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Trajectoires argumentatives et constellations discursives - Cairn.info - 0 views

  • Alors même que l’intérêt pour les controverses bénéficie d’un incontestable succès mondain, la sociologie qui les a introduites dans les arènes théoriques et méthodologiques est débordée par la prolifération, sur la toile, de sites de discussion et de modes d’expression.
  • la détection et la caractérisation des modèles du futur
  • des logiques temporelles mobilisées par les auteurs-acteurs
  • ...21 more annotations...
  • le type d’anthropologie de l’intériorité qui sous-tend la critique des technosciences
  • En liant une logique cartographique et une analyse argumentative, l’enquête socio-informatique proposée ici permet de tenir trois objectifs&nbsp;: assurer une circulation générale dans un ensemble documentaire difficilement maîtrisable sans outils sémantiques de précision&nbsp;; suivre les évolutions récentes des nanosciences et nanotechnologies (NST) dans les arènes publiques, et en particulier les annonces de rupture ou de révolution scientifique&nbsp;; forger des catégories d’analyse relatives aux visions du futur saisies dans toutes leurs modalités, depuis la logique d’alerte jusqu’au récit de science-fiction.
  • Il faut lier aux analyses lexicales une pragmatique et une sémantique argumentative, en intégrant au moins quatre phénomènes&nbsp;: le positionnement des locuteurs et la manière dont ils assument ou prennent en charge leurs énoncés&nbsp;; les formes de déconstruction et de réagencement des éléments du discours adverse&nbsp;; les modalités adverbiales et les logiques temporelles dans lesquelles se logent les formes d’accessibilité du passé ou du futur&nbsp;; les opérateurs de recoupement et de contextualisation grâce auxquels les acteurs relient leurs propos à des situations dans le monde
  • Les développements socio-informatiques récents ont cherché à créer des supports interprétatifs cohérents, permettant à l’enquête de circuler, sans solution de continuité, entre les structures globales et les configurations locales. Il ne s’agit pas seulement de lier une échelle macro et une plongée dans des détails micro, mais aussi de repérer les processus par lesquels des jeux d’acteurs et d’arguments se déplacent, changent de cadres et de modalités en produisant des effets loin de leur contexte d’apparition.
  • Mais dans le cas des controverses, une forme de rupture épistémique se produit, un gouffre s’installe, entre la restitution de configurations relationnelles liant des acteurs ou des thèmes et ce qui fait le cœur même de toute controverse&nbsp;: la confrontation argumentative.
  • a forme réseau ne fournit qu’une représentation topographique de la controverse. Et il y a de bonnes raisons de ne pas s’en tenir à la topographie&nbsp;: comprendre les figures et les mouvements argumentatifs suppose une attention aux marques et marqueurs, aux modalités et aux formes adverbiales par lesquels opèrent les jeux discursifs et contre-discursifs.
  • on ne peut prétendre disposer avant toute enquête, et sans description fine, de la bonne explication du succès ou de l’échec d’une argumentation. D’abord, parce que chaque processus critique rend visibles à la fois des régularités (par exemple le rôle reconfigurateur de l’apparition de victimes organisées) et des singularités (des surgissements de phénomènes non anticipés ou inimaginables).
  • S’organisant autour de nœuds sémantiques et fonctionnant par jeux d’oppositions, un régime discursif repose sur un ensemble de variantes narratives et argumentatives, qui ont un «&nbsp;air de famille&nbsp;».
  • elles fournissent un espace de variation suffisamment large pour explorer et modéliser les figures du futur dans lesquelles naissent et se développent les promesses et les prophéties
  • Sérier les usages et les espaces de problématisation est la fonction principale assignée à un dispositif socio-informatique voué à solliciter en permanence l’attention et la sagacité de l’interprète.
  • Lorsque de nouvelles perspectives scientifiques et techniques sont annoncées, les questions posées par les modes d’existence des futurs, leur scénarisation et leur performativité ne peuvent être éludées ou rabattues sur de purs effets rhétoriques.
  • Mettre à la bonne distance les formes de présentation des futurs suppose un cadre analytique robuste des énoncés temporels et de regarder comment se transforment ou non les modalisations argumentatives, au fil du temps ou lorsqu’on passe d’une arène à l’autre.
  • une catégorie d’entités intitulée «&nbsp;Économie de la Promesse et Prophétie de Bonheur&nbsp;»
  • une catégorie de marqueurs nommée «&nbsp;Possibilisation&nbsp;»
  • Les régimes d’énonciation, pour être crédibles, sont soumis à de fortes contraintes liées à l’articulation nécessaire d’une échelle temporelle, d’un modèle de transformation et d’une logique d’action (ou d’inaction) adéquates aux objets en cause (Chateauraynaud, 2013).
  • S’il fallait résumer l’opposition des points de vue autour des neurotechnologies, on pourrait la styliser à l’aide de deux slogans&nbsp;: «&nbsp;Nous n’avons jamais été vraiment humains&nbsp;» versus «&nbsp;L’heure de l’affirmation du primat de l’humain a sonné&nbsp;».
  • L’inséparabilité entre corps et technologies crée de nouvelles épreuves éthiques, en produisant deux séries de problèmes&nbsp;: d’une part, elle rend possible de nouveaux technopouvoirs, via l’impossibilité de sortir de la boucle (selon la figure de la matrice popularisée par la science-fiction)&nbsp;; d’autre part, elle annihile d’office toute distanciation critique, et faute de pouvoir se déprendre, les acteurs ne peuvent que faire avec les technologies, réduits à la seule critique régulatrice, tournée vers la sécurité ou la performance des dispositifs.
  • Conclusion&nbsp;: vers une écologie des pratiques discursives
  • Cela recoupe une vieille observation des sciences sociales concernant le rapport de la croyance à la vérité&nbsp;: l’accès aux mondes visés, à leurs modes d’actualisation, dépend du degré d’immersion auquel accepte de se livrer le lecteur/auditeur qui devient pleinement acteur de la performativité du monde (rendu) possible par l’expérience immersive.
  • Au plan méthodologique, qui est l’axe principal du présent article, il s’agit de rendre plus systématiques les allers-retours entre construction de corpus numériques et observations ethnographiques, en s’inspirant de ce qui a été fait lors d’enquêtes de terrain liées à la sociologie des alertes et des risques (Chateauraynaud et Debaz, 2010).
  • Il n’est guère possible de saisir la portée réelle des récits et des arguments développés sur la toile sans identifier leurs modalités d’ancrage. C’est pourquoi l’enquête socio-informatique oriente vers une écologie des pratiques discursives. Cette exigence de retour aux milieux peut paraître paradoxale au vu du poids de l’internet dans la production et la circulation des énoncés sur les NST, la singularité ou la posthumanité.
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