, sans parler de les exproprier.  En 2004, le taux d’imposition sur les bénéfices des sociétés a été ramené de 35% à 25%. Pendant ce temps, les profits des 300 plus grandes entreprises ont augmenté de 365%. Cela signifie que des dizaines de milliards d’euros qui auraient pu être versés à l’Etat sont restés dans les coffres des capitalistes.  Chaque année, en Grèce, l’évasion fiscale représente quelque 20 milliards d’euros de manque à gagner, pour l’Etat, soit près de 40% du déficit budgétaire. Ces sommes n’atteignent jamais les caisses de l’Etat. La plus grande partie est absorbée par les propriétaires d’entreprises privées. En 2008, 15 300 entreprises ne payaient pas de taxes.  Le budget de la défense grecque, sur la période 2009-2010, a atteint les 6 milliards d’euros.
  • La dette publique est une énorme source de profits pour les banquiers qui prêtent au secteur public. Le gouvernement va leur emprunter 55 milliards d’euros – pour rembourser la dette. Le seul remboursement des intérêts de la dette va s’élever à 12,3 milliards d’euros.
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  • C’est enfin 125 % de l’ensemble des recettes fiscales d’une année entière. Sur les 55 milliards d’euros que le gouvernement va emprunter, 32,5 milliards seront versés aux banquiers.
  • L’année dernière, les banques grecques ont emprunté, auprès de la Banque Centrale Européenne, à un taux d’intérêt de 1%, tout en achetant à l’Etat grec des obligations rémunérées à hauteur de 7,24 % 
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    "Longtemps vantée comme un modèle de croissance, l'économie grecque est aujourd'hui en faillite. Les politiques d'« ajustement » mises en œuvre par le gouvernement socialiste de Papandréou sont les pires attaques que les travailleurs aient connues en 35 ans : coupes drastiques dans les retraites et les salaires du secteur public ; augmentation de l'âge du départ à la retraite" ...
G Hald

A 75 % les riches partiront ? - Les blogs du Diplo - 0 views

  • Précisément, on reconnaît la gauche serpillière, la gauche pleurnicheuse, la gauche qui ne veut pas être de gauche, aux chaudes larmes qu’elle verse sur la souffrance sociale sans jamais vouloir interroger, et encore moins modifier, les structures qui ne cessent de la recréer. On la reconnaît par conséquent aussi à ses instruments : emplois-jeunes, éducation-formation — avec le double aveu implicite que l’éducation est surtout une formation professionnelle et que, si bien sûr on les y aidera, il appartient tout de même aux individus de se rendre « employables » —, fiscalité enfin, soit tout ce qu’il reste de leviers secondaires pour atténuer les effets à l’intérieur du cadre mais sans jamais y toucher.
  • Entre temps, et comme toujours dans ce genre de circonstances, le syndicat des malévolents monte en chœur au créneau, mais caparaçonné d’arguments « techniques » qui disent tous « l’impossibilité », et en particulier, délicieuse menace, l’inconstitutionnalité, supposée fatale aux 75%. À cette dernière en particulier, comme en fait au parti des « impossibilistes » en général, il faudra rappeler que les déclarations d’impossibilité sont le plus souvent l’expression de leur mauvais vouloir. À eux qui, fondamentalement, ne désirent pas changer l’ordre des choses, il est bien certain que les difficultés semblent tout de suite immenses et les impossibilités immédiatement constituées. Il faudrait redire ce que la capacité de penser doit au désir de penser, et que l’imagination ne vient qu’à ceux qui en ont vraiment envie. Pour tous les autres qui ont surtout envie de conserver, la conservation est à coup sûr la solution de bon sens, et comme elle est l’attracteur de toute leur pensée il n’y a pas lieu de s’étonner qu’ils s’y rendent aussi vite — à moins que ne se produise un événement exceptionnel dont la force finit par leur arracher un doute. Ainsi des laudateurs de la mondialisation financière qui auraient tous déclaré « impossible » de toucher en rien aux structures de la finance, mais découvrent, à partir de 2007, et leurs tares congénitales et qu’il est finalement possible d’y faire quelque chose (au moins d’y songer…) ; ainsi également des bons apôtres de la construction européenne à qui il faut le bord du gouffre pour être dessillés mais avaient tout nié en bloc tant qu’on en n’était pas à la dernière extrémité — et que la réalité finira bien par forcer à bazarder leurs dogmes (celui de la BCE indépendante, celui de l’article 63, etc.).
  • Mais ça n’est pas tout que la chose puisse s’avérer possible, reprend alors le chœur, mise en place elle serait terriblement néfaste. Il est donc temps de rappeler une ou deux choses à propos des supposés bienfaits de la présence des riches. Et d’abord à propos de l’idée que, entre joyaux de la couronne et cœur battant de l’économie, les riches seraient simplement indispensables à notre prospérité collective. La transfiguration des intérêts particuliers en intérêt général est certes l’enfance de l’art idéologique, mais, s’il est des cas où elle est aidée par un certain état des structures économiques qui produit objectivement l’alignement des intérêts de tous sur celui de quelques-uns — à l’image du risque systémique bancaire qui force à venir au secours des institutions financières sauf à encourir une destruction sociale générale —, il en est d’autres où la revendication d’utilité sociale des dominants n’a pas d’autre consistance que celle d’un pur et simple coup de force propagandiste.
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  • Pour se montrer conforme à son concept, ou plutôt à son ambition imaginaire, il aurait fallu que le dynamisme boursier profitât exclusivement, ou majoritairement, au marché primaire, guichet de l’émission de nouvelles actions, c’est-à-dire lieu exclusif où s’opèrent les transferts réels de fonds (propres) des épargnants vers les entreprises. Hors de ces opérations de souscription, les entreprises ne voient pas la couleur des liquidités qui se déversent sur le marché secondaire, quand bien même ces liquidités prennent leurs titres pour support. Car le marché secondaire, marché de l’occasion où ne s’échangent que des titres déjà émis, met, par définition, en rapport non pas entreprises et apporteurs de fonds nouveaux, mais les investisseurs financiers entre eux, détenteurs de titres anciens désireux de s’en défaire et nouveaux acquéreurs qui leurs transféreront leurs épargnes, les uns comme les autres n’ayant rien d’autre en vue que la plus-value (présente pour les uns, future pour les autres), et les entreprises, au loin, observant ce jeu qui ne les concerne pas. Par construction, la circulation autocentrée des marchés secondaires n’offre aucune insertion aux entreprises demandeuses de fonds [7] et l’énorme masse des opérations qui s’y accomplit quotidiennement, faisant pour une part écrasante « l’activité de la Bourse », n’emporte aucune contrepartie en termes de moyens de financement supplémentaires de l’investissement productif.
  • C’est bien dans cette formidable disproportion des marchés respectivement primaire et secondaire, opportunément confondus dans le générique fourre-tout « La Bourse », que sombre l’argumentaire des bienfaits économiques de la déréglementation financière. Car voilà son admirable bilan en cette matière : le total des émissions nettes d’actions cotées (1650 sociétés) pour 2010 est de... 13 milliards d’euros [8]
  • À quoi sert donc l’argent des riches ? Mais à rien d’autre qu’à faire tourner la machine entropique qui soutient à peine 7% de la FBCF annuelle [11] et, des énormes masses financières qu’elle enfourne, n’en convertit qu’une portion ridicule en investissement effectif. Pour le dire plus simplement : l’argent des riches ne sert à rien — qu’à s’augmenter lui-même.
  • Le plus étonnant étant, à la fin des fins, que même les grandes entreprises cotées, a priori les mieux placées pour faire appel à l’épargne-action, ne s’y résolvent qu’avec une extrême parcimonie. Non pas qu’elles en auraient une réticence de principe... mais parce que ce sont leurs actionnaires eux-mêmes qui les en découragent ! C’est que les émissions de nouvelles actions ont, pour les actionnaires dans la place, le mauvais goût d’être dilutives, c’est-à-dire, à court terme en tout cas, de répartir le profit existant sur un plus grand nombre de parts, donc de faire baisser mécaniquement le bénéfice par action... et le cours de Bourse avec lui. Paradoxe suprême : c’est le capitalisme actionnarial lui-même qui ne veut pas des émissions d’actions ! — de là d’ailleurs cette aberration monumentale qui voit les entreprises sommées par leurs actionnaires de racheter leurs propres actions, selon la simple logique que, si les émissions ont de mauvaises propriétés dilutives, les buy-back [12] ont les propriétés dites « relutives » exactement inverses. Résumons-nous : la Bourse a été déréglementée au prétendu motif d’encourager le financement par actions des entreprises — et porter à son plus haut l’utilité sociale de la fortune privée —, mais la logique profonde du capitalisme actionnarial qui s’est édifié sur la déréglementation financière décourage absolument ces émissions... Pendant ce temps la spéculation continue et l’on continue de clamer que les riches qui envoient leurs épargnes à la Bourse sont la providence de l’économie réelle !
  • laissons les riches s’enrichir ; par une cascade de retombées bienfaisantes ce sont de proche en proche toutes les couches sociales inférieures qui finiront par en profiter. Car après tout les riches investissent, sans doute on vient de voir ce qu’il faut en penser..., mais au moins ils consomment et font tourner le petit commerce, disons plutôt le gros, mais qui fera tourner le moyen, etc. Un quart de siècle d’expérimentation en vraie grandeur devrait faire un délai suffisant pour tirer le bilan — rigoureusement nul — de cette idée à laquelle continuent de s’accrocher la défense et illustration de la vertu sociale des riches. Et l’on finit par se demander s’il ne reste plus que le moyen de la dérision pour balayer enfin ce fatras mensonger, comme celui choisi par le Daily Show de Jon Stewart montrant de quelle manière la trickle down economics a inopinément muté en trickle up economics, les canalisations censément dirigées vers le bas prenant soudain un tour biscornu pour se retourner vers le haut...
  • Quand bien même, dans l’ensemble des patrons supposés providentiels, on aurait fait le tri des vendus aux actionnaires, des illuminés et des naufrageurs pour ne garder que les raisonnablement compétents, il n’en est probablement pas un auquel ne puisse se substituer la démocratie récommunale [14] des producteurs assemblés, sagesse des (petites) foules qui vaut au moins celle des marchés...
G Hald

Le droit de planter et cultiver librement bientôt interdit ? - Agriculture - ... - 0 views

  • Par Sophie Chapelle (24 novembre 2011) Les industries et multinationales semencières veulent rendre les paysans captifs… grâce à la loi. Les députés doivent examiner le 28 novembre un texte instaurant une « contribution volontaire obligatoire » : une véritable dîme sur les semences. Ressemer librement sa propre récolte ou échanger des variétés de plantes deviendra illégal. Soucieux de préserver l’autonomie alimentaire, des paysans et des citoyens entrent en résistance.
  • S’ils veulent conserver une partie de leur récolte pour la ressemer l’année suivante (quoi de plus naturel ?), les producteurs de blé tendre doivent payer une redevance appelée « Contribution volontaire obligatoire » (sic). « L’enjeu de cette nouvelle proposition de loi est d’étendre ce mécanisme à tous les paysans, alerte Guy Kastler, du Réseau semences paysannes. Chaque fois qu’on cultivera un hectare, ils prendront un peu d’argent de nos poches pour payer les détenteurs de propriété intellectuelle. » La loi prévoit de considérer la reproduction de semences à la ferme, sans payer cette dîme moderne à leurs « propriétaires », comme une contrefaçon [1]. La récolte pourra alors être saisie.
  • et office accorde un droit de propriété intellectuelle, d’une durée de 25 à 30 ans, à « l’obtenteur », celui qui a sélectionné cette variété. Les principaux détenteurs de ces « certificats d’obtention végétale » [3] ne sont autres que les grandes multinationales semencières : Bayer, Limagrain, Monsanto, Pioneer, Vilmorin ou Syngenta. Tous réunis au sein de l’Union française des semenciers, qui aurait fortement appuyé le projet de loi.
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  • « Le fait que l’obtenteur soit rétribué pour son travail de recherche ne nous pose pas de problème, explique Jean-Pierre Lebrun, un maraîcher biologique à la retraite. En revanche, nous sommes opposés à ce que ces obtenteurs récupèrent des taxes sur le travail de sélection que nous menons dans nos fermes. 
  • l’objectif des firmes semencières est clair : « Elles veulent instaurer un marché captif, que les agriculteurs achètent leurs semences et qu’ils n’en fassent plus chez eux. La loi en préparation consiste non pas à interdire complètement mais à restreindre un maximum le droit des semences à la ferme. » Le texte propose ainsi d’autoriser la semence de ferme pour seulement 21 espèces – en échange du paiement de la Contribution volontaire obligatoire – et d’interdire cette pratique pour toutes les autres espèces.
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    Par Sophie Chapelle (24 novembre 2011) Les industries et multinationales semencières veulent rendre les paysans captifs… grâce à la loi. Les députés doivent examiner le 28 novembre un texte instaurant une « contribution volontaire obligatoire » : une véritable dîme sur les semences. Ressemer librement sa propre récolte ou échanger des variétés de plantes deviendra illégal. Soucieux de préserver l'autonomie alimentaire, des paysans et des citoyens entrent en résistance.
G Hald

Les disparités de patrimoine se creusent, tirées par les ménages les plus for... - 0 views

  • Elle montre que les disparités sont très fortes entre les Français et que « les inégalités de patrimoine s'accroissent entre 2004 et 2010 », comme le titre l'étude. Début 2010, les ménages possédaient en moyenne un patrimoine brut de 259.000 euros. En déduisant les éventuels emprunts, il est de 229.300 euros nets. Le montant du patrimoine médian (qui partage les ménages en deux parties égales) est, lui, bien plus faible, à 150.200 euros (113.500 euros nets).
  • Ainsi, les 10 % des ménages les plus fortunés captent-ils, à eux seuls, près de la moitié de l'ensemble des avoirs accumulés. Ils détiennent chacun au moins 552.300 euros d'avoirs bruts. A l'autre bout de l'échelle, les 10 % les moins riches en patrimoine détiennent collectivement moins de 0,1 % de la masse totale... soit moins de 2.700 euros chacun (1.600 euros nets). C'est donc 205 fois moins que les 10 % les mieux dotés !
  • la moitié des ménages possède à eux seuls 93 % du stock total de patrimoine. Et à l'extrême haut de la distribution, les 1 % les mieux dotés détiennent 17 % de la masse totale. Les ménages de ce dernier « centile » possèdent chacun au moins 1,88 million d'euros de patrimoine brut.
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  • Le rapport (évalué à 205) entre les 10 % des ménages ayant le moins de patrimoine et les 10 % en ayant le plus a augmenté de plus de 30 % en six ans. L'étude souligne aussi que le patrimoine moyen détenu par les 10 % des ménages les mieux dotés est 35 fois plus élevé que celui détenu par les 50 % les moins dotés. Ce ratio était de 32 en 2004.
  • 60 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale (ou accédants). Résultant d'une logique d'accumulation, « le montant du patrimoine croît avec l'âge », jusqu'à soixante-dix ans.
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