Les chercheurs, individuellement, n'ont aucun poids devant les
éditeurs, et toute forme de résistance individuelle risque de se
payer à titre personnel par un nombre réduit de publications, et
donc une carrière handicapée.
La meilleure défense de leur droits serait donc que
l'administration préserve l'intérêt public (comme le fait déjà
l'administration U.S.) en limitant le droit des chercheurs à
céder l'exclusivité de leurs publications.
L'auteur a proposé à l'INRIA d'adopter la position suivante:
«Les droits d'auteur des articles appartiennent
aux auteurs. Cependant, la production d'articles
scientifiques, de rapports de recherche
et de rapports techniques est l'une des missions essentielles
de l'INRIA. Par conséquent, l'INRIA se réserve le droit de
diffuser les travaux effectués dans l'institut selon toutes
modalités qu'il estimera utiles à l'accomplissement de ses
missions.»
Une telle rédaction n'enlève en fait aucun droit aux auteurs,
mais leur permet de garder, au travers de leur institution, la libre
disposition de leurs écrits indépendamment de toute pression
extérieure.
On peut espérer que, à terme, une telle politique encouragera
une distribution électronique ouverte, et la continuation du libre
accès aux rapports techniques de toutes les institutions
scientifiques, accès que l'on voit plutôt se restreindre à
l'heure actuelle sous la pression des éditeurs, au moins en ce qui
concerne la forme numérisée qui devient prévalante.